emmeline

Je ne comprend pas encore comment j’ai réussi à attraper cette grippe. C’est ridicule et surtout, j’ai l’impression de perdre le temps que j’ai ici. Ça fait plus de trois jours que je suis à peine sortie de mon lit, même incapable de me présenter pour le prime de dimanche dernier. Bon, on petit congé c’est pas trop mal, mais j’aurais tout de même préféré m’y rendre. C’est une habitude maintenant. Mais non, dodo tout le temps. Au moins j’ai Everleigh et Cameron qui ont prit soin de moi. Et même si ce dernier me répète constamment de rester au lit et que si j’ai besoin de quelque chose, il va s’en occuper, je commence à en avoir marre un peu. Pas de lui, mais plutôt de rien faire. C’est chiant, et je me sens mieux. Et j’ai faim. J’ai envie de manger quelque chose de plus consistant que de la simple soupe. Faut croire que je fais encore un peu de fièvre pour penser ainsi. Mais bon, profitons-en pendant que ça passe. Je descend donc à la cuisine, encore vêtue de mon pyjama malgré l’heure. Ça sert à rien de m’habiller, je vais retourner me coucher dans une heure même pas. Je soupire en entrant dans la cuisine puisque Emmeline est présente et j’aurais eu envie d’être seule. Ce n’est pas vraiment contre elle. Après tout, ça fait plutôt longtemps que nous nous sommes retrouvé dans la même pièce toutes les deux. Au moins, j’ai eu droit à tous les potins du nid tout de même, alors je suis au courant de son baiser avec Emilien. Ça ne me dérange pas vraiment, surement qu’avant j’aurais réagit autrement, mais comme Emilien et moi on ne se parle plus, et ce entièrement par ma faute, je n’ai plus vraiment mon mot à dire. Je m’avance vers elle, une petite mine sur le visage, me forçant pour décrocher un très faible sourire. « Tu te fais quelque chose à manger ? » Un bonjour aurait pu être bien aussi, mais je préfère être plus directe. Ça change pas vraiment quelque chose. Et j’ai faim, et je mangerais bien ce qu’elle prépare, peu importe ce qu’elle prépare. Je m’installe au comptoir, le coude sur celui-ci, mon menton dans ma paume de main, la fixant. « Du fin fond de mon lit, shootée aux antibiotiques, j’ai entendu quelques rumeurs... » Je parle faiblement, doucement. Oui, je suis calme, c’est la fièvre qui me rend calme. « Il embrasse bien Emilien... » Ce n’est pas de mes affaires, je le sais. Mais elle s’est déjà mêlé des miennes, alors elle ne peut pas vraiment me le reprocher.

Mon ventre me crie de manger. Et pour une fois, je l’écoute. C’est surement le reste de fièvre qui me fait penser ainsi. Mais je dois manger quelque chose. J’ai le sentiment que ça me donnera un peu plus d’énergie. Et je demande donc à Emmeline si elle fait à manger lorsque je la voit dans la cuisine. « Disons que j'essaye... » J’hoche la tête silencieusement en la fixant un moment, puis en baissant les yeux sur la nourriture qu’elle coupe en ce moment. « Tu crois que y’en aurait un peu pour moi ? » J’ose lui demander, on ne sait jamais. Je sais qu’on a jamais eu une très bonne relation elle est moi, mais comme ça fait longtemps qu’on ne s’est pas parlé, peut-être que les choses ont changé. Mais bon, il aurait aussi été aussi bien que je me la ferme et que je ne parle pas de son baiser avec Emilien puisqu’aussitôt dit, je la sens s’enflammer. J’ai touché un point sensible je crois et le pire, c’est que ce n’était pas vraiment voulu.Je sursaute presque lorsqu’elle plaque son couteau contre le comptoir alors qu’elle se lance véritablement dans un de ses monologues. C’est carrément sa spécialité à la rousse, les monologues. Je la fixe, alors que je vois clairement qu’elle se fout de ma gueule. Sauf qu’elle pousse un peu trop loin. Elle m’attaque personnellement alors que bien franchement, j’avais simplement fait une petite remarque. Je fais encore de la fièvre, je ne suis pas d’humeur ni en état de répliquer fortement, comme j’aurais très bien pu le faire habituellement. La dernière réplique concernant Cameron et Everleigh me fait beaucoup plus de mal que je ne l’aurais voulu, lançant un regard noir à Emmeline, alors que je reste encore un petit moment silencieuse. « Ça t’as fait du bien ? » Oui, elle se sent mieux maintenant qu’elle m’a craché son sarcasme au visage avec autant de méchanceté ? « J’imagine que c’est un sujet sensible ce baiser avec Emilien pour que tu réagisses ainsi. Alors su, je n’aurais rien dit. » Et je suis sérieuse. Je n’ai pas du tout envie de m’engueuler avec elle aujourd’hui. Demain peut-être, lorsque je serai plus en forme. Mais non, pas aujourd’hui. Je soupire, j’en ai un peu perdu l’appétit finalement. Je devrais peut-être retourner me coucher.

