Silas & Tifenn
28 avril à 20h14

Tifenn n’aime pas vraiment la hauteur. Ça lui fait peur. Elle a toujours la tête qui tourne et le ventre qui lui fait mal lorsqu’elle se trouve à plusieurs mètres d’altitude. Parfois même la demoiselle se retrouve paralysée. Elle ne peut plus bouger et son regard reste figé sur ce qui se trouve en dessous d’elle. Du coup, le phare abandonné ce n’est pas vraiment pour elle. Sauf que là, l’allemande n’a pas le choix et elle doit s’y rendre. Ça ne l’enchante pas des masses. Elle n’a absolument pas envie d’y aller. Surtout quand on sait que quelqu’un, ou quelque chose, l’oblige à grimper tout en haut. D’ailleurs, elle se demande bien ce que c’est que toute cette mascarade. Certainement quelqu’un qui veut se moquer d’elle encore. J’ai quelque chose qui t’appartient. Viens en au haut du phare. Voilà. C’est tout ce qu’elle sait. La personne qui a écrit ça doit savoir que la p’tite brune est curieuse et qu’elle ne va pas résister bien longtemps pour venir voir ce qu’il se cache en haut du phare. Plus Tifenn grimpe les marches pour atteindre le sommet, plus elle serre le bout de papier dans sa main. Elle se demande bien ce que quelqu’un peut avoir lui appartenant. Peut-être bien M’sieur Lapinou, la peluche avec laquelle elle dort chaque nuit, ou bien … sa bague. Elle ne la porte pas actuellement car elle ne l’a pas trouvé ce matin. C’est horrible. Tout, mais pas la bague. Elle y tient comme à la prunelle de ses yeux et puis, elle est spéciale cette bague. Simple, mais spéciale. Les dernières marches sont les plus dures. Son ventre lui fait un mal de chien à la petite. Elle fait deux ou trois pas de plus pour venir se mettre dans l’encadrement de la porte. Le vide qu’elle apercevoir la terrifie. Silas est dans un coin, tout seul, appuyé à la rambarde. Tifenn hésite un instant puis se décide à avancer vers lui. Elle se colle contre le mur puis, une fois qu’elle n’est pas très loin de son camarade, elle s’empresse de marcher en sa direction. La demoiselle s’accroche à son bras dès qu’elle le peut. Elle est collée à lui comme si elle avait peur de tomber. Enfin, elle a vraiment peur de tomber en fait. Ses pupilles azures se balancent entre le vide et le visage du garçon. « C’est toi qui m’a demandé de venir ici ? » qu’elle demande d’une voix toute tremblante. « Non parce que si c’est toi tu … aurais pu trouver un endroit moins effrayant. » Clairement même.

Je devenu un bisounours apparemment aux yeux de Bagheera. Non, ça va pas du tout. Faut que je me reprenne. Faut que je lui joue un mauvais tour. Car j’suis un voyou tout simplement. Une lettre. Quelques mots. Un rendez-vous. Une sorte d’ultimatum. Je sais qu’elle viendra. Je l’attends comme prévu en haut du phare aux alentours de vingt-heures. Regard lointain, mains accrochés à la ramparde, je laisse les secondes s’écouler. Et comme prévu, Bagheera fini par arriver. Elle ne semble pas rassurée par l’endroit. A cette heure-ci, il y a un peu de quoi flipper ici. « T’as tout compris. Je viens t’avouer que je suis un tueur en série et que je vais te pousser à la mer. Les caméras sont éteintes, la porte est verrouillée. Ton destin est scellé. » Je la regarde fixement avec un air de tueur en série avant de me mettre à rire. « Je déconne, détends-toi. » J’ai failli lui dire pète un coup mais j’ai toujours peur que si je le dis à une femme, celle-ci le fasse vraiment. Par nervosité peut-être, j’sais pas mais je trouve ça vraiment pas glamour en tous les cas. Je me demande d’ailleurs si j’ai pas défini ça comme mon tue l’amour pendant mon casting. « En revanche, lui n’aura peut-être pas ta chance. » Je sors de derrière moi le doudou de la candidate que j’ai kidnappé un peu plus tôt puis je le tends avant de pencher mon bras dans le vide. Je bluffe ? Je bluffe pas ? La candidate doit douter. C’est un peu le but. « Si t’avances d’un millimètre, ton lapinou prend l’eau. Avec un peu de chance, un requin en fera bon usage. » Bah quoi, peut bien y avoir des requins par ici. Même si la prod’ nous as assuré qu’il y en avait pas normalement sur cette plage, faut rester vigilent. Y’a des squales partout à Hawaï. « C’est maintenant que la phase de négociation commence. » Et c’est là que ça devient intéressant.

