Je suis très tolérante dans la vie. J’accepte pratiquement tout le monde et j’aime presque tout le monde. Oui, presque, parce que c’est impossible d’aimer et de plaire à tout le monde tout de même. Mais j’essaie. Je suis ouverte et je pardonne facile. Mais là. Là, c’est autre chose. Je suis en colère. Pire que ça même. Je suis blessée. Par une personne. Lui, le seul. Et j’ai contenu cette colère et cette triste depuis maintenant plus d’une semaine. Parce que je ne voulais pas embêté Connor avec ça, parce que je sais surtout que c’est loin d’être son sujet de conversation préféré. Il est loin d’être sa personne préféré en fait. Et je parle évidemment de Cooper. Qui d’autre en même temps. Je me retrouve en face de chez avec la ferme intention de me vider le coeur. Je lui en veux comme ce n’est surement pas permis, mais là, c’est juste beaucoup trop pour moi. Et le pire, c’est qu’il doit le savoir. Il doit bien se douter le moindrement qu’il m’a blessé. Il me connait Cooper. Il est pas con. Ou peut-être qu’il l’est finalement. Une fois devant sa porte, je n’hésite pas à frapper avec puissance pour qu’il ne manque pas mon arrivé, même s’il ne sait pas que c’est moi qui se trouve chez lui. Je ne lui ai pas avertie de ma venue comme je l’aurais fait habituellement. Surement parce que j’avais le sentiment qu’il allait me fuir. Oui, j’en suis même certaine. Et voilà que la porte s’ouvre et que je peux enfin l’avoir devant moi. Ça fait si longtemps. On s’est parlé par skype durant mon séjour en Californie, mais c’est loin d’être pareil. En temps normal, je lui aurait probablement sauté dans les bras, heureuse de le retrouvé. Mais ce n’est pas le cas aujourd’hui. « Oh tiens, t’es encore en vie ? » Alors je le pousse assez doucement pour qu’il s’écarte du cadrage de porte et que je puisse entrer. Ce n’est pas trop mon genre ma bon, c’est l’impulsion de la colère qui me fait agir ainsi. Je jette un rapide regard à la pièce pour remarquer qu’elle a déjà été dans un meilleur état. Mais bon, je ne suis pas venu pour ça. « C’est drôle, je me disais que t’étais peut-être mort... vu que t’as manqué la journée la plus importante de ma VIE ! » J’ai bien envie de le frapper à ce moment même. Parce que je n’arrivais toujours pas à croire que Cooper ne s’était pas pointé à mon mariage. Après tout ce temps, j’aurais bien aimé que mon meilleur ami, celui qui compte énormément pour moi, se déplace pour venir assister à un événement aussi important pour moi. Je lui avais même acheté un billet d’avion pour qu’il vienne. Je voulais juste qu’il soit présent. C’était trop demandé ? J’imagine. Et voilà que je lui fous une claque, pas très forte, contre le torse. On se croirait plus d’un an en arrière. Ouais, ça ne me rappelle pas de très bons souvenir tout ça. Les émotions remontent, mais je n’ai surtout pas envie de me mettre à pleurer. Non, je m’étais dit que j’étais forte. Et surtout, que je lui en voulais à mort. Et maintenant que je l’ai en face de moi, je me rend compte à quel point il a mauvaise mine. Et en plus... il... « Non mais tu pues l’alcool !!! » Je m’exclame fortement, alors que je ne comprend pas vraiment. il est 16h en après-midi... ce n’est pas très normal. Merde, c'est quoi cette mauvaise blague ?

