Je soupirais, je rouspêtais, râlais. Pourquoi me demanderiez-vous ? Tout simplement parce que ce jour-ci, je ne trouvais pas le sommeil. Quelle idée de s'être levée à trois heures du matin, je vous le fais pas dire. J'aurais mieux fait de rester au lit si j'avais su. Mais bon, avec des si, on referait le monde. Et pour quelle raison au juste étais-je partie du lit à trois heures ? Pour du chocolat, oui. C'était stupide mais que voulez-vous. Même les personnes intelligentes sont parfois idiotes. Ca avait été mon cas aujourd'hui. Et puis... Vous ne pouviez pas vous imaginer l'envie que j'avais eue. Elle avait été si...forte. Tout simplement. J'avais tant bien que mal essayé de résister à la tentation mais sans succès. Cette gourmandise l'emportait. Ce qui était fait, était fait. Il fallait assumer ses actes. J'avais donc eu une discussion avec Deirdre qui m'avait auparavant surprise en me découvrant lorsque je m'étais dissimulée. Drôle de discussion puisque Deirdre était, dans un sens, vraiment bizarre. Quoi qu'elle avait du penser pareil de moi à faire cache-cache sous la table. Après cet échange, j'avais voulu me rendormir, ne voyant pas l'utilité de rester debout surtout que j'étais assez fatiguée et qu'il me manquait pas mal d'heures de repos. Manque de bol parce que je n'avais pas réussi. J'avais beau me tourner, me retourner, changer de position, rien ne changeait. Le sommeil ne venait pas. Je décidai de partir de cette chambre, voir s'il n'y avait pas un somnifère quelque part pour m'aider ou même un bouquin. J'arrivai dans le salon quand...je sentis un liquide chaud voire brûlant couler le long de ma poitrine. Je criai sur place. Non mais c'était pas possibleeeeee ! Pas que je criais parce qu'il salissait ma robe de nuit, même s'il y avait aussi cela, mais parce que ce qu'il avait renversé sur moi était bouillant. J'exagégais, comme toujours, mais presque. Le pire c'était qu'il ne s'excusait pas. Évidemment, c'était normal. Me tortillant comme un ver sur place, je m'adressai au jeune homme qui me montrait la tasse et me proposait du chocolat.

Oui, franchement, il devait pas aller bien. Mais pas bien du tout. Non mais oser faire ça quoi. Je n'avais strictement rien fait de mal aujourd'hui en plus qui aurait pu mériter cela, si ce n'est que cette envie de chocolat mais seulement Deidre était au courant. Oh bien sûr, on pouvait mettre cela sur la maladresse mais il aurait pu faire attention. C'était pas croyable ça, des gens qui regardent pas ce qu'ils font. J'étais arrivée au moment moment, voilà tout. Et s'il avait fait exprès ? Non, non, je ne voulais même pas y penser. Continuant de bouger dans tous les sens, je lui lancai un regard sévère mais cela ne devait pas être très convaincant puisque je n'y mettais pas du coeur à l'ouvrage. Cela était presque forcé pour voir sa réaction. Il essaya malgré tout de me calmer en comprimant faiblement ma peau. Il était comique. Cela me brûlait encore. Ce qu'on pouvait appeler "ma danse du ventre" ne cessait donc toujours pas.

Je vais très bien, je te remercie d'avoir posé la question.

J'étais censée comprendre quoi ? Est-ce que je rêvais ou il était véritablement en train de - volontairement ou pas - se foutre de ma gueule ? J'hallucinais. Oui c'était le bon terme.

Oui bah moi, cela ne va pas du tout ! Apporte-moi un seau d'eau glacé s'te plaît, ça irait déjà mieux. Enfin pas trop glacé non plus, je veux pas attraper la crève.

Vous voyez, je ne suis pas si mauvaise ou autre adjectif péjoratif. Je restais polie en toute circonstance. Mais je ne sus pas pourquoi je lui demandai ce service. Pour compenser la chaleur, certainement. Mais c'était une idée farfelue, voyez-vous. Je n'avais pas réfléchi, ayant dit cela d'un coup. Oui et je préférais le prévenir qu'il ne prenne pas trop froid au cas où il serait bête pour ne pas que je me gèle ensuite. Que ça ne passe pas d'une extrême à une autre. J'allais maintenant avoir le droit à une vraie douche en plein milieu du salon, si on peut appeler ça comme ça. Quelle idée. Quoi qu'il en soit, chacun de mes gestes était contrôlé pour ne pas que je foute tout en l'air. Imaginez-vous que les autres se réveillent et retrouvent tout cassé, ce serait un désastre.

Je pense que je vais exclure le fait de te servir une tasse, tu risques d'en faire une overdose.

Si tu veux mon avis, et même si tu ne le veux pas, je pense aussi. De toute façon, je n'ai pas soif.