LEONE (a)

Dimanche midi, alors que la plupart des candidats étaient à table à manger je ne sais quelle connerie préparée par je ne sais quel candidat adepte des plaisirs culinaires, je courais à travers la maison afin de chercher l'une de mes chaussures, oui, j'en avais encore perdu une, à croire que l'un d'entre eux s'amusait futilement à me faire tourner en bourrique. J'ouvrais la porte de la cave, allumant la lumière au passage, c'était compliqué tout ce noir pour une recherche fastidieuse. Oui. C'était trop compliqué. Descendant soigneusement les marches pour accéder au niveau, un bruit me fit sursauter, je me tournais et loupais la dernière marche. me rattrapant de justesse sur le mur, je maugréais malgré moi « Bordel de merde, je suis vraiment conne » Je frottais la cheville que je venais de tordre alors que Léone faisait son entrée, il était le "bruit" que j'avais entendu

Le jeune Américain n’avait même pas besoin d’insulter Alice, elle avait compris comment le faire pour lui. Sa maladresse légendaire n’était plus un secret, cette fille était une catastrophe ambulante dénuée de grâce, ou selon ses propres termes une conne.
« L’évidence dans toute sa splendeur. »

L’agent marketing ne s’attarda pas davantage sur la demoiselle. Son attitude de traînée nymphomane enflammait peut-être le cœur (pour ne pas dire pénis) d’Austin et Nolan, ce n’était clairement pas le cas de Leone. Il avait toujours ressenti un profond dégoût envers les individus dépourvus d’amour propre.

Il descendit les marches, l’ignorant royalement. Il était à la recherche d’une bouteille de vin, en effet la cuisine affichait rupture de stock il s’était donc dévoué pour descendre à la source.

Leone était ce genre de garçon qui ne m'appréciait pas, c'était un fait et ce, depuis le début de l'aventure. Je n'avais donc cherché à le connaître et s'en était de même pour lui, nous ne nous évitions pas mais nous ne restions jamais bien longtemps l'un avec l'autre, c'était une situation qui s'était imposée naturellement entre nous, comme une sorte de protection. Bien entendu, il ne tardait pas à ouvrir la bouche « L’évidence dans toute sa splendeur. » Je souris, amusée tout de même, après tout je n'aimais pas ce genre de fille à s'offusquer de suite pour une simple constatation, non, pas toujours. « Je n'ai besoin de personne pour savoir ce que je suis, ou ce que je ne suis pas » J'avais insisté sur ces derniers mots pour faire référence au stupide énoncé qu'avait donné Cupidon en guise d'indice sur mon secret. Je le trouvais trop farfelu, trop compliqué pour que l'on puisse réellement deviner de quoi il s'agissait.

Très vite, Leone parti dans une se des bouteilles de vin, lui montrant l'étiquette. J'avais été surprise de voir à orte d'ignorance qui nous était propre, se dirigeant vers les bouteilles de vin, il semblait en chercher une. Posant mon pied à terre - il était hors de question que je joue là les marthyr - je m'approchais, je lui dis « Tout dépend si tu cherches une bouteille pour cuisiner ou encore pour apprécier, celle là reste là meilleure ... A apprécier » Je sortais déjà l'unquel point la cave était une mine d'or, j'avais longtemps étudié chaque détail, chaque bouteille qu'elle contenait, c'était une véritable passion.

Leone arqua un sourcil. Elle n’avait jamais eu de répartie il savait à quoi s’attendre mais là, il ne pouvait que confirmer ses dires. D’ailleurs il n’avait lui aussi besoin de personne pour savoir quoi penser de cette ordure. Non seulement sa présence dans la cave l’énervait, il fallait en plus qu’elle le suive et qu’elle déblatère ses conneries. Impulsif, le jeune homme ne tarderait pas à l’irrésistible envie de lui faire comprendre une bonne fois pour toute ce qu’elle laissait paraître d’elle-même. De plus, était-elle sérieusement en train de donner des conseils à Leone et ses racines italiennes pour choisir un vin ? WTF.

« Enfonce-toi ta bouteille bien profond, apprécie ce petit plaisir et déguerpis de mon champ de vision. Je ne tolère pas ta présence, tu m’écœures. Tu n’as aucune valeur, aucune dignité. Tu ne connais que la déchéance. »
Le jeune homme faisait évidemment allusion à ce qu’il avait appris à son sujet durant le prime. Il saisit la bouteille en question et la laissa tomber volontairement aux pieds d’Alice. Elle se brisa sur le sol en un millier d’éclats de verre.
« Lèche souillure. Lèche et bois sur le sol comme une vulgaire chienne en chaleur réduite à l’ombre d’elle-même, dénuée de tout amour propre... Maintenant tu sais ce que tu es. » Dit-il en la défiant de son regard azur. Il attrapa une bouteille de rosé provenant du Sud de la France et s’apprêta à remonter l’escalier.

Le jeune homme s'énerva rapidement, apparemment il faisait parti des candidats trop constipés dans la maison, je le laissais dire sans broncher, sans même sourciller toutes ces insultes sortirent de sa bouche comme l'on pouvait vomir ce qui nous restait dans l'estomac. « Enfonce-toi ta bouteille bien profond, apprécie ce petit plaisir et déguerpis de mon champ de vision. Je ne tolère pas ta présence, tu m’écœures. Tu n’as aucune valeur, aucune dignité. Tu ne connais que la déchéance. » Je n'eus pas le temps de répondre, après tout, je n'en avais pas envie non plus, il attrapa la bouteille en question pour la jeter à mes pieds, celle ci se brisant en un millier de morceaux, plus minuscules les uns que les autres, laissant son breuvage s'étaler sur le sol, dégoulinant simplement mais majestueusement comme le parfait vin qu'il était « Lèche souillure. Lèche et bois sur le sol comme une vulgaire chienne en chaleur réduite à l’ombre d’elle-même, dénuée de tout amour propre... Maintenant tu sais ce que tu es. » Il attrapa rapidement l'une des bouteilles, je rejoignis à mon tour l'escalier avant de lui lancer « C'est bon tu es content, tu t'es libéré? Je montais à mon tour les marches me permettant de retrouver la surface de la maison, attrapant la poignée de la porte, je lui lançais une dernière fois « Comptes pas sur moi pour nettoyer ta grosse merde, ton cul tu te le torches tout seul » Claquant la porte derrière moi, s'en était fini de notre rencontre si soudaine