lewis

Je ne suis pas une fan de la salle de sport. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je n’ai jamais apprécié m’enfermer pour m’entraîner. Je préfère courir à l’extérieur et faire des sports d’équipe, des trucs du genre. Depuis que je suis ici, je cours pratiquement tous les jours, dans le parc. En fait, c’est ce que je faisais avant, dans le parc de la Maison Blanche, sortant souvent de celui pour me rendre, à la course jusqu’au monument de Lincoln. Sauf que bon, je suis encore dans le château cette semaine, et donc, je dois faire avec ce qu’on a ici. Et avec la mauvaise température à l’extérieur, je n’ai pas le courage aujourd’hui de sortir à l’extérieur. Je me rend donc à la salle de sport, sans grande motivation pourtant. Je regarde tous l’équipement, ne sachant pas par où commencer, ou quoi faire. Le pire, c’est que le ring de boxe m’attire, même si je n’ai jamais fais de boxe de ma vie. Mais il peut y avoir un début à tout. C’est mon père qui doit rire, lui qui a toujours voulu me donner des cours d'autodéfense, au cas où je me retrouverais dans dans une situation dangereuse. Ce qui n’a jamais été le cas finalement. Surtout que Lewis entre à ce moment dans la pièce, me disant qu’il pourra peut-être m’offrir son support. « LEWIS ! » Je cris avec beaucoup trop d’enthousiasme. Mais j’ai le droit d’être contente de le voir non ?! Je prend une paire de gant de boxe dans mes mains, souriant au jeune homme. « Tu... pourrais me montrer à boxer ? » Peut-être qu’il ne connait pas ça, qu’il ne sait pas trop comment faire. Mais ça m’étonnerait, vu ses muscles et tout, il doit déjà en avoir fait. Au pire je demanderai à Cian plus tard, s’il ne veut pas. « Je veux pouvoir me défendre contre les fous qui risque de nous attendre à la sortie... Tu crois qu’on a des fans ? » J’en doute quand même. Ça serait con de nous idolâtrer pour rien. Parce que bon, on a rien fait d’exceptionnel en étant enfermé ici.

Ces derniers jours, j’ai un peu de mal à dormir. D’habitude il suffit que je me pose sur le lit, et hop, plus de Lewis. Parti au pays merveilleux des rêves. Sauf que là…C’est plus compliqué. Surement dû à l’approche de la fin du jeu. Je cogite de plus en plus. C’est stressant quand même la sortie. Depuis presque trois mois, on est isolé, coupé du monde extérieur, dans notre petite bulle. Une sorte de cocon protecteur en quelque sorte. On a pas la moindre idée de ce qui nous attend. Mais bon ce que j’appréhende surtout c’est la séparation brutale. Du jour au lendemain, pouf, on ne revoit plus personne. Chacun repart dans son pays, merci au revoir. Bien sur je compte garder contact avec certains, les revoir de temps à autres, mais ça sera occasionnel. On habite trop loin pour pouvoir rester proches. C’est surtout la distance avec Aliénor qui me semble insurmontable. Seattle / St-Malo, ça fait une trotte. Donc ouais, je ne suis pas pressé que ça se finisse. Qu’on se retrouve confronté à la dure réalité des choses. Mais bon vous me direz, c’est un peu comme quand on part en vacances. On se lie avec des gens, que pour beaucoup on ne reverra plus. A la différence près qu’on a pas vécu avec eux durant 3 mois, 24h/24. Là c’est carrément amplifié. Tout ça pour dire que du coup, je suis levé plus tôt. 9h30. Très tôt pour moi, qui peut émerger vers onze heure, midi. Même plus tard parfois. Après le petit dej’, je me rends dans la salle de sport. L’exercie ça m’aide pour me défouler. Eliminer toutes les mauvaises toxines de mon organisme. A peine ais je mis un pied dans la salle, que je suis accueilli par une Nicola très enthousiaste. « NICOLA ! » que je hure en retour, pour l’imiter. Elle tient une paire de gant de boxe dans ses mains, et justement me demander de l’aider dans le domaine. Cela pourrait l’aider contre les fans qui l’attendent à sa sortie. « La boxe et les techniques d’auto défense sont deux choses différentes quand même. » Dans la rue, elle n’aura pas ces gants pour protéger ses petites mimines. « Mais je peux t’apprendre à boxer, ouais. M’enfin tu sais, la meilleure technique contre les pervers, ça reste le coup de genou dans les roubignoles. » Très efficace. « Qu’on ne mettra pas en application sur moi bien évidemment ! » Que je m’empresse de rajouter. « Quant à savoir si on a des fans. Forcément ! C’est toujours le cas. Tu le vois bien dans le public de toute façon, avec leurs pancartes, tshirt et tout. T’as pas vu l’autre fois, y avait un mec qui avait écrit « Marry me Nicola », c’est pour dire. » Une demande en mariage carrément. « Cela serait trop cool si on avait carrément un fan club ! » Je trouverais ça marrant.

