Ayant l'esprit ailleurs durant tout ce prime - pourtant je sais bien que le premier prime est super important pour l'image qu'on donne aux autres, oui je le sais- J'avais tout de même décider d'y couper court. Ma journée était passée. Rien à dire, rien à ajouter. Désormais, il était tard et je ne comptais pas luter contre la fatigue. Empruntant le chemin que j'avais repéré un peu plus tôt dans la journée pour aller y déposer quelques-unes de mes affaires, je rejoignais la chambre à coucher. Chambre que je partagerais avec d'autres personnes et cela me rappelait forcément beaucoup de choses. J'en gardais pas de trop mauvais souvenirs d'ailleurs. Entendant d'autres respirations dans la pièce, je supposais que certains candidats avaient écourté leur journée avant que je ne le fasse. Bien, je n'étais pas le seul à être fatiguée à une heure que je ne jugeais pas comme étant tardive. Dans la pénombre, je rejoignais le lit qui m'étais destiné, non sans difficulté puisque je trébuchais sur une valise. « Merde. Vas chier. » Saloperie de valise. Je pinçais mes lèvres pour ne pas jurer d'avantage. C'est très moche et je n'ai pas envie de montrer un mauvais exemple à mes enfants qui me regarderont forcément à la télévision. Posant enfin une main sur mon lit, je pouvais m'y asseoir désormais. N'étant pas gêné de dormir en compagnie d'une fille, je n'hésitais pas à me dévêtir pour ne garder que mon caleçon et à laisser ces vêtements traînés sur le côté du lit. Hum, une bonne nuit m'attendait. Je me glissais sous les couvertures, j'étais encore seul pour le moment. Ma partenaire ne faisait sans doute pas partie des personnes fatiguées. Étirant un bras pour aller placer ma main sous la nuque, je fermais donc les yeux.

Je pensais m'endormir dès ma tête posée sur l'oreiller. Malheureusement, ce ne fut pas ce qui arriva. Morphée ne veut pas de moi. Le marchant de sable refuse de passer dans l'immédiat et je me retrouve à tourner et tourner comme un con dans ce lit avec l'espoir fou de réellement finir par m'endormir. Je soupire, mais je ne fais pas trop de bruit. Je ne souhaite pas réveiller les autres qui eux, ont eu la chance de fermer l’œil pour de bon. Alors je commence à penser et ça, c'est très mauvais. Quand on pense avant de dormir, on ne s'endort jamais. Je déteste quand cela m'arrive. La porte de la chambre s'ouvre, j'en conclus qu'un autre candidat a décidé de venir dormir. Une candidate même puisque ses talons résonnent un peu sur le plancher. Je ne dirais pas que ça me dérange, je ne dors pas de toute façon. La candidate allume finalement une lampe de chevet non loin de moi, c'est donc ma partenaire qui surprise par la déco de la chambre, tombe à la renverse sur le lit. Lit dans lequel je me situe. « Mince, mince, désolée... Je... Tu dormais ? Désolée... » s'empresse-t-elle alors de dire. Je me redresse un peu, me mettant désormais assis. De toute façon, je ne vais pas dormir de si tôt. « Panique pas, je dormais pas vraiment. J'essayais. » Je me décale un peu, pour qu'elle puisse s'installer de son côté du lit sans que je ne la colle de trop. Je ne voudrais pas la mettre mal à l'aise. « Hum, si tu n'es pas trop fatigué ça te dit qu'on discute un peu. Tu me dis les prénoms de tes chats ou de tes souris, ce que tu fais dans la vie, la marque de ta voiture, la ville qui t'as vu naître. Enfin, peu importe ce que tu veux me dire, j'ai le temps. » Nous sommes "en couple". Couple fictif mais couple quand même, alors je juge important de savoir un minimum de choses sur elle.

