fin janvier 2014

Ça devait faire deux semaines que tu n’étais pas rentré chez toi. Ou peut-être trois. À vrai dire, tu n’en avais aucune idée, tu avais perdu la notion du temps. Tu sais juste que depuis tout ce temps, tu es dans un état pathétique. Tu es pathétique, tout simplement. Le soir de l’anniversaire de ta petite sœur, tu avais bu, beaucoup trop bu, et tout était sorti. Tu avais tout dit à Monroe, parce que tu n’arrivais plus à garder une telle chose rien que pour toi. C’était trop, beaucoup trop. Tu n’arrivais plus à garder ça à l’intérieur de toi. C’était trop dur. Tu étais tellement anéanti ce soir-là, tu ne savais pas ce qui t’était passé par la tête de tout lui raconté. Et maintenant, Monroe pouvait désormais comprendre pourquoi tu disais que tu n’étais pas une bonne personne. Tu ne l’étais pas, c’était évident. Tu étais mauvais. Tu étais ignoble. Il n’y avait qu’à voir ce que tu avais fait en Afghanistan. Ce qui s’était passé. La manière dont tu avais vendu ta sœur. Tout ça faisait de toi la personne que tu étais aujourd’hui. Cette personne renfermée qui portait cette carapace. Et bizarrement, avec le temps, Monroe avait quelque peu réussi à arranger les choses. Tu dormais mieux, tu parlais plus, tu souriais plus, et le plus important : tu étais bien. Tu te sentais bien, avec elle. Mieux qu’avant, en tout cas. Mais tout avait basculé ce soir-là, tout s’était empiré. Après avoir tout raconté à Monroe, sans pouvoir te contrôler, tu t’étais enfui. Tu avais pris tes clés, ton blouson, ton portefeuille, et tu avais franchis la porte sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit. C’était trop, beaucoup trop. Tu avais lancé ton portable dans la Seine afin que personne ne puisse te contacter, et tu étais tout simplement parti. Tu avais passé toutes ces journées à errer dans Paris, à boire de la bière, à te morfondre sur ton sort. Tu étais tout simplement incapable d’avaler quoi que ce soit, ni de fermer l’œil plus de 2 minutes. Si bien que tu étais de plus en plus faible. Tu avais sûrement dû perdre plusieurs kilos, et tu avais des cernes énormes. Tu ne te rasais plus depuis un moment, et tu te contentais simplement de prendre régulièrement des douches dans un espace public, et de t’acheter des nouveaux vêtements tous les 2/3 jours afin de ne pas porter toujours les mêmes choses. Tu étais dans un piètre état, mentalement comme physiquement. Plus rien n’avait d’importance à tes yeux, en cet instant. À vrai dire tu ne savais même plus ce que tu faisais sur cette terre et tu savais bien qu’en continuant sur cette voie, tu ne vivrais pas plus d’un mois. Et en fait cette idée ne te dérangeait pas plus que ça, au final. Tu méritais de mourir, après tout ce que tu avais fait. Tu savais que tu le méritais. Mais quoi qu’il en soit, tu étais en manque d’argent. Ta carte bleue ne marchait plus, et évidemment tu n’avais pas reçu de salaire puisque tu n’étais pas allé au travail. Alors tu n’avais d’autres choix que de rentrer chez toi pour prendre quelques affaires. Mais il était hors de question que tu y restes, dans l’appartement. Tu ne savais pas pourquoi mais tu ne pouvais tout simplement pas. De toute manière tu étais certain de retrouver l’endroit vide. Monroe avait dû plier bagage peu de temps après ce que tu avais pu dire l’autre soir. C’était évident. De toute manière, elle n’avait aucune raison de rester. Elle était mieux à Los Angeles, tu l’avais toujours dit. Tu l’avais prévenu, toi, que c’était une mauvaise idée qu’elle vienne ici. Et après tout ce temps, ça se confirmait. Pourtant lorsque tu passes difficilement tes clés dans la serrure, tu te rends compte que la porte est ouverte. Et tu découvres la présence de Monroe à l’intérieur de l’appartement. « Qu’est-ce que tu fais là ? » tu demandes sèchement, plutôt méchamment. Ta voix est rauque, sûrement dû au fait que ça fasse plusieurs semaines que tu n’as pas dit un seul mot. En fait t’es même étonné de réussir à parler, croyant ne même plus en avoir la force. Monroe est là, et tu n’as pas la moindre envie de la voir. Surtout de l’affronter. Tu veux juste rester seul. Tu veux juste disparaître.

