L'heure avancée signifiait pour les gens normaux que le marchand de sable était passé. Mais qui avait dit qu'ils étaient des gens normaux ? Personne ! Après tout, beaucoup d'experts vous direz que pour participer à ce genre d'émission il fallait être un peu cinglé. Ghika n'était pas d'accord, il fallait avoir un goût de l'aventure développé, un certain attrait pour l'appât du gain, du temps à consacrer à une émission de télé. Mais pas une absence de normalité, qu'est-ce que c'était de toute façon la normalité ? Il vous le demande ! Dans la chambre hivernale les respirations se faisaient de plus en plus calmes, un calme qui serait bientôt perturbé. Mais par quoi ? Par ce satané Milou évidemment ! C'était le fauteur de troubles le plus recherché de l'Occident à coup sûr ! Ghika ne savait pas qui avait mal fermé la porte mais cette bête furieuse avait réussi à se faufiler dans leur chambre. Mais reprenons, parce qu'à cet instant du récit, Ghika ignorait encore que l'animal viendrait foutre la zizanie. Les respirations donc se faisaient plus profondes et Ghika devait bien avouer qu'après quarante-huit heures sans vraiment dormir lui aussi était passablement fatigué. Clémentine semblait assoupie à côté de lui -ça lui faisait vraiment bizarre de dormir avec une fille dans son lit- et tout allait pour le mieux. Quand une série d'aboiements firent éclater le silence de la chambre blanche perdue dans le noir. Les protestations s'élevèrent de toutes parts et bientôt la lumière se ralluma, grillant ses yeux l'espace d'un instant. « Putain de chieeeeen... » se plaint-il en attrapant un coussin qu'il avait mis par terre pour le jeter à l'aveugle -car il était toujours ébloui par la lumière qui venait de se rallumer- à travers la pièce en direction du bruit. Ce qu'il entendit en écho à son lancer olympien ne fut pas la complainte d'un chihuahua étouffé par des plumes d'oie mais bel et bien le cri étonné d'un autre candidat. « Oups, raté... » Si la chambrée était encore un peu endormie, il n'y avait pas de doute, tout ça avait pris fin avec ce lancer tragiquement loupé. Dire qu'il aurait pu se débarrasser du cabot et que maintenant il risquait d'y avoir des représailles... Voilà qui lui apprendrait à œuvre pour le bien commun !

Nous ne sommes pas venus à Fake Lover pour nous taper des nuits de douze heures minimum, j’en ai maintenant confirmation puisque je n’ai pas vraiment enchainé les grasses matinées depuis dimanche soir. Je n’ai jamais eu cruellement besoin de dormir, avec sept heures je suis en pleine forme et j’espère que les autres n’auront pas la fâcheuse tendance à se mettre en colère pour un oui ou pour un non à cause d’un manque de sommeil apparent. Ce soir je suis pourtant tombé comme une mouche, je me suis allongé sur mon lit pour papoter avec Paloma mais ça n’a pas duré et j’ai piqué du nez. Ma nuit était donc censée être revigorante, réparatrice mais ce serait mal connaitre les esprits de cette demeure. « Putain de chieeeeen... » Pour un réveil en sursaut s’en est un, qui a ramené un abruti de chien dans cette aventure ? Je me relève, évoluant d’un pas prudent dans le noir le plus absolu. La lumière s’allume soudainement, signe qu’un autre candidat a appuyé sur l’interrupteur que je cherche depuis un petit moment. Je n’ai rien le temps de dire que je prends un oreiller en plein dans le visage, ils veulent ma mort ou quoi ? « Oups, raté... » Mes yeux s’arrêtent sur Ghika sans pour autant briller par leur éclat, je suis encore dans mes rêves, le réveil est difficile. « Si tu comptes étouffer le chien il est un peu plus bas. » Je pointe mon doigt en direction de l’animal qui continue d’aboyer, à ce rythme il va réveiller tout le monde. « A qui appartient ce putain de chien ? »

Ghika n'avait pas prévu de déclencher la première guerre animale de la saison, mais ce chien ne leur avait pas vraiment laissé le choix. C'était déjà assez chiant d'avoir à supporter un sac à puces dans le nid, pour qu'en plus ils viennent pas foutre son odeur de rat crevé dans sa chambre. Si Elin était pas foutue de le tenir en laisse, Ghika n'avait aucun doute qu'entre Felice et tous les autres qui semblaient avoir une affection démesurément basse pour la bestiole, le chien serait bientôt un poids mort, au sens propre du terme. Jaheim avait été la cible malheureuse de son lancer infructueux, un petit sourire désolé -quoique franchement amusé- tapissa un instant le visage de Ghika. La lumière qu'il supposait être allumée par un détecteur de mouvement, parce que personne n'avait l'air d'avoir appuyé sur l'interrupteur, était dérangeante surtout dans tout ce blanc. Paloma le harponna verbalement et le menaça, ce qui le fit sourire. « Manger le chien ? C'est dégueulasse ! » rigola-t-il en réaction au double sens que pouvait avoir la menace qui pesait désormais sur sa tête. Taylor demanda qui voulait faire une soirée pyjama, la petite avait de la suite dans les idées et profitait de la situation, mais pour l'instant Ghika n'avait qu'une idée en tête, régler le drame canin en cours. Les essayages de fringues, le maquillage, la coiffure, tout ça c'était pour plus tard. « Je propose une expédition nocturne et sacrificielle à la Falaise, on verra combien de temps il met avant de toucher le fond. » lança un Ghika mi-sérieux mi-déconneur. Percy avait l'air sacrément remonté et plutôt prêt à tout pour se débarrasser de la nuisance sonore qu'avait propagé le chien -parce que Ghika ne se considérait pas comme l'origine de la nuisance c'était le chien qui avait aboyé en premier-. Ghika ne peut s'empêcher de regarder amusé Gaëtane qui court presque après le chien -qui a dû échapper aux bras de Paloma-, une scène digne d'un dessin animé dans lequel l'élément perturbateur et la gentille héroïne se courent après sans jamais réussir à se rattraper. « Si on peut pas dormir à cause du rat, j'propose qu'Elin non plus puisse pas pioncer. C'est elle qui en a hérité après tout, à elle d'assumer. » Et tant pis pour les colocataires de la rouquine, il n'y avait pas de raison pour qu'ils soient les seuls à pâtir du manque de contrôle qu'Elin avait sur l'affreuse bestiole.

