amy & jarek
☽Je tournais autour de la piscine depuis quelques jours sans avoir pris la peine devenir la tester par moi-même. Les choses changeraient aujourd'hui. Arborant mon short de bain noir, je m'installais à son bord et trempais mes pieds dans l'eau pour apprécier les bienfaits de cette sensation de fraîcheur. Nous étions à Hawaï, petite île paradisiaque où la chaleur ferait parti de notre quotidien. Je posais mes coudes sur les genoux, réfléchissant à ces quelques jours dans le nid, à mon secret et surtout aux secrets des autres candidats. J'en connaissais déjà un, celui de ma partenaire. Et je deviens bien avouer que je ne savais pas si j'appréciais Krisjana ou non. Pour le moment, je ne me prononçais pas. J'attendais de la connaître un peu mieux avant d'émettre une opinion sur la demoiselle. Perdu dans mes pensées, je n'entendis pas l'arrivée d'une autre candidate et sursautais lorsque sa silhouette se dessina dans mon champ de vision. « Eh, ce n'est parmi à personne de me faire peur comme ça ! » Je riais légèrement, tournant mon visage vers la jolie brune pour la regarder.

Il faut que j’arrête de ressasser mes idées noires en tête. Depuis le prime, je n’ai qu’une envie, nager dans un océan de pilules. En temps normal, j’appelerais mon parrain. Dès que je pense à rechuter, il est là pour moi, et me faire comprendre que ça serait une erreur. Mais ici ? Impossible de le contacter. Il n’est pas là. Je dois me débrouiller seule. Repousser mes envies, leur foutre un coup de pied pour qu’elles disparaissent. Difficile quand un fantome revenu du passé hante ces couloirs insouciamment. En cette après midi, je décide de me rendre à la piscine. Ça va me faire du bien. Penser à autre chose. Me détendre. Faut que je me sorte tout ça de la tête, et que je commence à profiter de l’aventure réellement. A apprécier le cadre autour de moi. Non mais regardez moi comme c’est beau. Je n’ai jamais vu plus belle piscine – sauf à la télé. Je ne suis pas habituée à tant de luxe. Moi qui n’ai quitté que très rarement mon pays natal. Je peux vous dire que le Québec, ça n’a rien avoir avec Hawai. Du tout. En ce moment là bas, il doit faire -15, je serais en doudoune et bonnet, alors qu’ici, je peux me déplacer en maillot de bain, sans avoir à souffrir du froid. Le Paradis. C’est d’ailleurs en bikini bleu que je me rends à la piscine. Un candidat est déjà là. Très musclé. Apparemment je le surprends. « Qui l’eut cru, qu’un mec aussi baraqué que toi ait peur d’une petite minette comme moi ? » Que je réplique en plaisantant. Avant de plonger avec grace dans l’eau. Je ressors la tête hors de l’eau, et revient vers le bonhomme, pour m’arrêter non loin de lui, en face. « Y avait des promotions au rayon tablette de chocolat ? Ils en avaient trop, alors ils t’ont donné le reste ? » Que je demande en plaisantant. « Je crois que c’est un critère de la production. Si t’as pas les six pack, tu ne peux pas être prit. »

☽Surpris par l'arrivée de la jeune femme, je n'avais pu retenir ce petit sursaut que elle s'approcha de moi, assis au bord de la piscine et les pieds dans l'eau. Je commentais d'ailleurs son apparition avant de la regarder et de contempler son magnifique bikini bleu. Elle répliqua. Je lui souris. Elle plongea. Je la suivis des yeux et elle revint vers moi sans que mon regard se détache d'elle. La vue était juste sublime et sa plaisanterie fit naître un sourire de plus sur mes lèvres. « Et d'où te vient cette déduction ? T'as déjà été jeté un œil aux abdos des autres candidats ou ce n'est qu'une simple hypothèse que tu émets en cet instant précis juste après m'avoir reluqué ? » Lui lançais-je avec un peu de piquant. Je voulais savoir ! D'où tenait-elle ses informations ? Avait-elle des preuves, des indices pouvant expliqué son intuition. J'en rigolais. Je savais que c'était également le cas pour elle. Aurais-je le droit à toujours tant de considération ? Comme si ma musculature était la seule chose qui impressionnait... « Je suis Jarek. On n'a pas encore eu le temps de se présenter convenablement. » Je lui tendais ma main, autant terminer cette salutation et présentation comme le veut la tradition.

Je plaisante sur sa musculature. En même temps, je ne vois que ça. Il ne passe clairment pas inaperçu avec une telle carrure. Pas que la vision me dérange, loin de là. Je suis une grosse gourmande moi vous savez, j’adore le chocolat. Et la bière aussi. J’évoque le fait que les abdos, ça doit être dans un des critères de la production. Parce que bon, vous avez vu le nombre de candidats qui pourrait sortir tout droit d’un magazine de mode ? « Et d'où te vient cette déduction ? T'as déjà été jeté un œil aux abdos des autres candidats ou ce n'est qu'une simple hypothèse que tu émets en cet instant précis juste après m'avoir reluqué ? » Voyons. « J’ai simplement des yeux pour le constater. T’oublies que les douches sont communes, ce n’est pas bien difficile de se rendre compte que le nid est peuplé de beaux mecs musclés. » Notez que je lui fais quand même un compliment au passage. C’est gratuit allez. Bon ceci dit, il y a quand même quelques candidats qui ne correspondant pas aux critères du beau gosse baraqué. Il n’y a certes pas beaucoup de diversité, mais quand même un tout tout petit peu. D’ailleurs je suis déçu de ne pas avoir mon beau métisse aux yeux verts. J’avais pourtant fait la description du type idéal dans ma candidature. On aurait dû me l’offrir sur un plateau non ? Le bonhomme se présente. Il me tend la main. Hm ça m’a l’air bien formel tout ça. Mais bon, je suis gentille, je ne vais pas le laisser en galère, je lui sers. « Amy. » Que je réponds simplement. « Jarek, c’est de quelle origine ça ? » Il est le premier Jarek que je rencontre.

