Lors du dernier prime, Jarek a remporté un accès à la pièce secrète. En gros, une chambre à l’abri des regards indiscrets. Tout du moins des autres candidats, parce que je ne sais pas trop si elle est filmée. Probablement. Bref, monsieur muscle m’a choisi pour l’accompagner. Plutôt surprenant, mais j’en suis ravie. On a décidé de l’inaugurer ce soir, on s’est mit d’accord. Mais avant ça, il faut réussir à l’atteindre. C’est qu’elle est perchée haut dans les arbres. Il faut passer par le parcours accrobranche. S'harnacher, et traverser les différents obstacles. On doit y être depuis 20 bonnes minutes qu’on n’a toujours pas vu le bout.   « Crisse, faut la mériter cette cabane… » Mais ça y est, plus qu’un pont de singe, et elle est à nous. On arrive enfin devant la porte. J’ouvre les lieux avec la clé qu’on nous a donnée. Heureusement je ne l’ai pas oublié. Vous vous imaginez, tout ce chemin pour au final se retrouver coincés comme des cons devant la porte ? On n’aurait pas eu l’air malin. Je pénètre à l’intérieur. « Mouais, c’est plutôt pas mal. » Jarek me suit, et on referme la porte. La première chose que je fais c’est de me laisser tomber lourdement sur le lit, sur le ventre. En mode étoile. Avant de me retourner et me redresser pour regarder le trentenaire. « Alors dis-moi…Pourquoi tu m’as choisie ? »

☽J'avais gagné un accès à la maisonnette perchée lors du dernier prime. Je m'étais décidé et j'avais choisi Amy pour y aller, sans réelle intention derrière la tête. J'avais fais le pour et le contre et j'avais eu l'envie de passer un peu plus de temps en sa compagnie. Je la suivais donc dans la forêt pour rejoindre la cabane haut perchée après quelques épreuves physiques que je passais sans grande difficulté. Elle fut la première à entrer et comme elle, j'avais posé mes yeux sur la décoration du lieu et chaque recoin de la pièce. Oui, c'était pas mal. Rien d'exubérant. Juste ce qu'il fallait à mon goût. Je la regarde s'affaler sur le lit et reste debout derrière quand elle m'interrogea sur mon choix. Pourquoi elle et pas une autre ? Je ne le savais pas vraiment moi-même. Je m'installais alors sur le bord du lit et me tournais vers la jeune femme. « Je sais pas vraiment... Une envie soudaine... Et puis c'est toujours plus agréable de faire plus amples connaissance sans les regards des autres candidats. J'espère que cette situation ne te dérange pas ? » Il était tard et pourtant, je n'étais pas encore fatigué. J'avais même une petite faim et quand mon regard se tourna vers la table qui prônait non loin de là, j'aperçus une petite douceur qui ravirait nos palet. « Une petite faim ? »

Alors, je suis curieuse de connaître les raisons de ma présence en ces lieux. Pourquoi moi plutôt qu’une autre ? « Je sais pas vraiment... Une envie soudaine... Et puis c'est toujours plus agréable de faire plus amples connaissance sans les regards des autres candidats. J'espère que cette situation ne te dérange pas ? » Faire plus ample connaissance…d’accord. « T’aurais pu aussi dire que c’est parce que je suis magnifique, et que t’avais envie de me faire l’amour toute la nuit. » Quoi ? Non ? Ça va tranquille on se détent. Je blague. Ou pas. Après tout cela serait sa vraie raison, je ne m’en offusquerais point. Bon à l’évidence il est juste là pour papoter, tss. Mais bon la nuit est longue, on verra bien. Il me demande si j’ai faim. Oui, mais pas vraiment de nourriture. M’enfin je vais garder ça pour moi. « Pourquoi pas. » Même si je ne suis pas là pour bouffer, d’autant que j’ai bien soupé ce soir. « Dis moi…Je viens d’avoir une idée. Cela te dit un jeu ? » Pas une partie de scrabble, non non. Je viens de penser à quelque chose qui pourrait être intéressant.  « Qui permettrait d'apprendre à faire connaissance d'une manière plus...originale. » Puisqu'il est soit disant là pour ça. « On doit donner trois propositions sur un fait de notre vie, notre passé, notre personnalité, peut importe. Deux vraies et une fausse. Le but c’est de trouver laquelle est fausse. Si on se trompe, on doit enlever un vêtement. Si on a raison, c’est l’autre qui doit retirer un vêtement. » Mon jeu est assez spécial, et évidemment il contient une partie nudité. Faut bien rendre les choses plus intéressantes non ? J’aurais pu tout aussi dire qu’on doit retirer un vêtement seulement si on se trompe, mais c’est plus drôle si à tous les coups, il y a forcément une personne qui doit se séparer d’un bout de tissu. Bon y a plus qu'à voir s'il accepte. 

