Silas & Tifenn
13 mars à 19h12

La brunette ferme les yeux un instant. Elle profite au maximum de ce moment de détente. La chaleur de l’eau est plutôt apaisante. C’est un petit peu surprenant au début, mais on termine par s’y habituer. Tifenn pourrait passer des heures entières dans ce petit bassin de bulles. Elle tourne brièvement la tête sur la droite, puis sur la gauche. Un petit mouvement pour décontracter ses muscles. Faisant basculer son crâne, elle appuie ce dernier contre la paroi du jacuzzi. Elle glisse légèrement et immerge entièrement sa nuque sous l’eau. Elle se sent bien jusqu’au bout des orteils. De la tête jusqu’aux pieds. Un petit soupir de bien être s’échapper d’entre ses lèvres. Des bruits de pas la font sortir de ce moment idyllique. L’allemande ouvre les yeux et tends l’oreille. Ca approche. Sans faire de bruit, elle sort de l’eau pour enfiler une petite serviette blanche autour de son buste. Les pointes de ses cheveux sont légèrement mouillées et viennent coller à sa peau. Elle attrape ses affaires et s’en va comme une voleuse avant de croiser qui que ce soit. Une silhouette masculine se dessine au loin. Prise de panique, Tifenn entre dans la première pièce qu’elle croise. On dirait une cabine de massage. Non elle n’est pas en train de jouer à cache cache. C’est juste qu’elle est un peu pudique et qu’elle n’aime pas trop qu’on la voit en maillot de bain. Après tout elle est presque toute nue quand elle s’habille ainsi. Les gens derrière leurs écrans, ce n’est pas pareil. Ils ne sont pas en face d’elle alors elle ne s’en rend pas compte. Quelques passes devant la porte. Elle le sait car une ombre vient de passer derrière la porte à l’aspect fumeux. La silhouette s’arrête, se tourne vers la porte et observe un instant. Elle n’ose plus respirer. Elle ne bouge pas. Observant la pièce, elle voit un paravent. Paravent derrière lequel elle court se cacher. Pile poil à temps d’ailleurs parce que la porte s’ouvre. Un homme entre. Elle passe la tête derrière le bout de bois et observe un garçon plutôt grand. Plutôt bien fait. Il se tourne et hop !! Elle rentre aussi tôt dans sa cachette.

Putain ce que j’ai besoin de me détendre. J’ai les nerfs à vif en ce moment. J’sais pas si c’est les candidats qui finissent par me pousser à bout ou autre chose. C’est surement les deux. Le cumul de tout aussi. Il faut que je me reprenne. Allez, Silas. En attendant, je file me relaxer dans le centre de thalasso. J’ai oublié mon maillot et j’ai présentement la flemme d’aller le chercher. Vu que je semble être seul, je me baignerais en caleçon. C’est pareil après tout. J’ouvre une porte qui donne sur une cabine de massage. Tiens, ça serait cool un massage d’ailleurs. Mais personne a l’horizon. Je vais aller buller dans le jacuzzi. J’ôte mon tee-shirt sans attendre ainsi que mes tongs que j’envoie valser puis ma ceinture que je viens poser sur le paravent. Je fais alors glisser mon jean le long de mes jambes. C’est en ramassant ce dernier que j’aperçois quelques gouttes d’eau sur le sol qui me laissent penser que quelqu’un est passée récemment. Zut. Je l’ai loupé de peu. Ma main glisse ensuite dans mon caleçon pour me remettre en place mes attributs puis je me décide à m’emparer d’une serviette posée sur le paravent à côté de ma ceinture. Je tends ma main pour attraper le bout de tissus mais celui-ci tombe de l’autre côté du rideau. Et merde. Je contourne le paravent puis là, je vois une candidate en serviette me tendre la serviette qui vient de tomber. Elle sourit bêtement. Elle a l’air fine. « Je peux savoir depuis combien de temps tu m’observes ? » Un sourire diverti gagne mon visage tandis que je reprends mon bien. « Tu t’es bien rincé l’œil, j’espère ? » Tant qu’à faire, j’imagine qu’elle en a profité. A sa place, je ne me serai pas privé. « Attends, tu serais pas Bagheera ? » Il me semble reconnaître sa tête via la petite photo sur nos tweets.

