Tout le monde avait un besoin humain fondamental, aller aux toilettes pour faire n’importe quoi qui me donnait envie de penser rien qu’en imaginant certains sur le trône. Beurk, tout simplement répugnant. Okay, je n’étais pas en train de philosopher sur l’utilité d’aller aux toilettes lorsque l’envie s’en faisait ressentir, pourquoi ne pas faire dans son slip dirons certains ? Tout simplement pour une question d’humidité irons répondre d’autres. Okay, arrêtons-nous là avant de frôler l’indigestion définitive. Si je vous raconte ma vie concernant les toilettes c’est avant tout parce que certains de mes camarades n’avaient pas une notion très classique du terme qu’était la propreté. C’est bien simple, cette semaine j’étais bien décidée à donner un coup de main à Mickey qui m’avait fait savoir qu’il faisait énormément le ménage et je peux vous assurer que ce n’était pas triste, tout d’abord la cuisine, la salle de bain et maintenant les toilettes qui tiraient la gueule, mon dieu mais comment n’avais-je pas pu voir ça plus tôt ? Mes gants en caoutchouc, une petite brosse pour la cuvette des toilettes et quelques différents produits d’entretiens et voilà que j’étais plus que préparée pour combattre les mauvaises odeurs qui émanaient des toilettes. C’est d’ailleurs pour cette raison que je grattais depuis une bonne dizaine de minutes sur l’une des cuvettes, personne n’était entré, c’est une chance puisque je me trouvais dans une position assez hilarante, les fesses en l’air, les mains sur la brosse en train de frotter comme une folle après avoir mis du produit pour bien faire prendre chaque parcelle de la cuvette. C’est alors que la porte vint à claquer, je tournais la tête croisant Mado qui me regardait sans pouvoir masquer son amusement. « Vilaine prends donc une lingette et viens m’aider au lieu de te foutre de ma gueule. » Mon ton n’était pas agressif, loin de là au contraire.

Mado n'avait jamais été particulièrement férue de ménage. Certes, elle aimait que les choses soient propres et bien rangées, mais elle n'en était jamais devenue maniaque pour autant. A ses yeux, tout était simplement une question d'organisation. Si on ne laissait pas les choses trainer, elles n'auraient pas le temps de tourner en désordre et personne n'aurait à passer derrière pour remettre le tout à sa place. De même, elle partait du principe que si l'on veillait à ne pas salir à petites doses, on n'aurait jamais à employer les grands moyens pour tout assainir par la suite. Clairement, elle faisait partie de ces personnes qui n'étaient absolument pas aptes à remettre au lendemain ce qu'elles pouvaient faire le jour-même. C'était effectivement l'une de ses philosophies de vie, si bien que la jeune femme avait bien vite intégré qu'il était préférable de passer un coup d'éponge tous les jours que de devoir, au bout d'un certain temps, se tuer en tâchant de nettoyer ce qui aurait eu le temps de pourrir. Il était donc bien rare qu'elle soit amenée à faire le ménage plus que de raison, simplement parce que son organisation ne lui avait que très peu fait défaut. Pour autant, il est vrai qu'avec un enfant à charge, il n'était pas toujours évident de garder un habitat propre. Heureusement qu'elle avait Ezra et que ce dernier était bien souvent là pour la débarrasser d'Aaron quand un petit coup de balais s'imposait, hm. Quoi qu'il en soit, c'est désireuse de soulager un besoin naturel que la jeune femme prit ce soir la direction des toilettes. Mais lorsqu'elle en passa la porte, elle ne s'attendit naturellement pas à tomber sur une Alecia en plein récurage de chiottes, hein. Autant dire que cette vision aussi cocasse qu'inattendue ne manqua pas de la faire ricaner, plus sur le coup de la surprise que par réel envie de se foutre d'elle en soi. Mais là, le plus improbable se produisit. Alecia prit visiblement son courage à deux mains pour demander à Mado de l'aider. Genre, elle avait la tête de quelqu'un qui était destiné à accomplir ce genre de corvées ? Ah non, hein, elle n'avait pas signé pour ça. « Je ne crois pas, non » s'offusqua-t-elle, avant de lâcher un rire qui, pourtant, n'enlevait rien au fait qu'elle n'était absolument pas décidée à l'aider. « Et puis tu fais ça très bien, j'en suis sûre. » Et même si elle n'en savait rien - elle ne parlait pas le langage des toilettes, de base - disons que ça l'arrangeait de le prétendre. S'approchant tout de même de sa camarade, elle finit par se pencher au dessus des chiottes, jusqu'à ce que ... eh merde. « Putain, ma lentille vient de foutre le camps » grogna-t-elle, nettement contrariée. Mais ça n'était pas le pire, hélas. « La connasse est tombée là-dedans » soupira-t-elle, jetant un œil aux toilettes. « Okay, je crois que le petit Jésus vient de me punir. » Et si Mickey était là, il lui ordonnerait de ne pas blasphémer. Heureusement, il n'était pas là. « Alecia, tu vas devoir m'aider. Je sais que j'ai refusé d'être serviable à l'instant, mais ... mais j'ai besoin de cette lentille. Tu es mon seul espoir. » Allez, c'était demandé si gentiment qu'elle allait bien pouvoir récupérer sa lentille pour elle, non ? Hm.