J’éclate de rire lorsque Lewis crie mon prénom de la même façon que je l’ai fait pour le sien, façon comme une autre de le saluer. Gants de boxe dans les mains, je demande donc à Lewis s’il ne voudrait pas me montrer, aujourd’hui, comment boxer et par le fait même me défendre. Parce qu’on sait jamais, à l’extérieur d’ici, maintenant qu’on est sois disant connu, ça pourrait peut-être dangereux. En fait, je sais pas trop ce que je dis est vrai, mais bon. « La boxe et les techniques d’auto défense sont deux choses différentes quand même. » Ah mais oui, comme si je le savais moi. Dans ma tête, c’est un peu la même chose. « On dirait entendre mon père. » Clairement, c’est le genre de phrase que mon père m’aurait dit si je lui avais posé la question. « Mais je peux t’apprendre à boxer, ouais. M’enfin tu sais, la meilleure technique contre les pervers, ça reste le coup de genou dans les roubignoles. Qu’on ne mettra pas en application sur moi bien évidemment ! » Je laisse mon rire raisonner, contente qu’il accepte tout de même de m’enseigner les techniques de base. « Ah ça, c’est la seule manoeuvre que je connais, alors t’inquiètes, je n’aurai pas besoin de pratique. » En même temps, c’est vrai que c’est la meilleure façon de se défendre. Mais en même temps, je dis, ça, mais je n’ai jamais eu l’occasion de réellement le pratiquer. Mais j’imagine que je me débrouillerais plutôt bien, si j’avais à me défendre. Je parle ensuite des fans, peu certaine qu’on en ait vraiment. Ça me parait sur réaliste tout de même. Sauf que Lewis me confirme que nous en avons bel et bien des fans. il parle même d’une personne qui voulait me demander en mariage. « Sérieuuuux ?! J’ai même pas remarqué ! Mais là, pauvre petit, j’aurai même pas pu accepter sa demande ! » Mais oui, comme si j’étais sérieuse. C’est drôle. J’imagine que le mec devait plaisanter. « Cela serait trop cool si on avait carrément un fan club ! » Je grimace, secouant automatiquement la tête. « Nan, moi ça me ferait un peu peur... Je veux dire, je vois pas pourquoi j’aurais un fan club, je n’ai rien fait d’exceptionnel ici… »

Elle croirait entendre son père. « Ah oui ? Lui aussi c’est un type incroyablement beau, merveilleux, hilarant, et frolant la perfection? » Que je lui demande en toute modestie. N’empêche c’est bien rare d’entendre une chose pareille. Depuis quand je sonne comme le père de quelqu’un ? Moi qui ait souvent l’âge mental d’un gamin ? Cela fait limite plaisir, je me sens un homme sage là tout à coup. Je lui confie que de toute façon la meilleure technique en cas d’attaque, c’est le coup de genoux dans les parties intimes. Rien de plus efficace. Mais bon je ne lui apprends probablement rien là. « Tant mieux parce que bon, on ne sait jamais qu’un jour j’ai envie de me reproduire. » Bon ça m’étonnerait, mais je préférerais avoir le choix, plutôt qu’on le prenne pour moi, parce que je serais devenu stérile ou quoi. Nicola évoque ensuite de potentiels fans à l’extérieur. Elle se demande si on en a. Quelle question. Evidemment. Elle ne les voie pas sur le plateau ? Ou alors elle pense qu’on les a payé pour scander nos nom tout ça ? Genre des figurants dans le public, pour donner l’illusion qu’on est soutenu. Je fais allusion à une demande en mariage sur une pancarte. [i] « Sérieuuuux ?! J’ai même pas remarqué ! Mais là, pauvre petit, j’aurai même pas pu accepter sa demande ! »/i] C’est terrible oui. « En plus il était charmant. T’es peut être passée à côté de l’homme de ta vie là ! » C’est horrible. De savoir qu’elle est passé si près de connaître son âme sœur. Elle me confie alors que la célébrité, ça lui fait un peu peur. Puis que ça ne serait pas mérité, parce qu’elle n’a rien fait d’exceptionnel. « Bah attends, une sextape, c’est le début de la célébrité ça ! » Que je sors spontanément. Mouais bon, ce n’est peut être pas le truc à dire. Mais ça va, on peut bien en plaisanter ? Puis si elle couche à l’œil découvert des caméras, c’est que ça ne la dérange pas, alors bon. « Non mais t’sais la moitié des célébrités, n’ont rien fait d’exceptionnel, et pourtant elles sont adorées. On s’en fou, on est juste nous même. On divertit le public, c’est déjà pas mal. Moi je crois que je vais aimer qu’on me reconnaisse dans la rue, que des gens m'aiment déjà alors qu’on ne s’est jamais rencontré, tout ça. Alors même si ça sera surement très éphémère, c'est pas grave, je compte en profiter le peu de temps que ça durera. »