Ce matin, j’ai paniqué. Je me suis retrouvé dans un lit qui n’était pas le mien. Je me suis dis alors que j’étais sans doute entrain de rêver ou d’halluciner mais non, je dois affronter la réalité : je fais parti des candidats de la nouvelle saison de Fake Lover. J’arrive juste.. toujours pas à y croire. Jamais de ma vie j’aurai imaginé faire une émission de télé-réalité un jour. Je suis le premier à les critiquer. Mais bon, pour l’instant, je regrette pas d’être là. Je me sens légèrement pommé mais j’ai plutôt aimé l’ambiance du premier prime. J’ai trouvé ça cool les défis. Puis je suis un vrai geek de toute façon donc les jeux, j’aime ça. Pour autant, je suis loin d’être stratège. Je sais pas si je serai vraiment un bon joueur ou un bon candidat ici. Mais je suis prêt à le devenir. Puis en plus, j’ai jamais mis les pieds aux States. C’est une sacrée expérience. Dommage qu’on ne puisse pas visiter la cité des Anges. Mais les studios acquis par la production ont l’air tout simplement grandiose. J’ai vraiment hâte de visiter les lieux. Et de faire une vraie visite ! Pas un tour express par la plage, la loge de maquillage ou l’hôpital. Bon, au moins, j’ai déjà un peu repéré. Ou pas. Impossible de trouver un endroit sympa où me poser. Et pas trop bruyant aussi, j’ai un peu mal au crane. J’imagine que la fatigue et le décalage horaire y sont pour quelque chose. J’ouvre une nouvelle porte et là je tombe sur l’endroit parfait pour me poser : un genre de salle de détente. J’avance avec mon mars que je mâche comme une vache espagnole puis je tombe nez-à-nez avec un candidat. Tout de suite, je me sens un peu con avec ma barre chocolatée. Surtout qu’il me tend la main et que le chocolat a un peu fondu sur mes doigts. Bon, tant pis. Je vais pas lui foutre un vent non plus. Au pire, il pourra toujours se lécher les doigts après. « T’as bien fait. Au moins, là, je devrais retenir ton prénom. Enfin j’espère. J’ai plutôt une mémoire visuelle. » Je crois que j’apprendrais d’avantage les prénoms par écrits à force de les voir sur les blogs des candidats ou sur les peignoirs gravés par exemple. « Ah ouai ?! Pourquoi ça ? T’as un sens de l’orientation qui fait peur à voir ? » Visiblement. Pour le coup, ça devrait le faire pour moi d’ici une bonne semaine le temps de repérer bien les lieux. J’me souviens qu’au lycée j’étais pas mauvais en course d’orientation. Puis de toute façon, je vis dans une grande ville donc les grands espaces sont loin de m’effrayer. Après, je connais pas encore l’étendu des studios. « C’est vachement sympa ici en tout cas. On s’y croirait presque. » Dans un vrai studio Hollywoodien, je sous-entend. Ah mais ça en est peut-être un vrai qu’ils ont retapés remarque. Je sais pas. J’étais pas là lors de la présentation des lieux. J’étais pas là pour beaucoup de choses en fait. Ça me frustre vraiment d’arriver en cours de route mais c’est comme ça. « Dis, il s’est passé quoi de croustillant en une semaine ? J’ai l’impression d’avoir loupé beaucoup de choses. » Autant demander directement. En attendant, j’en oublie presque que je parle à ce candidat comme s’il était un ami de longue date alors que je le connais à peine. « Tu dors avec qui au fait ? Enfin c’est qui ton ou ta partenaire ? » Je crois que ma question est un peu inutile en fait dans le sens où je connais quasi aucun prénom. Mais tant pis.

