cian

Je n’avais pas prévu que le prime de dimanche se déroulerait de la sorte. Je n’avais pas prévu que les choses deviennent aussi compliquées en une seule soirée Je crois que j’ai tendance à prendre à la légère ce genre de chose, de ne pas m’en soucier plus qu’il faut, jusqu’à temps que je me rend compte que mes actes ont un liens directe avec mes relations. De toute façon, c’est toujours comme ça. Tu merdes et ensuite tu te dis, je n’aurais surement pas du faire ça. Ce n’est pas de l'insouciance. Enfin, pas que ça. C’est surtout que je ne pensais pas être confronté à un aussi gros dilemme à partir de ce moment. Et pourquoi je pense à tout ça ? Parce que c’est ce qui arrive lorsque je cours. Et on peut dire que cette semaine, je me défoule et pas qu’un peu. L’adrénaline qui monte en moi, mon coeur qui bat à une vitesse impossible. Ça fait du bien, mais pas autant que je le voudrais. J’ai seulement deux petits kilomètres de fait lorsque j’aperçois une silhouette plus que familière à quelques mètres de moi, qui est probablement sur le point d’exercer la même activité que moi. Même si je le voulais, il est hors de question que je l’ignore. Parce que j’ai décidé de ne plus faire ce genre de chose. Ça n’aide en rien une situation et c’est plutôt un comportement enfantin. Je réduis donc le rythme de ma course, ne m’immobilisant cependant pas lorsque j’arrive à la hauteur de Cian. Je ne sais pas si je fais la bonne chose, je ne sais même pas s’il voudra me parler après la tournure des événements de dimanche. « Tu me suis ? J’ai deux kilomètres de fait, mais je suis encore bonne pour quelques uns de plus. » Ma voix est à peine saccadée par ma respiration, je suis en plein contrôle, mais surtout, je suis plutôt en forme. Ce n’est pas que j’agis comme si rien ne s’était produit, mais j’ai encore envie de le voir moi, malgré tout ça. Enfin, c’est compliqué, mais je lui propose de courir, pas de s’embrasser. Ni même de parler en fait. Non, que de la course...

J’arrive pas à savoir ce que je dois faire et ce que je dois éviter. Ça devient un peu plus étourdissant de jour en jour cette situation. Et en même temps, je n’ai que les paroles de Cian en tête, qui me dit que je fais ce que je veux, que je dois arrêter de jouer à la gamine. Et qu’il s’en fout. Ouais. Et alors que je le vois au loin, je me demande qu’elle serait la meilleure façon d’agir. Sauf que l’ignorer n’est pas une option. Et ça nous avancerait à rien. Alors je lui propose de me suivre, de courir avec moi. Rien d'exceptionnelle en fait. Je ne prend pas la peine de m’arrêter, en fait, je ne veux surtout pas perdre le rythme, mais j’ai le sentiment qu’il va me suivre, qu’il ne va pas rester planter là. Si telle est sa réaction, je vais comprendre. Et je vais surtout comprendre qu’il ne veut plus rien avoir à faire avec moi. Sauf qu’il me suit. Il a prit la décision de courir à mes côtés et si je ne souris pas, intérieurement, je suis tout de même légèrement soulagée. Parce que ça m’aurait fait mal de le laisser derrière. « D'accord, hum tu peux y aller je me calerai à ton rythme. » Je tourne la tête en sa direction, me retenant de rire pour le coup. Ça ne serait peut-être pas approprié, mais même. Il me fait rire là. « Parce que tu crois que si on allait à ton rythme, je ne serais pas capable de te suivre ? » C’est un peu ce qu’il insinue non, en me disant qu’il s’ajustera à ma vitesse de course. Justement, comme si c’était pour réagir à ses paroles, voilà que j’augmente le rythme, courant un peu plus vite, jetant un regard de temps en temps vers l’avant pour ne pas me manger une branche en plein visage. Je ne le met pas au défi. Enfin, peut-être un peu. Je ne sais pas si c’est acceptable dans les conditions de notre relation, mais bon, il ne faut pas tout dramatiser, non ? J’ai juste envie de profiter de l’instant présent, avec lui. Je ne pense pas que cela soit réellement déplacé. Je continue ma course, plutôt silencieuse, poussant toujours un peu plus, ayant encore énormément d’énergie. Il m’en faut beaucoup pour être épuisée en fait. Les minutes s’écroulent, je