Moment d’égarement. Ouais sûrement, je me retrouvais dans la cave à une heure tardive, je ne savais pas tellement ce qui m’y avais poussé. L’instinct. Ou l’envie de taper sur un matelas défoncé aménagé –on-ne-sait-pourquoi- dans une cave plus que sombre, même lugubre. Vêtue de mon short légendaire et d’un vieux t-shirt trop large je posais mes doigts sur l’interrupteur. L’ampoule grésilla un moment avant de ne lâcher qu’une faible intensité de lumière la garce, je descendais néanmoins les marches avec la ferme intention d’éliminer les tensions accumulées par une frustration temporaire liée à, encore une fois, un-je-ne-sais-quoi- je serrais les poings et me postais devant le matelas. Le souvenir du jeune Italien m’enseignant quelques petites techniques de combat me revins, j’aurais aimé l’avoir sous la main à cet instant histoire qu’il me redise « Tu frappes et j’esquive » et pour le coup je ne me serais pas retenue, ca faisais un peu cobaye but who cares. Bref, ceci dit j’étais seule, dans une cave sombre, un matelas en face, et je commençais à frapper dessus telle une hystérique cependant classe, ouais fallait croire que j’avais quelques bases. Bref.
Plusieurs minutes -heures- s'écoulèrent alors que je commençais à m'essouffler sérieusement, je reculais quelque peu le souffle court, me redressant en inspirant, le coeur battant plus vite que la normale. J'entendis ensuite des pas et brusquement fis volte-face. Toi ! m'exclamais-je alors la respiration hachée, sans vraiment contrôler mes mots, surprise.

Je le dévisageais en reprenant lentement ma respiration. C’était bien ma veine tiens, quelles conneries allait-il pouvoir me sortir maintenant. Ouais, j’étais sur mes gardes maintenant, deux rencontres inattendues et ça avait donné, deux trucs bizarres tout aussi inattendus. Notamment, le souvenir –particulièrement cuisant, presque.- de la piscine, cependant, les biens faits de la Vodka ont réussit à amortir le choc mais surtout les souvenirs. « Tu as besoin d’un punching-ball ? » dit-il ensuite un sourire radieux aux lèvres. Ce à quoi je répondais par un simple sourire en coin. « Ce ne serait pas de trop en effet » répondis-je tout sourire en passant une main dans mes cheveux. « Je suis sur que tu meurs d’envie de toucher. Fais-toi plaisir. » ajouta-t-il puis je levais les yeux au ciel. « Haan ! Putain ouuuui Rafael j'en rêve ! » m'exclamais-je ironisant à son maximum la chose prenant un air de groupie attardée avant d'échapper un sourire. Ok, stop, entrons dans sont jeu ca fera moins de dégât. Puis comme dit l’adage « Faites l’amour pas la guerre ». Ainsi, je m’avançais vers l’espagnol l’air malicieux, à une distance raisonnable je posais une main contre son torse et relevais mes prunelles noisettes vers les siennes. « Tu crois que ca va résister au choc » lançais-je taquine avant de n’attendre aucune réponse et d’envoyer mon poing droit en direction de celui ci avec une « violence » certaine.