Tifenn est plutôt contente de voir Silas appuyé à la rambarde. Ça veut dire que c’est lui qui lui a écrit ce petit mot et que donc c’est lui qui a quelque chose appartenant à la belle. Tant mieux. Elle l’aime bien au garçon alors c’est mieux que ce soit lui. Elle n’a pas grand-chose à lui cacher au garçon. Enfin, si mais pas tant que ça non plus. Elle s’approche de son camarade et, la peur du vide étant trop forte, vient s’accrocher à son bras et se coller à lui. Là il sera obligé de la rattraper si jamais elle tombe ou bien de se fracasser dans l’océan avec elle. Elle prend la parole et l’interpelle. « T’as tout compris. Je viens t’avouer que je suis un tueur en série et que je vais te pousser à la mer. Les caméras sont éteintes, la porte est verrouillée. Ton destin est scellé. » Pardon ? Ses pupilles viennent tout de suite se poser sur le visage de Silas qu’elle scrute avec un regard intrigué. « Je déconne, détends-toi. » C’est rassurant. Ou pas. En tout cas, elle ne peut pas s’empêcher d’ouvrir la bouche pour lui lancer une petite pique. « De toute façon tu m’aimes trop pour me faire du mal. » Exactement. Il l’aime trop à la petite. Enfin, c’est ce qu’elle pense et espère parce que de son côté la gamine aime beaucoup le garçon. Sauf lorsqu’il sort M’sieur Lapinou de nulle part et qu’il le pend dans le vide. Alors là, ils ne vont pas être amis. « En revanche, lui n’aura peut-être pas ta chance. » Tifenn tend son bras pour essayer de récupérer sa peluche, mais en vain. « Si t’avances d’un millimètre, ton lapinou prend l’eau. Avec un peu de chance, un requin en fera bon usage. » C’est vraiment salaud de faire ça. C’est petit et méchant. C’est cruel. C’est … digne de Silas en fait. Sans avoir pourquoi la belle vient donner plusieurs petits coups de poing, qui ne feraient pas de mal à une mouche, sur le torse du garçon. « Rends le moi ! » qu’elle dit d’une voix timide, mais un autoritaire tout de même. Elle ne rigole pas quand il s’agit de M’sieur Lapinou. Ses doigts serrent le bras du garçon et ses ongles viennent se planter dans son bras. « C’est maintenant que la phase de négociation commence. » Il est encore plus cruel que ce qu’elle le pensait. Elle en a presque les larmes aux yeux la p’tite. S’arrêtant de gesticuler, elle laisse ses yeux se poser sur M’sieur Lapinou. « Tu veux quoi ? » Parce que oui, elle est prête à tout pour récupérer sa peluche. Absolument tout. En même temps ce n’est pas n’importe quel peluche.

Me voilà, en haut du phare, doudou de Tifenn en main, la faisant chanter pour qu’elle le récupère. Celle-ci tente la force mais n’y arrive pas. Ce ne sont pas quelques poings et griffes qui m’arrêteront. Surtout que je pourrai très bien desserrer mes doigts si elle continuait. Heureusement, elle se rend et me demande mes conditions d’échange. « Je t’avais dit que je me vengerai pour la fois où tu m’as maté à mon insu. » Je pouvais juste pas en rester là. Alors j’ai oublié pendant quelques temps et elle aussi. Elle s’est d’ailleurs mise dans la tête que j’étais tout gentil, tout mignon. Mais non. Elle se trompe. J’suis pas un bisounours. Donc j’ai décidé de frapper. J’sais qu’elle s’y attendait pas. C’était le but. Bon, ce que je prévois n’est pas non plus horrible. Je veux juste profiter de ma supériorité pour lui demander certaines choses. « Déjà, tu vas te bander les yeux avec mon bandana. » Qu’elle le retire de ma tête, c’est fait exprès. Mes cheveux tiendront toujours avec tout le gel que j’ai mis. L’accessoire était là pour la déco, c’est tout. Quoi que maintenant, il va servir à lui cacher les yeux. « Bien. Maintenant, laisses-toi faire. » Mon visage s’approche du sien petit à petit et mon nez vient se frotter contre le sien, mon souffle chaud émane avec sensualité contre la bouche de la candidate puis mes lèvres viennent jusqu’à son oreille dégagée. Je la mordille doucement puis je couvre son cou de bisous descendant peu à peu. De là, je me saisis de son bras avec ma main libre, et glisse le nounours discrètement dans mon caleçon avec l’autre. Faut bien le ranger quelque part. Puis je saisis fermement son autre main. « T’inquiète pas pour ton lapin, il a pas fait le grand saut. » Que je glisse sensuellement à son oreille avant de coller mes lèvres contre celles de la candidate. J’offre un chaste baiser puis je pose ma bouche sur son cou. De là, j’aspire soudainement sa peau. Je m’efforce de tirer afin de lui laisser une marque. Oui, un suçon dans le cou, ça fait partie de ma vengeance. Puis je me retire au bout de plusieurs secondes périlleuses et je m’éloigne d’elle en délivrant ses bras. « Si t’as envie de le récupérer, faudra venir le chercher. » De là, je décide de descendre à toute allure les nombreuses marches du phare et une fois en bas de me cacher derrière la grande porte. Il fait nuit, c’est pratique comme ça.