Je peux vous assurer que dans une telle situation il y avait largement de quoi devenir hystérique et de développer des petites manies à la Mickey, vous savez, ne pas pouvoir être embrassé et entrer tout simplement en contact avec d’autres candidats de peur de contracter des bactéries. Là, à cet instant je ne pouvais que le comprendre tellement les chiottes étaient dégueulasses. Moi vivante jamais je ne poserais plus mon cul sur cette cuvette avant qu’elle ne soit redevenue utilisable sans avoir une chance de se taper je ne sais quelle maladie infectieuse. Pour certains c’était des conneries mais par expérience d’ambulancière je peux vous dire que certaines faisaient des dégâts sur le corps, tellement qu’il était obligé d’emmener en urgences certaines victimes d’infections en ambulance, je me souviens encore de cette grosse vioque et je peux vous dire que ce n’était pas beau à voir, l’une des rares fois où je n’avais pas été loin de rendre mon diner. Ouais parce que dans le cas d’un truc bien dégueulasse ça arrivait tout juste pendant que nous mangions, les gens ne pouvaient pas attendre une petite heure non ? Non il fallait tous appeler aux heures de repas, bon d’accord, nous n’avions pas les mêmes horaires pour manger et elles changeaient tous les jours suivant nos urgences mais tout de même, si Dieu existait il devait prendre son pied à se foutre de notre gueule je peux vous le dire. Frottant comme une tarée sur ce putain de chiotte à m’en exploser les mains sous les gants je maudissais ouvertement chacun des candidats qui était venu faire sa petite ou grosse commission dans le coin sans avoir la bonté de s’assurer l’avoir fait en toute propreté. Mado arrivait d’ailleurs au bon moment pour me donner un petit coup de main, c’est néanmoins ce que j’avais espéré en lui demandant mais à en voir sa tête je ne devrais peut-être pas compter là-dessus. « Je ne crois pas, non » La salope, elle gloussait et je décidais donc de le prendre avec le sourire, que vouliez-vous que je fasse d’autres hein ? La prendre par les cheveux et lui mettre la tête dans le chiotte pour qu’elle le nettoie avec sa langue ? « Et puis tu fais ça très bien, j'en suis sûre. » Est-ce que j’étais autorisée à prendre sa robe de chambre pour l’étrangler avec ? Non ? Dommage. « Connasse… Je suis douée quelque part au moins. » Je la taquinais espérant qu’elle ne prendrait pas mal ma plaisanterie. Sans perdre de temps je me remettais au travail, ce n’est pas le tout de discuter hein mais je voulais avoir terminé avant de manger. Mado approchait un peu se penchant même pour voir si la cuvette avait retrouvé de sa blancheur naturelle. « Putain, ma lentille vient de foutre le camps » Je levais la tête, était-elle sérieuse ? « La connasse est tombée là-dedans » Je baissais la tête pour regarder ne voyant pas grand-chose, il y avait du produit et de la crasse, un beau bordel là-dedans. « Dis-moi que tu blagues ? Non parce que s’il faut mettre la main dans toute cette merde… » Je ne préférais même pas y penser parce qu’au final c’était vraiment sale. « Okay, je crois que le petit Jésus vient de me punir. » Je ne pouvais me retenir de sourire amusée, okay j’étais une garce mais dans un sens c’était presque mérité, elle aurait dû me dire oui, bon j’allais l’aider tout de même. « Alecia, tu vas devoir m'aider. Je sais que j'ai refusé d'être serviable à l'instant, mais ... mais j'ai besoin de cette lentille. Tu es mon seul espoir. » Je soupirais la regardant avant de souffler une seconde fois, fais chier. « T’es une chieuse Mado, j’te jure ! Ma bonté me perdra. » Je me penchais pour voir un peu mieux, le chiotte même avec de la javel puait encore, beurk. « Tu la vois au moins ? »

Mais comment Alecia pouvait-elle sérieusement penser que Mado était prête à l'aider à récurer les chiottes ? Est-ce qu'elle avait une tête à faire ça, ou ne serait-ce qu'à l'envisager ? Non, évidemment pas. Et d'ailleurs, la grande brune ne manqua pas de faire rapidement savoir à sa camarade que c'était chose tout à fait inenvisageable, et que non, elle ne s'abaisserait certainement pas à une tâche aussi ingrate. Elle ne voulait pas paraitre précieuse ou donner l'air de laisser ce genre de choses aux autres, mais le fait est qu'elle estimait être suffisamment propre pour ne pas à en passer par là. Alors oui, il était tout à fait honorable que sa camarade se soit mise en tête de nettoyer les cuvettes des toilettes, probablement plus par bonté qu'autre chose, mais disons que de son coté, Mado se passait fort bien d'une réputation de bonne samaritaine. Vraiment, elle préférait autant rester une garde égoïste, c'était tout aussi bien à ses yeux. Après, il était certain que ce refus ne serait pas franchement apprécié par sa camarade, mais que voulez-vous, elle n'allait quand même pas se mettre à quatre pattes simplement pour lui faire plaisir, hein. Qu'importe que cela lui vaille aussitôt de se faire traiter de connasse, hein, franchement elle le vivait bien. « Non mais c'est bien d'avoir trouvé ta vocation, hein, j'dis pas » renchérit-elle, taquine à son tour, tout en observant sa camarade à l’œuvre. Franchement, Alecia semblait tellement bien se démerder que ça lui ferait mal au cœur de l'importuner, hein. Donc oui, elle allait sagement la laisser poursuivre seule, histoire de ne surtout pas la couper dans son élan. Ce serait franchement trop bête, n'est-ce pas ? Oui, c'est certain. Mais ce que n'avait