Serrage de main et présentation avec Sully effectué. D’ailleurs, je lui ai laissé un petit cadeau : du chocolat sur le bout des doigts. J’sais pas si il a senti ou s’il s’en est rendu compte mais tant pis. Il ira se laver les mains par la suite ou limite il se léchera le bout des doigts si c’est un mec un peu crade. « Ça marche. Mais je devrais retenir. T’as pas le prénom le plus compliqué du jeu. » Comme moi, il a un prénom en deux syllabes et assez simple. Plus courant que le mien quand même. Mais bon, comparé à celui qu’à un prénom composé ou à.. merde, je me souviens plus. Bref, il y a des prénoms étranges ici et dures à retenir. « Tu fais bien de prévenir. Si un jour t’as disparu de la circulation, je saurais que tu t’es égaré. » Bon, j’espère pas quand même pour lui qu’il se pomme. Ça serait con. Surtout qu’il y a des caméras et des candidats un peu partout. Mais au pire, je me lancerai à sa recherche. Enfin à part s’il s’avère que je suis entrain de parler au pire des connards de l’univers. Mais j’en ai pas l’impression pour l’instant. Et la première impression, on dit que c’est souvent la bonne. Donc j’imagine que Sully est un chouette type. Il a une bonne tête de toute façon. « La classe ! J’aimerai bien savoir ce qui a été tourné ici. » Si ça se trouve aucun film ou série de connue. Ou alors un truc bien pourri. Genre les anciens studios des feux de l’amour. La honte. Je me lancerai bien dans une imitation de Brenda et Brendon là, tout de suite, mais je me retiens. Sully me prendrait surement pour un tarer. Puis j’imagine que j’aurai l’occasion de pouvoir rejouer une scène culte tôt ou tard ici. J’espère. Ca pourrait être drôle. Oh, et au fait, je veux savoir tous les potins de la semaine dernière. J’ai vite fait suivi la rubrique lors du prime mais ça n’empêche pas mon impression de frustration face à mon arrivée tardive. « C’est quand même cent soixante huit heures de loupé. » Enfin approximativement. Je sais pas à quelle heure ils ont débarqués et tout ça. « T’as bien raison. » Nan, c’est vrai, je respecte vraiment qu’il suive pas les potins et qu’il s’en fiche un peu. J’ai très longtemps été comme ça. Puis dernièrement, depuis que j’ai mon propre appart’ à peu près, j’ai pris la fâcheuse manie de m’abrutir devant toutes ces émissions de télé-réalité. Le pire, c’est que j’arrête pas de les critiquer. Mais ça reste un divertissement. « Blonde peroxydée et cheveux courts ? » Sa Zola sous-entendue. Je crois que je la connais. Enfin si c’est bien celle à laquelle je pense. J’imagine qu’il doit y avoir plusieurs blondes ici donc je peux me tromper aussi. « Un brun pas très drôle. Alexandro je crois. » Et ronchon aussi. Enfin je le connais pas encore assez pour juger mais c’est l’impression qu’il m’a laissé hier soir. « Mais c’est pas plus mal. Je sais qu’il me sautera pas dessus au moins. » J’avais un peu peur de tomber sur une nana cinglée et limite nymphomane. Je suis pas un canon de beauté mais je sais que je peux plaire. « Dis moi qui t’as fais bonne impression jusqu’à présent et au contraire, qui t’as fais mauvaise impression. » Ouai, histoire de savoir avec qui je peux me taper de bons délires et avec qui ça passera pas. Ou d’avoir une idée du moins car les affinités, ça reste personnel et propre à chacun.

Je prends note ; Sully a un sens d’orientation qui laisse à désirer donc ne jamais lui demander le chemin ou un service du genre. « Au moins, quitte à être perdu, t’aurais eu de quoi manger. » Oui, je pense qu’à la bouffe, j’assume. Mais c’est vrai quoi ! Manger et boire, c’est des besoins primaires. Tu te perds à côté d’un frigo et d’une gazinière, au moins t’as de quoi survivre pendant plusieurs jours. Bon, après, à moins d’avoir un cas très avancé d’Alzheimer, je vois pas comment ça pourrait arriver. Evidemment, je ne m’empêche pas de rire face à l’exemple un tantinet poussé du candidat. Puis la conversation prend un nouveau tournant sur les lieux de cette saison. Des anciens studios Hollywoodiens réaménagés. Je trouve ça méga-classe et je ne peux, à la fois, m’empêcher de me demander ce qui a déjà été tourné ici. Peut-être que le garçon en sait un peu plus à ce sujet. Pas tellement visiblement. Et ça n’a pas l’air de l’intéressé plus que ça. Hum.. étrange. J’insiste pas plus et je me contente d’hocher la tête avec sourire. Puis je décide de ne pas mettre un terme à la conversation et de poursuivre en demandant au jeune homme ce qu’il a pu se passer d’intéressant la première semaine de jeu. Car oui, mine de rien, j’ai dû louper pas mal de bons instants mais aussi d’informations importantes. J’aimerai essayé d’en savoir le plus possible et aussi oublier le fait que je suis rentré plus tard que les autres. Mais ça, pour l’instant, c’est impossible. Je suis frustré, un peu mais c’est comme ça. Je compte pas non plus m’apitoyer. J’ai quand même la chance de participer au jeu, c’est déjà énorme. Sully s’empresse de me rassurer et moi de calculer combien d’heures approximativement j’ai pu manquer. Plus pour plaisanter qu’autre chose. Faire