J’étais venu à la cuisine pour manger un petit quelque chose, et si je n’avais pas vraiment envie de préparer quoi que se soit, j’étais plutôt contente de retrouver Emmeline. Enfin, pas dans le sens que j’étais contente de la retrouver parce que j’avais envie de la voir, mais plus parce qu’elle semblait être entrain de se faire à manger. C’est un secret pour personne qu’Emmeline et moi, on est loin d’être les meilleures amies du monde. Loin de là. Mais bon, aujourd’hui j’ai pas trop envie de me prendre la tête. Je suis encore malade, je fais encore un peu de fièvre, et je veux simplement manger un petit quelque chose avant d’aller me recoucher. Elle me confirme qu’elle pourrait bien partager avec moi, et je lui en suis plutôt reconnaissante, souriant faiblement pour la remercier. Puis, je fais l’erreur de lui parler d’Emilien. C’est vrai, ce n’est pas de mes affaires, mais je voulais juste m’informer à la base. J’ai seulement dit un commentaire. Emilien embrasse bien. Ce n’était pas tellement dans le but d’en parler et de comparer nos baisers, je suis tordue, mais pas à ce point. Mais bon, finalement, j’aurais définitivement du me fermer la gueule parce que j’ai le droit à des paroles plutôt blessantes de la rousse et c’est loin d’être agréable. En gros, elle me fait clairement comprendre que je suis une salope. Merci, j’avais bien besoin de me le faire répéter. Je ne m’en souvenais plus. « Je n'ai vraiment pas la moindre envie d'aborder le sujet. Et surtout pas avec toi, sans vouloir t'offenser. Et non, je ne me sens pas mieux. Merci de me rappeler que j'ai fait une grosse connerie, c'est exactement ce à quoi j'ai envie de penser, là. » Je soupire, non mais ça va, pas besoin d’en faire un plat non plus. Elle n’a pas envie d’en parler, j’ai compris, mais est-ce qu’elle est obligée de me parler de cette façon ? Je ne sais pas que ce je lui ai fait exactement pour qu’elle ne puisse pas me supporter, mais c’est un peu agaçant tout ça. Pour une fois que je suis calme. En temps normal, avec ce qu’elle vient de me dire, j’aurais surement pété un plomb. Lui gueulant après et tout. Ce n’est pas le cas, donc. « Bah écoute, moi y’a personne qui se gêne pour me rappeler à quel point je fais tout le temps des conneries. Alors si en plus, je ne peux pas le faire avec les autres... » Ouais voilà. Je ne fais que faire ce que tout le monde fait avec moi. « En espérant que toi au moins tu vas apprendre de ton erreur. Parce que moi, j’ai beau savoir que je merde, et bien ça ne m’empêche pas de continuer. » Je lui souris faiblement, baissant mes yeux sur la salade qu’elle est entrain de préparer. « Tu veux qu'on mette quoi d'autre dans cette foutue salade de pâtes ? » J’hausse les épaules, je ne sais pas trop, je suis loin d’être l’experte cuisinière ici. À la maison, j’ai une nanny qui fait tout ça. « Hm... Je sais pas. Des cornichons ? » Ouais, c’est bon dans n’importe quoi des cornichons.