ne sais même pas depuis combien de temps nous courons, faut dire qu’on s’enfonce de plus en plus dans la forêt. Je tourne à nouveau tête, commençant à sentir ma respiration se faire plus difficile. Je cherche mon souffle, mais pas encore assez pour dire que je dois arrêter. Mais peut-être que lui si. « Tu me le dis, quand tu veux t’arrêter... Je comprendrais que je sois trop forte pour toi. » Bon ok, je me permet de le narguer légèrement, voilà même que je lui souris. On peut aussi arrêter d’être sérieux deux secondes. Tout cela est tellement lourd. Et dans un autre sens, je ne veux pas qu’il pense que je n’ai pas bien comprit ce qu’il m’a dit au prime. Bref, chaque chose en son temps, j’imagine qu’une conversation s’en suivra. Sauf que là, je dois bien avouer que je commence à fatiguer. J’aimerais bien qu’il me dise qu’on arrête, sauf qu’il est surement trop orgueilleux pour ça. Ah les hommes.

« Je pense même que tu en es incapable. » Oh non, il n’a pas osé quand même. Et son petit sourire, regardez le. Le pire c’est que sa petite provocation fonctionne sur moi, parce que voilà que j’augmente le rythme de notre course. « Pfff... » C’est tout ce que je trouve à répondre. Je crois que d’ordinaire, j’aurais continué à plaisanter et tout, mais je ne sais pas trop si c’est acceptable en ce moment. Si on peut réellement faire comme si tout allait bien entre nous. Même si bon, c’est plutôt agréable comme moment ensemble. On reste silencieux un long moment avant que je ne brise celui-ci, après un long moment de course. Je sais pas, c’est pas naturel de ne rien dire finalement, on a toujours eu une facilité à se taquiner et tout, alors je ne pense pas que mon commentaire sera déplacé à ses yeux et même qu’il rit. Et ça a le don de me faire sourire. Parce que j’aime bien quand il rit... Enfin, bref. « Oh tu sais je m'échauffe à peine. Mais on peut très bien arrêter si tu ne suis plus, je ne t'en voudrais pas... » J’hoche la tête, ouais, ouais. Monsieur est orgueilleux, on le sait. Non mais je ne pense pas qu’il me mente en plus. Dans le genre en forme, Cian doit être celui qui bat des records dans ce château. Et bon, même si je considère avoir une bonne endurance, je commence quand même à fatiguer. Mais je n’ai pas trop envie de l’avouer, après ce que je viens de lui dire. C’est que j’ai de l’orgueil moi aussi. « Allez c'est bon j'avoue tu m'as battu. On s'arrête. » Je tourne la tête vivement vers lui en l’entendant abandonner en quelque sorte. Il est sérieux ? Je ralentie alors qu’il en fait de même, cherchant doucement mon souffle, des couettes rebelles de cheveux se collant à mon front humide. Toute en sueur, c’est carrément sexy. Enfin, pas pour moi, mais dans son cas à lui... Non mais faut pas que je pense à ça, moi. Je m’assoie parterre, je m’en fous un peu d’être en pleine forêt, j’ai envie de m’asseoir, le dos contre un tronc je boirais bien de l’eau. Mais on en a pas. Je le fixe, respirant profondément. « C’est pas drôle si tu me laisses gagner...» Je suis pas idiote, je sais bien que je ne l’ai pas battu, il semble bien moins épuisé que moi, la preuve. « Je ne suis pas une mauvaise perdante, tu sais. » Je suis certaine que lui il l’est. Je le regarde, le fixe. Je n’irais pas à dire que je le mate, puisque je pense vraiment que ça serait déplacé, pourtant je ne peux décrocher mon regard de lui. C’est le retour du malaise j’imagine, maintenant que la course est terminée. Mais je n’ai pas envie qu’on se laisse et qu’on parte toute suite chacun de nos côtés. J’aime pas cette situation. « Tu le pensais vraiment ce que tu as dis dimanche, durant le prime ? » Mon dieu, pourquoi je demande ça. C’est une mauvaise idée, c’est une si mauvaise idée. Je ne veux pas réellement connaître la réponse. Je n’ai même pas envie de revenir sur ces événements. J’aurais du me la fermer. « T’es pas obligé de répondre en fait... T’as le droit de penser ce que tu veux. » Non pas que je reprend en quelque sorte ce qu’il m’a dit, mais c’était bien ça. Tu fais ce que tu veux Nicola. Ouais, je l’entend encore me dire ça, dans ma tête.

