Il y a des endroits stratégiques pour croiser des gens. Des endroit où on était certain de ne pas les louper, comme les toilettes, j'étais prête à faire le pieds de grue pendant un long moment dans les chiottes mais je me suis dit que ça lui rappelait de trop mauvais souvenirs. Et puis les toilettes c'est sympa mais ça pue, j'ai voulu rien dire moi quand je l'avais enfermé ici mais c'est vrai que ça pue pas mal. J'aurais pu l'attendre sur son lit mais le soucis c'est que j'avais plus de chance de croiser Sega comme la semaine dernière que lui. Alors j'aurais très bien attendre qu'il sorte, ou je ne sais pas, qu'il soit seul mais je n'ai pas non plus envie d'attendre la fin de la semaine non plus avant de lui parler. J'ai pas envie de tout gâcher si tant est qu'il y avait quelque chose. Ça m'étonnerait. En plus il doit sans doute croire qu'il a gagné et que j'ai lâché l'affaire, ou peut être qu'il croit rien, j'en sais rien. Ce n'est pas le plus important. J'ai envie de le voir d'autant que ces conneries ça a tendance à m'empêcher de dormir encore. Super. Non mais vraiment, j'devrais me le sortir de la tête je crois que ça irait mieux, pour tout le monde, vraiment. Je ne sais même pas à quelle heure je suis sortie de mon lit, il était tôt, j'ai même pu assister au lever du jour en direct live du ponton. Et puis j'ai fumé, j'ai dû fumer au moins dix, quinze clopes depuis que je suis levée, ça va me tuer un jour cette merde. Vraiment. Bon peu importe, je rentre dans le club de strip, j'ai toujours aimé cet endroit. J'sais pas trop ce que je fous là parce qu'il doit être super tôt pour boire, pas que j'en ai quoi que ce soit à foutre au fond et... Putain il est là. Non mais il y avait combien de chances pour que ça arrive ? Très peu. Bon, j'vais pas me dégonfler, j'sais pas ce qu'on est censé dire à une personne qu'on vient de frapper ? Qu'on regrette sans doute, sauf que... C'est Sandro dont il est question. « Je suis désolée, t'en as sûrement rien à foutre mais j'suis sincèrement désolée. J'sais même pas pourquoi j'ai fait ça. » Bon finalement je me suis excusée. Je devrais sans doute tourner les talons et le laisser tranquille, c'est sûrement ce qu'une personne sensée ferait. On sait tous que je ne suis pas ce genre de personne.

Comme souvent, tu ne dors que 3, voire 4 heures par nuit. Pas grand chose. C'était encore le cas aujourd'hui. Et tu étais de mauvais poil. Encore plus que d'habitude, oui. C'était possible. Tout ça à cause du prime de la veille. Sûrement. A cause de ce que tu avais pu voir, et ce que l'autre attardée avait pu te faire. Non mais sérieusement. Elle avait osé te gifler. Mais tu crois bien que ce qui t'avais le plus embêté c'était de voir ces images, là. D'elle et de Cosmas. Pourtant, il n'y avait aucune raison pour que ça ne te plaise pas. Elle faisait bien ce qu'elle voulait, la Monroe. Tu n'avais rien à dire. Et puis, tu t'en fichais.. oui, t'en avais rien à faire. Bref. Tu te retrouvais à 7 heures du matin dans le club de strip tease, car t'étais presque certain que si tu restais ici toute la journée, tu ne croiserais personne. Tu n'étais pas d'humeur à rencontrer qui que ce soit, et encore moins à parler. Tu préférais être tranquille, t'as toujours été comme ça. Tu n'y pouvais rien. Et cette journée commençait bien, tu n'avais pas besoin de quoi que ce soit, tu étais tranquillement allongé sur une banquette, à regarder le plafond. T'aimais bien le calme, et tout. Sauf que non. Au bout d'un instant une voix se fait entendre. Et justement, la voix que tu ne voulais pas entendre.  « Je suis désolée, t'en as sûrement rien à foutre mais j'suis sincèrement désolée. J'sais même pas pourquoi j'ai fait ça. » Tu te redresses pour déposer tes yeux sur elle. Tu la fusilles du regard. Genre vraiment. Ok, elle s'excusait. Et alors ? Ça ne changeait strictement rien, et ça ne te rendait pas de meilleure humeur. Non, vraiment pas.  « Qu'est-ce que tu veux ? » que tu demandes sèchement. Si elle était là, c'était qu'elle voulait quelque chose. Forcément. Tu la quittes pas du regard, enfin, c'est pas vraiment un regard accueillant que tu lui lances là.    