☽La franchise d'Amy me déstabilisa. Je ris alors nerveusement, tout en grattant légèrement mon cuir chevelu. Je n'étais pas facilement impressionnable mais là, la jeune femme avait réussi son coup. J'étais plus gêné qu'amusé et mon silence en était la conséquence. Elle n'avait pas mâché ses mots, chose que j'appréciais habituellement, mais pour le coup et vu la situation je trouvais ça trop intimiste alors que nous ne nous connaissions pas vraiment. De la part d'une amie, j'en aurais ris. De la part d'une quasi inconnue (que j'avais certes embrassé la première semaine), j'étais moins réceptif. Je m'installais donc sur la petite table et appréciais le dessert qui y était présenté. Je dégustais ma première bouchée tandis que la jolie brune me proposait un jeu. Pourquoi pas. Du moment que je gardais mon boxer. « Allons-y. Et je veux bien commencer. » Je commençais donc à réfléchir en fixant Amy. Je la regardais dans les yeux quand les trois faits me vinrent en tête. « Alors... Un. Je n'ai jamais eu de relations sérieuses. Deux. Je suis orphelin. Trois. Je pars souvent en vacances. A toi... »

Jarek a comme qui dirait un rire nerveux. Oh, aurais-je destabilisé le grand gaillart ? C’est fort possible. Faut dire que j’ai l’habitude d’être franche et très directe, ce qui a tendance à en déstabiliser plus d’un. Cela peut surprendre, plus tellement quand on a l’habitude de me cotoyer. Ça viendra. Pour l’heure, on s’installe à la petite table, pour gouter à la patisserie. Je lui propose un jeu. Bon il manque clairement d’enthousiasme, mais au moins il consent à participer. Bien bien. « Alors... Un. Je n'ai jamais eu de relations sérieuses. Deux. Je suis orphelin. Trois. Je pars souvent en vacances. A toi... » Hm…Est-ce que la réponse la plus évidente est la bonne, ou est ce un piège ? Bah à mon avis ça ne peut être que la première, ça serait étonnant qu’à son âge il n’ait jamais eu de relations sérieuses. Inquiétant même. « Je dirais que la première est fausse. T’as déjà eu des relations sérieuses quand même ! » Déjà si ce n’était pas le cas, ça voudrait dire qu’il serait plus du genre coureur de jupons. Or il ne m’a déjà sauté dessus, alors j’aurais tendance à rayer cette éventualité de la liste… Maintenant reste à savoir si j’ai bon ou non, pour savoir qui doit retirer un vêtement. Je réfléchis pendant ce temps à trois faits que je pourrais sortir. « Je chante pour vivre. Je suis bisexuelle. Et je suis divorcée. »