« Je t'ai pas laissé gagné.» J’ai presque envie de rire. C’est plus qu’évident qu’il m’a laissé gagné en fait, y’a même pas de question qui se pose à ce sujet. Mais je vois bien qu’il n’est pas sérieux. Sauf que j’ajoute que je ne suis pas une mauvaise perdante et que je n’aurais pas mal prit d’être celle qui doit abandonné au final. Je ne sais pas, je dis un peu ça sans penser, bien que finalement, ça fait aussi référence à lui. Parce que je me doute bien qu’il est mauvais perdant. Une intuition. Qu’il vient me confirmer. Il n’est pas très bavard. D’un côté, je ne m’attendais pas à autre comportement de sa part, vu comment on s’est laissé dimanche dernier. J’ai quitté le prime sans me retourner et nous ne nous sommes pas parlé depuis. Mais j’ai décidé de ne plus laisser les choses en suspend. Je ne veux plus ignorer mes problèmes. J’ai essayé de le faire avec Pavel, et maintenant je veux faire la même chose avec Cian. Et donc je lui pose la question. S’il le pensait vraiment. Ce qu’il a dit dimanche. « J'pense que tu fais ce que tu veux oui, mais ça me fait chier, sauf que j'suis pas persuadé que j'ai un quelconque droit sur toi, et j'pense aussi que j'suis loin d'être le genre de mec qu'il te faut. Pourtant, ça me fait chier, et j'imagine que ça ne me fait pas chier pour rien donc ... J'imagine que tu as ta réponse... » Hm. J’imagine que oui. Je ne le lâche pas des yeux, la tête tourné en sa direction depuis qu’il s’est assis à mes côtés. Je suis pensive, incertaine de quoi lui répondre, tout se bousculant dans ma tête subitement. « Je comprend ce que tu voulais dire... Je crois que je l’ai plutôt mal prit parce que je savais que tu avais raison en quelque sorte. » Adieu orgueil, il est temps de se dire les vraies choses. « Je t’avoue que je suis un peu perdue... Mais je n’ai pas envie de donner l’impression d’être une de ces filles qui jouent avec les mecs, qui veulent l’attention et qui n’agissent que selon leur propre intérêt. Je n’aime pas ce genre de filles, je ne veux pas être ce genre de filles. » Je soupire, parce que c’est exactement ce qu’il avait insinué. Et qu’il s’en foutait au fond de se que je faisais, bien qu’il vient de me confirmer que c’est plutôt le contraire. Je baisse les yeux, ne sachant pas où on en est finalement, et où on s’en va avec de telles déclarations. Je crois qu’il est gêné de la situation, je le suis tout autant. Et sans franchement réfléchir, ma main se tend vers la sienne, venant d’abord jouer avec ses doigts. Puis finalement, je viens nouer les miens aux siens, serrant ceux-ci de façon plutôt délicate. C’est un peu comme la semaine dernière, lorsque je lui ai demandé de me serrer dans ses bras, de le sentir contre moi pour y rechercher un certain réconfort. Puisque c’est ce qu’il m’apporte, depuis le début, j’ai le sentiment de pouvoir compter sur lui. Et de ressentir encore la même distance qui s’était créée la semaine passé, c’est plutôt insupportable au final. Précisément, la porté de mon geste et ce qu’il signifie est encore plutôt flou pour moi, mais il reste que j’ai envie de l’avoir à mes côtés. « C’était tellement plus simple quand il n’était question que de ta chemise... » Je brise le silence, riant silencieusement, presque comme un soupir. Non mais c’est vrai ? On ne se prenait pas la tête au début. Je sais que tout ça a évolué, qu’on commence à se connaître aussi, ce qui n’était pas le cas au début. Et je ne veux pas retourner en arrière. Je ne sais simplement pas comment voir le futur. Mais j’imagine que s’il est là, ça va. Je serre un peu plus sa main dans la mienne, alors que je viens replonger mes yeux dans ce regard si profond.

