Il est midi passé et mon ventre me supplie d’aller le remplir. Il grogne ce bougre pas content que je n’ai pas encore déjeuné. Je vais donc remédier à tout ça et me rendre en cuisine. J’sors de ma chambre tranquillement, appuie sur le bouton pour appeler l’ascenseur puis grimpe dedans une fois qu’il s’ouvre devant moi. J’appuie alors sur le symbole du rez-de-chaussée puis j’entends quelqu’un se ramener. La porte commence à se fermer sans que je réussisse à identifier cette personne. J’appuie aussitôt sur le bouton intérieur afin de rouvrir la porte. C’était in-extrémiste. Lara se trouve alors devant moi. « Tu montes ou tu comptes rester là à faire office de plante verte ? » Qu’elle prenne une décision et vite. Puis pourquoi elle me regarde comme ça, d’abord, c’est pas son regard habituel. J’aime pas ça. J’sais pas à quoi elle pense mais ça me plait pas des masses. « Pourquoi tu fais cette tête-là ? T’as vu un fantôme ? » La phrase clichée par excellence, ah ah. En même temps, vu sa tronche ça pourrait être le cas. Je me demande ce qu’il se passe. Et puis je repense au dernier prime et au bidule des vérités là. Enfin le détecteur de mensonge, ouais, c’est pareil. « Ça va, rassures toi, j’ai pas dit que j’étais amoureux de toi, hein. » J’ai juste dis qu’elle m’attirait, la nuance est énorme. En même temps, j’sais pas, c’est pas une révélation non plus, j’suis attiré par pas mal de femmes ici et Krisjana en fait partie. Normal, non ? J’ai pas dit que je comptais lui sauter dessus ou la demander en mariage. Enfin j’sais pas mais faut relativiser.

Ouais, bon, faut avouer qu’elle fait un peu office de plante verte là, Krisjana. Elle bouge pas et me regarde presque bêtement. Et sinon, elle peut aussi rentrer dans l’ascenseur si ça lui dis car en attendant moi j’appuie sur un bouton et j’vais pas m’éterniser à user de la force de mon index. Soit disant que je lui bloquerai le passage, baliverne ! Puis elle me traite de ficus aussi. C’est pourtant beau un ficus.. Elle, je l’imaginait plus comme un cactus, un truc qui pique quoi. D’ailleurs, y’a un truc qui me gêne dans son regard. D’habitude elle a pas ce regard-là alors j’manque pas de lui faire remarquer lui demandant au passage si elle a vu Casper ou un copain à lui. Soit disant ça serait moi qui délirerait et qui devrait arrêter la clope. Elle a peut-être pas tort dans le fond. « C’est trop tard, elle m’a déjà tuée. » Ou alors elle en a déjà tué d’autres. Putain. Et dire que moi j’ai rien, pas de cancer, pas de tumeur. Chienne de vie. J’en viens à me rappeler du détecteur de mensonge diffusée lors du prime et de la réaction de Lara que j’ai pu remarquer à mon arrivée et qui semblait agaçait. J’me dis que c’est peut-être ça qui la tracasse. Si ça se trouve, elle s’est dit que j’étais raide dingue d’elle. Une petite mise au point me semble nécessaire. La candidate prend les choses avec ironie en parlant d’un éventuel mariage raté. « Toi, en robe de mariée ? Laisses-moi rire ! » Bon, pourquoi pas après tout, hein, mais j’imagine assez mal Lara là-dedans. De toute façon, elle est peut-être contre le mariage si elle raisonne comme moi. Probable. C’est des conneries tout ça. « C’est tellement romantique ! » J’ironise la chose, moi aussi, car c’est clair que je ressens rien d’autre pour elle qu’une attirance physique. Ouais, elle me plait beaucoup, j’vais pas le cacher. C’est le type de nana que je recherche dans le fond mais après j’irai pas l’avouer et puis de toute façon j’suis pas là pour trouver l’amour et ça aussi ça a été dit lors du détecteur de mensonge. « Quel étage ? » Oui car maintenant mon doigt peut peut-être se reposer un peu. Je lâche aussitôt pression sur le bouton de la porte de l’ascenseur qui se referme doucement. « Alors ça y est, t’as conclu avec Joda ? » C’est ça son prénom, non ? En tout cas, il paraît qu’elle est sur lui et que le nouveau a même créer un fan club à l’effigie de leur couple. Tellement moche.

Lara s’imaginait déjà en robe de mariée et moi en pingouin. Quelle horreur ! Elle a fumée quoi, sérieux ? « Arrête, les costards me vont très bien. » Ouais, bon, d’accord, j’exagère un peu pour le coup. J’aime pas vraiment ça et j’suis pas à l’aise dedans. Tant que je peux éviter le beau costume, j’évite. D’ailleurs, j’sais pas si je le mettrai lors de la saison. Surement pour la demi-finale ou la finale. En attendant, il est bien rangé dans un coin du dressing. « J’ai un instant cru que tu choisissais une enveloppe de Cupidon » Vous savez, pour déterminer un ordre de passage, un défis ou un dilemme sur un prime. On a tout le temps des choix à faire et on a toujours à annoncer un numéro. Là, en l’occurrence, Lara avait la même intonation. Mais elle me donnait juste l’étage en réponse à ma question. J’appuie d’ailleurs sur le numéro en question qui démarre rapidement. Puis j’en viens à entamer un nouveau sujet. Joda alias le mec qui a un truc bizarre sur la tête. S’il était blond, j’aurai limite pu le comparer à Titeuf. Bref, apparemment j’ai touché un sujet sensible. Un fin sourire trône sur ma frimousse. « Jorah, exact. » Ouais, bon, moi et les prénoms, ça fait deux, on va pas se le cacher. C’est pour ça que je choisis des surnoms, c’est plus simple. Et puis, j’étais même pas loin. Joda, Jorah, ça se ressemble beaucoup alors faut pas chipoter. « Pas comme moi ? » Je fronce les sourcils puis croise les bras. L’ascenseur s’arrête. Je crois qu’on est arrivé à destination. « Allez, file. Je pourrai me fâcher. » Je l’incite vivement à sortir et donc ne pas savoir ce qu’elle avait en tête me concernant.