« Mais vas y, entre je t’en prie » Il pensait vraiment que j’allais attendre qu’il m’invite à entrer ? Bon, en temps normal, lorsque je suis la douce et la gentille Esther, je suis très polie et c’est certainement le genre de chose que j’aurais fait. Demander la permission. Mais aujourd’hui, la gentille Esther, elle a prit des vacances. Ouais, je suis tellement en colère que je laisse tomber les bonnes manières. Mais je dois avouer que je suis surprise de voir ce qui se trouve à l’intérieur de cet appartement. Seigneur, il a pas fait de ménage depuis des siècles ? Ça n’a aucun sens ! On dirait qu’il a été encabané dans cet endroit depuis des semaines. Je dois avouer qu’une certaine inquiétude me traverse, mais elle ne reste pas bien longtemps. Puisque je me souviens exactement de la raison de ma venue. Et voilà que je lui fais enfin la remarque de ma venue. Je suis certaine qu’il devait s’en douter en me voyant mais bon. Mais c’est vrai que c’était une journée super importante pour moi. Je ne comprend pas comment il a pu me faire ça. C’est surement pour ça que j’en viens à le frapper. Ouais, je me donne une raison. « Ouais, ta vie, pas la mienne. » Je fronce automatiquement les sourcils en l’entendant. Ça veut dire quoi ça ? C’est un reproche ? Je sais pas si c’est moi qui est lente d’esprit ou je ne comprend simplement pas où il veut en venir. À ce que je sache, il fait partie de ma vie ? Non ? « Et puis qu’est ce que ça peut te foutre ? Tu as à peine du la remarquer mon absence de toute façon. Tu ne devais avoir d’yeux que pour Connor. »  Quoi ? Il doit plaisanter sérieux ? C’est une mauvaise blague ? J’ai presque l’impression que c’est un reproche. Ses mots, cette phrase me va droit au coeur, ou plutôt, on dirait une bonne claque en plein visage. Tiens prend ça ma grande. Il semble tellement détaché. Comme si c’était lui qui n’en avait rien à foutre. « Cooper, c’est quoi ton putain de problème ? » Je crois bien que je me met à trembler. De colère, peut-être. De tristesse ? C’est presque sur. Et je sens l’odeur de l’alcool qui vient à mon nez. Ça sent la bière, et pas qu’une, à plein nez. Évidemment, je ne peux m’empêcher de lui faire un commentaire à ce sujet. Je ne pensais simplement pas le retrouver dans un état d’ivresse à cette heure là. Bon, ivresse... j’exagère un peu. Il n’est pas complètement saoul mort, mais reste qu’il n’est pas à jeun. « Et alors ? C’est un crime ?  T’avais qu’à prévenir de ta venue. » Je soupire. Je n’ai jamais dit que c’était un crime de boire, mais bon, je ne peux pas non plus dire que j’apprécie le voir dans un tel état. « Désolé, mais j’ai appelé au moins 20 fois depuis deux semaines, mais tu sembles avoir un problème avec ton téléphone. » Il n’a probablement aucun problème avec son téléphone. Je ne suis pas idiote. J’ai très bien comprit qu’il m’évitait. Ce que j’aimerais savoir c’est pourquoi ? Je n’ai rien fait de mal à ce que je sache. J’aurais besoin d’être éclairé sur le sujet. Et je me souviens de ce qu’il vient à peine de me dire il y a quelques minutes. « Tu pensais vraiment que je n’allais pas remarqué ton absence ? Tu croyais réellement que j’en avais rien à foutre de ta présence ? Non mais t’es con. » Je ne retiens même pas mes mots. Je n’en vois pas l’utilité et je n’ai surtout pas toute ma tête pour le moment. Je me sens totalement perdue. Il m’énerve à un point tel. Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie ainsi en la compagnie de Cooper. Je le fixe du regard, la tête relevé puisqu’il me domine de sa grandeur. Je crois que j’ai encore envie de le frapper. Merde.