Il faudrait tout de même qu’elle arrête d’être aussi timide que ça la brunette parce que ça devient assez ridicule en fait. Dès qu’elle voit quelqu’un, alors qu’elle se trouve en petite tenue, elle s’enfuit le plus loin possible pour se cacher. Exactement comme maintenant. Elle aperçoit une silhouette et va s’enfermer dans le premier placard qu’elle croise. Ou la première cabine de massage qu’elle croise plutôt. Manque de bol, c’est là que la silhouette se dirige. Improvisation totale pour l’allemande qui vient se cacher derrière un paravent. Ce n’est pas top comme cachette, mais ça devrait faire l’affaire. Après tout, personne n’aurait idée de venir voir derrière un paravent. C’est un garçon qui entre dans la pièce. Un garçon plutôt bien fait d’après tout ce que peux voir la jeune femme. C’est tout juste s’il n’est pas à poil avant même d’avoir fermé la porte derrière lui. Certainement un exhibitionniste ou un truc dans l’genre. En tout cas, la brunette ne se fait pas prier pour se rincer l’œil. Timide, mais pas aveugle. Euh … il fait quoi ? … Bon sang, mais c’est quoi cette habitude qu’ils ont tous à toujours se toucher ? Ils ont peur que ça s’échappe ? Tifenn grimace. Ils sont vraiment glauque les hommes parfois. Il s’approche de la cachette de la belle qui retient sa respiration. Une serviette tombe tout près de la demoiselle. Elle s’empresse de la ramasser, prête à la remettre à sa place avant qu’il ne le voit. Trop tard. Il contourne le panneau de bois et tombe nez à nez avec la jeune femme. Premier réflexe, elle lui adresse un sourire timide et lui tend la serviette. Elle a l’air carrément conne là. « Je peux savoir depuis combien de temps tu m’observes ? » Il reprend ce qui lui appartient et Tifenn en profite pour serrer sa serviette contre elle, protégeant son corps des yeux du garçon. « J’étais là avant toi. » C’est gamin. C’est du Tifenn tout craché. Elle ne parle pas trop fort. Toujours aussi timide que d’habitude. « Tu t’es bien rincé l’œil, j’espère ? » Là, c’est le comble. La demoiselle devient aussi rouge qu’une tomate et baisse la tête. Faut qu’elle arrête de le regarder. Elle ne dit rien. Que voulez-vous qu’elle dise de toute façon ? « Attends, tu serais pas Bagheera ? » Bagheera ? Comme la panthère dans le livre de la jungle ? Oh bon sang, le mec de twitter. Elle a de quoi avoir encore plus honte. « Euh … si. » Elle n’est pas du tout à l’aise. Elle a juste envie de s’enfuir le plus loin possible. « Fais gaffe, je mords si on s’approche trop près de moi. » qu’elle dit en essayant de prendre le ton de la nana sûre d’elle. Un ton qui ne va pas avec sa petite bouille d’ange. Elle ne ferait même pas de mal à une mouche alors à un monsieur muscle, encore moins.

