Vous vous demandez surement ce qu’une blondasse de mon genre peut bien faire au beau milieu d’une bibliothèque n’est-ce pas ? Et bien méfiez vous des blondasses dans mon genre justement… Je suis diplômée, j’ai un cerveau et mieux encore : je sais lire ! Si, si je vous jure ! Je me suis installée ici dans le but de découvrir un peu les livres que ce cher Cupidon avait à nous offrir, même si j’ai déjà mon bouquin dans les bras. Un truc bien loin d’être littéraire certes, mais il m’arrive de lire des romans aussi. Musso est mon auteur préféré, j’ai lu tous ces ouvrages sans jamais être déçue. Je ne trouve d’ailleurs rien à mon goût dans cette bibliothèque légèrement trop ancienne pour moi et m’installe autour d’une table. Je suis seule, peinarde et peux enfin ouvrir mon livre sans être déconcentrée par un bruit ou un candidat qui parle. Le silence est parfois agréable, c’est dingue hein ! Mais tout autant de courte durée… J’entends une voix, et lève rapidement les yeux face à cette super blague que l’on vient de me lancer. Sérieusement ? « Tu sais, une blonde connaît souvent toutes les blagues possibles et inimaginables à son sujet. Histoire d'être prête quoi. » Je lui fais un petit clin d’œil, avant de fermer mon bouquin et de le poser sur la table. « Une tentative de suicide. Mais je vais bien. » Je lui souris, charmée par cet humour lourdingue qui je suis sûre est tout de même agréable quand on s’y habitue. Je replace une mèche derrière mes oreilles et observe le jeune homme. Tatoué, grand et un brin ténébreux… Hm, impossible de me souvenir de son prénom, mais ça ne saurait tarder. Tiens d’ailleurs, je décide de l’ouvrir à nouveau. « On fait un concours de blagues ou tu me donnes ton prénom et on se drague gentiment ? » Ouais bon, je suis légèrement directe comme fille mais faut juste s’habituer. Je ris légèrement d’ailleurs, histoire de ne pas avoir l’air conne s’il décide de me recaler et de tourner les talons pour partir loin, très loin de moi.

Les blagues sur les blondes, j’en connais un paquet. Et ce, depuis que j’ai décidé de virer de bord et d’abandonner le monde des brunettes bien trop sérieuses et intelligente. J’étais ado – bien que je ne sois pas plus vieille désormais – et quand j’ai vu que les hommes préfèrent les blondes et que finalement, c’est plutôt agréable de se sentir désirée, je suis restée comme ça. Alors oui, j’en ai entendu des blagues à la con pires que celles de carambar. Je suis presque incollable même. Le regard du jeune homme est terriblement craquant, il a ce petit truc qui brille dans sa pupille et qui le rend malicieux sans qu’il ne le fasse exprès je suppose. Je l’observe, un long moment en détaillant ses traits puis son corps. Il possède des tatouages, je peux le deviner à travers son Tshirt. Ce doit être un homme mystérieux, terriblement charmeur et adorant plaire et jouer de ses charmes. Mais aussi, il doit être chiant. Ouais, je ne sais pas pourquoi mais je suis sûre qu’il doit être un peu lourdingue parfois. M’enfin, j’aurais l’occasion de le découvrir j’imagine. Il s’installe comme un adolescent, se balançant sur sa chaise. Il me pose à nouveau une question, probablement en rapport avec une blague sur les blondes et je décide de lui faire plaisir. Ouais, je suis comme ça des fois, j’aime bien. « Hm. Tu vas me le dire je suppose ? » Je souris, joyeusement aussi. Impatiente de le voir se sentir vaillant face au succès de sa réplique. « J’en conclu que tu n’as pas de prénom, ceci-dit. » Non parce que clairement, il m’a foutu un vent quand même. Je le regarde, en essayant de le déstabiliser un peu mais ça ne semble pas fonctionner sur lui. Y’a du boulot Maddy !

J’aime bien son air de bad-boy, il me rappelle un peu mes années lycées. Où j’étais une rebelle de la life et où je n’en faisais qu’à ma tête. Certes, c’est toujours le cas aujourd’hui mais je suis beaucoup moins garçon manqué. Je me suis transformée en femme, en grandissant. La nature fait bien les choses il paraît, et je n’ai pas à me plaindre. Donc, il cherche à m’avoir avec une blague sur les blondes que je désamorce aussitôt. Raté. Bon, donc il a autre chose en stock ? Je lui laisse sa chance cette fois, n’ayant pas vraiment d’idée quant à la réponse à sa question. « Je vais t’appeler Igor alors. » Ouais, premier prénom pourri qui me vient en tête. Faut dire que j’ai regardé Brice de Nice dans l’avion alors voilà… Bon, et cette blague alors ? Il se fait désirer le jeune homme, bien que j’aime ça je suis loin d’être patiente. Il s’assoit correctement, se montrant un peu plus sérieux pendant trois secondes. Mais je décèle dans son regard que la connerie s’annonce grande, il a les yeux qui pétillent de malice c’est presque adorable. Sa queue donc… Je souris, me demandant à quoi peut bien ressembler une queue brillante. Oh non, j’ai des images en tête que j’aurais préféré éviter. « Charmant. » Que je commente rapidement, avant de sourire. Qu’il se rassure, je ne suis pas choquée. Il m’en faut plus, quand même. « Et t’as mis une guirlande pour qu’elle soit brillante ? Je suis bien curieuse je sais, mais tu peux me montrer sinon. » J’arque un sourcil, testant les limites du jeune homme. Il n’a pas l’air d’avoir froid aux yeux, mais sait-on jamais. Voilà que maintenant, il veut savoir mon nom. « Rien n’est inévitable tu sais. Je m’appelle Maddy. » Voilà voilà, les présentations sont faites maintenant, on peut passer aux choses sérieuses. « T’es là parce que les bibliothèques t’excitent ou t’avais une envie soudaine de t’instruire ? » Je le taquine bien évidemment, toujours dans l’optique de cerner le personnage. A ma façon quoi.