☽Je posais mes trois faits. Deux vérités, un mensonge. Mais lequel était-ce ? Étais-je orphelin ? Ou bien n'avais-je jamais connu de relations sérieuses ou au contraire je partais tous les quatre matins en vacances ? Grande question. En attendant le choix de ma compagne de soirée, je dégustais mon dessert petite bouchée par petite bouchée. Elle s'exprima. Je redressais mon visage, plantais mes yeux dans les siens et affichais un sourire en coin. « Tu peux enlever un vêtement, ma belle. » Lui lançais-je amusé. Finalement, j'appréciais ce jeu plus que je ne l'aurais pensé. J'écoutais ces faits avant qu'elle ne s'exécute et réfléchis à voix haute. « T'es serveuse. Mais tu peux très bien chanter là où tu bosses. Pour ton orientation sexuelle, je dirais que c'est vrai aussi. Va savoir pourquoi... » Je la regardais alors se déshabiller. La vue était imprenable et très appréciable. « Je dirais donc la dernière. Tu n'es pas divorcée. » Vrai ou faux. J'attendais sa réponse. Comme elle, je lui proposerais trois nouveaux. Ça ira bien plus vite et j'étais maintenant pris au jeu. « Hum... J'adore les comédies romantiques. Je déteste les sensations fortes. Je suis un amoureux de l'amour. » Oui, mes idées pouvaient paraître étranges. J'assumais.

« Tu peux enlever un vêtement, ma belle. » Whaat ? Comment ça, j’ai perdu ? « Quoi ? T’es en train de me dire que t’as jamais eu de relations sérieuses à 35 piges ?! » Ou il a mal compris la règle du jeu ? « Mais du coup c’est laquelle la fausse ? Le coup de l’orphelin j’espère ? » Je ne lui souhaite pas d’avoir perdu ses deux parents, donc tant qu’à faire, je préfèrerais que ça soit la fausse. En tout cas cela demande des explications supplémentaires. Le but – outre de retirer ses fringues n’est ce pas – c’est quand même aussi d’en apprendre un peu plus sur l’autre. Alors je ne vais pas me contenter d’un t’as faux ma cocotte. Surtout après une telle information surprenante. En attendant, du coup c’est à moi de m’activer. Bon d’accord. J’enlève ma chaussure gauche. Bah ouais ça fait parti de ma tenue aussi. Vaut mieux commencer par ça sinon en peu de temps pour le dire je n’aurais déjà plus rien à enlever. Faudrait pas que ça soit trop rapide non plus. Je lui fais ensuite trois propositions. Il trouve, pfff. J’aurais du la faire plus compliquée. Ça ne va pas le faire s’il n’y a que moi qui me déshabille, non non. « Je suis bien serveuse dans un restaurant à thème, ou le chant est obligatoire… Et j’aime les femmes aussi, ouais, tss. » Donc il a raison. Hop, la chaussure droite qui s’envole. Et là il me propose trois faits durs. Non mais oh ! Bon faut que j’ai la bonne. « Tu pourrais faire plus facile… » Ah ouais j’ai oublié de préciser mais je suis mauvaise joueuse. « Hm je dirais que c’est la troisième qui est fausse. » S’il n’a pas eu de relations sérieuses c’est qu’il n’est pas trop fan de l’amour non ? D’un autre côté pourquoi il adorerait les comédies romantiques du coup ? Je sens que je vais encore devoir y passer. Va falloir que je trouve plus corsé pour lui, afin qu’il se plante. Alors. Réfléchissons. « Mon second prénom est Olivia. J’ai eu une aventure avec une personnalité de la télévision. J'adore la cuisine vietnamienne. »

