Je n'ai même pas prit la peine de réellement participer à ce premier prime. La fatigue étant plus forte que moi, je m'étais empressée de rejoindre mon lit. Quelle idée de nous faire voyager à l'autre bout du monde pour une simple émission de télé-réalité. On est enfermés de toute façon, ils ne voulaient pas nous laisser tranquilles à Dublin plutôt que de nous coller je-ne-sais-plus-trop-combien heures d'avion. Même le réveil a été pénible pour moi, pourtant, habituellement je suis quelqu'un qui n'a pas de mal à sortir du lit et il devait déjà être treize heures passé lorsque j'ai ouvert les yeux. Ce sont mes partenaires de chambrées qui m'ont sortis de mes rêves, il y en a qui ne sont même pas capable de respecter le sommeil des autres, c'est désespérant. Le seul point positif que j'arrive actuellement à trouver à cette aventure est de me savoir loin, très loin de la meuf qui me servait de copine. C'est un point positif non négligeable tout de même. L'heure tourne et je ne connais toujours pas les candidats qui sont dans cette aventure avec moi, faudrait peut-être que je me bouge. Prenant mon courage à demain, je laisse tomber mes jambes sur le côté du lit et, je pousse sur mes bras et me redresse finalement. Avec difficultés, j'ouvre mes paupières pour apercevoir la chambre dans laquelle je dors depuis un moment. Maintenant, je dois trouver la salle de bain. Si je suis mon intuition, je dirais quelle se trouve au même étage que les chambres. Et c'est donc au hasard que, me rendant dans ce couloir, j'ouvrais une porte (mauvais choix) et une seconde ensuite. Celle-ci était la bonne mais la pièce était déjà occupée par une candidate. Candidate qui me rappelait vaguement quelque chose d'ailleurs. Je me rapprochais de celle-ci et de l'évier donc puisqu'elle se brossait les dents et la regardait de plus près, sans aucune gêne de ma part d'ailleurs. Ayant une assez bonne mémoire, je la remettais à sa place rapidement. Nous nous étions croisés dans les toilettes pendant la phase de sélections.«Regardez qui se trouve devant moi, mademoiselle "jedemandeàdesinconnusdefermermarobe"» un sourire qu'elle interprétera comme elle souhaite se dessine sur mon visage tandis que, reculant d'un pas, je laisse tomber mon caleçon à mes chevilles. Il est temps pour moi de prendre une bonne douche.

Elle n'avait pas dormi de la nuit. Le temps de s'accoutumer au décalage horaire et à un nouvel environnement. Elle prenait ses marques sans trop de difficultés. Elle était habituée à mener un train de vie discontinu et inconstant. Après le déjeuner, elle s'isola dans la salle de bain pour son décrassage quotidien. A commencer par le brossage de dents. Elle avait une dentition irréprochable. Des dents parfaitement alignés, à part cet écart entre les deux dents de devant, dénommé le sourire du bonheur. Tandis qu'elle s'activait à terminer son nettoyage bucco-dentaire, elle sentit un regard lorgner sur elle et ce, sans gêne. Elle cracha dans l'évier le surplus de dentifrice et arqua un sourcil interrogateur en se tournant vers le voyeur en question. Ils se reconnurent mutuellement. Un sourire amusé naquit sur ses lèvres. Elle se souvenait de son aide précieuse de la dernière. Elle lui était redevable d'une certaine manière. « Tiens, tiens. Comme on se retrouve. » Elle ne se priva pas de le reluquer portant un caleçon ordinaire. En tout cas, le sourire du jeune homme lui faisait toujours de l'effet. A cause de ses fossettes à tomber, justement.  « Ça n'avait pas l'air de te déplaire non plus. » Il avait éprouvé un certain plaisir à lui rendre service, ce jour-là. Elle en était franchement convaincue. C'était réciproque, qui plus est. « Pour info, c'est Sido,  mon joli. », dit-elle d'un ton toujours charmeur. Elle rangea sa brosse à dents dans sa trousse après l'avoir rincer sous l'eau. Elle retira l'épingle de ses cheveux qui les retenait en un chignon de danseur. Elle le regarda enlever son caleçon, un rictus en coin. « Je te prie de m'excuser. Je dois me laver. » Son bras vint frôler le sien au passage. Elle lui jeta un regard par dessus de son épaule et se dévêtit sous les yeux du candidat. Elle rit légèrement, puis s'approcha d'une des douches.