Je crois que je m'étais imaginé tout un tas de trucs sur le secret de Sandro. Le vrai. Des trucs horribles, des trucs un peu moins, mais pas ce qu'il m'a raconté. Et c'est horrible, plus qu'horrible mais l'état dans lequel Sandro s'est mis pour me dire tout ça c'est encore pire. Je n'aurais jamais imaginé le voir un jour comme ça, jamais et à vrai dire j'ai plus jamais envie de le voir comme ça. Aussi anéanti, désespéré. Mon pauvre bébé, j'ai été choqué parce qu'il a dit, et je le suis encore, mais j'suis bien plus choquée par son état, par le fait qu'il soit parti que parce qu'il a fait. Il l'a fait, et peut être que j'suis pas normale, non mais j'sais que j'suis un peu tarée, beaucoup tarée même mais bon sang, j'vais pas me barrer, j'vais pas non plus arrêter de l'aimer. Après tout il m'a prévenu mais j'suis restée, c'est vrai que j'ai toujours voulu savoir, mais si j'avais su j'aurais jamais mais alors jamais insisté autant. Ça l'a détruit et ça me rend malade. J'supporte pas de le voir comme ça, d'être totalement impuissante parce qu'il me laisse pas vraiment l'approcher, parce que j'ai pas vraiment eu le temps. Je crois que je n'ai rien dit. Rien du tout, il est parti, comme ça. Me laissant comme une idiote au beau milieu du salon. J'ai dû rester planté là un long moment avant de réaliser qu'il ne reviendra pas. Et ça m'a fait tellement angoisser. Enrager aussi. J'suis pas du genre à avoir peur mais il m'a fait une peur bleue cet imbécile. Évidemment son téléphone était sur messagerie, j'ai dû la saturer, j'ai appelé tous les jours. Parfois en pleurant, en le suppliant de rentrer rapidement, en lui hurlant dessus. Je suis passée par tout un tas d'émotions, mais j'ai constamment peur qu'il lui arrive quelque chose. Qu'il parte pour de bon et qu'il me laisse là. Je n'ai pas vraiment bougé du salon, j'ai élu domicile sur le canapé, je ne suis pas sortir de peur de le rater, je me suis fait livrer des trucs quand le frigo s'est retrouvé vide. De toute façon je n'avais pas vraiment faim, j'étais trop inquiète pour réellement manger. Pour dormir aussi. J'ai eu peur de dormir et de le louper, j'étais terrifiée à l'idée de le manquer, j'ai pris des douches ultras courtes la porte de la salle de bain ouverte pour être sûre. Sauf qu'au bout d'un moment j'ai commencé à désespérer un peu, à me dire qu'il ne reviendrait sans doute jamais sans que je ne puisse rien faire. Et c'est à ce moment là que la porte s'est ouverte. Sur un Sandro dans un état pitoyable, amaigri, pas rasé, épuisé, pire que quand il est parti. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Je me lève du canapé, son ton je m'en contre-fiche, je suis pas totalement rassurée, je suis tellement épuisée que j'ai les yeux humides, j'ai tellement envie de me jeter dans ses bras mais j'fais rien. « Je vis ici !  » C'est quoi sa question stupide ? Il a vraiment cru que j'allais partir ? Il est dingue. « Je t'ai attendu, j'ai pas bougé de là, j'ai eu la peur de ma vie Sandro... » Je ne peux même pas m'énerver, je n'ai pas envie qu'il fasse demi-tour, de toute façon j'ai plus envie de pleurer que de hurler pour l'instant. Je m'approche un peu de lui sans pour autant oser le toucher. « J'ai eu vraiment, vraiment peur de ne plus jamais te revoir... » Je murmure en croisant son regard, il ne faut plus qu'il me fasse ça, plus jamais. J'vais pas supporter. J'peux pas le supporter. « Me fais plus jamais ça...  » C'est un ordre, pas une supplication, non c'est vraiment un ordre, il n'a pas le droit de partir, de me laisser, de ne plus donner de nouvelle, n'importe quoi. Il faut qu'il se calme, qu'il s'assied, qu'il mange un truc, qu'il dorme s'il veut mais il faut qu'il se calme, que tout rentre dans l'ordre. C'est pas grave, enfin si mais ce n'est pas grave, je ne vais pas partir, je ne vais pas retourner à Los Angeles parce qu'il a fait ça. Je ne l'ai même pas envisagé une seule seconde, pas une seule. Je suis là je reste là, je l'aime toujours autant, je me sens mal de ne pas pouvoir l'aider mais je ne veux pas partir d'ici. Hors de question.