C’est le temps de la vérité. Le temps de s’expliquer, encore une fois, j’ai envie de dire. Depuis la semaine dernière que nous flottons lui et moi dans une certaine incompréhension, remplie de malentendus et d’insécurité. Je veux savoir si ce qu’il m’a dit, il le pensait. Parce que moi, dimanche dernier, j’ai vraiment eu l’impression d’être traité comme une gamine qui ne fait que jouer avec les mecs. Et je ne suis pas comme ça. Et si c’est l’image que je donne de moi-même ici, mon dieu, je veux que ça cesse immédiatement. Ça m’a choqué, ça m’a demandé de réfléchir à mon comportement aussi. Et Cian reprend la parole, en me confirmant ce que je me doutais déjà. Il n’a pas bien prit mon rapprochement avec Pavel, mais ça, je le savais déjà. Mais jamais je ne me suis foutue de sa gueule. Je ne sais même pas comment je pourrais réussir à le faire. Et ça m’embête qu’il pense une telle chose. Il est possessif, y’a aucun doute là dessus. Je ne sais pas si ça me dérange réellement, mais ce n’est pas ce dont j’ai l’habitude. Je trouve qu’il est tout de même dur avec lui même. Je ne le considère pas comme un connard. « Mais non, arrête. Tu n’es pas un connard. T’es juste très possessif, mais ça, je le savais déjà... Je veux dire, je le sais depuis le début. Je ne sais pas si c’est un défaut. C’est un peu troublant quand même, je l’avoue. Et je ne voulais pas te faire chier avec tout ça, je ne voulais pas non plus que t’aies l’impression que je me foutais de ta gueule, parce que ce n’est pas le cas. » Aucunement. Je ne vais pas m’excuser pour mon comportement avec Pavel, puisque c’était arrivé, et je l’assumais. Je l’ai même dit à ce dernier que je n’allais pas prétendre ne pas en avoir eu envie. L’alcool ma poussé à faire certaines choses, peut-être, mais reste que je n’étais pas au point du coma, et que mes agissements étaient tout de même voulus. C’est comme ça. Maintenant, face à Cian, évidemment que ça me gêne, surtout avec ce que nous avons passé proche de faire il y a quelques semaines, je peux comprendre qu’il ait vu d’un mauvais oeil mon comportement. Et ça m’agace, cette distance. J’en suis légèrement responsable, comme il en était responsable la semaine dernière avec la révélation de son secret. Mais pour ce point, j’essaie réellement de ne plus y penser. Et je viens donc nouer mes doigts aux siens, parce que j’en ai envie, et que ça me procure un certain bien. Comme cette attention qu’il a de venir déposer un baiser sur ma main qui m’arrache un sourire. C’était plus simple lorsqu’on était dans les toilettes et qu’on ne parlait que de sa fichue chemise. « C'était plus simple quand tu ne me connaissais pas... Ca te fait pas peur de découvrir d'autres trucs qui pourraient te faire à nouveau changer d'avis à mon sujet ? » Est-ce que je dois m’inquiéter maintenant qu’il me pose la question ? Est-ce qu’il me cache quelque chose d’encore plus gros que son secret ? Ça m’étonnerait quand même. Je suis sur le point de répondre négativement, venant confirmer que non, je ne crois pas qu’il pourrait me cacher quelque chose qui me choquerait encore plus. Sauf qu’il reprend la parole. Et je ne m’attendais pas réellement à ça. Puisqu’il me fait une présentation de lui même. De ce qu’il est, ce qu’il aime, ce qu’il fait. Certains trucs me font sourire. D’autres que je savais déjà. Puis, il me dit qu’il a une fille. Et qu’il est marié. Ah. Je le fixe, comme si un écho de ce qu’il vient de m’annoncer tournait en rond dans