Heureusement pour Odessa, je ne dormais pas lorsque son derrière s'écrasa sur moi, risquant au passage de me priver d'oxygène et de provoquer mon décès hein. Enfin, j'exagère un peu donc je ne vais pas lui en tenir rigueur. Après tout, elle ne pèse pas milles kilos non plus et heureusement d'ailleurs. Parce qu'avec une partenaire de milles kilos, je n'aurais même pas de place dans le lit. Non, j'aurais même pas de lit du tout puisqu'elle l'aurait cassé. Remercions dont le ciel - ou la production- de m'avoir donné une partenaire possédant une petite morphologie et un poids que je qualifierai de léger. Je ne vais pas lui demander exactement combien elle pèse, ça ne se fait pas. C'est pas sympa et c'est mal poli en plus. Je la rassure donc, lui faisant remarquer que je ne dormais pas au moment de sa chute et que donc, elle ne m'a pas réveillé. Juste écrasé. « C'est à cause de cette hideuse lampe, je suis vraiment désolée, je vais... me déplacer et... enlever mes fesses de... ton... corps. Hum. » Je n'avais pas vraiment regardé à la déco mais maintenant qu'elle me le faisait remarqué, c'est sûr que c'était pas ce qu'il y a de plus sécurisant pour passer ses nuits. Je n'aime pas trop cette atmosphère en fait mais je vais pas me faire passer pour une chochotte alors je ne dis rien. La déco n'est pas à mon goût mais les goûts et les couleurs ne se discutent pas, elle doit certainement plaire à quelqu'un d'autre. La rouquine se décale donc, me donnant l'opportunité de me redresser afin de m'asseoir dans ce lit. Je ne suis pas fatigué actuellement et si elle en l'est pas non plus, je pense que discuter ça peut être très intéressant pour apprendre à se connaître un peu. « Oh oui oui, avec plaisir. Il y a des gens qui dorment ? Je dois murmurer ? Attends, je... » Oups, j'avais presque oublié que certains devaient certainement être en train de pioncer. Faudrait donc également que je pense à diminuer le son de ma voix, sinon, on risque de pas se faire des copains dans ce jeu. « Tu as raison, baissons d'un ton. C'est plus raisonnable si on veut ne pas être détesté dès le premier soir » Je me cale soigneusement dans mon oreiller que j'ai positionné dans mon dos afin d'écouter ce qu'elle a à répondre à toutes les questions que je viens de lui poser. « Donc, tu veux tout savoir dans l'ordre ? Je n'ai pas de chat, ni de souris d'ailleurs, j'ai un poisson rouge, il s'appelle Potty mais il est un peu ennuyeux. J'organise des soirées pour des gens et sinon et bien, je n'ai pas de voiture et je suis née à Cork, en Irlande donc et... j'ai peur de nos lampes de chevet, je peux l'éteindre ? » Je lui souris parce qu'elle me parait intéressante et c'est vraiment une bonne chose. J'pense que l'on va bien s'entendre, je ne pense pas être tombé sur la chieuse du casting et je m'en réjouis. «Bien sûr que tu peux les éteindre. » Discuter dans l'obscurité ne me gêne aucunement. « Tu n'es quand même pas... tout nu ? Pas que ça me dérange mais c'est pour savoir, je bouge beaucoup la nuit alors je ne voudrais pas faire des gestes déplacés... » Je ne peux m'empêcher de rire, puis je me rappelle que nous ne sommes pas seuls dans cette chambre et je me calme aussitôt. « Hum, non. J'ai un boxer. Je ne vais quand même pas dormir tout nu alors qu'on ne se connait pas. » Mais bon, si elle veut dormir toute nue, c'est pas ça qui va me déranger. « J'aime pas trop dormir tout nu en fait. » Première confession de l'aventure, c'est cadeau.