En un rien de temps, tout était devenu qu’un tas de cendre, et plus rien n’avait d’importance à tes yeux. Rien du tout. Tu passais ton temps à boire, et à boire, et à boire, dans le but de ne plus penser. Mais à vrai dire ça ne faisait qu’empirer ton état, et ça ne te rendait que plus mal. Tu étais un écorché vif. Tu étais tout simplement détruit. Tu n’étais plus rien. Et tu n’avais rien à faire ici, dans ce monde. Ni dans cet appartement en cet instant, à adresser la parole à Monroe. « Je vis ici !  » Peut-être mais c’était ton appartement. Et elle n’y avait plus sa place. Tu ne voulais pas d’elle, tu voulais qu’elle parte. « Je t'ai attendu, j'ai pas bougé de là, j'ai eu la peur de ma vie Sandro...  J'ai eu vraiment, vraiment peur de ne plus jamais te revoir... » Elle s’approche quelque peu mais tu ne fais rien. Tu ne la regardes même pas dans les yeux, tu ne peux pas faire ça. Qu’elle garde son regard et son énergie pour quelqu’un d’autre, ça lui était inutile ici. « Me fais plus jamais ça...  » Tu secoues la tête de droite à gauche, parce que tu avais justement l’intention de repartir, peu importe ce qu’elle pouvait dire. De toute manière elle serait bien mieux à Los Angeles plutôt que de vivre avec un monstre. « Je reste pas. » te contentes-tu de la prévenir sèchement alors que tu te diriges vers ta chambre. Enfin, ton ancienne chambre. Tu attrapes un sac et tu commences à y entasser tout tes vêtements. Il fait froid dehors, il faut dire. Et tu remarques que Monroe t’a rejoint dans la chambre. « Tu n’as rien à faire ici Monroe. » Pas dans cette chambre en particulier, mais dans cet appartement. Dans cette ville. Dans ce pays. Elle n’avait pas sa place ici. Qu’elle retourne auprès de sa famille. En tout cas tu ne la regardes toujours pas. Et puis tu t’arrêtes un instant de ramasser tes affaires, posant tes mains à plat sur ton sac, l’air grave. « Tout ça, c’est de ta faute. » que tu lances, plutôt haineux. « Si tu ne t’étais pas immiscer dans ma vie, rien de tout ça ne serait arrivé. » Tu lui en voulais. T’étais en parti en colère contre elle, mais encore plus contre toi. Si elle n’était pas là, tu ne te serais pas senti mieux. Et si tu ne t’étais pas senti mieux, tu ne serais pas tombé de si haut l’autre soir. C’était évident. Si tu étais resté seul, sans elle, comme ce que tu avais prévu depuis le début, rien de tout ça ne serait sorti. Tu ne lui aurais rien dit, et tu aurais toujours été cet homme triste. Rien n’aurait changé. Mais là, tout est différent. À cause d’elle. Par sa faute, à elle. Sa présence avait tout changé dans ta vie, mais la dure réalité avait fini par te rattraper. Tu étais un monstre, tu t’en souvenais. Pourtant, tu n’aurais jamais dû l’oublier. Et Monroe était la responsable de cet oubli. Elle était la responsable de tout ça.

Je n'arrive pas à croire qu'il s'est enfuit comme ça, je ne comprends pas comment il a pu partir sans donner la moindre nouvelle. Il a réellement cru que j'allais partir visiblement. Et son regard me glace le sang, j'en viens à me demander si je n'aurais pas mieux fait de me casser quand je le vois comme ça. Mais non, s'il n'a pas encore compris que je n'étais pas du genre à me barrer à la première embuche c'est qu'il n'a rien compris, vraiment rien. Mais je doute qu'il soit vraiment à même de réfléchir dans son état. Il ne serait pas parti sinon, pas aussi longtemps, il ne serait pas mis dans un état aussi minable. Et honnêtement j'vois pas pourquoi j'serais ailleurs, c'est peut être son appartement officiellement mais je vis ici depuis plusieurs mois maintenant. En plus il est parti sans me laisser dire quoi que ce soit. Je m'approche de lui et il ne réagit pas, il se contente de secouer la tête quand je lui demande de ne plus jamais me faire ça. « Je reste pas. » Quoi ? Et encore une fois je n'ai pas le temps de répondre puisqu'il va dans la chambre. S'il croit que je vais me contenter de ça il se trompe totalement. Je rêve. Je lui suis de près et je crois rêver quand je le vois mettre ses affaires dans un sac. Il n'est pas sérieux. « Tu n’as rien à faire ici Monroe. » Je m'en fous ce qu'il raconte, ce n'est pas la première fois qu'il me dit que je ferais mieux de partir. « Qu'est-ce que ça peut foutre que j'reste ou pas si toi tu t'en vas... » Je réponds presque aussi sèchement que lui et rentre totalement dans la chambre et referme la porte derrière moi. Je ne suis pas sûre que ça change vraiment mais bon. Il est hors de question qu'il sorte d'ici. « Tout ça, c’est de ta faute.  Si tu ne t’étais pas immiscer dans ma vie, rien de tout ça ne serait arrivé. » Pardon ? Ma faute, évidemment c'est de ma faute. Non mais pourquoi pas. Si ça lui fait plaisir de tout me mettre sur le dos je m'en fiche moi. « De quoi tu m'accuses ? De m'être inquiété parce que tu as disparu sans donner de nouvelles ?  D'être là à t'attendre ? Ou de t'aimer comme une folle malgré tout ? Éclaire moi parce que j'comprends pas ce que j'ai fait à part t'aimer et te rendre plus heureux que tu ne l'étais... » Il a beau s'évertuer à dire le contraire il a changé et pas en mal, il reste toujours aussi chiant, il n'est pas devenu bavard, pas beaucoup plus tactile mais je m'en fous c'est comme ça que je l'aime. Et si c'est de ça qu'il m'accuse je n'en suis pas du tout désolée. « Reste là... S'il te plait... Je peux pas te laisser te détruire comme ça Sandro...» Je murmure alors que je pose ma main sur son bras, presque suppliante. J'ai les yeux humides, il ne peut pas partir... Il ne peut pas faire ça.