J’ai appris une fois qu’il y a des mecs qui vont se cacher dans les buissons pour espionner les nanas nus sur des plages de naturistes. Ils emportent leur jumelle et se tripotent la nouille, ces pervers ! Honnêtement, la nana qui s’est caché derrière le paravent et qui s’est bien rincé l’œil pendant que je me changeais ça me fait penser à ça. Elle a profité du fait que je me sente seul pour me regarder. Et alors quoi ? Elle pensait que je ne m’apercevrais pas de sa présence et qu’elle pourrait m’épier en toute tranquillité sans que je le sache ? Non. Pas de chance. Je l’ai repéré. Et elle doit se sentir affreusement mal en cet instant précis. D’ailleurs, elle ose à peine me regarder dans les yeux et s’empresse de serrer sa serviette contre elle comme pour se protéger. Je compte pas la violer ou la buter, hein. J’suis pas un mafieux. Elle n’a fait que me voir quasi à poil après tout. Rien de grave. Ça ne sera ni la première ni la dernière personne à me voir dans cette tenue. « Ça je m’en doute. » Si elle était arrivée après moi, je l’aurai remarqué. Ce que je lui reproche, c’est de ne pas s’être montré et de n’avoir rien dis. J’aurai pu retirer entièrement mon caleçon et faire joujou avec mon entre-jambe après tout. Atteinte à la pudeur. Mes iris dérivent sur elle et sur son corps en la matant comme un morceau de viande. Je capte alors qu’il s’agit de la nana qui se décrivait comme une tigresse. Hum. Intéressant. En plus elle mord il paraît. « J’ai hâte de voir ça. » Je m’approche en douceur d’elle pour m’arrêter à deux millimètres de son corps. Je dois être intimidant. On n’a vraiment pas la même carrure. « Maintenant que tu en as vu un peu trop sur moi, à mon tour, lâche ta serviette. » Elle ne voudrait quand même pas qu’une réputation de perverse mateuse vienne lui coller à la peau jusqu’à la fin de l’aventure. Cela peut s’arranger. Il suffit juste de m’écouter un peu.

C’est gênant. Tifenn est aussi rouge qu’une tomate. Elle a envie de s’enfuir en courant le plus loin possible pour ne plus jamais avoir à croiser le garçon qu’elle vient de voir presque nu, et qui vient de la prendre sur le fait. Elle serre sa serviette contre elle et recule de quelques pas. C’est tout juste si la brunette ose lever les yeux pour regarder son interlocuteur. Elle en a bien trop vu le concernant de toute façon. C’est lorsqu’il la taquine sur sa présence ici qu’elle vient lui faire remarquer qu’elle était là avant lui. C’est stupide comme réplique. D’ailleurs ça réponse le lui fait comprendre. « Ça je m’en doute. » Voyons, il l’aurait vu si elle était entrée après lui dans la pièce. Il ne l’aurait pas prise pour une perverse ou quelque chose dans le genre. Ce n’est que quelques minutes après leur rencontre que les deux jeunes gens se rendent compte qu’ils ont déjà eu l’occasion d’échanger quelques mots. Rien de bien frissonnant. Juste quelques tweets en début d’aventure. Alors elle en profite pour essayer de lui faire un petit peu peur pour ne pas qu’il s’approche. Elle mord. C’est une blague et ça ne colle pas avec son visage d’ange. Elle imagine bien qu’il ne la croit pas une seule seconde. Pourtant il joue le jeu. Un petit peu trop d’ailleurs. « J’ai hâte de voir ça. » Il s’approche de la brunette avec douceur. Elle recule d’un pas de plus et reste là à le regarder avec inquiétude. Il s’arrête tout près d’elle. « Maintenant que tu en as vu un peu trop sur moi, à mon tour, lâche ta serviette. » Ce qu’il est drôle. Un véritable petit clown. Hors de question que Tifenn laisse tomber sa serviette à ses pieds. Elle n’a pas envie qu’il puisse voir son corps de crevette. Elle se contente de hausser les épaules. « Oh tu sais, j’suis comme toutes les jeunes femmes de mon âge. » Elle essaye de se convaincre de ça depuis des années la pauvre. « J’ai deux yeux, un nez, une bouche, une paire de sein et un vagin comme toutes les autres. » Sa voix reste timide et chevrotante. « Il n’y a rien de plus à voir. » Elle ponctue le tout en reculant encore un tout petit pas.