Je me suis rapprochée de la candidate, je l'ai examinée celle-ci avec beaucoup d'insistance mais ça n'a pas tellement l'air de la déranger. Pourtant, beaucoup de jeunes femmes m'auraient demander de dévier mon regard, de le porter sur autres choses qu'elles-mêmes. Celle-ci n'en a que faire. Au contraire, elle semblait bien m'accueillir dans cette intrusion dans son nettoyage dentaire. « En effet, il semblerait que nous ayons tout deux tapés dans l'oeil des membres de la production.» C'est en effet épatant, de recroiser certaines personnes que nous avions déjà croisés dans les coulisses de l'émission, bien que de mon côté, ce soit la seule dont je me souvienne réellement. Les autres m'avaient parues plus fades que celle-ci. Elle me fit remarquer que la situation n'avait pas l'air de m'avoir déplu. Elle a raison, je ne m'en étais pas vraiment plains. Même si comme je le lui avais dis, j'aurais préféré lui ôter celle-ci que de l'aider à la fermer. Je suis un homme comme tous les autres, je ne me prétends pas plus extraordinaires, je ne prétends jamais être en mesure de résister à la beauté féminine. Elle se présente finalement sous le doux prénom de Sido. Plutôt charmant, ça lui va bien. J'lui fais comprendre par un léger signe de tête que l'info est comprise et je me décide à également décliner mon identité.  «Appelez-moi Sloan, ma jolie. Comme le docteur glamour, même si nous n'avons que cela en commun. » C'est le moment que je choisis pour baisser mon caleçon afin de pouvoir aller à la douche. «Je vous suis. Vous risquez d'avoir besoin de moi pour vous aider à vous savonner le dos. » que j'ajoute taquin tandis que je marche sur les pas de la candidate. Tout comme elle, je me dirige vers les douches pour me glisser sous l'une d'entres-elles. «De vous à moi, je vous préfère largement vêtue de cette façon.»

Etre dévisagée ainsi ne la dérangeait guère. Elle s'accommodait d'un tel regard, surtout de la part de ce type. Leur rencontre l'avait marqué et la faisait sourire rien qu'en y repensant. Elle était heureuse de le revoir. Ils étaient amenés à vivre sous le même toit. Une situation qui lui convenait. « Le hasard a bien fait les choses. », répondit-elle en faisant référence à leur entrevue antérieure. Elle s'en amusait encore. En tout cas, il restait aussi charmeur qu'au premier jour. Elle appréciait la facilité dont il avait à établir un simple contact. Un regard, un sourire. Le tour est joué. Il se prénommait Sloan. C'était toujours agréable de mettre un nom sur un visage, surtout sur le sien en fait. Les présentations faites, elle laissa le beau brun pour les douches. Il la talonnait de près, prétextant qu'elle aurait besoin qu'on l'aide à se laver le dos. Elle le gratifia d'un sourire ravageur. « Un coup de main ne sera pas de refus. », qu'elle lui dit en minaudant. Il lui confia ensuite qu'il la trouvait mieux en tenue d’Ève. Un rictus en coin, elle répliqua : « C'est ce qu'on me dit souvent. » Elle lui lança un regard qui en disait long, puis rajouta : « Et toi non plus, tu n'es pas désagréable à regarder. » Elle le détailla de la tête aux pieds sans gêne. Elle ne se faisait pas prier. Il n'aurait rien contre puisque lui-même ne se privait pas de la mater dans le plus simple appareil. Elle tourna le robinet. L'eau se déversa à grand jet. « Tu peux me tutoyer, tu sais. », qu'elle ajouta avant de passer sa tête sous le pommeau. L'eau était à la bonne température. Elle soupira de plaisir en se caressant le cuir chevelu. Elle plaqua ses cheveux mouillés en arrière et laissa l'eau se répandre sur son corps svelte. Elle scruta un instant son voisin du coin de l’œil.  « Parle-moi de toi, Sloan. » Elle était curieuse de savoir qui se cachait derrière ce bel homme.