Tu n’as plus envie de rien. Tu ne veux pas rester dans cet appartement, tu ne veux pas dormir, tu ne veux pas te nourrir, tu ne veux pas parler. Tu ne veux rien de tout ça. Tu veux juste laisser passer le temps et attendre qu’une puissance tout là-haut te punisse comme il se doit. Voilà tout. C’était ce que tu méritais, et c’est bien pour cette raison que tu commences à ranger tes affaires. Tu ne voulais pas rester ici. « Qu'est-ce que ça peut foutre que j'reste ou pas si toi tu t'en vas... » Effectivement, qu’est-ce que ça pouvait te foutre ? Et bien qu’elle reste et qu’elle gâche sa vie, toi tu préférais rester seul. Tu te contentes donc d’hausser les épaules. Si elle croyait que ça allait te faire réagir qu’elle n’en fasse qu’à sa tête. Ça ne marchait pas toujours comme ça. Et puis, tu n’avais même pas la force de relever quoi que ce soit. Elle ferme la porte et tu t’en fous pas mal. Tu pouvais tourner un poignet de porte pour t’en allais, ce n’était pas bien compliqué. Et tu lui fais comprendre que tout ça, c’était de sa faute. Si elle n’avait pas insister pour entrer dans ta vie, rien de tout ça ne se passerait maintenant. « De quoi tu m'accuses ? De m'être inquiété parce que tu as disparu sans donner de nouvelles ?  D'être là à t'attendre ? Ou de t'aimer comme une folle malgré tout ? Éclaire moi parce que j'comprends pas ce que j'ai fait à part t'aimer et te rendre plus heureux que tu ne l'étais... » Tu serres le poing, prêt à exploser. Plus heureux que tu ne l’étais. Plus heureux… « JE N’AI JAMAIS DEMANDÉ À ETRE PLUS HEUREUX ! » tu gueules, évidemment que tu gueules. T’es en colère. Contre tout le monde, contre n’importe quoi. « SI TU N’ÉTAIS PAS LÀ, JE N’AURAI PAS EU À DIRE TOUT À VOIX HAUTE ! SI TU N’ÉTAIS PAS LÀ, JE N’AURAI PAS OUBLIÉ QUI JE SUIS, ET CE QUE J’AI FAIT ! T’ES LA DEUXIEME PLUS GROSSE ERREUR DE MA VIE MONROE ! VOILA DE QUOI JE T’ACCUSE, D’ETRE LÀ, ET C’EST À CAUSE DE TOI SI JE SUIS COMME CA, TU N’AVAIS PAS À ETRE LÀ ! » Tu ne lui avais sûrement jamais gueulé autant sur elle, aussi fort. Tu ne sais pas si tu penses ce que tu dis, ou non. À vrai dire, ça fait trois semaines que t’essaies d’arrêter de penser, donc ces choses restent assez flou. Mais ça sort tout seul, et ça ne fait même pas du bien. En fait, ça empire sûrement les choses. Et lorsqu’elle te demande de rester, et qu’elle s’approche de toi pour poser sa main sur ton bras, tu enlèves recules aussitôt pour qu’elle ne puisse pas te toucher. Tu ne le voulais pas. « Dégage. » tu te contentes de dire sèchement alors que tu fermes ton sac. De toute manière, tu n’étais pas vraiment maître de toi-même ces derniers temps.

Je n'arrive pas à savoir comment me comporter, j'ai l'impression que quoi que je dise il réagira mal. Je déteste le voir comme ça, je déteste ne pas être capable de savoir comment réagir. Je déteste être impuissante. Je me sens inutile, bonne à rien. J'suis pas sûre qu'il y ait quoi que ce soit à faire. Je peux même le laisser tranquille s'il faut, j'veux juste qu'il ne parte plus parce que je ne suis pas certaine de le revoir. Il est tellement livide qu'il fait peur à voir. Mais qu'est-ce qu'il m'énerve à être borné aussi. Oui bon il a de bonnes raisons mais je n'y suis pour rien, je ne l'ai pas insulté, je n'ai pas dit qu'il me dégoûtait ou que je ne voulais plus le voir. J'en ai strictement rien à faire de ce qu'il a fait, enfin non peut être pas totalement mais tout ce que je veux c'est qu'il soit heureux, qu'il se calme puisque de toute façon il s'est suffisamment puni. Et quand il m'accuse d'être coupable de tout ça j'comprends pas tellement. Mais j'crois que j'aurais mieux fait de me taire. Il s'énerve et il s'énerve tellement que je sursaute. « JE N’AI JAMAIS DEMANDÉ À ETRE PLUS HEUREUX ! » Il a déjà hurlé avant ça, plusieurs fois après moi, on s'engueule souvent, tout le temps même mais je ne l'ai jamais vu aussi en colère contre moi. « SI TU N’ÉTAIS PAS LÀ, JE N’AURAI PAS EU À DIRE TOUT À VOIX HAUTE ! SI TU N’ÉTAIS PAS LÀ, JE N’AURAI PAS OUBLIÉ QUI JE SUIS, ET CE QUE J’AI FAIT ! T’ES LA DEUXIEME PLUS GROSSE ERREUR DE MA VIE MONROE ! VOILA DE QUOI JE T’ACCUSE, D’ETRE LÀ, ET C’EST À CAUSE DE TOI SI JE SUIS COMME CA, TU N’AVAIS PAS À ETRE LÀ ! » Je sais qu'il n'en pense pas un mot comme à chaque fois qu'il dit quelque chose sur le coup de la colère je le sais mais ça fait mal quand même. Je n'arrive pas à savoir ce qui fait le plus mal, ses mots où l'état dans lequel il se met. « Ce que tu es ? Et qu'est-ce que tu es ? Un putain de monstre ? Et qu'est-ce que tu comptes faire ? Te saouler jusqu'à ce que tu crèves dans une ruelle sombre dégueulasse ? » Quelle belle fin de vie, ça me fait rêver, putain mais j'ai envie de lui filer une baffe peut être que ça lui remettrait les idées en place.  