Bon d'accord, j'sais même pas pourquoi j'espère quoi que ce soit en venant là, en plus je dois sans doute le déranger, il est allongé et il ne doit sans doute pas avoir envie de me trouver là. Non mais vraiment, j'suis pas du genre à baisser les bras j'ai pourtant l'impression que là rien ne changera. Peut être que j'ai dépassé les limites, je ne sais pas. Lui il les a franchis depuis longtemps même si ça ne m'a jamais réellement dérangé alors que là j'en sais rien. Je m'excuse tout de même bien que j'ai l'impression que ça ne changera rien. Je n'ai pas tellement tord puisque j'ai le droit à un regard des plus accueillant, un de ceux qui vous donnent carrément envie de rester et de bavarder, il est tellement gentil. « Qu'est-ce que tu veux ? » Je soupire et lève les yeux au ciel. Non mais pourquoi il est aussi chiant aussi ? Pourquoi ça ne peut pas être super simple ? Bon d'accord ce serait super chiant mais bon. Je m'avance tout de même vers lui, sans un mot, je ne cesse de le regarder, comme il ne cesse de me regarder, comme toujours sauf que cette fois j'ai plutôt envie de le fuir qu'autre chose.  « Toi. » Je hausse les épaules. Ça ne peut pas être plus clair non ? J'sens que j'vais avoir de nouveau droit à un regard noir.  « J'voulais juste que tu sois à côté de moi, ça aurait changé quoi que tu sois assis à deux mètres de là où t'étais ?   » Mais j'sais pas pourquoi il s'est mis en colère. J'avais pas l'impression qu'il l'était en rentrant pourtant, bon d'accord c'était pas l'éclate totale mais il est vraiment rentré dans une colère noire et j'ai rien compris.   « Qu'est-ce qui t'a dérangé là dedans ? Pourtant t'étais en colère comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? » J'aimerais bien comprendre, bon bien sûr j'parle pas de la baffe parce que j'sais, mais c'était avant qu'il était en colère c'est pour cette raison que je lui en ai foutu une, enfin en partie.

Tu ne savais même pas pourquoi cette histoire t’énervait autant. Ce n’était rien après tout. T’en avais rien à faire, de savoir ce que Monroe faisait avec les autres personnes. Ouais, t’en avais rien à foutre. Ça ne devrait pas t’énerver comme ça. Mais tu avais ce côté possessif, c’était sûrement plus fort que toi. T’avais besoin que les choses t’appartiennent. Comme là. Sauf que non, parce que ça rendait Monroe importante. Tu ne voulais pas qu’elle soit importante pour toi. Tu ne pouvais pas. Et tu ne comprends pas pourquoi elle est là, dans le club de striptease, à cette heure-là. Pourquoi est-ce qu’elle ne te foutait pas la paix, de temps en temps ? Tu ne comprenais pas. Elle s’énervait contre toi – pour une raison inconnue – et elle finissait par revenir pour s’excuser. Ce n’était tellement pas genre de faire ça. Et pourtant, elle, elle se retrouvait devant toi. Ses excuses ne serviront à rien, clairement. Ça ne te calmait pas, et ça ne changeait rien à son geste. Tu lui demandes ce qu’elle veut, et ton regard ne quitte pas le sien. Un regard qui veut clairement dire qu’elle n’est pas la bienvenue dans ces lieux. « Toi. » Bah tiens. Ça se voyait vraiment, qu’elle te voulait. C’était pour ça qu’elle se montrait aussi chiante. Et puis, ce n’était pas si facile de t’avoir. C’était même plutôt impossible, en fait. Comme si tu allais te laisser faire, comme ça. Non, non. Et puis, pourquoi elle n’allait pas batifoler avec Cosmas, hm ? Puis, pourquoi t’arrêtais pas de penser à ça ? Il fallait que t’arrête, sérieusement. « J'voulais juste que tu sois à côté de moi, ça aurait changé quoi que tu sois assis à deux mètres de là où t'étais ? » Tes yeux s’écarquillent les yeux, un peu. Tu ne crois pas vraiment à ce que tu viens d’entendre. Elle venait vraiment de dire.. ça ? Mais n’importe quoi. Elle avait de sérieux problèmes. Vraiment. « Tu gifles toutes les personnes qui ne veulent pas s’asseoir à côté de toi, c’est ça ? » que tu demandes assez sèchement. Elle t’avait vraiment baffé pour ça, la malade. Hallucinant. Et puis, tu n’avais pas voulu t’asseoir à côté d’elle parce que t’étais en colère, certes. En colère et un brun jaloux de ce que tu avais vu. Mais elle pouvait rêver pour que tu l’avoues. Vraiment. « Qu'est-ce qui t'a dérangé là dedans ? Pourtant t'étais en colère comme ça ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal ? » Tu secoues la tête, pourquoi est-ce qu’elle insistait comme ça ? Elle n’avait toujours pas compris qu’elle n’obtiendrait rien de toi ? parce que bon, t’étais loin d’être un bavard, et elle le savait. Tout le monde le savait. « Laisse tomber Monroe, va-t’en. » que tu lances. Ouais, ça serait plus simple. Qu’elle aille retrouver Cosmas… voilà. Franchement, ce n’était pas une partie de plaisir pour toi d’être jaloux comme ça, t’avais l’impression d’être con. Tu n’aimais pas porter de l’importance aux gens, et là, c’était légèrement le cas .

Je me sens impuissante, j'ai l'impression que quoi que ce je fasse, quoi que je dise on en sera toujours au même point et c'est assez frustrant. Oh bien sûr je savais à quoi m'attendre, il ne parle jamais. Il ne répond pas vraiment aux questions. Je le sais, en plus il m'a très bien dit dans mes délires de la chambre secrète où je voulais être sa seule obsession tout ça qu'il ne me le dirait jamais si ça arrivait. J'sais pas ce qu'il m'a pris au prime, mais je ne sais pas non plus ce qu'il m'a pris en venant ici. Mais j'suis là parce que je suis obligée d'être là, j'suis obligée de venir parce que je pourrais pas supporter qu'il m'en veuille, ou qu'il refuse que j'sois là. Oh bien sûr d'habitude lorsqu'il me dit de me barrer je reste quand même mais il ne met pas toujours beaucoup d'entrain pour me virer. Ouais d'accord il me dit de déguerpir mais sans plus. Je l'a déjà vu en colère mais là j'sais pas c'est différent. Je le vois et je m'excuse, oh je sais bien que ça n'aura aucun impact, mais je le fais tout de même. Son regard je ne le supporte pas, ce que je veux par contre c'est assez évident. Lui, pourquoi j'serais là sinon ? Je n'aurais aucune raison de m'excuser si je m'en foutais. Mais lui par contre il s'en fiche, il ne dit rien, il me regarde. Je continue à lui parler, je m'y prends très mal. Vraiment. Et ce n'est pas pour ça vraiment que je l'ai giflé. Enfin un peu, mais pas seulement. « Tu gifles toutes les personnes qui ne veulent pas s’asseoir à côté de toi, c’est ça ? » Je soupire et lève les yeux au ciel, le combo gagnant. Ouais rien que ça, il est vraiment con ou il fait exprès ? Parce que bon, j'sais pas.  « Oui, j'aime pas qu'on me désobéisse...   » Non mais je vous jure, après il s'étonne que j'donne des réponses du style. Non mais n'importe quoi, vraiment. Evidemment il ne répond pas à mes questions, j'sais même pas pourquoi j'continue de les poser. En fait faut que ça vienne de lui apparemment, comme dans la salle de sport, lui, toujours lui, encore lui. Il m'emmerde quand même. Mais pas qu'un peu. « Laisse tomber Monroe, va-t’en. » L'espoir fait vivre, je soupire un bon coup et m'approche encore, j'aime bien m'approcher et du coup j'réponds, ça semble évident que je ne vais pas partir et encore moins laisser tomber. C'est trop facile, beaucoup trop facile.  « Tu rêves... Tu sais, ça m'amuse pas te foutre en rogne comme ça. Si t'étais un peu plus... j'sais pas, coopératif je te ferais tellement moins chier.   » Je passe une main dans mes cheveux secouant légèrement une mèche, j'suis assez désabusée à vrai dire. J'en ai marre de ça. De lui, de son putain de mutisme, mais bon étant donné que j'suis beaucoup trop attachée j'dois composer avec, mais là franchement c'est casse-couille.  Je soupire un bon coup et je me place juste devant lui. « C'est pas à cause de la baffe que tu m'en veux n'est-ce pas ? C'était avant. J'ai l'impression que t'étais en colère juste avant...   » Je suis beaucoup plus calme maintenant, j'sais pas pourquoi. J'aimerais bien savoir ce que j'ai fait, si c'est moins d'ailleurs, peut être que ça l'était pas, j'en sais rien.

Il était sûrement temps, désormais, que tu arrêtes d’avoir le moindre contact avec elle. En fait, si tu ne la voyais plus du tout, ça serait mieux. Parce que l’heure était grave. Tu devenais jaloux. Et ça, franchement, ce n’était pas bon signe. Pas bon du tout. Certes, tu étais possessif. C’était dans ta nature. Mais là, avec elle, tu ne voulais pas l’être. Tu voulais n’en avoir rien à faire, tout simplement. Et là, ce n’était pas le cas. « Oui, j'aime pas qu'on me désobéisse... » Tu lèves les yeux au ciel, parce que tu sais qu’elle se fout de ta gueule. Dans tous les cas, tu ne savais toujours pas pourquoi cette folle t’avait giflé. D’un côté, tu t’en foutais. Mais elle avait osé, tout de même. Rien que de penser à ça te remettait encore plus en colère. Tu commençais à en avoir marre, de tout ça. Et puis, à quoi elle jouait ? « Tu t’habitueras bien vite. » Parce que bon, on allait la désobéir maintes et maintes fois. C’était obligé, elle était loin d’être autoritaire, celle-là. Bref. Tu ne la regardes toujours pas mieux, tu n’es toujours pas calmé. T’as envie qu’elle parte, vraiment. Qu’elle dégage. T’es pas d’humeur, et c’est à cause d’elle. Et le fait que ce soit à cause d’elle te fout encore plus en rogne. Elle s’approche, et toi, tu fais rien, tu te contentes de la regarder, parce que tu ne peux décemment pas fusiller du regard un meuble. Elle, tu peux. « Tu rêves... Tu sais, ça m'amuse pas te foutre en rogne comme ça. Si t'étais un peu plus... j'sais pas, coopératif je te ferais tellement moins chier. » Bien sûr, elle n’allait pas partir. Même dans cette situation-là. Une chieuse jusqu’au bout, vraiment. « Je n’ai aucune raison d’être coopératif. » Non, vraiment pas. Et puis, elle disait ça comme si c’était un interrogatoire, que t’avais commis un crime, et que tu ne voulais pas dire l’arme avec laquelle tu avais tué, ou une connerie comme ça. Bref. Et voilà qu’elle se fout juste devant toi. Elle s’éloigne vraiment de la sortie, c’est pas bon signe. « C'est pas à cause de la baffe que tu m'en veux n'est-ce pas ? C'était avant. J'ai l'impression que t'étais en colère juste avant...   » Tu souffles un gros coup, montrant bien que tu en avais marre. Tu ne lui dirais pas… non, tu ne lui dirais rien. C’était hors de question. Oui, t’étais en colère avant la baffe. Et la baffe n’avait fait qu’empirer la chose. Et rien que d’y penser, ça empirait encore plus ton état d’âme. « Mais qu’est-ce que ça change bordel ? T’es pas conne, tu comprends bien que je ne vais rien dire, alors pourquoi t’insistes ? » et voilà, tu commences à t’énerver vraiment contre elle. Même si elle t’a parlé calmement. C’était pas ta faute, t’étais comme ça. C’était de sa faute à elle, en fait. Ouais, voilà. Tout était de sa faute, à Monroe.