évidemment pas prévu Mado, c'est que cette improbable situation se retourne bientôt contre elle. Car tandis qu'elle approcha puis qu'elle se pencha, plus par curiosité qu'autre chose, voilà que l'une de ses lentilles crut malin de s'échapper, pour au final atterrir ... là où rien n'aurait du atterrir, disons. En gros, c'était la merde. Sans mauvais jeu de mots, hm. Elle, blaguer ? Hm, comment dire. « EST-CE QUE J'AI FRANCHEMENT L'AIR DE BLAGUER ?! » Non, hein, pas du tout. Donc Alecia ne devrait pas douter d'elle dans ce genre de moments, parce que clairement, cette perte la rendait subitement à fleur de peau, et ça n'était généralement bon pour personne, ça. Tout ça pour dire que Mado avait franchement besoin de cette lentille, et qu'il serait fort bien de trouver rapidement une solution pour la récupérer. Et naturellement, elle comptait là sur l'experte en récurage pour l'aider, parce que bon, elle supposait que c'était aussi dans les compétences d'Alecia ce genre de choses, hein. Non pas qu'elle ne veuille pas le faire elle-même, c'était surtout pour lui donner l'impression d'être utile. Oui, voilà, exactement. Mado, une chieuse ? Mais n'importe quoi, voyons. « Roh arrête, je te l'ai demandé gentiment en plus. » Bah oui, elle pouvait bien faire un petit effort, au nom de la gentillesse de Mado, non ? Hm. « Euh, difficile à dire. Pour le moment, je ne vois pas grand chose d'autre que de la saleté, on va dire. » Pour ne pas dire autre chose. Non vraiment, pas la moindre lentille à l'horizon à cet instant. « Et dire que je me plaignais ce matin même d'avoir le nez un peu pris ... Finalement, j'en suis bien contente. » Oui parce qu'à voir Alecia grimacer, tout ça ne devait pas avoir une odeur franchement agréable. Un peu normal, remarquez. « On fait quoi, du coup ? Là, je suis à moitié aveugle, donc c'est pas cool hein. » A moitié aveugle, oh oui, au moins. L'exagération ? Mado ne connaissait pas, non non.

Cette semaine je ne faisais franchement pas le ménage pièce par pièce par bonté de cœur, c’est juste qu’il y a un moment où il fallait être réaliste et si personne ne donnait de sa personne pour aider Mickey qui perdait un temps fou à faire le ménage tout seul et bien il y avait fort à parier que le chalet serait une vraie porcherie avant la fin du jeu. Vivre dans la merde ne m’intéressait pas, ce n’était pas une chose que je pouvais concevoir et c’est donc pour cette raison que je m’étais mis au ménage. Au fond je savais très bien que la propreté allait être constatable pendant trois ou quatre jours mais si les candidats en général ne faisaient pas plus attention il y aurait à nouveau énormément de crasse et même si j’étais motivée cette semaine je risquais de vite abandonner devant l’immensité du boulot à fournir. D’autant plus qu’il était hors de question que je résume mon aventure au nettoyage, j’étais là pour m’amuser et j’allais donc le faire parce qu’on ne savait jamais de quoi un jeudi de nominations était fait et encore plus pour un dimanche soir de prime. Je ne tenais pas à être éliminée cette semaine. Mado finissait par rejoindre les toilettes et avouons-le, c’était l’endroit le plus pénible à nettoyer, je luttais depuis le début contre une envie de rendre mon petit-déjeuner qui devenait toujours plus intense lorsque je voyais à quel point certains candidats avaient pu ne pas regarder s’ils avaient au moins laissé la cuvette blanche et non pas envahie de certaines… Traces dont je ne décrirais pas la substance. Beurk, c’était terrible mais je comptais bien en arriver à bout, demandant sans vraiment avoir d’espoir qu’elle ne cède à mes prières à ma camarade de venir m’aider elle se contentait de répondre que non et je n’hésitais pas à la taquiner, je la comprenais totalement il n’y avait donc aucun moyen que je sois vexée qu’elle n’accepte pas ma proposition peu alléchante. « Non mais c'est bien d'avoir trouvé ta vocation, hein, j'dis pas » Mado avait un don pour me faire sourire, cette fille m’amusait et c’est quelque chose qui me faisait énormément de bien, pouvoir rigoler de tout et de rien avec une personne n’était pas si omniprésent dans le jeu, beaucoup de candidats se prenaient hélas trop au sérieux, dommage ! « Je voulais devenir bonne sœur, je pense que j’ai trouvé une vocation encore plus utile ! » Je souriais alors qu’elle approchait et perdait l’une de ses lentilles de contact dans la cuvette des toilettes, okay elle devait avoir choisi le bon moment puisque je m’apprêtais à tirer la chasse pour dégager un peu le fond qui était rempli d’une couche marron qui, je vous le laisse deviner ne donnait pas vraiment envie d’y plonger ses mains pour fouiller. Levant la tête pour lui demander si elle était sérieuse ou si elle se moquait de moi je sentais son regard noir s’abattre sur moi comme un chargeur de revolver. « EST-CE QUE J'AI FRANCHEMENT L'AIR DE BLAGUER ?! » Je soupirais, nous n’étions pas dans de beaux draps là, comment faire pour récupérer une lentille que je ne voyais même au milieu de toute cette merde que je nettoyais depuis tout à l’heure avec une armada de produits. « Roh arrête, je te l'ai demandé gentiment en plus. » Je la regardais en soupirant répondant du tac au tac. « C’est admirable, mais plonger ses mains dans de la merde et c’est le cas de le dire pour chercher une lentille de contact transparente c’est vraiment fort pour de la gentillesse ! » Pourtant j’allais bien le faire, regardant un peu mieux