Il ne répond pas à ma question. Lorsque je lui demande quelle est son problème. Il s’en fout complètement de me donner une simple réponse. Un haussement d’épaule. Voilà à quoi j’ai le droit. C’est qu’il ne s’y prend pas vraiment de la bonne façon pour me calmer là. Vraiment pas. En plus qu’il a bu, et que ça ne me plait pas vraiment. Et le fait qu’il ne réponde plus à mes appels. Non sérieusement, je ne comprend plus rien. « Ouais, j’ai quelques problèmes de réception depuis deux semaines. Ne venant que de ton numéro. » Mais oui, que de mon numéro, comme c’est drôle. Hilarant même. Je me pince les lèvres, essayant de retenir la tonne d’insulte qui me vient en tête. Il agit comme un parfait connard en ce moment. Et finalement, je n’arrive pas à me calmer et ne pas lui dire qu’il est un con. C’est juste trop pour moi, s’il est méchant, je suis capable de l’être aussi. Enfin, à moitié. Les insultes, ça n’a jamais été ma tasse de thé. Je ne lui apprend rien concernant mon qualificatif. Au moins il le sait. Non mais le pire c’est que je ne le pense pas profondément. C’est la colère qui me fait parler. Ou pas, parce qu’il agit vraiment comme un con en ce moment. « Tu n’aurais jamais dû m’inviter à la base. Je n’avais pas envie de venir, c’est tout. » Je lève les yeux au ciel devant autant de connerie. Et il croit que je vais gober une aussi petite excuse. « C’est tout ? » Je répète parce que j’ai l’impression d’avoir mal comprit. « Tu n’avais pas envie de venir, alors tu n’es pas venu. Mais oui, ça fait du sens. Je ne vois pas pourquoi je suis là en fait. Pardon... » Je soupire. Et voilà que je tombe dans le sarcasme. Quand ça m’arrive, c’est que quelque chose ne va pas bien du tout avec moi. « Et lorsque je t’ai invité... Ça ne t’as pas traversé l'esprit de m’informé de ce détail ? Que t’en avais rien à foutre de mon mariage ? Non mais... que je sois au courant. Ça aurait été bien. Je ne t’aurais pas attendu toute la soirée comme une conne. Me disant que ton avion avait peut-être du retard. » Et ce n’était pas un mensonge que je lui racontais en ce moment. Sur le coup, j’ai réellement pensé qu’il lui était peut-être arrivé quelque chose. Ou qu’il avait manqué l’avion. Et ça me mettait mal, parce que je voulais le voir. Je voulais qu’il soit présent. C’était important pour moi. Et c’était trop lui demander à lui, semble-t-il. « Tu veux peut être quelque chose à boire ? » Je fixe sa bière un instant, comme incapable de lui répondre. Est-ce qu’il a comprit tout ce que je viens de lui dire ? « J’allaite ma fille. Je ne bois pas d’alcool. » Ça va de soit. Et je croise mes bras contre ma poitrine. Sa question ne devait être qu’une formalité. Je dois avouer que si je ne devais pas nourrir ma fille dans quelques heures, je me boirais bien une bouteille de téquila à moi seule. Ouais, c’est moi qui dit ça. Je suis sur le point de relancer la conversation, puisque je suis loin d’avoir terminé lorsque quelqu’un frappe à la porte. Qui que se soit, c’est pas trop le moment là. Et Cooper semble penser la même chose.« Quoi encore ? C’est la journée. Me dit pas que c’est ton cher mari. » Mais c’est quoi cette amertume envers Connor et notre mariage. Il a clairement un problème avec tout ça. D’accord, il n’avait bien prit nos fiançailles l’année dernière, mais je croyais qu’il avait passé par dessus tout ça. Je n’ai pas le temps de le questionné puisqu’il répond à la porte. Et là, je suis l’échange de façon totalement silencieuse. Je regarde la fille, je regarde Cooper. Je le regarde revenir avec un soutient-gorge dans la main. Et j’entends vaguement la demoiselle lui faire des avances. Mais il lui referme la porte au nez. Et se tourne vers moi. Ouais, je suis encore là. « Jennifer...» Je prononce son prénom comme s’il me dégoûtait légèrement. Je ne sais pas pourquoi. Juste parce que je comprend qu’il doit probablement se taper une fille différente chaque soir et que je ne trouve pas cela moralement bien. « Je vois que tu t’es bien occupé durant ces derniers jours. » C’est un reproche qui n’a pas lieu d’être. Mais je veux des réponses, et j’imagine que je n’en aurai qu’en le poussant un peu. Je sais de quoi il est capable lorsqu’il est en colère. Je le connais. J’ai déjà expérimenté aussi. Je me dirige vers une direction dangereuse, mais j’en accepterai les conséquences.