Je dois avouer que je ne sais plus du tout comment m'y prendre. J'en viens à me demander si je ne ferais pas mieux d'abandonner. Je devrais peut être arrêter d'essayer, il n'a pas l'air de le vouloir, il ne veut rien. Pourquoi j'devrais me mettre en quatre pour lui alors qu'il doit penser que je le fais chier plutôt qu'autre chose. Je suis super tolérante avec lui, beaucoup plus que je ne le serais dans d'autres conditions et avec d'autres personnes. C'est de sa faute à lui si je suis comme ça, je n'ai pas de raisons, il m'attire et voilà, il n'y a pas à se poser de questions. Je crois que je ferais mieux de le prendre comme il est et dans un sens c'est ce que je fais mais j'peux pas non plus changer du tout au tout. C'est plus fort que moi. Et là c'est plus particulier parce que je l'ai quand même giflé, et qu'en plus je ne lui donne pas réellement d'explications. Je n'en ai pas. J'en sais rien, je l'ai fait parce que je suis impulsive, je me suis sentie dépassée, j'étais incroyablement stressée et on était sur le prime, pas seuls et j'pense que ça a pas mal joué. « Tu t’habitueras bien vite. » Oh ça j'en doute, enfin si mais non j'vais pas lui dire. « Non, je ne suis qu'une princesse, personne ne me contredit jamais.  » Si je me souviens bien, il m'a déjà traité de princesse, il n'y a pas si longtemps en plus. Alors j'fais que répéter ce qu'il a dit. De toute façon ce n'est pas comme si c'était la vérité alors. Peu importe. J'commence à être tellement dépassée que je ne réagis pas du tout de la façon adéquate. J'devrais arrêter de lui poser des questions, mais vraiment sauf que je n'arrive pas. Il me demande de partir et je m'approche, et je lui dis d'être un peu plus coopératif. Ce qu'il réfute évidemment. Et ça m'énerve, vraiment. « C'est vrai, il n'y a que toi qui compte, t'es un gros dur, t'aime personne et tu fais ce que tu veux, toujours. Tout le temps, nous pauvres mortels devons nous écraser devant ta suprématie.  » Votre majesté Sandro. Ouais voilà c'est ça, il décide et personne jamais ne doit lui poser des questions. Je m'énerve encore et j'devrais arrêter mais c'est vrai non ? Enfin j'sais pas c'est ce qu'il n'arrête pas de prétendre. Il n'est pas aussi dur qu'il le prétend, j'vois pas pourquoi il s'inquiéterait autant pour Opaline sinon, et ça me tue du coup. Vraiment. J'suis encore plus proche de lui. Je me place juste devant lui, j'en viens même à poser mes mains sur ses cuisses, un total revirement de personnalité. Je me calme d'un coup.  « Mais qu’est-ce que ça change bordel ? T’es pas conne, tu comprends bien que je ne vais rien dire, alors pourquoi t’insistes ? » Il s'énerve encore plus, c'est évident. J'aurais dû fermer ma gueule, mais j'peux pas. Et du coup, je me sens super coupable. C'est con mais j'supporte pas de le voir comme ça.  « Parce que j'suis trop conne, parce que ... J'supporte pas te voir en colère et si j'peux faire en sorte que ça passe j'aimerais mieux le faire. Mais j'suis trop optimiste alors j'vais te laisser dans ta merde puisque c'est ce que tu veux... » J'suis pas du tout agressive, j'suis encore super calme. Non mais vraiment, j'peux pas être plus sincère avec lui. J'supporte pas ça et ça m'énerve surtout si c'est de ma faute. J'en sais rien, ça m'étonnerait j'vois pas pourquoi j'ferais un truc qui puisse le toucher mais bon. « Oh rien à voir et tu dois t'en taper mais Cupidon nous a demandé de choisir à qui donner l'accès à la chambre secrète et comme t'étais parti j'ai choisi Odessa et Cosmas.   » J'sais même pas pourquoi je lui dis ça. Juste pour essayer de changer de sujet. J'pousse un peu ses jambes pour m'asseoir sur le truc à ses côtés.