Le jeune homme observait Rusty qui semblait avoir besoin de se défouler. Il ne savait pas pourquoi, après tout elle semblait plutôt bien dans son élément ici, dans cette maison de demeurés, s’entend. Ah, ah, oui enfin, peut-être pas. Aussi curieux que cela puisse paraitre, Rafael appréciait la demoiselle, ce n’était pourtant pas très logique étant donné qu’elle se faisait un malin plaisir à ouvrir sa bouche quand la situation exigea pourtant qu’elle se taise. Enfin avec Rafael, la femme devait toujours se taire ce qui évidemment, posait beaucoup de problème ici. Mais le garçon était comme ça et ne changerait sans doute jamais. Pour lui, chacun avait son rôle dans la vie. L’homme travaillait pendant que la femme s’occupait de la maison. L’homme dirigeait pendant que la femme le soutenait. Le garçon devait sans doute tenir cela de son père et pourtant on ne peut pas dire que les deux hommes s’entendaient à merveille. Doux euphémisme d’ailleurs, ils se taperaient l’un sur l’autre s’ils se voyaient. Et oui, chacun a son lot de disputes et de guerres dans sa famille. Toujours est-il qu’après une petite blague de Rusty qui eut pour effet de faire sourire le candidat, elle le mit en garde quand au choc. « Frappe, fillette. » Dit-il avant de bomber le torse, attendant la frappe de Rusty qui ne tarda pas. Et bien, elle avait de la force, la petite. Bien sur, il ne lui dira pas. « Pourquoi tu veux te défouler au fait ? » demanda-t-il, plus sérieux cette fois-ci. « Perso, quand ça va pas, je couche avec une fille, c'est mieux que la violence. » Il était beaucoup moins sérieux, tout d'un coup. Quoique.

Je m’avançais encore d’un pas vers lui. « Frappe, fillette. » répondit-il en se la jouant version paon. Fillette ? Je levais les yeux au ciel exacerbée par ce côté là de sa personnalité, la seule que je connaissais d’ailleurs. Bref. Puis esquissais un sourire avant de serrer mon poing et de l’abattre contre sa poitrine avec une violence guère retenue. Je sentais mes doigts comme « craquer » au contact de son torse soit dit au passant musclé, je me mordillais la langue sous l’espèce de douleur sans pour autant en montrer plus. « Pourquoi tu veux te défouler au fait ? » demanda-t-il ensuite d’un air sérieux que je ne lui reconnaissais pas. « Sans raison particulière. Besoin de sport je suppose » répondis-je tout aussi sérieuse en haussant les épaules. Se pourrait-il que s’engage –pour la première fois- une conversation sérieuse ? « Perso, quand ça va pas, je couche avec une fille, c'est mieux que la violence. » Ok, ouais oubliez. Cependant, sa réponse m’amusa et j’affichais un air malicieux que je n’arrivais pas à contenir, une idée me traversant l’esprit. Un sourire en coin s’étira sur mes lèvres alors que je m’approchais dangereusement du jeune homme, me hissais sur la pointe des pieds, plantant mes iris noisettes, joueuse, dans les siennes, posant une main délicate sur son épaule. « Ca tombe "mal", je vais trèees bien » soufflais-je tout sourire en effleurant ensuite ses lèvres des miennes. Je ne savais ce qui me prenais soudainement… whatever.

Je lui décochais un nouveau sourire, décidée à reprendre ses lèvres, et alors que je me hissais de nouveau sur mes pointes de pieds, la voix de Blaise l’emmerdeur raisonna dans la cave. Mais c’était une malédiction ce type, il me suivait maintenant. J’arquais un sourcil, penchant la tête d’un côté pour croiser son regard, l’air de dire « Qu’est-ce que tu fous là ». A peine eut-il ouvrit la bouche, qu’un petit sourire voulut fleurir sur mes lèvres mais à la place je levais les yeux au ciel me donnant un air exaspéré. « Ne me confond pas avec d’autres... n'est-ce pas » lui répondis-je malicieuse en lui lançant un regard dès plus insistant. Ouais ne suivait pas mon regard surtout. Puis l’Espagnol lui répondit avant de se reculer. « Et bien ma belle, on reprend quand tu veux. Tu sais où est mon lit, n’est-ce pas ? » me lança-t-il ensuite avec un clin d’œil . « T’inquiètes » fis-je ensuite un sourire espiègle aux lèvres, le regardant sortir de la cave et braquais ensuite mes iris noisettes vers Blaise. « Que me voulais-tu Blaise ? J’espère que ca en vaut la peine » le « pseudo » menaçais-je en m’avançant vers lui, les poings sur la taille. « Au pire j’avais besoin d’un punching-ball, tu feras l’affaire » ajoutais-je mutine.