Le prime est terminé depuis plusieurs minutes, j’ai mangé un petit quelque chose avec India, puisque bon, il est plutôt tôt, on a pas l’habitude, les primes finissant beaucoup plus tard habituellement. Mais pas ce soir. Je suis sur le point de quitter la cuisine, suivant India, pour aller rejoindre Cian qui j’espère, ne dors pas encore, sauf que je vois Pavel passer, et je me dis que je pourrais passer un peu de temps avec lui avant tout. Oui, on ne c’est pas beaucoup parlé ces derniers jours en plus. C’est donc le moment. Je fais ainsi demi-tour, entrant silencieusement dans la cuisine, fixant mon partenaire, attendant qu’il dise quelque chose je crois. Je ne sais pas trop pourquoi je ne parle pas. C’est une chose rare venant de moi. Je ne suis pas revenue sur les événements de lundi dernier, c’est-à-dire le baiser que m’a offert mon partenaire avant de me souhaiter la bonne nuit. J’ai été surprise, je ne peux pas prétendre le contraire, puisque toute la soirée, je me suis questionnée jusqu’à quel point je dépassais les limites et si mon comportement était acceptable. Évidemment, le baiser a dépassé mes limites à moi, celles que je m’étais fixés. Je n’ai rien dit, je ne voulais briser ce moment entre nous, puis je considérais ça comme un dernier baiser en quelque sorte. Les choses ne devaient pas être perçues de la même façon pour Pavel, je le sais. Mais il est dur de savoir si j’agis d’une bonne façon avec lui. Surtout que je sais plus ou moins ce qu’il aimerait avoir de ma part, ce que je ne peux pas, plus, lui offrir. « Dans une semaine, à priori, je suis dehors. Quand j'y pense, j'me dis que j'en ai pas suffisamment profité, l'autre fois. » Pourquoi est-ce qu’il est persuadé qu’il ne lui reste qu’une semaine ? Moi je crois qu’il a de bonnes chances de se rendre en finale. Il a plus de chance que moi. Je ne sais pas pourquoi, un pressentiment. Ou peut-être une volonté beaucoup trop forte de ma part. Oui, peut-être. Pour ce qui est du fait qu’il n’en a pas assez profité, je comprend très bien de quoi qu’il parle. Pourtant, je ne sais absolument pas quoi lui répondre. De toute façon il reprend la parole, s’expliquant un peu plus, face à ce qu’il vient de me confier. Ça lui fait chier de ne pas avoir plus de ma part. Et ça me fait mal de l’entendre dire. Au fond, il est presque entrain de me dire qu’il a hâte de sortir de ce jeu pour ne pas avoir à me voir constamment. Je le sais que c’est lourd, je peux l’imaginer. Je trouve ça lourd aussi, d’une certaine manière, même si je sais qu’on n’est pas au même niveau lui et moi. Ça ne m’empêche pas de souffrir un peu de cette relation qui, au fil des jours, me semble pratiquement impossible. « Je... suis désolée, pour ça. Pour tout ça. » Il ne veut surement pas que je m’excuse, pourtant, je m’en sens un peu obligé. J’ai besoin de lui dire que je suis désolée. Et que je ne suis pas indifférente à tout ce qui se passe. Je n’ai pas un coeur de pierre. Mais ça aussi, il le sait. « Malgré tout, j'espère que tu seras heureuse. Bien que j'en doute fort. » J’arrête de respirer soudainement, comme si ce qu’il me disait me rentrait dedans. Comme une bonne claque au visage. Je sais qu’il n’aime pas Cian. Je le sais, je l’ai comprit depuis longtemps. Et ces deux-là ne seront jamais amis. C’est tout bonnement impossible. Mais de là à dire que je ne serai pas heureuse. Il fait bien référence à mon choix, à celui d’être avec le blond. « Et... et pourquoi tu penses cela ? Pourquoi est-ce que tu crois qu’il ne me rendra pas heureuse ? » J’ai la voix tremblante, comme si mon assurance s’envolait en fumée. Son opinion est importante, peu importe. Je ne dis pas qu’elle aura de l’influence sur mes décisions et que s’il me dit que je ne serai pas heureuse avec Cian, je vais le croire à tout prix, mais je considère que s’il me dit ce genre de chose, c’est qu’il doit y avoir une raison. « Et ne me dis pas de laisser tomber... je veux que tu m’expliques pourquoi tu crois que mon bonheur est en jeu... » Je suis sérieuse. C’est sa chance.