Non parce que vu toutes les conneries qu'il m'a sorti on ne sait jamais. Moi aussi je peux être méprisante, moi aussi j'peux raconter n'importe quoi. Et je me demande encore comment je me retiens encore de pleurer avec toutes ces conneries. Il m'agace tellement, pourtant je m'approche de lui le suppliant de rester avec moi. Je ne veux pas qu'il parte sauf qu'il recule. « Dégage. » Et je crois que le voir fermer ce sac c'est trop pour moi. Je recule et m'appuie contre la porte. En secouant la tête. « Tu sais ce qui est le plus drôle dans l'histoire ? Que je t'aime plus que tout au monde alors que tu n'en as strictement rien à foutre de moi. De ce que je pense de toi, de l'état dans lequel je serais si tu partais encore. Dans l'état dans lequel j'étais pendant que je t'attendais, je me suis imaginé tout un tas de trucs, les pires des scénarios, mais je n'aurais jamais pensé que tu m'accuses de t'aimer. D'être responsable de ton état...  » C'est quand même super gonflé, ma voix se brise, j'ai la gorge serré parce que je n'arrive plus à retenir mes larmes. Elles coulent le long de mes joues, je déteste ça, je n'ai pas envie qu'il me voit comme ça, lui donner matière à hurler davantage. Je suis sûre que ça ne change rien en plus, je suis sûre qu'il a toujours aussi mal. « Je suis désolée mais je t'aime et quoi que tu fasses, quoi que tu dises ça ne changera pas. Je t'aime et je me fiche de ce que tu as fait... »

Tu lui gueules dessus, et pas qu’un peu. C’est sûrement la première fois que tu te mets en colère de la sorte devant elle et contre elle, ou même que tu cries aussi fort. Mais à vrai dire, ce n’est pas quelque chose que tu peux contrôler en cet instant. Tout part tout seul. Et dans ton regard se mêle la tristesse et la colère. Ton état est déplorable, toutes les images de ce que tu avais fait se repassait dans ta tête, tout recommençait, sans fin. Parce que tu étais condamné à ressasser tes erreurs, et tes actes. Et c’était insoutenable. Ton visage qui se voulait habituellement plutôt impassible ne l’était plus. On pouvait tout simplement voir un homme détruit, anéanti, et coupable des pires horreurs. Tu étais un monstre. « Ce que tu es ? Et qu'est-ce que tu es ? Un putain de monstre ? Et qu'est-ce que tu comptes faire ? Te saouler jusqu'à ce que tu crèves dans une ruelle sombre dégueulasse ? » Ça te paraît être un bon plan, et à vrai dire tu n’avais pas de meilleure solution. Effectivement, tu étais un « putain de monstre » comme elle l’avait si bien définit, et crever dans une ruelle sombre dégueulasse était sûrement la chose que tu méritais. Si bien que tu ne réponds pas à ses questions. Parce que ses paroles étaient censées être ironique, et pourtant toi ça ne te paraissait pas une si mauvaise idée tout ça. Alors tu te contentes de ne pas la regarder, contrairement à ce que tu faisais tout le temps avant. De toute manière t’es pas en état pour soutenir son regard. Et alors que tu fermes ton sac afin de pouvoir partir – parce qu’elle ne t’a toujours pas ait changé d’avis malgré ce qu’elle a pu dire – Monroe s’appuie contre la porte qui est fermée. « Tu sais ce qui est le plus drôle dans l'histoire ? Que je t'aime plus que tout au monde alors que tu n'en as strictement rien à foutre de moi. De ce que je pense de toi, de l'état dans lequel je serais si tu partais encore. Dans l'état dans lequel j'étais pendant que je t'attendais, je me suis imaginé tout un tas de trucs, les pires des scénarios, mais je n'aurais jamais pensé que tu m'accuses de t'aimer. D'être responsable de ton état...  » Ça serait mentir que de dire que tu avais pensé à elle, puisque ces dernières semaines la seule personne à qui tu avais pensé, c’était à ta petite sœur. Elle te hantait. C’était comme si tu avais toi-même cessé d’exister, et que tu n’étais plus qu’un amas de souvenirs aussi douloureux les uns que les autres. Et Monroe pleure. Monroe pleure et ton cœur se serre, une boule se forme au niveau de ton ventre. Toi qui d’habitude ne supporte pas, dans le mauvais sens du terme, voir les filles pleurer, ta réaction est tout autre lorsque c’est Monroe. Ça te fait mal. Parce que tu as beau essayer de te convaincre du contraire, t’as beau ne rien dire du tout et ne pas le montrer, tu l’aimes. Tu l’aimes beaucoup plus que tu ne le devrais. « Arrête de pleurer. » tu dis plus calmement, cette fois ci. De toute manière plus rien n’avait d’importance. « Arrête de pleurer et va trouver quelqu’un qui en a quelque chose à faire de toi. » Évidemment que tu en avais