je ne repérais toujours pas cette maudite lentille. « Euh, difficile à dire. Pour le moment, je ne vois pas grand chose d'autre que de la saleté, on va dire. » Il n’y avait pas grand-chose d’autres en même temps, soupirant je me préparais mentalement à l’idée de me servir des gans que j’avais sur ma peau pour dégager un peu mieux notre vue histoire de voir une dernière fois si on la retrouvait, sinon elle devrait faire autrement car je ne comptais pas y passer ma journée. « Et dire que je me plaignais ce matin même d'avoir le nez un peu pris ... Finalement, j'en suis bien contente. » Elle parvenait à me faire sourire alors que la situation était loin d’être des plus amusantes, je levais la tête après avoir maitrisé mon envie de gerber. « Tu crois que si tu m’envoies des postillons dessus j’aurais le nez bouché dans les dix minutes à venir ? Non parce que c’est vraiment… Vraiment dégueulasse ! » Je baissais la tête à nouveau, mais qu’étais-je venue faire dans cette galère ? « On fait quoi, du coup ? Là, je suis à moitié aveugle, donc c'est pas cool hein. » Pire qu’un gosse celle-là, je soupirais lâchant la brosse que je remettais dans son socle à côté des toilettes. « Si les images sont diffusées lors du prime je crois que je vais t’assassiner okay ? » Je prenais mon courage et enfonçais mes mains dans les toilettes poussant un peu tout ce qui me faisait horreur et qui me donnait la nausée actuellement à la recherche de cette putain de lentille. « Si tu vois un truc transparent qui flotte tu me le dis surtout hein ! »

Il en fallait bien des petits courageux prêts à se foutre à quatre pattes face à une cuvette pour améliorer le quotidien d'énergumènes bien moins disposées à s'abaisser à ce genre de tâches. Nul doute qu'en agissant de la sorte, Alecia s'ouvrait d'ors et déjà les portes du Paradis. Oui, c'était certain. Mado, en tout cas, était véritablement admiratrice de la volonté dont faisait preuve sa camarade. Elle, clairement, elle se voyait mal nettoyer des chiottes qu'une trentaine de personnes étaient susceptibles d'avoir utilisés en alternance. Disons que ça la dégoûtait un tantinet et que donc, elle n'avait pas pu se résoudre à venir en aide à sa camarade. Mais dieu sait qu'elle aurait aimé, hein. C'est juste que bon, elle ne pouvait pas tellement lutter contre son dégoût. Et puis, encore une fois, Alecia semblait s'en sortir comme une chef. Elle était gracieuse et énergique, si bien que Mado n'avait même pas mauvaise conscience de la laisser galérer toute seule avec ces saletés. Vraiment, elle préférait ne pas prendre le risque de la ralentir, de la freiner dans son élan et de lui couper une partie de sa volonté. Alecia semblait avoir fait ça toute sa vie, c'en était franchement beau à voir. Et puis, il est vrai que cela ressemblait fort à une vocation. Elle le confirma d'ailleurs elle-même, prétendant avoir un temps songé à devenir bonne-sœur, ce qui ne manqua pas d'amuser la française. « Remarque, bonne-sœur, c'est bien aussi. » Et elle le pensait. Ces filles n'avaient aucun soucis d'ordre sentimental, logiquement. Elles n'avaient a priori rien à craindre des hommes, si bien que Mado en eut presque subitement envie de partir direction un couvant lointain. Mais revenons-en à la présente situation, loin d'être franchement glamour il est vrai. Les choses étaient même relativement critiques, dans la mesure où Mado avait trouvé le moyen de faire tomber l'une de ses lentilles de contact dans la cuvette que sa camarade nettoyait depuis déjà quelques instants. Autant dire qu'elle n'était pas dans la merde - hm - et qu'elle comptait légitimement sur la reine de la cuvette pour la sortir d'un pétrin pareil. Oh oui, Alecia pourrait bien faire ça pour elle, non ? Okay, comme elle le disait plutôt justement, c'était un peu cher payé pour un peu de gentillesse - sachant en plus que c'était relatif - mais puisqu'Alecia était d'une bonté telle qu'elle était prête à s'abaisser à une tâche comme celle-ci, en quoi ne pourrait-elle pas aider Mado à retrouver sa lentille, hein ? « Mais je le vaux bien, n'est-ce pas ? » Oh elle n'attendait nulle réponse à cette réponse plus rhétorique qu'autre chose. Bien sûr qu'elle valait la peine que l'on plonge ses mains dans des eaux de toilettes pour retrouver un minuscule petit objet. C'était l'évidence même, voyons. En tous les cas, c'est un sourire ravi qui gagna les lèvres de la française lorsque sa camarade entreprit gentiment de chercher sa lentille. Déjà, ça ne semblait pas sentir la rose, à en juger en tout cas par les grimaces qu'elle voyait se dessiner sur le visage de la jolie blonde. Mado, elle, était comme qui dirait immunisée contre les mauvaises odeurs cette semaine. Et pour cause, le rhume qu'elle avait tout récemment chopé faisait d'elle quelqu'un de peu apte à respirer correctement. Disons que son nez était un peu pris et que se moucher trente-six fois par jours n'y changeait pas grand chose, alors il était certain qu'elle s'estimait grandement chanceuse de n'être pas en conditions pour sentir la merveilleuse odeur qui devait assurément les entourer. A la remarque d'Alecia, la jeune femme lâcha d'ailleurs un rire. Elle voulait quoi, que Mado la contamine ? Roh mais la française aurait bien trop mauvaise conscience, hein. « Hélas, je doute que ce soit aussi simple, tu sais. » Parce que bon, bien souvent, on contaminait les autres sans que ce soit intentionnel. Il était donc probable, avec