Spoiler:

Tu as l’impression que finalement, tu arrives plus ou moins à ce que tu avais prédit depuis le début : elle en a marre de toi. Il y a qu’à voir sa manière de te parler, tout ça. Ouais, elle en a marre, et elle va finir par arrêter d’insister tout le temps pour des trucs que tu ne feras jamais. C’était ce que tu voulais, au fond, non ? Oui, sûrement. «Non, je ne suis qu'une princesse, personne ne me contredit jamais. » Tu ne savais pas pourquoi tu avais eu la débilité de dire que c’était une princesse. Même si bien sûr, tu ne l’avais pas dit dans le sens positif du terme. Tu te contentes de lever les yeux au ciel, désabusé. Tu ne réponds pas, il n’y a rien à répondre. Elle n’est pas une princesse, et personne n’avait à lui obéir. Ce n’était qu’une… femme. Une femme comme les autres, voilà. On obéit pas aux femmes, c’est la vie. Monroe s’approche pourtant encore plus, alors que tu lui demandes de partir. Elle aussi, elle ne t’obéit pas. « C'est vrai, il n'y a que toi qui compte, t'es un gros dur, t'aime personne et tu fais ce que tu veux, toujours. Tout le temps, nous pauvres mortels devons-nous écraser devant ta suprématie. » Au pire, si elle n’était pas contente, elle pourrait toujours dégager, tu ne la retiendrais pas. Ça c’est sûr. Tu ne comprends pas pourquoi elle se prend autant la tête. Mais surtout pourquoi elle insiste tant. Il y avait un tas de mec ici – comme Cosmas – qui ferait l’affaire. T’étais mieux seul, c’était tout. Non vraiment, elle serait mieux elle-même si elle te laissait seule. Franchement. « Alors si t’as compris le principe, pourquoi tu ne t’exécutes pas ? » Non, parce qu’elle ne s’écrasait pas devant ta suprématie, là, clairement. Tu parles sèchement, comme depuis le début. Il faut dire que tu n’es pas calmé. T’es toujours en colère. Peut-être plus contre toi-même que ce que tu avais pu voir au prime la veille. Tu ne savais pas trop. Et voilà qu’elle pose ses mains sur tes cuisses. Tu ne la lâches pas du regard, comme d’habitude en fait. « Parce que j'suis trop conne, parce que ... J'supporte pas te voir en colère et si j'peux faire en sorte que ça passe j'aimerais mieux le faire. Mais j'suis trop optimiste alors j'vais te laisser dans ta merde puisque c'est ce que tu veux... » Mais qu’est-ce que ça changeait pour elle, que tu sois en colère ou pas ? Toute cette histoire commençait à te dépasser. Des femmes, tu en avais connu. Mais elle était encore plus bizarre que les autres. Vraiment. Tu ne cesses pas de la regarder. T’as bien envie de répliquer, de dire que ce ne sont pas ses affaires, qu’elle n’avait qu’à partir si elle n’était pas contente… mais non, tu ne dis rien de tout cela. Tu ne fais aucun commentaire, en fait. Qu’elle te laisse dans ta merde, comme elle le disait si bien. De cette manière, tout le monde sera heureux. « Oh rien à voir et tu dois t'en taper mais Cupidon nous a demandé de choisir à qui donner l'accès à la chambre secrète et comme t'étais parti j'ai choisi Odessa et Cosmas.  » Sur ces mots, Monroe s’assied à côté de toi sur la banquette. Elle a donné la clef à Cosmas et Odessa, waw, ça allait changer ta vie. Ou pas. Puisqu’elle est à côté de toi, tu ne la regardes plus. « T’aurais dû la garder pour toi et Cosmas. » que tu sors spontanément –toujours avec une voix aussi accueillante - , sans réellement le vouloir, tout en sortant ton paquet de cigarette dans la de ta poche. Hm. Peut-être que t’aurais pas dû dire ça.