quelque chose à faire d’elle, mais c’était sûrement mieux pour elle. Tu doutais que beaucoup de monde la fasse souffrir comme toi. « Je suis désolée mais je t'aime et quoi que tu fasses, quoi que tu dises ça ne changera pas. Je t'aime et je me fiche de ce que tu as fait... » Tu secoues la tête de droite à gauche, tu ne cesses pas de secouer la tête. Comment est-ce qu’elle pouvait dire une telle chose ? Passer outre tout ça ? Mais qu’est-ce qu’elle avait dans la tête, est-ce qu’elle se rendait compte de ce qu’elle disait ? De l’énormité de ses paroles ? Comment est-ce qu’elle pouvait s’en foutre de ce que tu avais fait. C’était n’importe quoi. « Tu ne peux pas… » aimer un homme comme toi. Sauf que tu ne finis pas ta phrase, tu te contentes de mettre ton sac sur une de tes épaules et te diriger vers la porte afin de pouvoir partir. Mais Monroe est devant et bloque le passage. « Laisse-moi passer, et rentre chez toi Monroe. » Chez elle, à Los Angeles. Là où elle aurait toujours dû être. C’était fini, tout était fini.

Je n'arrive pas à cesser de le regarder mais je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée. Il me fait tellement de peine. Si d'habitude il arrive à dissimuler ses émotions là c'est plutôt l'inverse et c'est assez insupportable. Je crois que le pire dans tout ça c'est qu'il ne me laisse pas l'aider, être là pour lui. Je déteste être impuissante, inutile, et surtout je ne supporte pas de le voir se détruire à petit feu. Il n'est plus que l'ombre de lui même, livide, épuisé, il ne ressemble à rien que je connaisse. Et ça m'énerve tellement de le voir comme ça que je me mets à crier moi aussi, je lui dis ce qu'il veut entendre. Il est tellement persuadé d'être un monstre, mais il ne l'est pas, et il dit rien et je crois que ça m'énerve d'autant plus. Il a l'air vraiment décidé à partir puisqu'il ferme son sac, et j'ai une envie folle de lui faire manger ce sac. Il m'agace et je n'arrive plus à contenir mes larmes. J'essaye pourtant mais je n'y arrive pas et je n'arrive pas non plus à me taire, il se moque totalement de moi, il se moque du mal qu'il peut me faire à ce moment précis, ce qu'il a pu me faire durant toutes ces semaines et au fond ça ne devrait pas être important parce que c'est rien comparé à sa douleur mais j'ai beaucoup de mal à supporter qu'il m'accuse. Je ferais n'importe quoi pour lui. En plus il n'est pas égoïste en temps normal, il a beau prétendre le contraire je sais qu'il m'aime et qu'il tient à moi et j'espère assez naïvement que ça suffira à le convaincre de rester. Je n'arrive pas à le faire réagir, j'ai l'impression qu'il ne m'écoutera jamais et ça a tendance à me miner le moral un peu plus encore. « Arrête de pleurer. » Il est plus calme et ça me surprend quelque peu, et j'aimerais bien mais je n'y arrive pas, les larmes ne semblent plus vouloir s'arrêter. « Arrête de pleurer et va trouver quelqu’un qui en a quelque chose à faire de toi. » Mon regard se durcie. Il se rend compte des conneries qu'il sort j'espère ? « Non ! C'est toi que je veux, Sandro. Toi. Pas ... ça... Tu ne sais plus que tu dis, tu racontes n'importe quoi et on le sait tous les deux !» Je suis un peu plus agressive, sauf que je n'ai pas cessé de pleurer mais ce n'est pas grave, de toute façon j'vois pas pourquoi j'arrêterais, j'vois pas pourquoi je lui ferais plaisir. Mais je lui dis quand même que je l'aime, parce que c'est le cas, je l'aime et ça n'a pas d'importance ce qu'il a fait, plus maintenant, parce qu'il a prouvé qu'il était pas ce qu'il dit, il n'arrête pas de le prouver. Mais il n'a pas l'air d'être d'accord. « Tu ne peux pas… » Je ne peux pas ? Et je ne sais pas ce que je peux mais je peux. Je ne réponds rien, rien du tout. Lui non plus ne peux pas mettre son sac sur son épaule et partir. Non il ne peut pas. « Laisse-moi passer, et rentre chez toi Monroe. » C'est à mon tour de secouer la tête, je croise les bras contre ma poitrine sans bouger d'un centimètre. « Non, c'est ici chez moi. Tu ne passeras pas. Tu vas rester ici et te reprendre. Tu n'as rien d'un monstre, les monstres ne se mettent pas dans un état pareil. Les monstres n'éprouvent pas de culpabilités, les monstres ne cherchent pas à se punir. Tu t'es punis suffisamment et je ne te laisserai pas te détruire davantage. Tu ne peux pas vouloir mourir parce que tu es tout sauf un lâche, tu n'es ni lâche ni égoïste, et ce que tu as prévu de faire c'est pas toi. Alors tu poses ton sac et tu me laisses être là pour toi... Maintenant ! » J'ai haussé le ton, je suis déterminée et je sais pertinemment qu'il ne va pas m'écouter. Il ne m'écoute jamais mais je m'en fous, il ne passera pas.

