Le prime partit alors à la quatrième vitesse. Poppy perdait son secret et en plus de cela, elle était éliminée. J'étais content pour Maxime et Héléna, néanmoins le choix qui s'imposa à la fin me fit sortir les dents, et ma langue que je mordais plein d'espoir manqua de se couper à l'annonce du choix d'Héléna. Quoi? Pardon? Je secouais la tête vigoureusement, bouche-bée, n'en croyant pas mes oreilles. Ce n'était pas la tristesse qui m'envahissait, ni la déception, mais une colère sourde et froide et ce du plus profond de mon être. Toute cette petite mascarade entre Cassandre et Austin n'avait apparemment pas fait qu'une victime ce soir, et ma haine pour les deux candidats se fit soudainement plus intense que c'était ma soeur qui devait prendre ses valises pour quitter la maison. Me redressant furieusement, je pointais un doigt vengeur et belliqueux vers le brun à lunettes.

Toi, j'espère que ton compte sera réglé une bonne fois pour toute la semaine prochaine! Vous me donnez envie de gerber sur vos pieds, putain.

Mon regard vira sur Héléna mais je ne trouvais rien à redire. Bon sang mais, qu'est-ce qu'elle avait cette Ashley pour avoir le mérite de rester face à Alisk. Etait-elle là, dans la pièce? Non, invisible complètement, ou peut-être trop petite et inintéressante pour faire valoir sa présence dans la maison. Des larmes de rages humidifiant mes yeux, je préférai prendre la porte et y attendre ma soeur avant de faire quoi que ce soit de regrettable.

Voilà, je venais de sceller le destin d'une des candidates de Fake Lover comme je l'avais fait plus tôt dans l'aventure avec Maxime, chose que j'avais appris à regretter. Alisk ne m'adressa pas un regard, je décidais donc de me retirer, partant avec Leone avant d'entendre la remarque de Poppy. Me retournant, je lui adressais un sourire hypocrite.

« Moi aussi, ce fut un plaisir. La sortie c'est à droite. » dis-je en indiquant la porte.

Comme si je ne m'en voulais pas assez comme ça, il fallait qu'elle en rajoute un couche. Saluant d'un geste de main tout la salle, j'adressais un dernier regard à Cassandre qui venait d'apprendre qu'Austin l'avait manipulé. Prise d'un soudain instinct de maternité, je m'approchais du jeune homme avant qu'il ne prenne la fuite pour lui glisser quelques mots à l'oreille.

« Si tu veux en parler, n'hésite pas. » dis avant de déposé un baiser sur le front du jeune homme, lui adressant par la suite un sourire.

Puis je quittais définitivement la salle pour rejoindre mon partenaire dans les bras de Morphée, saluant Ashley d'un sourire.

Le dénouement approchait, puisque Poppy devait quitter les lieux. Héléna devait choisir entre sauver Ashley et Alisk. Mon regard se posait sur ces dernières et plus précisément Héléna et Alisk, voguant entre les deux. M'attardant également sur Franz qui allait être effondré si ça sœur quittait le nid. D'ailleurs le couperet ne tardait pas à tomber, c'était le prénom de l'autrichienne qui venait de tomber. La suite fut quelque peu déroutante, les choses s'enchaînèrent à une vitesse folle Cassandre s'éclipsa, Austin se faisait insulté encore une fois, néanmoins je ne répliquais pas, mon visage était rivé sur Franz qui se décomposait au fur et à mesure que les secondes s'écoulèrent. Il quittait la pièce suivit de près par sa soeur, qui ne me portait pas réellement dans son coeur mais au bout du compte je pouvais presque comprendre. Je le suivais du regard, restant quelques minutes à l'écart, je ne pouvais pas sortir, je ne pourrais pas lui apporter tout le soutien nécessaire puisque nous ne devions pas nous approcher putain de dilemme. Et puis merde, je décidais de sortir de la pièce, je me moquais de ces fichus règles, il avait besoin de soutien ce soir plus qu'à n'importe quel moment. Je le voyais à la porte du jardin faisant ses adieux à sa soeur, je restais néanmoins dans le hall d'entrée, attendant patiemment qu'il ne revienne.
Chose qui se produisit au bout de quelques minutes, il poussait la porte de la maison, complétement abattu, les yeux rougis par les larmes qui continuaient de couler sur ses joues rosies par la colère. Je m'avançais tout doucement vers lui, sans prononcer un mot, je le serrais contre moi, tendrement, alors que j'essuyais ses larmes du bout des doigts. Il souffrait énormément, c'était indéniable, je le regardais intensément, sincèrement. « Je sais que ce que je vais te dire n'effacera pas ta peine, mais je voulais que tu saches que je suis là pour toi, je sais que rien ni personne ne remplacera Alisk. Mais ... je tiens énormément à toi, et ça me tue de te voir dans cet état ... Je marquais une légère pose, ce genre de confession n'était pas ce que je maîtrisais le mieux, au contraire, je ne m'ouvrais que très rarement aux autres, Seulement ce soir, avec Franz, c'était différent. Je tiens vraiment à être là pour toi, peut importe ces foutus règles, tout ce qui compte pour le moment c'est toi ... Je peux pas me résoudre à te laisser comme ça, pas toute une semaine, je ... je peux pas. » Je ne cessais de caresser son visage, ma voix se faisait tremblante, j'espérais sincèrement qu'il ai compris le message. Je ne m'ouvrais jamais, je ne pouvais pas, cet aveu était ce que je pouvais lui donner de mieux, Notre relation, m'avait complétement échappée, pour une fois je ne contrôlais plu rien, j'étais pétrifiée complétement, tout ce qui comptait, c'est que sa peine s'apaise au moins un peu.