la chance qu'elles avaient, que tous les postillons du monde n'y changent rien. Et puis bon, Mado se voyait quand même mal lui postillonner en pleine tronche, hein. Ouais, quand même. Tout ça pour dire que le temps pressait et que blablater n'allait aucunement permettre à Mado de récupérer sa lentille. Fort heureusement, sa camarade sembla décidée à prendre les choses en mains, au sens propre comme au figuré. Les images diffusées au prime ? Oula. « Je ne vois pas pourquoi. Le cadre est glamour, la situation idyllique et la compagnie fabuleuse. Vraiment, tu n'aurais pas de quoi avoir honte. » Elle, ironique ? A peine. Naturellement, elle même préférerait que la Production évite de diffuser ce genre de conneries. Disons que ni pour l'une, ni pour l'autre, ça n'était franchement une situation très gratifiante. Bon okay, surtout pour Alecia, hm. Celle-ci plongea alors ses mains dans les toilettes, ce qui ne manqua pas de faire grandement sourire Mado. Lui dire si un truc transparent flottait ? Oh mais ... « Un ... truc transparent ? Mais à quoi fais-tu donc allusion ? » s'étonna-t-elle, en se redressant et en croisant les bras. Prenant un air véritablement surpris, elle n'en perdit étonnement rien de son sérieux. « Et que fais-tu ? Ça t'arrive souvent de plonger tes mains dans des toilettes ? » Nul sourire ne fendit ses lèvres. Nul rire ne s'en échappa. Okay, peut être aurait-elle bientôt une confession à lui faire, hm ...

Bon dieu mais qu’est-ce que je foutais là sérieusement ? On ne vivait Fake Lover qu’une seule et unique fois dans sa vie à moins que Cupidon ne se décide un jour à organiser une édition spéciale avec des anciens, l’idée me séduisait rien que d’y penser et c’était l’occasion de faire un grand mélange entre les différentes saisons avec des candidats plus ou moins appréciés par le public mais ce n’est pas vraiment l’intérêt du jour. Non, cette aventure ne se vivait donc qu’une seule fois et je n’allais surement pas en profiter à fond comme je le faisais depuis le premier jour en frottant comme une malade dans la cuvette des chiottes pour qu’il retrouve une certaine blancheur et que le fait d’arriver à dix mètres ne permette plus d’obtenir la même odeur que dans un chiotte pourri de centre commercial ou d’un bar. Mado s’amusait de me voir dans cette situation, je pouvais la comprendre puisque je rigolais moi aussi mais bon, un jour, lorsqu’elle aurait des enfants qui allaient vomir partout dans les toilettes ou avoir des grosses diarrhées, ce genre de choses bien agréables pour ceux qui en étaient témoins, elle devrait bien faire un effort et passer un bon coup de javel pour retirer toutes les bactéries et faire que les toilettes ne soient pas le lieu que tout le monde évitait même avec une vessie archi pleine de peur de faire un malaise tellement l’odeur était nauséabonde. Elle me faisait remarquer que j’étais plutôt bonne pour le ménage, je préférais le prendre avec ironie même s’il est vrai que je n’étais pas une ménagère du dimanche, non, il ne fallait pas compter sur moi pour être la flemmarde installée au fond de son canapé et qui ne bougeait pas son cul alors qu’elle avait des dizaines de choses à faire, au contraire j’étais en besoin permanent de faire quelque chose s’il y avait des trucs importants à faire dans la journée. « Remarque, bonne-sœur, c'est bien aussi. » Je levais la tête, avoir un jugement sur le physique n’était vraiment pas bien mais je ne pouvais empêcher cette petite voix dans ma tête qui me disait que Mado n’avait clairement pas le profil pour être une nonne, je pouvais être surprise mais j’en doutais fort. « Les nonnes forcent le respect, je ne pourrais pas en être une personnellement, prier je ne sais combien de fois par jour, ne pas boire, fumer… C’est trop strict, je suis trop délurée pour cette carrière-là. » Au niveau des garçons pour le moment tout était possible, je n’en avais pas eu un seul comme petit-ami depuis douze ans, pour certains c’était la mort, pour moi ça n’avait rien de sorcier. Alors qu’elle approchait pour constater que les toilettes étaient vraiment pourris elle perdait sa lentille et bien-sûr elle comptait sur moi pour partir à la chasse, je n’étais pas le Indiana Jones des sanitaires moi. « Mais je le vaux bien, n'est-ce pas ? » Je haussais les épaules, j’aurais bien eu envie de lui dire L’Oréal mais c’était indirectement ce qu’elle insinuait de toute manière, très bien, j’allais me ridiculiser devant des milliers de téléspectateurs, j’allais mettre la main dans toute cette merde pour chercher cette maudite lentille que je n’arrivais pas à voir, c’est bien simple, je ne la trouvais pas en observant simplement. « Hélas, je doute que ce soit aussi simple, tu sais. » En même temps j’avais un peu du mal à imaginer le fait que Mado se place devant moi et fasse exprès d’éternuer bien comme un gosse mal élevé en m’étalent de la morve partout sur le visage, beurk, je crois que je vais vraiment finir par vomir avant la fin de la journée. Je la prévenais ensuite que si les caméras ne rataient pas une miette de cette séquence ce qui, à coup sûr était en train de se produire et que les imagines finissaient par être dévoilées ce qui était encore plus certain et bien je pense que je l’assassinerais. Okay, la fille qui nettoyait les chiottes, tel serait le titre du biopic sur ma personnalité, non mais franchement, je pense que j’avais décroché la barre de la pire connerie faite dans