APOLLINE & JOANES
11.03, 15:00

Belle après-midi. J’décide pour la peine de sortir mon cul de la baraque pour partir à la découverte du monde extérieur ; pas que je ne suis jamais sorti, mais disons que c’est plutôt rare –en dehors des pauses clopes. Par cette douce après-midi, je décide de m’évader jusqu’à sur la plage. J’emmène pas de maillot, ni de serviette, j’en aurais pas l’utilité ; tout ce que je vais faire, c’est m’assoir sur le sable, mater les environs, et si ça me botte, faire comme les gosses et tremper les pieds dans l’eau. Ouais, ce planning me semble pas mal. J’enfile un short qui descend jusqu’au dessus de mes genoux, un t-shirt avec un imprimé discret, des chaussures bateaux et m’en vais vers la plage. Sur le chemin, j’ai le temps de me fumer une cigarette. J’arrive finalement sur l’étendu de sable fin. Plusieurs candidats étaient présents. Mais j’en remarque surtout une. Allongée sur sa serviette, de loin, on ne la remarque que de part sa chevelure si colorée. Je m’approche. Arrivé à sa hauteur, je l’interpelle. « Eh » Pas de réponse. Je m’installe à côté d’elle. Je la secoue, doucement. Ouais, faut bien la réveiller, elle va encore se chopper une insolation la pauvre. Je la secoue un peu plus fort pour finalement, sentir un mouvement. Ahhh. « Tu crames » lui dis-je, histoire de justifier mon action. Ouais, histoire de pas passer pour le boulet de service.

Je suis à Hawaï, merde, il faut bien que je reviens à Paris avec des couleurs. C'est pourquoi j'ai pris mon courage à deux mains et vêtu d'un bikini et les cheveux dans un chignon en bataille, que je me suis mis en route jusqu'à la plage. Je m'allonge sur ma serviette et très vite je m'endors. En même temps avec le soleil qui tape, c'est dur de résister au sommeil. Je dois être là depuis une heure quand j'entends quelqu'un m'interpeller. Je ne réagis pas tout de suite, j'ai l'impression d'être une crêpe, mais soudain la même voix me fait remarquer que je crame. Je me lève alors me secouant dans tout les sens. « Oh merde, dis moi pas que j'ai un coup de soleil. » Je plisse un peu les yeux pour voir de qui il s'agit et lorsque je reconnais Joanès, mes yeux s'écarquille et je lui saute dans les bras, avant de me reculer lorsque je sens le coup de soleil sur mon ventre qui me brûle. « Putain, putain, putain, ça fait mal. » Je ne peux cependant m'empêcher de sourire. « Avec autant de candidat, je savais même pas que t'étais présent dans le jeu. » Ouais c'est plutôt que je vis tellement ma vie perso, que je suis sûr qu'un candidat pourrait passer à côté de moi sans que je le remarque. Sentant les nombreuses rougeurs me piquer un peu partout sur le corps, je me baisse afin d'attraper la crème soleil qui traîne avec tout mes affaires sur le sable et je m'en étale pas mal sur les bras.

Non mais ça se voit que j'ai tendance à penser qu'à ma gueule, au point que je n'ai même pas remarqué le type que j'ai juste faillit tuer le jour des entretiens. On peut dire que Joanès est vraiment un chanceux. Il me dit que lui m'avait remarqué. Et que ça aurait été dur de passer à côté de moi. Je me mets à sourire. « Les cheveux ? Ouais tout le monde me le dit. » D'ailleurs j'ai l'impression que ça en choque plus d'un, pourtant à mes yeux c'est devenu tellement banale d'avoir les cheveux multicolore, quand je me regarde dans le miroir, je ne suis plus vraiment surprise à l'idée de voir du rose, du vert ou du jaune fluo. C'est vrai que ma mère, elle, ne c'est jamais habituée et c'est tant mieux. Manquerait plus que ça lui plaise. Il me dit qu'il n'a pas eu l'occasion de m'aborder, mais je le comprends, parce que avec le nombre de candidat, plus tout les lieux où l'on se balade toujours, c'est plutôt dur au final d'avoir une conversation avec quelqu'un ici. J'essaye alors de m'étaler une tonne de crème solaire, même si le mal est déjà fait, ma peau est déjà rougie dans tout les coins. Il me demande alors si j'ai besoin d'aide, ce qui me fait sourire de manière malicieuse. « Je veux bien, mais fais attention aux mains baladeuses. » Je dis ça, car je me souviens que Joanès est un petit obsédé. C'est pas comme s'il m'avait demandé de lui faire une gâterie sur le parking. Je ne reste alors pas longtemps debout, puisque je me réinstalle sur ma serviette, à plat ventre, tournant la tête vers Joanès, toujours avec ce petit sourire au coin. « Allez, au boulot ! » Bah ouais, maintenant qu'il c'est proposé, il va pas se dégonfler quand même.

Qu'un garçon propose à une fille de lui étaler de la crème solaire, on va pas se mentir, on sait tous comment ça finit. Enfin, généralement ça c'est dans les films pornos où ça se termine dans de drôle de position, mais je vais éviter de dire ça à Joanès, histoire qu'il ne pense pas que je sois une obsédée. Il me dit alors qu'en vérité, je n'attends que ça. Je lève les yeux au ciel, gardant cependant ce petit sourire malicieux aux lèvres. « Bah bien sûr, j'attends que ça que tu me pelotes, voyons ! » On peut ressentir tout l'ironie de mes propos. Je m'installe alors très vite afin qu'il commence rapidement son boulot. Il obéit alors comme un bon soldat, s'installant sur moi sans pour autant de m'écraser de tout son poids et commence alors à m'étaler la crème. Il me donne alors un sourire qui me surprends. « Princesse ? Oh oui, je veux bien que tu m'appelles comme ça pendant tout le jeu, c'est vraiment un surnom qui me scie parfaitement. » Ouais bon je me la joue pimbêche, mais je sais que Joanès va savoir reconnaître mon humour. De toutes manières, j'ai l'impression de n'être jamais sérieuse. Ses mains parcourent tout mon corps et j'ai l'impression d'être loin d'ici, franchement il a des doigts de fée, j'ai presque envie que la crème ne s'étale pas pour que ce moment dur encore plus longtemps. Il me rappelle alors que je lui doit une turlute, ce qui me fait sourire. C'est vraiment un obsédé ce type, mais c'est pas grave, j'aime bien. « Non, il y a prescription maintenant. On ne remets jamais à plus tard une turlute qu'on peut avoir tout de suite. Tu l'as connais pas cette expression ? » Je me doute que non, puisque je viens de l'inventer. « Et puis t'es tellement doux dans tes gestes, je suis sûr que tu dois te faire beaucoup plus de bien en solo. » Et sur ses paroles, je me mets à rire de plus belle.