Spoiler:

J'suis beaucoup plus agressive, beaucoup moins compréhensive. Enfin si je le suis mais j'crois que j'suis pas au meilleur de ma forme, du coup je deviens inratable plus facilement. Je sature, ses refus, me prendre un mur à chaque fois comme ça, j'crois que ça m'agace plus que ça ne le devrait. Mais bon d'un côté, il ne faut pas qu'il rêve, j'vais pas me casser ou arrêter de lui casser les couilles parce que ça voudrait dire qu'il m'indiffère et j'pense que ce n'est pas près d'arriver, j'suis tellement déterminé et surtout tellement maso que je me dis que j'vais finir par m'habituer, à moins que ce soit lui. Ouais non ça pas possible j'crois qu'il est encore plus obstiné que j'peux l'être. Il ne parle pas en plus comment savoir ce qu'il se passe dans tête. Il pourrait être en total love de moi que je ne le saurais même pas. Une tragédie. D'un côté, c'est que j'suis pas non plus super coopérative. Mais d'un côté il me demande toujours de me barrer ou de laisser tomber. Si j'pars, si je laisse tomber il pensera qu'il avait raison et j'compte bien lui prouver qu'il a tord. Mais bon je hausse le temps et j'finis par lui dire et lui laisser entre qu'il a sans doute raison. Alors que ce n'est pas comme si j'allais réellement le laisser dans la merde. Même après ça il ne réagit pas, ça me désespère. Vraiment. Mais comme d'habitude me direz-vous. « Alors si t’as compris le principe, pourquoi tu ne t’exécutes pas ? » Je soupire. Je me le demande. Enfin j'sais pas ça me paraît aussi évident. Ce serait moins compliqué, plus simple, les deux en fait pourtant, bah non j'suis pas. « Parce que j'suis trop attachée à toi abruti ! » Je lève les yeux au ciel, j'sais pas, il devrait le savoir à force, j'ai l'impression de passer ma vie à le répéter, tellement que j'vais finir par m'auto-agacer. Non mais j'vous jure, à quoi bon en plus ? Voilà comment j'suis traitée hein. Il est toujours aussi sec et son regard toujours assassin. Alors que moi au contraire je m'adoucis. Bon déjà il ne me vire toujours pas, ça va, même qu'il me laisse parler, bon il ne répond pas et j'sais pas comment interpréter ça encore. J'sais même pas pourquoi je lui dis que j'vais le laisser dans sa merde alors que j'vais pas le faire, il doit bien s'en douter. Je lui parle du truc de Cupidon, j'sais pas non plus pourquoi je le fais, changer de sujet sans doute. J'en sais rien. En plus je m'assieds. Et je n'aurais pas dû. Il détourne le regard. Super. Je soupire. « T’aurais dû la garder pour toi et Cosmas. » Hein ? Et ça sort de où ça encore ? Non mais vraiment ? Pourquoi il me dit une connerie pareille ? Déjà je l'ai déjà la clé alors j'vois pas pourquoi je la garderais, il faut la donner pas la garder. « Alors déjà j'vois pas ce que j'irais foutre avec Cosmas là bas, et puis il est avec Odessa, c'est con vraiment et... Oh... Tu crois que ?   » Ouais il y a un truc qui vient de me monter au cerveau. Je le regarde, je regarde ses mains, ses clopes même si lui ne me regarde plus. « T'es jaloux de Cosmas ? » Oui bon c'était rhétorique. Parce que de toute façon il ne va pas me répondre j'pense. Je pose une main sur son visage, j'aime mieux qu'il me regarde quand j'parle. J'ai envie de sourire parce que s'il est jaloux c'est plutôt bon signe, enfin pour moi, c'est même assez flatteur, ça expliquerait sa colère d'avant la baffe. « C'est flatteur et ne t'énerve pas plus que tu l'es déjà, parce que clairement ça ne sert à rien. C'est terrible mais je n'ai d'yeux que pour toi. Il faudrait vraiment que ça te rentre dans la tête. » Et je finis par sourire très légèrement, parce que finalement j'ai eu ma réponse. Et parce qu'il n'est pas si indifférent qu'il voudrait le prétendre. J'pavane pas parce que ça ne sert à rien mais au moins ça eut le mérite de m'apaiser totalement.

