Etrangement, je dors comme un bébé dans ce jeu moi. Enfin étrangement…Peut être pour les autres, mais quand on me connait, ça ne l’est pas tant que ça. Je suis du genre à pioncer n’ importe où. Dans n’importe quelles circonstances. Au milieu d’un champ de bataille que ça ne serait pas un souci. Je ne suis pas compliqué. Alors me retrouver dans une chambre en compagnie d’une dizaine de candidat, à partager un lit avec une inconnue…Aucun soucis. Certains ont besoin de leur petit confort, leur propre lit, tout ça tout ça, mais pas moi. Petit veinard que je fais, je sais. En revanche ma partenaire… Pas sur qu’on puisse en dire autant. D’autant que je prends beaucoup de place, que je bouge, et qu’il m’arrive de ronfler de temps en temps. Mais bon, c’est pas tellement mon problème, à elle de s’acclimater à ma présence. Ce n’est qu’une question d’habitude de toute façon, elle s’y fera. Bientôt elle viendra se blottir dans mes bras et réclamer des câlins vous verrez. Ou pas. Bref, là, j’étais en train de dormir, puis bon, faut bien émerger à un moment donné ou un autre. Mon subconscient a décidé qu’il était temps, alors j’ouvre un œil. Puis deux. Pour constater que je ne suis pas seul. Y a une fille qui me regarde fixement. Son visage est genre très près du mien. A dix centimètres. Euuuuh, oui ? « Bonjour. Je ne suis pas contre les gâteries du matin t’sais, mais c’est peut être un peu rapide entre nous. » Oui parce qu’elle est là pour ça, cela va de soit. En même temps, qu’est ce qu’elle vient faire ici, à me mater dormir alors que je suis à moitié à poil de surcroit ? Je me redresse légèrement. La vision n’est pas désagréable je dois avouer, la candidate étant en petite tenue, avec un kimono qui en laisse quand même dévoiler pas mal. « A moins que ça ne soit ta façon de venir te faire pardonner. Mais ça ne marchera pas. Je n’oublie rien. Je sais qui tu es. Je sais où t’habites. Surveille tes arrières. »

Apparemment, je me serais trompé, elle n’est pas là pour me faire une gâterie, merde. Les femmes de nos jours, ce n’est plus ce que c’était. Bon de toute façon j’ai dis que je refuserais, je suis un gentleman moi vous voyez. Romantique tout ça tout ça. Hm. « T'es beau quand tu dors. » On me la sort pas souvent celle là. N’empêche, c’est son kiff de regarder les gens pioncer ? C’est un peu flippant quand même. « Je sais, on me le dit souvent. » C’est cela oui. Elle ajoute au passage, qu’il faudrait juste couper le son quoi. Insinuerais t’elle que je ronfle ? Je crois bien oui. En même temps, c’est la réalité, donc bon. « Malheureusement, personne n’a encore trouvé le bouton pour le couper. » On a oublié de l’installer à ma conception. « Tu crois que je devrais m’inquiéter qu’on vienne tenter de m’étouffer durant mon sommeil ? » Un de mes petits camarades qui ne supporterait pas le bruit de mes ronflements, et tenterait de m’éliminer pour être tranquille. Bon en réalité ça va, je suis pas non plus un énorme ronfleur, déjà c’est pas toute la nuit, puis ce n’est pas non plus super fort. Y a pire. Je le sais, parce que déjà ce sont les dires de mon ex femme, puis une fois par curiosité, je me suis enregistré. En attendant, j’émets l’hypothèse qu’elle est peut être là pour se faire pardonner de son offense. Elle joue à l’innocente, ouais ouais, ça ne marche pas. Elle sait très bien ce qu’elle a fait. « Aurais-je offensé ton cuire chevelu ? » J’hoche la tête dans une moue triste. « Mais grave. Je comptais faire carrière en tant que doublure de cheveux de Brad Pitt, et tu viens de briser tous mes plans. » Je ne sais pas si elle se rend compte de l’impact que sa bêtise va avoir sur ma vie. Elle me fait quelques propositions concernant sa punition si jamais elle ne venait pas à s’excuser. « Je dois avouer que tes propositions sont toutes plus tentantes les unes que les autres. » Le bucher, la pendaison… C’est bien à la hauteur de son crime. « Mais je pense qu’une mort par pomme empoisonnée serait plus adéquat dans ton cas. Pour le symbole. Puis je ne suis pas un sadique, c’est indolore. » Voilà. Elle peut me remercier de tant d’attentions. « Maintenant reste à voir ce que tu préfères : une mort certaine, ou mettre ta fierté de côté et implorer mon pardon. »