preuve d’ironie, ouai, c’est mon truc. « T’as vu ! » C’est bien une expression de parisien ça. Si si, t’as vu. Parfois transformé sur les réseaux sociaux par : Si², tavu. Ouai, bon, moi, ça me fait rire tout ça. « T’as de la chance. Elle a l’air d’être la partenaire idéale. » Oui, donc, si je comprends bien, Zola c’est bien la petite blonde qui m’a embrassé lors du prime pour le défi. Enfin qui m’a offert un smack plutôt. Je prends note. Je crois que j’hésiterai pas à revenir dessus avec la demoiselle si j’en ai l’occasion prochainement. Pas car j’y vois là une quelconque invitation à quoi que ce soit mais car je suis comme ça. Quelque de franc et qui n’hésite pas à jouer constamment. Plaisanter, ironiser, taquiner. « Oui Sandro exact ! » Alexandro, Sandro, c’est à peu près pareil dans le fond. C’est un prénom à consonance hispanique. En tout cas, Sully a la même impression que moi à son sujet. Mon partenaire ne semble pas respirer la joie de vivre. « Ouai. C’est malheureux. » Bon, je juge pas pour autant. Je le connais pas assez pour me faire une opinion à son sujet. Mais c’est vrai que je suis pas friand de ce genre de comportement. Je suis pas comme ça, moi. Et je crois que c’est pareil pour Sully. Donc forcément, ça fait un peu bizarre. J’essaye toutefois de prendre la chose à la dérision et ça semble faire rire un peu mon camarade ici présent. D’ailleurs, j’ai envie de savoir avec qui il a créé des affinités et avec qui, au contraire, il n’a pas du tout de points communs. Si ça peut m’aiguiller sur certaines personnes. « Oui, j’imagine. Je suis un peu pareil que toi. J’ai tendance à toujours voir le bien chez une personne et à essayer de voir plus loin que le bout de mon nez. » Bon, après, il y a des limites bien sûr. Mais si je fais un bilan de ce viens de me dire Sully, j’en tire que du positif. « C’est mon premier jour donc pas tellement. J’ai juste fais la connaissance de Sun-Hi et ça m’a tout l’air d’être une chouette fille. Puis un petit peu Brune aussi, elle m’a bien fait rire tout à l’heure. » Lors du rendez-vous qu’elle m’a donnée à la salle de sport.

Sully n’hésite pas une seconde à me faire l’éloge de sa partenaire Zola. D’après son descriptif, net et précis, elle semble être une personne géniale et en même temps assez différente de lui. Ça me donne, par conséquent, bien envie d’apprendre à découvrir par la suite la demoiselle. « C’est bien. » Je suis presque admiration quant aux propos de Sully. Il me vend du rêve. Mais je me rends compte que ma réponse paraît déplacée. Il va surement le prendre comme si je n’en avais rien à faire de ses paroles et comme si je le rembarrai. Oups. Pas du tout. « Enfin je veux dire.. c’est le genre de partenariat que je souhaiterai avoir. » Et je crois que c’est pas avec Sandro que ça risque d’arriver. Ou alors, au-fil-du-temps. On va peut-être devenir de bons potes, qui sait ? Je sais pas trop. J’avoue être perplexe quant à son sujet. Il a un côté nonchalant et froid que j’aime pas du tout et en même temps, il a ce petit truc qui intrigue et qui donne envie d’en savoir plus sur lui. Et puis, j’ai connaissance de son secret aussi. J’peux pas dire que ça change quelque chose pour autant mais ça ne fait que renforcer mes doutes le concernant. « Oui. Peut-être que c’est n’est qu’une carapace aussi. » C’est une théorie qui se tient. Néanmoins, je le trouve différent des candidats à forts caractères qui marquent les esprits par leurs personnalités atypiques. Je pense pas qu’il soit con. Ni qu’il soit méchant. Il a ce petit truc que j’ai su décerné rapidement qui me fait penser qu’il est vraiment spécial. Pas dans un sens péjoratif. Ni même mélioratif. Je le sens différent et je pense qu’au final, il en surprendra plus d’un, dont moi probablement. « C’est dommage comme tu dis. Parfois c’est la nature humaine qui veut ça. » Je pense également que c’est une preuve de maturité de ne pas juger quelqu’un et d’essayer de voir plus loin que le bout de son nez s’il s’avère que cette personne fait mauvaise impression. En même temps, je crois aussi que c’est une attitude rentrée dans les mœurs ; de ne voir que les défauts d’une personne et ne pas chercher à découvrir ses qualités ou bien essayer de comprendre pourquoi telle personne a telle attitude. « Merci. C’est vraiment gentil. » Les mots de Sully me touchent. Je le trouve adorable. Je le serrerai bien dans mes bras pour le remercier mais je ne le connais encore que trop peu. Alors je me contente de lui adresser un sourire franc. « J’imagine que mon arrivée tardive a dû vous intriguer oui. » Je ne ressens pas nécessairement le besoin de me justifier là-dessus. Ça reste de l’ordre du privé. Maintenant, si Sully venait à me demander des explications, je lui dirai certainement la vérité. « Tu.. t’as des raisons précises de participer à l’aventure ? » J’imagine bien que oui. Je lui demande là quelles sont ses motivations ou les raisons qui l’ont poussé à postuler en tant que candidat. Elles peuvent être diverses et variés. Moi, pour le coup, la raison est bien simple.