Je ne sais pas vraiment ce que tout cela va changer. Ma petite visite chez Cooper, cette confrontation qui ne se terminera peut-être pas sur une note joyeuse. Je n’en sais rien. Tout ce que je sais, c’est que j’ai un besoin de le confronter, un besoin de comprendre ce qui a pu lui traverser par la tête lorsqu’il a décidé de ne pas venir à mon mariage et de surtout ne plus donner signe de vie. Parce que c’est encore pire. Mais d’un autre côté, devais-je attendre autre chose de sa part ? Cooper n’est pas le plus bavard et le plus émotionnel des hommes que j’ai rencontré. Reste que ça ne l’excuse pas. « Oh bien sur, parce que tu l’aurais bien prit ? Et j’en ai pas rien à foutre de ton mariage…J’avais prévu de venir. Je suis allé à l’aéroport et tout, mais j’ai changé d’avis au dernier moment. Vous n’aviez pas qu’à tout précipiter et changer la date. » Bon, plus je pose des questions, plus j’ai des réponses. Pourtant, j’ai l’impression d’être encore plus perdue et en colère qu’à mon arrivé. « Tu t’es rendu à l’aéroport ? Qu’est-ce qui t’as fait changé d’avis ? Han ? Pourquoi rendu là t’as décidé de retourner sur tes pas ? C’est pas le genre de décision qu’on prend à l’aéroport. Et arrête avec la date qui a été devancé. Ça change rien ! Qu’on se soit marié il y a deux semaines ou dans deux moi, ça ne change rien. » Une date, ça reste une date. Il me cache quelque chose. Je le connais. Il ne me dit pas tout. Et ça m’agace, ça m’agace tellement parce que j’ai encore l’impression qu’il fera tout pour détourner la question. Je le fixe alors qu’il détourne légèrement la conversation en me demandant si je veux boire quelque chose. Alors que bon, clairement, j’en ai rien à foutre. Je ne suis pas venu ici pour boire le thé et certainement pas une bière avec lui. Pas d’alcool lorsqu’on est une maman qui allaite. C’est comme ça. Et je ne me retiens pas pour le lui dire. Peut-être qu’il se souviendra qu’il a une filleule aussi. On sait jamais. C’est fou comment en un instant je m’attendris. Enfin, le changement est discret, mais le fait de parler de ma fille m’apaise sans que je ne le veuille réellement. « Elle va bien... Elle ne dort pas beaucoup mais c’est le décalage horaire et tout qui cause ça. Elle a grandit aussi... Elle aura bientôt deux mois. » Ça passe tellement vite. Je baisse les yeux, me rappelant que je ne suis pas ici pour parler de ma fille, bien que j’aurais vraiment aimé que ce soit le cas. Il semblerait que les circonstances ne sont pas propices à cela. Et comme je suis sur le point de relancer la discussion, nous sommes interrompu par ce qui semble être une conquête d’un soir de Cooper. Et encore une fois, je n’arrive pas à mâcher mes mots et ne pas dire ce que je pense. Faut croire que mon moment plus détendu à parler de ma fille est bien terminée. Et je sais que je ne devrais pas le provoquer ainsi, mais je le fais tout de même. « Qu’est ce que ça peut te foutre ? J’aurais tort de me priver. » Je soupire plus fort que je ne le voudrais réellement, levant à nouveau les yeux vers lui, encore un peu plus de méchanceté montant en moi. Faut croire que j’ai des réserves bien cachées dans le domaine. « Et c’est à cause de ça que tu n’es pas venu peut-être ? T’as rencontré un belle fille à l’aéroport et t’as décidé de rester ? T’aurais eu tord de t’en priver han ? » Je m’avance vers lui alors que je n’ai aucune idée si j’ai raison ou si au contraire, je suis complètement à l’ouest. Je ne fais qu’une hypothèse. S’il pouvait me répondre. Je suis là, devant lui. J’attend juste ça.

