Y'a une putain de différence entre le Micah du nid et celui qui s'y trouve actuellement. La masse musculaire. J'suis plus un gringalet, j'suis pas non plus un mini G.I Joe, mais j'suis plutôt bien battit, plus qu'avant en tout cas. Enfin au moins comme avant, comme quand j'étais dans l'armée, comme quand j'ai rencontré Shannon. Je me suis laissé aller après. Enfin j'ai surtout arrêté de passer autant de temps en salle, j'avais autre chose à faire, comme être avec la femme que j'aimais tout ça. Et ça aussi ça a bien changé, mais bon ce n'est pas de ma faute à moi, c'est plutôt de la sienne. Et celle de mon abruti de frère. Quel gland celui là. En parlant de lui, j'crois que j'ai croisé son sosie putain c'est flippant si j'savais pas qu'il était entrain de baiser aux Bahamas et bien j'aurais juré qu'il m'avait mentis ce con, parce que j'ai bien cru que c'était lui, et je le connais par coeur cet enfoiré. Flippant. En tout cas moi j'suis allé vers la salle de sport pour continuer de parfaire mon corps de rêve, j'ai un corps de rêve, c'est pas moi qui le dit c'est Vadim et je le crois. En tout cas j'ai remarqué qu'il y avait des machines ici, des altères tout ça alors je m'y suis rendu. Soulever de la fonte c'est devenu ma nouvelle passion j'crois. Bref, je soulève ça pendant quelques minutes à peine lorsque j'entends la porte s'ouvrir. Shannon. Je la reconnais à sa démarche, je n'ai pas besoin de lever la tête, je la connais suffisamment pour ça. « Bonjour Sha... » Non mais moi je l'appelle jamais comme ça, Shannon, c'est son prénom faut dire, non en fait, c'est comme ça que l'appelle Zayne et comme j'trouve ça particulièrement con, bah. Ouais enfin ça va j'suis pas trop méchant et puis elle me connait depuis suffisamment longtemps pour savoir que je la taquine. Je pose la barre et les poids sur le socle et je me redresse. La vache. « Qu'est-ce que tu venais faire ici ? » Du sport sans aucun doute mais bon c'est Shannon, soit elle a changé, soit, enfin bref, j'attends sa réponse alors que j'attrape ma bouteille d'eau pour boire une gorgée. Il fait soif. « Tu réussis à dormir ? » Sans notre fille, sans moyen de savoir si elle va bien, elle est toujours stressée, beaucoup plus que je ne le serais jamais. Je l'aime ma fille mais je sais qu'elle est entre de bonnes mains.

Chaque jour, le cri d'un enfant la réveillait de son sommeil de courte durée. C'était ainsi pendant plusieurs mois et ces cris de bébé lui manquaient. Puis, il y avait les hurlements d'un entraîneur sportif. Elle en avait bavé pour retrouver une silhouette sans pour autant se laisser aller et sombrer dans l'unique pensée de devenir une femme au foyer. Elle était prête à tout, à vraiment faire n'importe quoi pour le bonheur de sa fille. Et, s'apprêtant à manger une tablette de chocolat, elle eut presque un sursaut: elle ne devait pas se faire plaisir. Pas avec ça. Elle montait dans la chambre et se changeait pour des vêtements de sport. Elle n'allait pas transpirer sous plusieurs machines. Juste faire quelques séries d'abdominaux-fessiers, quelques exercices de fitness et ce sera assez pour cette début de matinée. « nnon. Tu peux le dire, ce n'est pas un mal. » Petit sourire en coin, elle entrait dans la salle de sport et refermait la porte derrière elle. Elle s'approchait d'un petit banc et y déposait sa bouteille d'eau. Elle prit un élastique et attachait ses cheveux longs en une haute queue de cheval. Elle se rapprochait d'un appareil pour abdominaux et s'y installait. « Mon entraîneur sportif. » Dit-elle en commençant sa série. « Si je ne fais pas assez de sport pendant mon séjour ici, il me trucide. » Et le mot était faible. Le sport faisait passer le temps aussi. Même s'il y avait Zayne, avec le sport et son compagnon, elle était assurée de rapidement retrouver leur fille. « Pas trop. A vrai dire, je dors peut être deux heures, puis je me lève, je regarde les autres dormir, je regarde Zayne dormir... Si je n'étais pas chez moi, j'aurai été bien capable de laver tout le chalet. » Elle lâchait un soupir. C'était très difficile. Leur enfant était entre de bonnes mains avec ses parents mais elle était devenue une mère et chaque entraille de son corps générait du stress, de l'inquiétude. Elle posait son regard sur lui. « Je ne te retourne pas la question. » C'était plus difficile pour elle que pour lui. Il était son père et qu'importe leur passé commun, Shannon se soucierait toujours de lui. Après vingt abdominaux, elle s'arrêtait puis se levait pour attraper sa bouteille. « Depuis notre retour dans le nid, je me dis que j'aurai bien fait de ne pas écouter mes parents. Elle a besoin d'un de ses parents, toi ou moi. » Elle ne regrettait pas d'être ici. Elle en avait fini d'avoir sans cesse des regrets. Eleanore est sa lumière, son souffle, sa vie. C'était comme ça. « Tout se passe bien pour toi, depuis qu'on est ici? »