Le hasard fait bien les choses, j'en conclus qu'elle est également contente de me recroiser ici. Cela prouve une certaine attraction mutuelle entre nous deux. Ce n'est que physique certes, parce que je ne connais rien de la candidate et on ne peut pas vraiment dire qu'elle en sache beaucoup plus à mon sujet mais c'est bel et bien présent. Je prenais un certain plaisir à laisser mon regard glisser sur son corps. « La réalité étant que j'ai payé la production pour vous revoir.» Ceci est une blague bien entendu mais c'est le genre de choses que les femmes aiment entendre. En tout cas, cela a toujours bien fonctionné par le passé. Je la sais assez maligne pour relever l'humour et ne pas prendre mes paroles au pied de la lettre. Elle se déshabille, ça nous fait maintenant un point commun, nous n'avons aucunement peur de nous retrouver nus devant des étrangers. Il faut dire que l'ayant bien regardé, elle n'a rien à cacher. Je la suis donc dans les douches et elle ne s'y oppose pas. N'est-ce pas un peu prématuré de s 'aventurer dans la même douche qu'un femme pour lui savonner le dos ? Certainement. Je crois pas que cela soit très bien vu mais je m'en moque pas mal. L'opinion des autres ne m'a jamais vraiment intéressée. Elle semble avoir l'habitude de recevoir des compliments, elle sait donc qu'elle plait. « Vous vous retrouvez souvent nue donc ?» Seulement histoire de faire la discussion. Je peux la tutoyer, c'est elle qui vient de le dire. Oui, cela sera sans doute mieux mais je ne comptais pas le faire avant d'avoir son approbation sur le sujet. « Bien, comme tu le souhaites. » Elle allumait l'eau pour se glisser en dessous et y mouiller ses cheveux. Mon regard n'avait pas encore dérivé depuis que nous étions dans cette salle de bain, peut-être était-ce trop. Je me décidais donc également à me glisser sous le pommeau de douche voisin au sien, allumant l'eau à mon tour pour m'y mettre en dessous, j'entendis la candidate qui me demandait de lui parler de moi. « Et bien ... Je suis trader aux Pays-Bas. C'est là-bas que je vis depuis quelques années maintenant. Que veux-tu savoir de plus à mon sujet Sido ? » J'attrapais alors un flacon de savon et versait une noisette de celui-ci au creux de ma main. Me rapprochant de la candidate, je déposais ma main dans le haut de son dos. « tu permets ?» Après tout, c'est elle qui avait prétexté avoir peut-être besoin d'un coup de main.

Il ne la lâchait pas des yeux. Ce qui avait tendance à flatter l’ego de la belle. Ce genre de regard était toujours plaisant. Elle ne se privait pas de le reluquer non plus. Apparemment, il aurait payé la production pour qu'ils se revoient. Elle rit légèrement à sa plaisanterie et rétorqua d'une voix suave : « Très flatteur de ta part. » Elle n'était pas naïve et facilement charmée mais elle devait admettre que c'était charmant. Charmant comme lui. Il dégageait un charme indéniable. Plus d'une femme ne saurait lui résister. Il était parfaitement conscient de ça. Il en jouait parfois. A la suite de la conversation, il lui demanda à quelle fréquence elle se désapait. Ce qui lui arracha un sourire. « Autant de fois que possible. », répliqua-t-elle de façon énigmatique. Ne rien porter sur elle était sa façon d'être libre. Libre de son corps. Libre de ses mouvements. Elle n'éprouvait aucune honte à se déshabiller devant un étranger. La nudité ne lui posait aucun problème. Elle supposait qu'il avait déjà vu ses conquêtes dans le plus simple appareil. Elle ne se laissa pas se désarmer et s'avança vers l'une des douches à disposition. Elle actionna tout de suite le robinet pour que l'eau sur sa peau. La française était curieuse de connaître cet homme, donc elle posait les questions habituelles. Elle retint qu'il était trader aux Pays-Bas. Il n'avait pas l'air d'être hollandais. A son accent, elle aurait plutôt dit américain. Que voulait-elle savoir d'autre ? Elle fit mine de réfléchir tout en essuyant son bras mouillé. « Quel est ton type de femme ? » C'était une question comme une autre. Elle ne se voyait pas avoir une conversation sérieuse avec lui pour le moment. Elle profitait de leur rapprochement pour le prendre au dépourvu. Ce dernier la prit également de cours, demandant permission de lui laver le dos. « Je doute que ça fasse plaisir à ta petite-amie. », qu'elle annonça. Elle ne savait si il était célibataire ou non. Elle ne faisait que d'émettre une hypothèse. « A supposer que tu en ais une, bien sûre. » Avec un physique pareil, il devait être courtisé par beaucoup de prétendantes. Elle ne serait pas surprise qu'il soit déjà maqué. Le contraire serait d'autant plus surprenant. « Mais je t'en prie. A toi l'honneur.», souffla-t-elle en affichant un sourire mutin. Elle n'allait pas l'empêcher de faire quoique ce soit. Bien au contraire. N'y voyez aucune arrières-pensées dans ces propos. La scène vue de l'extérieur peut prêter confusion. Mais l'attraction était plus présente que jamais. Ce serait dommage de gâcher une telle alchimie.