« Mais arrêtes avec tes questions p’tain ! T’as pas compris que je ne voulais pas y répondre ? Pourquoi tu crois que je ne t’ai pas appelé ? » Et lui, il n’a pas comprit que je n’allais pas me contenter d’une réponse vague qui ne veut rien dire. J’en ai rien à faire que ça ne lui tente pas trop de me répondre, il pas pas trop le choix maintenant. Je suis là, et je ne vais pas partir tant que je n’aurai pas d’explications. Je secoue la tête d’incompréhension, parce qu’il retourne les questions que je lui pose, comme si c’était moi qui était en faute dans tout ça. « T’as pas appelé parce que t’as clairement un problème de communication ! » Ce qui n’est pas trop mon cas. Moi, quand y’a un problème, je vais tout faire pour le régler ou du moins, pour essayer de comprendre ce qui a bien pu se passer dans la tête de l’autre, ce qui m’est tout bonnement impossible dans ce cas-ci. Et voilà qu’il change la conversation pour la faire dériver autour de ma fille. Oui, c’est une bonne idée de me parler de ma fille parce qu’automatiquement je deviens plus douce. Mais reste que ce n’est pas trop le temps de parler d’elle. Après, lorsqu’on aura terminé de discuter de notre problème peut-être. Mais bon, je lui répond tout de même en lui donnant quelques détails sur ma petite Kennedy pour pouvoir passer à autre chose après. « Tant mieux. En tout cas t’as récupéré ta ligne. » J’hausse les sourcils. Je ne m’attendais pas vraiment à une telle réponse en fait. C’est euh... étrange. Mais gentil aussi. Enfin, je pense, je n’en suis pas certaine. Je crois que je suis particulièrement perplexe face à ses paroles. Je baisse les yeux pour remarquer aussi que mon ventre à complètement disparue. Ça n’a pas été très difficile, je n’avais pas pris de poids à l’exception de mon ventre puis, j’ai toujours été plutôt mince, alors un peu d’exercice. Mais bref, c’est pas trop le sujet là non. « Euh... Merci, oui. » Je ne souris pas vraiment, je n’en ai pas envie. Parce que je suis toujours en colère contre lui. Et après l’interruption de la fille qu’il a du se taper la veille, voilà qu’on est de nouveau entrain de s’engueuler. Parce que le ton monte aussitôt que j’insinue qu’il a du manquer son avion parce qu’il était trop occupé entre les jambes d’une jeune femme. « C’est tout à fait ça. On a baisé toute la nuit pendant que tu te faisais passer la bague au doigt. » Il ment. Je le sais qu’il me ment. Ou peut-être que j’espère fortement que ce n’est pas la raison qui a fait qu’il ne s’est pas pointé à mon mariage. Manquer une journée aussi importante pour moi pour un simple plan cul, je ne le supporterais pas. Mais je sais qu’il vient de me balancer cela aussi durement seulement pour me provoquer, comme je l’ai fait en le jugeant sur le sujet quelques minutes plus tôt. Il m’énerve, s’il savait à quel point il m’énerve en ce moment. « Non mais merde Esther, tu le fais exprès ?! Tu veux vraiment savoir pourquoi je ne suis pas venu hein ? C’est vraiment ce que tu veux ? » Il se rapproche de moi et je peux ressentir la colère qui l’entoure. « Mais oui, merde, c’est ce que je veux !!! » C’est pas assez clair que je ne suis là que pour ça. Il ne l’a pas encore compris ? « Tu l’auras voulu. » De quoi est-ce qu’il parle ? Mais avant même que je ne puisse dire quoi que se soit, Cooper franchit les derniers centimètres qui nous séparent pour commettre un geste que je n’aurais jamais cru possible. Mais qu’est-ce que... ? Surprise, je ne bouge pas d’un centimètre, mettant un certain temps à comprendre que Cooper est entrain de m’embrasser. Il m’embrasse, comme ça. Mon coeur ne fait qu’un tour alors que j'entrouvre les lèvres, sur le point de répondre à ce baiser. Mais merde. Non, non, c’est mal tout ça. C’est terriblement mal. Et aussi subitement qu’il est venu m’embrasser, je me sépare rapidement, fronçant les sourcils, la bouche ouverte, aucun son ne sortant de celle-ci. Je le fixe un moment, comprenant ce qu’il a voulu me faire comprendre. Non. C’est impossible. Je suis entrain de me faire des idées. « Coop... » Ma voix est faible, presque tremblante. Mes doigts viennent effleurer mes lèvres, comme si je n’arrivais à pas croire ce qui venait de se passer. « Tu ne peux pas vraiment... T’es pas... Ça ne fait aucun sens... » Pourtant, je crois que ça en fait beaucoup finalement. Une tonne de réactions me reviennent en tête. « T’es saoul... Tu ne sais pas ce que tu fais... » Ouais, non, c’est la seule explication possible. Mon dieu, mais qu’est-ce qui se passe. J’ai besoin de m’asseoir avant de perdre connaissance.