Comme si les nuits dans le nid n'étaient pas déjà assez courtes, il fallait que cette immonde bestiole vienne perturber notre temps de repos. Je dormais profondément mais visiblement pas assez pour ne pas entendre le chien aboyer de toutes ses forces. Qui était l'abruti qui avait laissé entrer ce monstre dans notre chambre ? Et voilà qu'ils allumaient la lumière maintenant. Pitié, laissez-moi ma dose de sommeil. Je n'ai pas d'autres choix que de me redresser sur mon lit pour observer la petite scène qui se déroulait sous mes yeux. Paloma décide de prendre le chien dans ses bras pour le protéger des garçons qui lui réservent un sort bien moins agréable que les bras de l'espagnole. Mais ce monstre sur patte n'a pas dit son dernier mot et arrive à s'échapper de l'emprise de sa protectrice et prend maintenant un malin plaisir à nous narguer. « Je vais tuer ce cabot, de la plus horrible des façons qui soit ». dis-je sans me rendre compte que je venais de penser à haute voix. Ma réplique ne faisait pourtant pas tâche au milieu de tout ce déferlement de haine envers une bestiole de ce gabarit. Finalement quelqu'un se décide enfin à prendre les choses en main, la petite rousse se lève déterminée prête à en découdre avec cette histoire. Milou n'a pourtant pas terminé de nous emmerder en pleine nuit et file se cacher sous un lit. Sous MON lit. La rousse fait tout son possible pour essayer de le faire sortir de là dessous quitte à s'étaler par terre devant toute la chambrée.  Je dois dire que cette situation m'exaspère, j'ai l'impression d'être dans un gag. « Bon, Paris Hilton version rousse vient pas chercher son chien ou on est obligé de lui apporter servi sur un plateau d'argent ? Non parce que je lui ramène en morceau s'il le faut. ». Je détestais les chiens, à vrai dire je les trouvais stupides. J'étais du genre à aimer les chats et leur caractères autonome mais pourtant si affectueux. Ce qui était sûr c'est que ce clébard n'aurait jamais un millième de mon affection.    

Un chien vient de nous réveiller et je me rends compte que j’ai surement été très tête en l’air depuis le prime. Je n’ai pas été le candidat le plus attentif au monde, bien trop concentré sur ma propre sélection et l’euphorie que ça m’a procuré sur le moment pour réellement me rendre compte de ces petits détails sur ceux qui ont également fait leur entrée. Je n’ai par exemple pas remarqué qu’un maudit cabot était entré avec un candidat ou une candidate, je demande à qui ce dernier appartient et une candidate ne tarde pas trop à me répondre (Taylor) qu’il s’agit du chien d’Elin, une rousse qui, de ce que je peux entendre dire d’elle, se la joue Mariah Carey et abuse du stéréotype de la diva pour se donner un genre. Ce n’est pas une description qui me donne envie d’en apprendre plus sur elle mais bon, on verra bien si nos chemins se croisent prochainement ce que je penserais d’elle. Pendant que mes autres camarades de chambre se réveillent et commentent largement la situation sans réellement être utiles je ramasse l’oreiller que j’ai pris plus tôt dans la tronche en essayant d’atteindre l’interrupteur. « Tiens Ghika ! » Je lui fais signe pour avoir toute son attention et je lui lance son putain d’oreiller, il a de la chance, les réveils du genre n’ont pas tendance à me mettre de bonne humeur en temps normal. Le chien se réfugie entre les bras de Paloma et j’en profite pour la mettre en garde, amusé. « Si ton compagnon à quatre pattes laisse des poils partout dans le lit je t'infligerais la pire punition de ta vie. » J’en plaisante mais j’ai horreur des poils de chien, j’ai tendance à voir apparaitre des petites plaques de boutons sur mon corps, là où les poils sont entrés en interaction avec ma peau. Le chien saute de notre lit pour vadrouiller autour de nous, il se réfugie sous le lit de Felice lorsque Gaëtane, décidée à être notre sauveuse, tente d’attraper le chien. « Qu’on en finisse ! » Je porte mon pouce et mon index à mes lèvres pour siffler un grand coup, ce qui fait ressortir le chien, plus joueur que jamais. Je n’ai pas de bâton pour lui, je pourrais cependant aisément me servir de lui comme balle de baseball.