Tu ne comprends pas. Tu ne comprends pas comment Monroe peut rester là, te regarder dans les yeux, et te demander de rester, après ce que tu lui avais dit. Une personne normale se serait contentée de faire ses valises et de partir. Mais non, même après tes aveux, elle était toujours là. Elle essayait de te convaincre de rester, alors que tu lui avais fait clairement comprendre que tu étais un monstre. Tu ne savais pas trop les séquelles que la drogue avait pu avoir sur son cerveau, mais tu comprenais maintenant que les conséquences étaient plutôt énormes. C’était plutôt hallucinant. Elle ne se rendait vraiment pas compte de tout ce qu’elle pouvait dire, ainsi que de l’erreur qu’elle faisait d’insister comme ça. Tu n’étais pas un homme bien. Tu étais un homme affreux, en fait. Et elle n’avait pas l’air d’en avoir conscience. Toi, tu voulais juste repartir dans la rue, et laisser le temps faire les choses. Tu n’avais envie de rien, rien du tout. Enfin si, il y a bien une chose : qu’elle arrête de pleurer. Parce que la voir dans cet état te brise le cœur, et pourtant t’es incapable de le lui montrer. De toute manière tu n’as jamais été quelqu’un de bien démonstratif, et elle le savait. Mais tout ce que tu dis, c’est qu’elle aille trouver quelqu’un d’autre. « Non ! C'est toi que je veux, Sandro. Toi. Pas ... ça... Tu ne sais plus que tu dis, tu racontes n'importe quoi et on le sait tous les deux ! » Tu secoues la tête de droite à gauche. Tu n’as plus de force pour tout ça, tu n’en peux plus, de toute manière tu es trop faible. Trop déprimé. Et tout simplement ailleurs. Tu n’avais plus ta place ici, avec elle. Et elle, elle n’avait plus sa place à Paris, voilà tout. « Mais pourquoi est-ce que tu fais tout le temps ça ? Pourquoi est-ce que tu rends toujours tout plus compliqué ? Ça te tuerait de m’ écouter pour une fois ?! Va-t’en, arrête d’insister ! » tu ne cries pas vraiment, mais tu hausses légèrement le ton. Monroe ne cesse pas de pleurer et ça te tue un peu plus. Ton instinct a envie d’aller la prendre dans tes bras et d’essuyer ses larmes, mais tu ne peux pas. Tu n’as pas le droit. Il fallait que tu arrêtes de penser à elle, de toute manière tu devais rester seul, comme tu avais prévu de faire avant Fake Lover. Ta vie d’avant était très bien, sans elle. Et puis tu ne voyais vraiment pas comment Monroe voulait toujours d’un mec comme toi. Après tout ce que tu avais fait. Elle ne pouvait tout simplement pas continuer à t’aimer. C’était impossible. Alors tu lui demandes de bouger de devant la porte, et de passer à autre chose, tout simplement. « Non, c'est ici chez moi. Tu ne passeras pas. Tu vas rester ici et te reprendre. Tu n'as rien d'un monstre, les monstres ne se mettent pas dans un état pareil. Les monstres n'éprouvent pas de culpabilités, les monstres ne cherchent pas à se punir. Tu t'es punis suffisamment et je ne te laisserai pas te détruire davantage. Tu ne peux pas vouloir mourir parce que tu es tout sauf un lâche, tu n'es ni lâche ni égoïste, et ce que tu as prévu de faire c'est pas toi. Alors tu poses ton sac et tu me laisses être là pour toi... Maintenant ! » Tu plisses les yeux, mais quelle malade. Monroe pouvait dire ce qu’elle voulait, ça ne changeait en rien la vision que tu avais de toi-même. Et tu te considérais comme un monstre, effectivement. Tout simplement parce que tu l’étais. Alors ses mots n’avaient pas d’impact, même si sa détermination restait digne d’elle. Mais elle n’avait pas à faire tout ça pour toi. Et tu n’avais même plus assez de force, physique comme mentale, pour la faire bouger toi-même de devant la porte. Alors tu as une autre idée. « D’accord… d’accord je reste… » tu murmures en t’approchant d’elle. Tu poses tes mains de part et d’autres de son visage, et tu essuies ses larmes à l’aide de tes pouces. Et tu finis par l’embrasser avec douceur, et longtemps. Malgré tout ça, c’était fou ce que ses lèvres t’avaient manqué tout de même. Tu restais malheureusement totalement accroc à Monroe, et ça restait visible à ton cœur qui s’emballait à son contact. Pourtant, ce n’était pas dans ce but là que tu t’étais emparé de ses lèvres. Parce que la distraire en l’embrassant t’avais permis de la faire avancer de quelques pas. Et une fois ton but atteint tu la lâches, la regardant pour la première fois dans les yeux depuis ton arrivée dans l’appartement. « Arrête de faire tout ça pour moi, je ne le mérite pas.. » tu dis finalement en te reculant pour atteindre la porte, et finir par l’ouvrir. Il était temps de partir.