☽« Déjà, j'en ai que 33. Ensuite, je travaille trop et je bouge trop pour avoir un relation durable et sérieuse. Par contre, je suis bien orphelin. J'ai perdu mes parents étant jeune. J'avais une dizaine d'année. Et donc la réponse était la dernière. Pour être franc, je considère le jeu comme les vacances que je n'ai pas eu depuis des années. » Comme la demoiselle avait demandé des explications, je les lui donnais. C'était une façon de faire connaissance et j'appréciais. Elle retira sa chaussure gauche. J'aurais espéré mieux. Tant pis. Je ne comptais pas m'arrêter là. Elle retira ensuite la droite puisque je trouvais le fait erroné. J'étais doué ! Et alors que la jeune femme choisissait la dernière réponse, je lui faisais un signe de tête négatif. « Désolé, encore perdu. J'adore bien les comédies romantiques, je cois même que c'était mon plaisir honteux du casting. » Je riais légèrement. « Et je suis bien un amoureux de l'amour, contrairement à ce que tu pourrais croire et pas forcément pour les raisons que tu as en tête. Donc je ne déteste pas les sensations fortes. J'ADORE CA ! Saut en parachute, vitesse, sports extrêmes. Je suis toujours partant ! » Elle pouvait encore retirer un vêtement pendant que je me pavanais toujours dans la même tenue depuis le début. Je croquais dans le dessert. A moi de trouver la réponse fausse, et c'était bien plus difficile cette fois-ci. Se vengerait-elle ? Serait-elle une mauvaise joueuse ? J'affichais un léger sourire au coin des lèvres. Cette situation m'amusait. « Allez, je dis la première. Ton second prénom n'est pas Olivia. » Avec un peu de chance, j'avais raison. Sinon je me désaperais pour la première fois et ce n'était pas dramatique. A mon tour maintenant. « Je suis allergique aux fruits de mer. Je cuisine comme un pied. Je parle trois langues. »

Il me précise qu’il n’a que 33 ans. Oui bon, c’était plus une façon de parler, on ne va pas chipoter pour deux ans. Il prétexte trop travailler pour avoir des relations sérieuses. Mouais, alors ça je trouve ça trop facile comme excuse. Par contre, il m’avoue être orphelin. Oh. « C’est trop facile de mettre la faute sur le boulot ! Et puis je doute que tu bosses comme un forcené depuis ton adolescence. » Bah ouais dans sa jeunesse, même pas de relations suivies ? Au lycée ? Durant sa vingtaine ? Dites plutôt qu’il est effrayé par les relations sérieuses. Qu’il ne veut pas s’attacher. « D’ailleurs tu fais quoi ? Tu diriges une entreprise non ? » Il me semble. En tout cas le bonhomme doit avoir du fric. « Je suis désolée pour tes parents… » Je n’ai pas perdu les miens, mais je sais ce que c’est de perdre quelqu’un qui nous est cher. « Qui t’a élevé du coup ? » En attendant, je lui donne trois propositions, et il trouve. Faut dire que c’était peut être un peu trop facile. Ma faute. Du coup je dois enlever un truc. A lui ensuite. Et une fois encore, j’ai tort, mais euh ! « A cette allure là je serais à poil que toi t’auras encore toutes tes fringues. » Que je bougonne. Ça craint. En plus je n’ai pas de veste. Moins de couches à enlever. Je déboutonne lentement mon chemisier. « Et c’est quoi ta comédie romantique préférée alors ? » Que je demande alors que j’entreprends toujours de déboutonner mon haut. Une fois fait, je le retire finalement, pour me retrouver en soutien gorge. Une situation loin de me mettre mal à l’aise. Après tout, je n’aurais pas proposé ce jeu sinon, ou alors je suis maso. Un petit sourire satisfait se dessine sur mes lèvres lorsqu’il me donne sa réponse. « Faux !! » Limite le cri de la victoire là. « C’est bien Olivia mon deuxième prénom. Par contre je n’aime pas la nourriture vietnamienne. » Nananère. A poil, a poil, a poil ! Ouais bon, on y est encore très loin. Surtout s’il commence comme moi. « La première. Tu n’es pas allergique aux fruits de mer. » Pitié, dites moi que c’est ça. « Je suis SDF. Je fume le cigare. J’ai le permis moto. »