☽Pas faux. La jeune femme n'avait pas tord. Les douches étaient communes bien que la plupart du temps, j'étais levé assez tôt pour la prendre sans que personne ne me rejoigne. Je la jouais fine mais le jeu ne faisait que commencer et peut-être que mes réveils matinaux disparaîtront au fil des jours passés dans la maison. Je dormais peu mais peut-être que la vie ici me fatiguerait plus que mon train-train quotidien entre Londres et Rome. J'en doutais mais le caractère de certains candidats pourraient bien m'exténuer. « Amy. » Elle serra ma main et se présenta simplement. Je ne demandais rien de mieux. Elle me questionna alors sur l'origine de mon prénom. Je me sentais un peu con sur le coup que je finis par me gratter l'arrière du crâne. « Je ne sais pas quoi te répondre... Pour être honnête, je n'en sais rien. C'est sûr que ce n'est pas d'origine italienne, ni anglaise. Mais après je n'ai pas cherché plus loin. Et je n'ai pas eu l'occasion de demander à mes parents... » Au vu de l'étymologie, je parierai qu'il s'agissait d'un prénom issu des pays de l'est. Pologne, République Tchèque, etc. Dans ce coins là. Dans tous les cas, l'origine me passait au-dessus de la tête et je préférais de loin plonger dans l'eau plutôt que de voir le visage déçu de la jeune femme et son regard sur moi. Je remontais à la surface quelques mètres plus loin. « Et toi, tu viens d'où ? »

Il y a pire vision dans le monde que de côtoyer tous les jours des beaux musclés torses nu. Après tout il faut bien une compensation pour participer à ce jeu. Manquerait plus qu’il n’y ait que des laiderons. Double punition. On se présente ensuite, de manière un peu trop formelle à mon gout, m’enfin pourquoi pas. Je le questionne sur les origines de son prénom. « Je ne sais pas quoi te répondre... Pour être honnête, je n'en sais rien. C'est sûr que ce n'est pas d'origine italienne, ni anglaise. Mais après je n'ai pas cherché plus loin. Et je n'ai pas eu l'occasion de demander à mes parents... » Oui bon en vrai, c’était surtout ses origines à lui que je voulais connaitre, pas d’un stupide prénom. Mais sans être doté d’une très grande intelligence, je peux probablement en déduire qu’il a des origines italiennes et anglaises. Sinon il n’en parlerait pas, ça n’aurait pas de sens de dire je suis sur que ce n’est pas ça et ça, s’il ne l’est pas lui-même. « Un italiano… » Prononcé oune évidemment. Il me retourne ma question, plus ou moins. « Québec. » En prononçant cela, cela doit s’entendre à mon accent. Ce qui est beaucoup moins évident à s’en rendre compte, lorsque je parle anglais, à savoir 99% du temps ici. C’est alors qu’une musique se fait entendre. Pour l’avoir déjà entendu en compagnie de Manu, je sais de quoi il s’agit. Celle ou on doit s’embrasser sous peine de perdre du fric. Et quant on sait que le fric, c’est justement la raison de ma venue dans ce jeu, autant dire que j’ai bien l’intention de respecter cette règle. Et disons qu’en plus, on ne peut pas dire que ça me dérange tant que ça… Je ne suis pas de celles que cela gêne d’embrasser de parfaits inconnus. A vrai dire cela m’arrive même assez souvent. « Cupidon est coquin... » Je fais quelques pas jusqu’à lui, pour être à sa hauteur. J’espère que Jarek ne va pas nous la jouer vierge effarouchée. Physiquement il n’en a pas franchement l’air, du tout, mais sait on jamais. Ou peut être qu’il est maqué, j’en sais rien, et à dire vrai, je m’en fiche. Je pose ma main sur son torse – autant en profiter non ? – avant de capturer ses lèvres avec sensualité. Il se pourrait bien que le baiser dure un peu plus longtemps que la norme requise pour ces moments là. Ou pas, s’il m’a rejeté comme une malpropre au bout de deux secondes.

☽« Un italiano… » Elle semblait charmer comme si mon sang d'italien faisait toute la différence. Peut-être que c'était le cas. Peut-être qu'il avait ce rayon de soleil d'Italie qui faisait que je n'étais cet anglais classique. Amy était québécoise. Une première pour moi. Je n'en côtoyais pas ou e l'ignorais. Mais dans le fond, ce n'était pas le plus important. Le plus important sur le coup, c'était cette musique qui résonnait alors que je venais de plonger dans la piscine. Oui, Cupidon était coquin. Je connaissais ce genre de rencontres provoqués. J'étais le maître dans ce jeu-là, surtout dans mon travail. C'était là mon plus grand atout. Je voyais alors la jeune femme s'approchait. Je ne réagissais pas, la laissant venir à moi. Elle pose ses mains sur mon torse. Je me permets de poser les miennes au niveau de sa taille. Je la fixe dans les yeux et ses lèvres viennent effleurer les miennes. Célibataire, je n'avais rien à perdre. Je me laissais aller un instant et serrais Amy contre moi, prolongeant le baiser avec une certaine tendresse pour ne pas effrayer la demoiselle. Autant l'avouer, elle avait tout pour m'attirer. Cupidon nous avait questionné sur notre femme idéale et j'avais répondu que les brunes aux yeux clairs m'attiraient énormément. Peut-être m'avait-il entendu ? Dans tous les cas, ce simple baiser fut apprécier et j'espérais que cela soit réciproque.