« Je t’avais dit que je me vengerai pour la fois où tu m’as maté à mon insu. » On dirait bien que Silas n’a toujours pas digéré le fait que Tifenn ce soit plus ou moins rincé l’œil la toute première fois où ils se sont rencontrés. Avec un air des plus innocents, la demoiselle vient poser ses pupilles azures sur le jeune homme. « Ce n’est pas ma faute. » Elle baisse la tête un instant. « Il fallait vérifier que la pièce était vide. » La gamine ferait mieux de se taire parce qu’il risque de ne pas apprécier sa petite remarque. Après elle ne peut pas dire qu’elle n’a pas apprécié ce moment étant donné que Silas est un garçon plutôt bien fait et agréable à regarder, mais ça elle ne va pas le dire à haute voix. De toute façon, là la seule chose qui l’importe à Tifenn c’est de récupérer sa peluche et de s’en aller le plus loin possible de ce monstre preneur d’otage de M’sieur Lapinou. Elle se dit prête à tout pour avoir son bien et on dirait bien que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. « Déjà, tu vas te bander les yeux avec mon bandana. » Euh … Tifenn le regarde avec un air intrigué avant de s’emparer du bout de tissus et de se cacher la vue avec. Elle se demande bien ce qu’il va lui arriver. Tout un tas de questions se bousculent dans sa tête. Elle en a les mains qui tremblent et le cœur qui bat la chamade. « Bien. Maintenant, laisses-toi faire. » Plus facile à dire qu’à faire. Surtout qu’elle ne sait pas si elle peut vraiment lui faire confiance parce qu’elle ne le connait pas tant que ça en fait. Elle le connait que par rapport à l’émission après tout. La belle sent le nez de Silas effleurer le sien, son souffle chaud contre sa bouche. Elle en reste bouche bée. Elle ne sait pas quoi dire et encore moins quoi faire. Les lèvres du candidat se fraye un chemin jusqu’à la nuque de Tifenn qui ne peut s’empêcher de frissonner sous les baisers de son camarade. Là, elle est complètement perdue. Elle n’ose plus bouger. Elle ne pense plus à rien. Absolument à rien. Silas s’empare délicatement de l’un des bras de la p’tite brune qui ne rechigne pas et se laisse faire, comme il le lui a demandé. Quelques secondes passent avant qu’il fasse prisonnière la main libre de Tifenn. « T’inquiète pas pour ton lapin, il a pas fait le grand saut. » Son lapin, elle l’allait déjà oublié à celui-là. Pourtant il lui en faut pas mal pour oublier sa peluche. C’est quand elle est en train de penser à ça qu’il vient presser légèrement ses lèvres contre celles de la belle. Alors là, c’est le pompon. Elle a bien envie de le repousser, de lui dire qu’elle n’a pas le droit de faire ça, mais elle ne peut rien faire. Elle est bloquée. Une nouvelle fois il fait glisser ses lèvres jusque dans la nuque de Tifenn, mais pas pour un baiser cette fois, pour quelque chose d’un petit peu plus personnel. Un suçon. Là elle commence à penser à toutes les choses qui se trouvent autour d’elle. Surtout aux caméras et aux images qu’elles peuvent envoyer sur les écrans. Surtout sur celui de Joanès. Bon sang, il va la tuer. La voix de Silas la fait sortir de ses pensées. « Si t’as envie de le récupérer, faudra venir le chercher. » La gamine s’empresse d’enlever le bandana qui couvre ses yeux couleur javel. Il n’est déjà plus là. Un instant, elle reste plantée là, juste à passer ses doigts à l’endroit où Silas avait ses lèvres quelques secondes plus tôt. Il va vraiment la tuer et à lui aussi. La brunette s’élance finalement à la poursuite de son colocataire. Elle dévale les escaliers le plus rapidement possible et arrive bien vite dans la pièce sombre et circulaire. Elle regarde tout autour d’elle. « Silas ? » Sa voix reste timide. « Silas, ce n’est pas drôle. » Absolument