Zola, Sandro, deux personnalités complètement différentes. La première, partenaire de Sully, semble être un petit boute-en-train très attachante et amusante. C’est comme ça que beaucoup de candidats l’ont décrite si je me souviens bien lors de la rubrique du dernier prime. Parallèlement, y’a Sandro, mon partenaire, qui est tout l’inverse de Zola niveau caractère. Il sourit très peu, voir pas du tout. Il est froid, plutôt nonchalant. Y’a vraiment un creux entre ces deux personnes. En apparence, il va de soit que Zola paraît être la partenaire idéale comparé à Sandro. Mais il se pourrait que je change d’avis au-fil des semaines et que mon partenaire m’étonne, de manière positive. « J’vais tâcher de l’apprivoiser dans ce cas. » Je rétorque également sur le ton de l’humour. J’espère qu’il n’y verra pas là une quelconque impression de drague vis-à-vis de mon partenaire. Je ne suis pas de ce bord là. Mais j’avoue que ma phrase peut porter à confusion. « Oui, c’est sûr. » C’est vrai que les propos de Sully reflètent la vérité. Nombreuses sont les personnes qui ne font pas preuve de tolérance et qui ne s’en donnent pas la peine. Malheureusement. Ça me fait bien réfléchir en tout cas. J’en deviens pensif. Et j’me dis que Sully doit certainement parler en connaissance de cause. Ou alors, avoir un exemple concret en tête. J’sais pas. Je le trouve très mature en tout cas. Pourtant, au premier abord, je l’aurai pas imaginé si sage. Il faut dire qu’il paraît jeune et qu’il a ce petit quelque chose qui pourrait faire de lui une personne désinvolte. Je saurai pas dire quoi pour autant. Mais ça reste la preuve qu’il ne faut pas se fier aux apparences. D’ailleurs, en parlant de ça, mon arrivée après les autres aurait pu être liée au truc des traîtres. Du moins, c’est ce que tous les candidats ont dû penser en premier lieu en me voyant. Je comprends. Pourquoi une candidate se casse dès le premier prime, pourquoi un autre arrive le deuxième prime. Il y a de quoi se poser des questions. Est-ce nécessairement liée ? J’ai envie de dire que non, mais je crois pas pouvoir en apporter la preuve formelle tout comme un autre candidat ne pourrait pas apporter la preuve qu’il n’est pas lié à cette histoire de traître. Je fais parti des suspects, comme tout le monde, c’est normal. « Oui, ce jeu surprend toujours. » Je dis ça car j’ai suivi certaines saisons précédentes et que c’était bien dur de prévoir quoi que ce soit. J’en viens à me demander puis à lui demander pourquoi il participe au jeu. Sa réponse me paraît similaire à mes raisons personnelles. Je pourrai lui répondre à peu près la même chose. Mais voilà qu’il suppose que je ne suis pas disposer à évoquer les raisons de ma présence dans le jeu. J’avoue que je suis un peu surpris. Pourquoi je n’en parlerai pas ? C’est sûr, je vais pas parler de ce qui touche à mon secret mais je peux rester évasif sans pour autant donner d’indice. « Si ! » Je lui coupe presque la parole. « Un peu comme toi, je n’avais pas prévu de participer à Fake Lover. En fait, ma sœur a pariée cent cinquante euros que je n’étais pas cap’ de faire le casting. Sans réfléchir, je me suis lancé. » Et j’aurais jamais pensé être rappelé. J’sais pas si c’est mon secret ou ma personnalité qui a séduit la prod’ mais aujourd’hui je suis là. Et j’en reviens toujours pas. « Et me voilà candidat aujourd’hui. » Je me contente de lui sourire avant de me dire qu’il faut vraiment que je file là ou ma vessie risque d’exploser. « Je vais y aller mec. Il faut absolument que j’aille faire un tour au pipi-room. On se retrouve plus tard ? » Histoire de poursuivre la conversation. En tout cas, ça m’a fait bien plaisir d’apprendre à le découvrir.