« Parce que j'suis trop attachée à toi abruti ! » On ne pouvait pas s’attacher comme ça, en quelques semaines. C’était impossible. Vraiment. Du moins, dans ton esprit, ça l’était. Tu ne comprenais pas comment les gens – les femmes tout particulièrement – pouvaient s’attacher aussi vite. Toi.. Ce n’était pas vraiment le cas. Du moins, t’aimais te croire comme quelqu’un qui ne s’attachait pas vraiment aux gens. Après, si c’était la vérité ou non… tu ne savais pas. Il fallait croire que non, vu ce que tu avais ressenti en voyant ces images avec Monroe et Cosmas. Ça t’avait clairement irrité, tel un idiot. Est-ce que ça voulait pour autant dire que tu étais attaché à Monroe. T’en savais rien. Tu ne voulais pas y penser, ça t’énervait encore plus. Tu ne réponds donc pas, encore une fois. T’es encore moins bavard que d’habitude, il faut dire. Ce n’était pas de ta faute, elle t’enlevait toute envie de parler, avec tout ça, là. Toi, tu voulais être seul. Etre seul signifiait ne pas avoir besoin de parler… Mais là, mademoiselle faisait la discussion. Géniale. Et puis elle finit par s’asseoir à côté de toi et tu ne la regardes plus parce que t’as pas vraiment envie de tourner la tête. Est-ce qu’elle méritait que tu tournes la tête pour elle ? Peut-être. En tout cas, là, tu ne le faisais pas. Puis, sans le vouloir, tu sors qu’elle aurait dû garder la clé pour elle et Cosmas. C’était sorti tout seul. Et tu le regrettais déjà. T’aurais bien aimé revenir en arrière, vraiment. Quel crétin. « Alors déjà j'vois pas ce que j'irais foutre avec Cosmas là bas, et puis il est avec Odessa, c'est con vraiment et... Oh... Tu crois que ? » Tu prends une clope, tu t’en allumes une. Non, tu ne croyais rien. non, rien du tout… Putain, mais c’était évident pourtant. « T'es jaloux de Cosmas ? » Sa main sur ton visage t’oblige plus ou moins à la regarder. Tu lui lances un peu un regard assassin à ses paroles. « Va te faire foutre, j’suis pas jaloux. » Ton agressivité prouve le contraire pourtant… Mais il était hors de question que tu l’admettes. Non, il manquerait plus que tu admettes que t’étais jaloux. Non, dans ses rêves. T’étais toujours autant en colère, pour ne pas dire plus. Parce que t’aimais pas ça, ce sentiment. « C'est flatteur et ne t'énerve pas plus que tu l'es déjà, parce que clairement ça ne sert à rien. C'est terrible mais je n'ai d'yeux que pour toi. Il faudrait vraiment que ça te rentre dans la tête.» Et en plus elle sourit. Un peu. Mais ça reste un sourire. Elle doit se moquer de toi, ouais. Tu la regardes de nouveau, alors qu’elle a l’air de s’être calmé, toi, tu ne l’es pas du tout. Tout t’énervait. Ces images, ce que tu avais ressentis en voyant ces images, et le fait qu’elle le sache. Tout ça te mettait plus ou moins hors de toi. « Va pas croire des trucs, j'suis pas jaloux. » que tu répètes, histoire qu'elle comprenne. Pourtant, c'est bel et bien trop tard. Mais bon, on sait jamais. Elle n'avait pas besoin de savoir que tu t'étais énervé parce que tu avais vu Cosmas et Monroe s'embrasser. Même si c'était réellement le cas. Tu les voulais que pour toi, ces lèvres. Mais merde, t'étais vraiment dans un sale pétrin, toi.