Je ne voulais plus rester dans cette pièce. A vrai dire, ma fureur était telle que je ne voulais plus voir aucuns de leurs visages apparemment "désolés". Mes fesses qu'ils l'étaient. C'est pourquoi je m'étais isolé dans le couloir, le coeur battant et le ventre tiraillé par ce débordement d'émotions. La main d'Alisk vint finalement trouver la mienne et je la suivais jusque dans le jardin, là où elle partirait définitivement de la maison. Bien sûr que rien n'était sûr, que je la retrouverai peut-être la semaine prochaine, celle d'après ou dans quatre semaines. Il se trouvait simplement qu'avec notre expérience, rien ne nous avait jamais séparé, j'étais tout bonnement effrayé de la laisser partir alors que j'étais moi-même coincé ici pour encore un petit bout de temps. Je ressentais toujours cet nécessité d'avoir ma soeur dans mon champ de vision, ces aurevoirs sonnaient à mon oreille comme des adieux déchirants et je devinais aisément que peu de monde n'ait compris un jour le lien qui nous unissait. Les mains tremblotantes, je laissais ma soeur m'embrasser à sa guise, tentant de trouver un dernier sourire à lui rendre avant de devoir lui lâcher la main. Ses doigts vinrent trouver mes joues encore peu humidifiées alors qu'elle me parlait, comme un encouragement pour la suite.

Tu vas loin hein. Pour papa, pour maman. Je, je suis désolée pour Sydney, Franz, vraiment désolée... Tu sais que c'est pas de ma faute, j'ai pas demandé de partir. Détruis le.

J'hochai simplement la tête, bien entendu que je savais tout ça et je ne lui en avais jamais voulu une seule seconde. J'esquissai un maigre sourire afin de nous donner du courage à tous les deux dans notre écœurement. Je ne pouvais rien lui promettre quant à mon parcours, mais elle pouvait être certaine que j'allais me battre pour rester ici, pour elle, et malgré son absence. Si elle me le demandait, je n'avais plus qu'à respecter sa volonté du mieux possible.

Pas de bêtises mon ange, je t'aime.

Mes lèvres vinrent ainsi baiser son front une dernière fois avant qu'Alisk ne dépasse la porte du SAS, et le claquement sonna alors dans ma tête comme le son d'un glas. Ma main vint aussitôt éponger mes yeux débordants alors que je restais planté dans le jardin immobile et plus seul que jamais depuis le début du jeu. Soufflant longuement, je tournais finalement les talons vers le nid éclairé, les mains dans les poches et la nuque courbée, piteux. Je voulais simplement dormir, m'enfoncer dans mon lit et ne plus en sortir avant le réveillon. La chaleur du nid eut pour effet d'échauffer aussitôt mes joues et je n'aperçus pas tout de suite Sydney qui m'attendait apparemment depuis le début. La brune vint ainsi se serrer contre moi et je restais bras bâlants le long du corps, trop sonné pour qu'une quelconque réaction vienne accueillir le geste pourtant inespéré de l'Irlandaise. Elle commença à parler, je n'osais poser mes yeux dans les siens, peut-être trop fier pour me montrer aussi faible face à elle.

Je tiens vraiment à être là pour toi, peut importe ces foutus règles, tout ce qui compte pour le moment c'est toi ... Je peux pas me résoudre à te laisser comme ça, pas toute une semaine, je ... je peux pas.

Je ne savais comment réagir, un flot de pensées s'échappaient dans mon esprit alors que Sydney prononçait ses derniers mots. Mes iris se perdirent ainsi dans les siennes une nouvelle fois, je ne savais comment lui exprimer tout ce que je ressentais à cet instant à son égard. Peu m'importait l'argent aujourd'hui, mes bras vinrent aussitôt s'enrouler autour de sa taille alors que mon visage désormais trempé se nichait dans son cou. C'était la première fois que je me sentais soutenu ici, je ne parvenais à prononcer un traitres mots mais j'osais espérer que la candidate avait déjà deviné tout ce que j'avais à lui dire. Car après tout, elle était la seule qui comptait désormais dans le nid à mes yeux.

Je... Merci.