une émission de télé-réalité, certains y allaient en surfant sur la vulgarité mais moi je faisais pire je pense et je n’allais pas en être très fière, quelle mouche m’avait donc piquée pour que j’accepte de venir en aide à Mado ? Elle n’aurait pas pu prendre mes gants en caoutchouc et fouiller là-dedans pour chercher elle-même sa lentille ? Oh, j’oubliais, elle était à moitié aveuglée selon ses propres paroles sans sa lentille. « Je ne vois pas pourquoi. Le cadre est glamour, la situation idyllique et la compagnie fabuleuse. Vraiment, tu n'aurais pas de quoi avoir honte. » Son ironie me faisait sourire, un jour ma vengeance serais terrible. « La compagnie est bas de gamme mais tu n’as pas de tort, quoi de mieux n’est-ce pas ? » J’étais plus qu’ironique moi aussi. Le moment arrivait, je plongeais mes mains non sans y aller d’une mimique dégoutée pour chercher cette putain de lentille transparente, elle devait bien être par là si elle venait de la faire tomber, elle n’allait pas être où. « Un ... truc transparent ? Mais à quoi fais-tu donc allusion ? » Je tournais la tête la fusillant légèrement du regard tout en continuant de fouiller légèrement, c’était terrible, l’odeur était à mourir. « A ta lentille ! » Pourquoi est-ce qu’elle reculait en plus ? N’allait-elle carrément pas m’aider à chercher sa maudite lentille de contact ? Il fallait tout faire soi-même dans cette émission. « Et que fais-tu ? Ça t'arrive souvent de plonger tes mains dans des toilettes ? » Je lui répondais avec ironie. « Bien-sûr, je fais ça tous les jours voyons ! » Soupirant je reculais, il n’y avait rien dans les toilettes, je ne voyais rien. « Je ne vois rien ! »

Bonne-sœur. Mais oui bon sang, c'était un métier de l'avenir, ça. Bon, techniquement, pas du tout. Mais ça devait être franchement cool quand même, hein. Ah non vraiment, si Mado n'était pas épanouie dans son boulot de maitre-nageuse sauveteuse, il est certain qu'elle aurait sérieusement réfléchi à une reconversion. Remarquez, peut être que d'ici quelques années, quand elle serait devenue vieille et fripée de partout et quand elle ne pourrait plus passer ses journées en maillot de bain, ce serait à nouveau le moment d'y penser. Bah ouais, pourquoi pas. Aux propos d'Alecia, Mado arqua un sourcil. La blonde ici présente était donc du genre délurée ? Bah honnêtement, elle ne l'aurait jamais cru. Peut être parce qu'Alecia présentait bien et que ça n'était pas franchement l'impression qu'elle donnait de prime abord, hm. Bref, vivent les nonnes. Mais revenons-en à cette improbable situation. Le lentille de Mado avait cru bon de se suicider pour atterrir directement au fond de la cuvette des toilettes, et une opération sauvetage était en ce moment même entrain de s'organiser. Enfin, disons qu'Alecia allait sauver la lentille et que Mado, elle, allait ... l'encourager gentiment. Oui voilà, tel serait son rôle. Un rôle crucial, n'en doutez pas. De toute manière, Alecia pouvait bien faire ça pour elle. Pourquoi ? Et bien, tout simplement parce que Mado était toujours très charmante avec elle, et qu'elle le serait encore davantage après tout ça, c'était certain. Hm. Donc oui, bien sûr qu'elle le valait bien, et sa camarade fit bien de ne rien rétorquer, sinon ça aurait chié sévère. Hm. En tous les cas, non, Mado ne se voyait absolument pas lui éternuer en pleine tronche pour tenter de la contaminer. Certes, l'odeur devait être effroyable, mais des chiottes, ça sentait rarement la rose, il faut dire. Après, c'était comme pour tout : remuer la merde, ça créait quelques soucis. Héhé. Et à quoi bon partir du principe que cette improbable séquence risquait d'être diffusée lors du prime ? Non, autant ne pas partir pessimistes. La Production n'aurait aucune raison de montrer des images à caractère scatologique, hein. Bah non. Et puis au pire, Alecia se devait de garder en tête qu'elle était moins mal servie qu'elle le pensait, ne serait-ce que parce qu'être associée à Mado, en soi, c'était plutôt un honneur. Sauf qu'elle, elle parlait de ... compagnie bas-de-gamme ? Euh ... mais ! « Eh oh, attention à ce que tu dis hein, toi t'as la tronche au dessus d'une cuvette ... j'dis ça, j'dis rien. » Oh oui, ça c'était une menace assez redoutable. Clairement, si Alecia ne se montrait pas un peu plus conciliante, il n'était pas improbable qu'elle lui retrouve sa lentille avec les dents, hein. Mais justement, il semblerait qu'une petite erreur se soit glissée au milieu de tout ça. Car voilà que subitement, allez savoir pourquoi, Mado ne savait plus du tout ce qu'il se passait. C'est vrai quoi, que cherchait donc sa camarade ? Pourquoi être à quatre pattes devant une cuvette ? Non, pourquoi avoir les mains dedans, en plus ? Ah non vraiment, Mado ne comprenait plus. Sa lentille ? Hum ... « Mais, quelle lentille ? » Ainsi donc, elle cherchait une lentille, appartenant prétendument à Mado. Maintenant, elle disait qu'elle ne voyait rien. Bah ça, c'était peut être parce que ... « Chez l'ophtalmo, j'ai toujours réussi à lire les 10 rangées de lettres. Ma vision, de près comme de loin, est excellente. Et je n'ai jamais porté ni lunettes, ni lentilles, alors hm ... je suppose que t'as foutu tes mains dans la merde pour rien, en fait. » Et elle en était franchement désolée pour elle. Bon, tout ça pour dire que Mado allait gentiment se reculer, histoire de tâcher de prendre la porte le plus vite possible. Ouais, elle allait faire ça, disons.

