+ Grayson

Il y a deux semaine, alors que j'étais au rez-de-chaussée, comme je le suis à nouveau en ce moment, j'avais décidé de prendre l'un des ascenseurs mis à notre disposition et cela s'était avéré être une bien mauvaise idée puisque l'engin avait mis un temps fou à arriver jusqu'à moi et à m'emmener là où j'avais envie d'aller, soit au deuxième étage pour rejoindre ma chambre. Le seul point à peu près positif dans ce jour-là c'est que j'avais pu faire la connaissance de Jorah. Après cette petite mésaventure liée à une machine trop lente à mon goût, j'avais finalement choisi de prendre les escaliers presque à chaque fois que je devais me rendre d'un étage à l'autre. Je faisais du sport et je n'avais pas besoin d'attendre après les marches, donc pas besoin de m'énerver contre elles ou qui que ce soit d'autres dans le nid. C'était bénéfique pour tout le monde que je décide de me muscler les jambes en montant les escaliers plutôt qu'en faisant mon gros paresseux en me laissant emporter dans une espèce de boite métallique débile. J'entends quelqu'un arriver près de moi alors que je fais face à toutes les marches que je vais devoir affronter. Je tourne la tête vers le candidat que je reconnais comme étant Grayson que j'avais rencontré lors du prime où j'étais nominé. Je le regarde un instant puis je prenais une grande inspiration tout en serrant le poing. « Que la force soit avec moi. » C'est débile, je sais, mais peut-être que ça le fera un peu sourire, il a l'air un poil trop sérieux à mon goût, le bonhomme. Mais bon, c'est peut-être dans sa nature d'être comme ça.

Je suis au pied de l'escalier, tout en bas quoi, donc je dois monter tout un tas de marches pour arriver en haut. Il est donc normal que j'essaye de me motiver. Que la force soit avec moi, comme je viens de le dire en présence de Grayson. J'aime bien essayer de me la jouer théâtrale alors que comme il me le fait remarquer ce n'est qu'un escalier et non la plus haute montagne du monde, je ne devrais pas mourir en arrivant en haut, si toute fois j'y arrive. « Il ne faut jamais sous-estimer son ennemi. » Que je rétorque en levant un index. Non mais c'est vrai, un escalier avec toutes ses jolies petites marches ça peut être traître. On peut tomber accidentellement ou se faire pousser par quelqu'un de fourbe et relativement stupide. J'aimais bien faire se genre de blagounettes aux autres quand j'étais plus petit, mais aujourd'hui je me rends compte à quel point faire cela peut être dangereux. Je pense que si quelqu'un avait envie de me pousser dans les escaliers, il ferait bien d'y réfléchir à deux fois en tout cas, parce que j'ai déjà porté plainte pour moins qu'un tentative évidente de meurtre. Enfin bref. Je pose un pied sur la première marche, puis le deuxième. Je m'essuie le front d'un geste théâtrale, comme si j'avais fait un super effort et que je suais déjà. « Une marche, une. » Que je dis d'un air soulagé. J'en fais un peu trop, je sais, mais aujourd'hui j'ai décidé d'être con. Parfois ça m'arrive, comme ça, pour que les jours ne se ressemblant pas trop, et jusqu'ici je crois que ça marche. D'ailleurs en parlant de marches, si je mets autant de temps à atteindre chacune d'entre elles je risque de mettre encore plus de temps à arriver qu'avec l'ascenseur, mais en fait, ce n'est pas comme si j'étais très pressé alors il vaut mieux que je prenne mon temps, ça m'évitera au moins de tomber, ce qui ne ferait que me rendre encore plus ridicule que je ne dois déjà l'être aux yeux de Grayson.