pas même. Elle se penche un peu en avant pour voir s’il n’est pas derrière le rideau. Personne. Sous la table peut-être ? Personne non plus. C’est au moment où ses yeux se posent sur la porte qu’elle remarque la silhouette du jeune homme. Elle s’approche d’un pas hésitant avant de le pointer du doigt et de s’arrêter à quelques mètres de lui. « Trouvé. » Elle lui adresse un sourire avant de détourner le regard vers un cadre franchement pas super beau. Tant pis, elle préfère regarder ça que de faire face au regard du garçon. « J’peux savoir pourquoi … tout ça pour … une peluche ? » Pourquoi tout ça simplement, d’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’il profite de ce genre de situation avec la jeune femme. C’est décidé, plus jamais elle ne se bande les yeux quand elle est dans la même pièce que Silas. Ses pommettes sont un petit peu rouge et ses mains jouent ensemble. Voilà comment faire ressortir la timidité de la belle puissance mile.

J’ai finalement accompli ma vengeance envers Tifenn. Je crois que maintenant on peut dire qu’on est quitte ou sur un même pied d’estale. Et encore, j’ai juste été un brin sadique dans ma manière de procédé mais j’ai rien fait de mal au final. Son lapin, je l’ai pas jeté en haut du phare. Ses lèvres, je les ai à peine goutées. Son cou, je lui ai juste laissé une marque. Un bon petit suçon qui intriguera probablement nos camarades. J’sais pas ce qu’elle leur dira d’ailleurs. Peut-être qu’elle essayera de camoufler la marque avec une écharpe ou un foulard mais vu la haute température ambiante, j’en doute. Et puis, elle passerait pour une folle. Elle pourra alors dire qu’elle s’est cognée ou pincée mais j’imagine que les candidats ne seront pas dupes. Ou peut-être Barbie à la limite. Mais Bagheera se fera grillée en tous les cas. Son copain risque de pas être très content. Il m’attend peut-être même à la sortie avec des gants de boxe et une batte de baseball. J’ai nullement peur des représailles. J’ai rien fait de mal d’abord. Je m’amuse juste et je profite des bonnes choses qui me sont offertes par la production. En parlant de ça, le phare est parfait pour une bonne partie de cache-cache. A l’ancienne, je me faufile derrière la grande porte après avoir dévalé les nombreuses marches de l’escalier en colimaçon. J’entends alors la jeune femme descendre quelques instants plus tard et me demander. Comme si j’allais lui répondre ! C’est pas encore noël ! Qu’elle cherche un peu. Et puis v’là qu’apparemment ça serait pas drôle. « Moi je trouve que si. » Que je marmonne, fier de ma connerie. La jeune femme est loin de toute façon pour m’entendre. Elle s’est mise à quatre pattes où je ne sais quoi. Elle a cru que j’allais me plier en quatre pour me cacher ? Non, c’est bon, j’ai passé l’âge. Un derrière de porte est largement suffisent. Quoi que. Peut-être pas assez Je souris bêtement quand la candidate est devant moi et qu’elle me pointe du doigt. Trouvé, ouais. « Je te retourne la question. C’est toi qui as fait tout ça pour sauver ta peluche. Elle signifie quoi de particulier pour toi ? » Moi je n’ai rien fais de particulier. Je me suis juste diverti et j’ai occupé par la même occasion la candidate une bonne partie de la soirée. « T’as aimé ? » Bien évidemment que je lui parle du baiser et de mes lèvres. Quoi d’autre ? Je me déplace alors sur le sable, face à elle, sourire présent. Je m’approche de l’eau, progressivement, tout en m’assurant qu’elle me suive. Elle n’a pas le choix de toute façon puisqu’on est en train d’avoir une discussion. Elle ne va pas me laisser là, et puis, j’ai toujours son doudou dans le calebar. Faudra qu’elle le récupère un jour. En tout cas, il aura un doux fumet.