ma tête. « Euh... D’accord... Marié. Et t’as une petite fille. » Marié, mais séparé, il l’a bien précisé. Je comprend, c’est juste plutôt surprenant. Mais en même temps, il a trente ans, y’a rien d’étrange dans le fait d’être marié. Je baisse les yeux, me disant que je ne dois surtout pas réagir mal. Que je n’ai pas le droit et que je ne vois pas pourquoi je le ferais de toute façon. Et je crois que c’est à mon tour. Oui, s’il l’a fait, avec un certain courage, je dois, moi aussi le faire. Et je prend donc une grande respiration avant de me lancer. « Je m’appelle Nicola, j’ai vingt-cinq ans et j’ai toujours habité Washington D.C. genre, j’adore cette ville. Je suis enfant unique, très proche de mes parents. Mon père est garde du corps, ma mère femme de ménage. Je suis nanny pour la même famille depuis bientôt cinq ans, j’ai commencé plutôt jeune, mais je savais que j’allais adorer mon métier. Je suis geek dans mon genre. J’étudie le droit à temps partiel. Je n’ai pas beaucoup d’amis, étrangement. Je passe mon temps à travailler en fait. Mon meilleur pote est probablement la statue d’Abraham Lincoln puisque j’y vais toujours dans mes temps libres pour lire. J’adore lire. Je suis très expressive comme fille. J’aime m’amuser mais je prend rarement le temps de le faire. Je considère sincèrement la famille pour laquelle je travaille comme ma deuxième famille. En fait, ils sont tout aussi important que ma vraie famille. J’ai eu deux relations sérieuses dans ma vie, mais les deux se sont terminées de la même façon, on ne se voyait pas assez souvent. Je suis folle de tout dessert au chocolat. J’aime les chiens. Je suis du genre raisonnable dans la vie, même si j’aime parfois faire des folies. Finalement, j’ai été accepté à Harvard, mais j’ai refusé. Et ça a choqué mes proches, même si bon, je crois qu’ils ont comprit. J’aime trop mon métier actuel pour l’instant. » Ça, c’est un peu le genre de chose que je ne parle jamais, puisque les gens ne comprennent pas. Personne ne refuse d’aller à Havard. Bah moi je l’ai fais, et je vis très bien avec ça. De toute façon, j’aurai surement la chance d’appliquer à nouveau, et d’être accepté encore si je le désir. Mais je me retiens bien de le dire. Je suis encore jeune en plus, même si je termine mes études à trente-cinq ans, ça ne change rien. Bref. Ça fait beaucoup de révélations pour le coup. Certaines étaient banales, d’autres non. Je suis encore ébranlée par le fait qu’il a une fille qu’il ne connait pas. Mais j’ai tendance aussi à oublier qu’il a été en prison pendant cinq ans, ce qui finalement normale. J’imagine. Et on fait quoi maintenant ? Lui et moi ? Ça nous mène à quoi, tout ça ? Je serre sa main dans la mienne, ne pouvant me résoudre à la lâcher. Je tourne la tête vers lui, le regarde silencieuse, finissant par sourire. Faiblement. J’aurais envie de l’embrasser. Ça serait déplacé si je le faisais ? Je ne sais plus. Je ne sais pas exactement pourquoi j’hésite. Je me dis qu’il n’en a peut-être pas envie non plus. J’avance finalement mon visage du sien, déviant finalement, pour venir déposer ma tête contre son épaule. Ouais, ce n’est pas ce que j’avais en tête, mais je me dis que ça serait bizarre de l’embrasser comme ça, sans réelle raison. « Finalement, je crois que tout ce que tu pourras me dire ne me dérangera pas, ou ne me fera pas peur. » Non parce qu’encore une fois, je suis encore là. Je ne suis pas partit. Et donc, ça veut surement dire quelque chose.