Être bonne sœur, voilà quelque chose qui devait pour tout le monde être source de méditation, certaines filles ne pouvaient pas vivre sans leur dose mensuelle de cul, de drogue et de l’alcool, si ce n’est concernant l’alcool j’avais le profil requis pour finir au couvant et je pense qu’un certain nombre de candidats étaient au courant de ma soudaine vocation pour un domaine comme celui-ci. Je fumais occasionnellement et m’arrêter ne serait donc pas un réel problème, les mecs n’en parlons pas, le dernier qui avait eu la chance de finir au lit avec moi était le seul avec qui j’avais eu des relations sexuelles de toute ma vie et tout ça remontait à douze longues années, sur ce côté j’avais presque pu retrouver ma virginité. Non, il y avait juste un problème de taille, depuis le décès de mon fils je me considérais comme athée, je ne croyais pas en Dieu, si quelque chose existait là où personne ne pouvait s’aventurer alors il n’aurait pas laissé des choses comme ça se produire. Je parle trop et ce n’est pas bon pour moi, mon exubérance était également en contradiction avec une quelconque pensée concernant les nonnes, non parce que moi j’étais une fille grande gueule qui aimait la fête et qui déconnait avec un langage plus que familier, exiger de moi une attitude irréprochable était impossible, dans un couvant j’aurais eu vite fait de tout retourner je peux vous le dire. Les bonnes sœurs n’auraient pas fini d’aller prier le seigneur en pensant à toutes les bêtises que j’aurais pu faire sans le vouloir, non, par respect il était plus prudent que je continue à être une ambulancière, un métier dans lequel j’excellais, sauver des vies n’avait pas de prix et j’étais douée pour ça, je ne cédais jamais à l’urgence, la panique était la première chose qui faisait perdre pied et lorsqu’une vie était en jeu c’était comme d’assassiner quelqu’un de ses propres mains. Dans les toilettes, les mains à deux doigts d’atteindre cette merde qui reposait au fond de la cuvette je me demandais vraiment si je faisais le bon choix en décidant de venir en aide à Mado qui venait de faire tomber sa lentille de contact à l’intérieur de la cuvette en se penchant alors que je lui demandais de l’aide pour qu’à deux nous puissions gagner du temps sur le nettoyage. Faire la bonne ça allait bien deux minutes mais moi aussi j’en avais un peu marre, faire une pause ensuite aurait été une bonne idée mais c’était visiblement compromis. Alors que je remettais en cause le fait que la production ne raterait surement pas un passage aussi étrange que celui-ci et n’hésiterait pas à le diffuser plusieurs fois pour être sûr que le public ne soit pas passé à côté je répondais ironiquement à la jeune femme qui m’avait fait comprendre avec plus ou moins d’humour qu’elle était un atout charme dans notre situation, si elle voulait y croire mais je doutais qu’elle soit réellement perçue comme ça elle aussi, non, on se rappellerait d’elle comme étant la candidate qui avait perdu une lentille dans les toilettes, qui l’aurait retrouvée entre temps et remise sans savoir si elle était vraiment complètement désinfectée si vous voyez ce que je veux dire. « Eh oh, attention à ce que tu dis hein, toi t'as la tronche au dessus d'une cuvette ... j'dis ça, j'dis rien. » Je souriais amusée, elle n’avait pas tort, nous étions toutes les deux dans une situation risible pour ceux qui devaient, soit être dans le coin au sein même du chalet mais aussi pour ceux qui suivaient le live s’il existait sur internet ou à la télévision. Imaginez tout ce qui devait être dit sur nous mais je m’en fichais, il fallait bien quelqu’un pour venir en aide à cette pauvre Mado qui avait eu le malheur de faire échapper sa lentille de contact. « Ouais et toi fais attention à ce que tu essayes de me faire comprendre parce que tu vas bouffer ta lentille et la merde qu’il y aura autour. » Je soutenais son regard, je plaisantais mais ainsi elle pourrait savoir que je ne me laissais pas non plus marcher sur les pieds, il n’était pas dans mes habitudes d’être soumise et encore moins après avoir été plus ou moins menacée, je me doutais qu’elle plaisantait mais on ne sait jamais ce qu’il se passe dans la tête d’une personne hein. Tout à coup Mado reculait et semblait se demander ce que j’étais en train de foutre la main dans les chiottes en train de chercher une putain de lentille au milieu d’un tas de trucs sales. « Mais, quelle lentille ? » Quoi ? Mais à quoi est-ce qu’elle était en train de jouer ? A cet instant je priais vraiment pour qu’elle ne se soit pas amusée à me faire une blague, même si j’avais énormément d’humour avoir mis les mains dans des toilettes tout en ayant combattu l’envie de vomir qui revenait à chaque fois que l’odeur passait par mes narines était une raison suffisante pour que je puisse la rejoindre et lui faire bouffer les toilettes en entier. « Chez l'ophtalmo, j'ai toujours réussi à lire les 10 rangées de lettres. Ma vision, de près comme de loin, est excellente. Et je n'ai jamais porté ni lunettes, ni lentilles, alors hm ... je suppose que t'as foutu tes mains dans la merde pour rien, en fait. » Je sentais la rage qui montait, okay je n’étais pas en colère… Ma vengeance serait juste terrible et elle avait intérêt à surveiller ses arrières, je risquais moi aussi de m’amuser dans les prochains jours, peut-être la semaine prochaine ou encore après, lorsqu’elle s’y attendrait le moins quoi. « Un conseil, prends tes jambes à ton cou tout de suite si tu ne veux pas bouffer mes gants pleins de merde ! » J’étais sérieuse, je retirais mes mains des toilettes les gants roses étant maintenant plus ou moins marrons sur certains endroits, je fronçais les yeux et les lèvres en voyant cette horreur.