Il a passé trop de temps dans le froid, ça lui a grillé le cerveau, et il a bu trop de bière, sa peau a une odeur de bière, c'est ce qu'il se passe quand on passe ses journées à boire notre peau en est imprégnée. Et l'alcool quoi qu'on dise ça n'aide pas à avoir l'esprit clair. Ça donne juste l'impression qu'on a trouvé l'idée du siècle. Mais c'est une véritable connerie. Déjà qu'il est têtu d'origine mais là il a la palme. Peut être que je n'aurais pas dû lui dire comme ça de but en blanc que je me fichais de ce qu'il a pu faire, mais c'est vrai, je m'en fiche parce qu'il est pas comme ça, ou il ne l'est plus. Après tout je ne le connaissais pas à cette époque. Mais il a dû se passer un truc horrible pour qu'il fasse ce qu'il a fait, de toute façon être soldat ça doit quand même bien bousiller de toute façon. Mais il est clair qu'il n'a pas l'esprit clair, il ne l'a pas. Et il se fiche de ce que je peux bien lui dire c'est clair. « Mais pourquoi est-ce que tu fais tout le temps ça ? Pourquoi est-ce que tu rends toujours tout plus compliqué ? Ça te tuerait de m’écouter pour une fois ?! Va-t’en, arrête d’insister ! » Je soupire. Il n'a vraisemblablement rien compris. « Parce que je t'aime crétin ! Parce que je crois en toi plus qu'en n'importe qui sur cette Terre, parce que si j'insiste pas j'vais te perdre et même si ça te semble stupide, ou aberrant j'veux pas te perdre Sandro. » Non c'est la dernière chose que je veux, le voir comme ça me brise le cœur mais être séparé de lui, c'est pire j'ai l'impression qu'on m'a arraché une partie de moi. Je ne peux pas le laisser faire ça, je ne peux pas ne pas me battre pour lui, il mérite que je me batte, que je lui prouve qu'il mérite de vivre. Il est simplement trop têtu pour comprendre. Beaucoup trop têtu pour se rendre compte que j'ai raison, j'suis totalement désemparée alors bien malgré moi je me mets à pleurer. Je déteste ça mais je n'arrive plus à m'arrêter. Sauf que je ne peux pas abandonner alors je lui dis de se reprendre, j'hausse le ton, il doit se reprendre. Il le faut. Il m'énerve tellement. « D’accord… d’accord je reste… » Je fronce les sourcils parce qu'il est plus calme et qu'il s'approche. C'est étrange quand même mais j'arrête de me poser de questions quand je sens ses doigts sur mon visage. Il essuie mes larmes et j'abaisse les armes quand il m'embrasse. Je dépose mes mains sur sa taille, je me perds dans ce baiser, je profite de la douceur de ses lèvres c'est la pire des addictions, la plus inoffensive mais la plus dévastatrice lorsque j'en suis privée. Je ne remarque pas qu'on est entrain de bouger, tout ce que je remarque c'est que j'aime le goût de ses lèvres même avec la bière. Mais il se détache et je comprends rapidement ce qu'il a fait. Je le fusille du regard alors qu'il me regarde pour la première fois. « Arrête de faire tout ça pour moi, je ne le mérite pas.. » Je soupire. Il va me rendre folle. Mais vraiment. Il a ouvert la porte de la chambre, super. J'attrape une cigarette dans le paquet sur la commode. Il faut que je fume que je boive aussi, il faudrait vraiment que je boive quelque chose. J'ai vraiment, mais vraiment besoin d'un verre. D'une bouteille même, voir deux, ça fait longtemps que je n'ai pas eu envie d'alcool comme ça mais je n'arrive plus à le comprendre. « Tu as raison tires-toi !  » Je me suis remise à pleurer, et je m'approche de lui mais pour le pousser assez violemment, qu'il se casse. Je pleure parce qu'il m'a mise en colère, j'en ai marre de m'inquiéter pour lui, j'en ai marre de le voir comme ça. « Dégage ! Tu as raison, tu ne mérites pas que je m'inquiète pour toi. Tu ne mérites même pas que j'pleure pour toi, tu ne mérites pas que je me batte pour toi, que j'veuille donner ma vie pour toi alors que toi... Toi tu ... Va-t-en avant de ... Dégage....  » Je m'écroule sur le sol. Qu'il s'en aille une bonne fois pour toute puisque c'est ce qu'il veut.