On ne peut pas dire que je fus un exemple de présence lors de ce premier prime, d'ailleurs, j'ai lâchement abandonné ma partenaire au bout d'un moment. Faut dire que j'ai été assez déboussolé à mon entrée, plus que je ne l'aurais cru. Je me suis senti petit parmi tous ces gens et cela ne m'a pas vraiment plus. Je n'aime pas me sentir si petit. M'étant éclipsé, je n'avais pas pu faire correctement connaissance avec la rouquine qui partagerait désormais mon lit. Enfin, jusqu'à maintenant. Jusqu'à sa chute. Jusqu'à l'écrasement de mon corps pas son fessier, nous n'avions pas vraiment parlé. Il semblerait que le destin nous pousse à le faire, alors je ne vais pas rechigner à la tâche. Je me redresse aussitôt que mon corps est libéré, hum, on peut pas dire qu'elle m'eu fait mal étant donné que c'est un poids plume. Donc je ne grogne pas. De toute façon, je ne veux pas me faire détester de ma propre partenaire, ce serait stupide. J'pense que dans un jeu comme celui-ci, lorsque l'on est un binôme, on doit tout faire pour que le courant passe au mieux. En tout cas, c'est mon objectif personnel. Odessa me rappelle d'ailleurs que nous ne sommes pas seuls dans la chambre et qu'il serait plus sage de parler plus bas. Je m'exécute, expliquant à la candidate que ce serait idiot de se faire des ennemis pour si peu. Les gens sont parfois mesquins quand on les prive de leurs précieuses heures de sommeil et je ne voudrais pas que tout cela nous retombe dessus. Je m'y oppose même fortement. « En effet, je n'ai pas vraiment envie d'être nominée dès la première semaine parce que... ce serait franchement la loose. » Ha non hein, je ne suis pas venu ici pour repartir au bout d'une semaine. C'est très mal me connaître ça. Je suis venu ici pour participer et perdurer le maximum de semaines possibles. Je suis venu pour vivre une nouvelle aventure et cette aventure ne peut pas durer une seule petite semaine. « Odessa, tu nous a regardé une seconde ? On a vraiment pas des têtes de looser. »C'est vrai quoi, on a une tête de binôme sympa je trouve. J'suis sûr qu'on peut faire des merveilles elle et moi, j'ai foi. La lampe de chevet -cause de sa chute- l'effrayant toujours, je l'autorise bien entendu à l'éteindre. Je ne voudrais pas qu'elle stresse durant toute notre conversation à cause de cet objet là. De toute façon l'obscurité ne me gêne pas.« Ah, ok, merci enfin... ne crois pas que cela me dérange, je veux dire, toi en boxer, je voulais juste, être sûre, m'éviter un moment de solitude tu comprends... » J'ai encore une fois envie de rire mais je me retiens fortement, par respect pour mes camarades. Je me contente alors de sourire, comme un idiot je pense. Je ne sais pas trop étant donné que je ne sais pas voir à quoi ressemble ma tête en ce moment précis. « Mademoiselle aurait-elle les mains baladeuses dans son sommeil ? » que je sois quand même prévenu. D'ailleurs en parlant de prévenir, je lui dis, pour une raison que j'ignore encore, que je n'aime pas dormir complètement. Je n'ai jamais vraiment aimé, avec personne. Je crains peut-être pour la sécurité de mon pénis, qui sait. Haha. Sait-on jamais qu'un affreuse personne décide de me le couper pendant la nuit. Bon sang, ce serait horrible. Burk. « Oh, vraiment, et bien... D'accord. Moi j'aime bien, mais quand je suis seule ou avec quelqu'un, mais que je connais, tu vois ce que je veux dire je pense. Et je parle mais je ne t'ai toujours pas renvoyé la question, désolée. Je parle beaucoup, j'espère que ça ne te dérangera pas trop. Si c'est le cas, il faudra me le dire, je ne suis pas trop susceptible, si c'est dit gentiment quoi. Donc vas-y, dis-moi tout sur toi ! Tu fais quoi dans la vie, tes passions, tout ça quoi... » Lui dire tout ? Et bien, par quoi puis-je commencer ? « T'en fais pas, ça me gêne pas du tout. J'aime bien les gens qui parlent. Ça m'évite de causer aux mouches et c'est plutôt agréable en fait. Alors, hum, je commence par quoi ? Je suis né à Paris il y a trente-deux ans maintenant mais ça fait dix-sept ans que je vis à New-York. J'voulais être comédien mais mon père n'était pas d'accord, alors j'ai eu un job de pdg dans l'une de ses entreprises, mais ça me plaisait pas non plus. Donc j'ai décroché un job d'animateur télé. En ce moment, je ne bosse plus beaucoup. J'ai trois enfants. J'ai beaucoup de tatouages. Et j'ai déjà participé à une émission comme celle-ci il y a deux ans. Voilà, tu sais un bon paquet de choses à mon sujet. Bien entendu, je te demande pas de tout retenir. » J'avais peut-être beaucoup parlé moi aussi ... J'voulais pas l'ennuyer et qu'elle s'endorme non plus alors il vaut peut-être mieux que je me taise. Oui, c'est bien ça.