Mado était donc une compagnie bas-de-gamme, vraiment ? Alecia était fortement gonflée de prétendre une chose pareille. Franchement, la grande brune n'avait même pas été désagréable à son égard, alors elle estimait profondément injustifié qu'elle la caractérise de la sorte. Ah non vraiment, ça n'était pas correct. Parce qu'à entendre Alecia, on jurerait finalement que la présence de Mado était au final le pire élément de toute cette situation, un peu comme si le fait de fouiller à l'intérieur d'une cuvette de toilettes était en comparaison bien plus agréable, hm. Okay, il eut été probable qu'Alecia ait simplement plaisanté. Après tout, Mado n'avait pas été plus désagréable que d'habitude, et la situation prêtait tout de même un peu à rire. Définitivement, si cela venait à passer lors du prime, elles auraient de quoi se faire toutes petites, hm. Quoi que non, en soi, Mado n'avait pas tellement de quoi avoir honte, elle. Disons qu'elle s'était plutôt bien arrangée pour n'être pas la plus à plaindre des deux, hein. Quoi qu'il en soit, il était certain que les propos d'Alecia pourraient la conduire à en payer le prix fort. Rappelons tout de même que le visage de la jolie blonde se trouvait présentement juste au dessus d'une cuvette remplie de ... choses pas franchement hygiéniques, et ce, malgré le fait qu'Alecia ait du passer un certain temps à tenter de la nettoyer. La saleté était tenace, pour le coup. Alors oui, Mado l'avait menacé de procéder à la rencontre du minois d'Alecia et de l'intérieur des toilettes. Charmant, n'est-ce pas ? Oui, la française en avait bien conscience, naturellement. Et puis bon, elle aussi ne disait en cela pas ça sur un ton sérieux, mais davantage pour rester dans l'esprit assez léger et ironique de la présente discussion, ce que fit également Alecia, sans se faire prier pour répliquer en ne manquant pas de faire sourire sa camarade. Oula, ça partait loin. Et ça devenait surtout bien dégueulasse, là. Franchement, Mado n'avait jamais un humour très "pipi-caca" donc tout ça avait tendance à la changer. Oui, beaucoup. « Ça a peut être quelques vertus bienfaisantes, même si je pense que c'est plus intéressant à composter qu'à ingurgiter, hm. » Limite, elle allait partir dans une réflexion philosophique de malade, là. Ah non vraiment, elle était lancée. Ou pas, vu que ça restait quand même franchement limite comme sujet de discussion, et vu qu'il était naturellement hors de question que qui que ce soit se nourrisse d'excréments. Il ne manquerait plus que ça. En tous les cas, la situation changea du tout au tout lorsque Mado se mit à agir d'une manière particulièrement étrange. Comme subitement amnésique, elle ne comprenait plus rien à ce qui l'entourait. A la position de sa camarade. A ce que celle-ci était susceptible de chercher. A son rôle dans tout cela ... Et on lui parlait de lentille, alors qu'elle n'en avait évidemment jamais porté de sa vie. Mais que se passait-il donc, dans ces fichues toilettes ? Et pourquoi Alecia semblait-elle subitement remontée d'apprendre qu'elle avait les mains souillées pour que dalle, au final ? Est-ce qu'elle considérait que tout ici était de la faute de Mado, alors que la pauvre française avait tout d'une innocente ? Ah non, c'était un peu trop facile ça. « Mais qu'est-ce que j'y peux, moi, si ma vision est aussi performante que l'endurance d'Usain Bolt, hm ? » Bah oui, encore une qualité qui ne dépendait en soi pas du tout d'elle, hein. Alecia devait être incroyablement jalouse, en fait. Bah oui, la pauvre femme devait être à moitié myope, ça n'était pas bien difficile à remarquer, hein. « Va plutôt te laver les mains, au lieu de dire des bêtises, bougresse ! » Ouais, voilà. Et si Mado sentait une vieille feinte et que sa camarade déviait sa trajectoire au dernier moment pour la souiller, et bien, disons qu'elle se tenait déjà prête à riposter à coup de prises de judo. Ouais, exactement. Tout ça pour dire qu'elle prenait quelques peu Alecia pour une conne, c'est vrai.