« Nicola ? Nicola ! Ca va ?! », dis-tu en te baissant pour l’examiner. Elle a pas l’air mordu. Elle a juste une entaille au bras. « Ils arrivent, faut qu’on bouge. » Tu la relèves, et vous commencez à courir. Tu les entends derrière. Ils sont pas très rapides, mais ils ont fait, ils ont envie d’vous bouffer. Nicola a l’air flippé, tu l’es aussi. Le château est pas trop loin. T’en croises sur le chemin, t’en butes un d’une balle en pleine tête, et tu vas pour tirer sur le deuxième, mais plus de balles. « On y est presque Nicola ! » Vous sortez de la forêt, y a plus que le jardin à traverser avant d’arriver à l’intérieur. C’est quoi ce bordel putain, pourquoi t’es rentré dans cette aventure ? C’est des psychopathes, c’est pas possible, à la régie. Ou alors, ils contrôlent pas, t’en sais rien. Tout ce que tu sais, c’est que vous devez rejoindre l’intérieur du château, avant d’vous faire bouffer par ces zombies. Devant la porte, y a Jenni qui essaie de rentrer. Vous arrivez à sa hauteur, et tu décides de l’aider. Tu t’attendais pas à ça. Tu t’attendais pas à ce qu’elle te choppe la main et qu’elle te la bouffe. Putain ça fait mal, très mal. Tu cries. Tes yeux s’ouvrent. Tu rêvais, mais t’as encore mal. Nicola est allongée sur ton poignet, t’as l’impression qu’on est en train de te le broyer. Ton cri a dû la réveiller, puisqu’elle s’est levée brusquement, te laissant la possibilité de retrouver ta main. Tu te redresses et poses ta main gauche sur ton membre endommagé. Pourquoi t’as tapé dans ce mur putain ? Tu grimaces. « T’inquiète, ça va aller. » T’as pas envie qu’elle se sente coupable, après tout. Et toi-même, t’es un peu désolé de l’avoir réveillé en lui gueulant dans les oreilles.

Je dormais plutôt profondément. Oui, je dormais, parce que là ce n’est définitivement plus le cas. Je sais pas, j’ai entendu mon prénom, j’imagine que c’est ce qui m’a d’abord réveillé. Entendre Antwon marmonner mon prénom de façon totalement paniqué. Mais je me doute quand c’est un rêve, alors je n’ouvre pas les yeux, me disant que lui passera d’ici quelques minutes et que je me rendormirai assez rapidement. Sauf que non. Puisqu’il se met à hurler, ce qui a automatiquement le don de me faire sursauter. Ok, son cauchemar était beaucoup plus intense que je ne le pensais. À moins que... Assise dans notre lit, je remarque que j’étais carrément couché contre son bras endommagé. Ah merde. « Je suis désolée... Mon dieu Antwon... Je suis vraiment désolée ! » Je le regarde paniquée, espérant que je n’ai pas aggravé la situation. « T’inquiète, ça va aller. » Je voudrais bien le croire, sauf que les traits de son visage m’informe du contraire. « T’es sur ? J’ai pas empiré le truc ? » Je viens saisir son poignet avec une certaine délicatesse, ne voulait surtout pas le brusquer à nouveau. J’ai l’impression d’être encore endormie alors qu’en contradiction, je ne serais plus capable de fermer l’oeil maintenant. « Je peux peut-être aller te chercher de la glace... Ça aiderait... » Enfin, s’il veut. Je ne suis pas infirmière, mais je me dis qu’un peu de froid pourrait l’aider.

En vrai, tu te soucies bien plus d’avoir pu réveiller Nicola que n’importe qui d’autre dans la chambre, vu le cri que t’as poussé. T’entends râler d’ailleurs, tu sais pas qui c’est mais tu t’en branles. T’as mal, donc t’as tous les droits de gueuler, qu’ils aillent ronchonner ailleurs. Mais vas y, faut que tu fasses le bonhomme. Tu serres les dents, tu retiens tes grimaces. Tu dois avoir l’air tellement constipé comme ça, mais vaut mieux ça que tu ravales ta douleur. Parce que ça se voit sur son visage qu’elle est affolée. Elle s’est relevée, elle te regarde avec des gros yeux, et elle ne fait que s’excuser. « Je suis désolée... Mon dieu Antwon... Je suis vraiment désolée ! » Tu décides de la rassurer, même si t’es pas très convaincant vu que t’as l’impression d’avoir un couteau planté au beau milieu du poignet. Ou qu’on est en train de te crucifier. Tu souffles doucement, reprenant ta respiration petit à petit. « T’es sur ? J’ai pas empiré le truc ? » Elle a empiré la douleur, ouais, parce que ça allait un peu mieux. Là, elle a tout empiré. T’aurais dormi tranquillement sinon. Mais ça, tu le gardes pour toi. « Je peux peut-être aller te chercher de la glace... Ça aiderait... » Elle est mignonne, et même si t’as un mal de chien, t’esquisses un petit sourire face à son inquiétude. « T’inquiète Nicola, ça va aller, promis. » Tu te remets à souffler doucement, pensant que ça allait te faire évacuer la douleur. « Décidément, il nous en arrive de ces trucs dans ce lit. « , ironises-tu pour détendre l’atmosphère, en faisant référence à ta mésaventure le premier matin.