Spoiler:

Je savais bien en venant dans ce jeu, que nous serions une équipe. Que je ne serais pas tout seul mais que nous serions deux. Un binôme, une team, un couple. Deux personnes qui doivent affronter ensembles différentes épreuves qui se dressent devant elles. C'est de cette façon que je voyais cette aventure et c'est de cette façon que je continue de la voir. Je dois quand même bien admettre que j'appréhendais un peu malgré tout. J'avais peur de tomber sur quelqu'un que je détesterais dès le début et fort heureusement, pour le moment ce n'est pas le cas. Odessa me semble être quelqu'un de bien, j'ai un bon pressentiment à son sujet. Elle m'a l'air d'être une gentille fille, elle a l'air sympathique. Et en plus, elle a un autre atout, elle est jolie. Et je pense cela, même si elle est lourdement tombée sur moi. C'était un accident. Faudrait être drôlement con que pour la tuer pour si peu. Ce n'est pas vraiment mon genre en fait. J'pense être suffisamment réfléchis et tempéré. D'ailleurs, j'aimerais beaucoup la connaître autrement que comme la jolie rousse qui partage mon lit durant quelques mois. Parce que je pense qu'elle a d'autres choses à me montrer, je pense qu'elle peut être intéressante. Je lui propose donc de discuter, ce qui me permettra de juger ce que je pense être la réalité. Je verrais donc si j'avais raison ou non. Partageant notre chambre avec beaucoup d'autres personnes, nous devons cependant veiller à ne pas parler trop fort. Il est inutile de se faire des ennemis si rapidement. Veillons au moins à rester une petite semaine au sein de ce jeu. Une semaine, c'est bien. Plus, ça serait vraiment mieux. « Oh mais absolument, je ne suis pas venue ici pour refaire ma valise dans trois jours ! » Nous sommes donc sur la même longueur d'ondes et ça me va parfaitement. Les gens qui ne sont pas venus pour eux-même, je comprends pas trop. Je comprends pas pourquoi faire une aventure comme celle-ci, si on apprécie pas tout cela. A quoi cela sert de venir si l'on veut pas passer de bons moments et rencontrer des gens qui auront peut-être un impact dans nos vies. Je suis venu pour cela et je ne m'en cache pas. « Je compte rester ici aussi longtemps que possible, alors il semblerait que l'on soit d'accord pour défaire nos valises et ne pas les refaire de si tôt.»Odessa me demandant comment je dors, j'en arrive donc à lui demander si elle a les mains baladeuses. Bien entendu, je sous-entendais dans son sommeil et par accident mais hum, je l'ai pas assez sous-entendus en fait. Je me doute bien que la candidate ne viendra pas me tripoter de son plein gré au bout d'une journée. De toute façon, je lui évite tout accident puisque je porte encore mon boxer. Je n'aime pas trop m'aérer lorsque je dors.« Non, pas du tout, pas quand je n'y ai pas le droit je veux dire mais bon, comme j'ai tendance à bouger, tu comprends... » Je la sens gênée un peu, par l'idée que je puisse penser qu'elle est une sauvage toucheuse de parties intimes haha. « T'en fais pas, j'avais compris. Je t'en voudrais pas si tu me colles un peu pendant la nuit. » J'avais une femme qui le faisait tout le temps, alors ça ne me dérange pas vraiment. Et c'est bien connu, on ne contrôle pas tous nos gestes dans notre sommeil.« Tu es français alors ? Je ne suis jamais allée en France. Et tu as... des enfants ? Trois ? Wow. Tu es toujours avec la mère ou... ? » Oui, j'affirme la réponse à sa première question d'un geste de la tête qu'elle ne doit certainement pas distinguer clairement étant donné que la lampe est désormais éteinte. « Je suis Français, mais je n'y suis pas retourné depuis longtemps en fait. Je devrais songer à le faire. Trois enfants, un de douze ans et deux de six ans, ils sont adorables. Malheureusement, non, je ne suis plus avec leurs mamans. Je me suis rapidement séparé de la maman de David-Alexandre et cela fait deux ans que je ne suis plus avec celle des jumeaux. Mais elle vit toujours chez moi. Ma maison est trop grande et elle, elle n'en a pas alors.» C'est compliqué à expliquer. La maison est divisée en deux en fait, elle a sa partie et j'ai la mienne. Nous partageons seulement la cuisine et le salon. De toute façon, nous sommes restés en bons termes. Nous avons décidé de nous séparer d'un commun accord, ça n'allait plus dans notre couple. Et pour nos enfants, nous sommes restés amis. « Et tu as déjà participé à une émission ? Tu es allé jusqu'où ? Quant aux tatouages, j'avais vu parce que... » Je vais me faire passé pour un has been des télé-réalité, le genre de mec qui commence une fois mais qui ne sait plus s'en passer. « C'était il y a deux ans en fait. Juste après ma rupture avec la mère des jumeux. Je suis resté trois semaines je crois, pas grand chose. Mais j'avais trouvé ce que j'étais venu chercher, je ne regrette pas. » Oui, j'avais trouvé Minnie. Une magnifique rousse elle aussi. Et là, bam, sans prévenir, la musique retenti dans la chambre. Moi je trouve ça un peu rapide quand même. Puis en pleine nuit, ça ne se fait pas de réveiller les gens pour qu'ils s'embrassent. Enfin, nous, on ne dort pas de toute façon. « J'imagine qu'on doit s'embrasser donc... » Je pense que c'est effectivement ce qu'ils veulent. « Je crois oui. »J'attrape donc délicatement son menton, je ne veux pas me montrer brusque. De toute façon, ce sera un simple baisé d'une seconde à peine. Parce que nous ne nous connaissons pas tant que cela. Je ne vais quand même pas lui rouler une grosse pelle vous voyez. Je me rapproche doucement de la rouquine pour déposer mes lèvres sur les siennes et les retirer presque aussitôt. On dirait un baiser d'enfants et ça me fait rire. « Je te jure, j'embrasse mieux que ça hein mais on se connait pas et ... et » Bah et c'est tout, t'as pas à te justifier mon pauv' charlie.