Cela fait bien cinq minutes qu’elle regarde le toboggan, les yeux qui brillent, trépignant d’impatience de pouvoir monter là-haut et de l’essayer. Qu’est-ce qui la retient ? Oh, elle ne sait pas très bien. Elle imagine les différentes manières dont elle va glisser dessus. Ne tenant plus, elle enlève ses vêtements qu’elle jette négligemment derrière elle, courant pour monter en haut du toboggan. Elle descend une première fois, assise sur les fesses, les bras en l’air, criant comme une enfant. Elle est à peine arrivée en bas qu’elle y est déjà remontée pour descendre sur le ventre cette fois. Presque arrivée au bout, elle remarque que quelqu’un est dans la piscine et qu’elle risque de lui foncer dedans. « Attentiooooon. » qu’elle crie pour qu’elle se décale. Visiblement trop tard, elle heurte la jeune femme. « Pardon, pardon. Je suis vraiment désolée je savais pas que y’avait quelqu’un. » Elle se recule, et la regarde dans les yeux pour voir à qui elle a à faire. « Je t’ai pas fait mal ? » La blonde ressent une légère douleur au crâne, mais ça passera. Ses yeux finissent par dévier sur la poitrine de la jeune femme, elle ne fait pas exprès. Ce n’est pas une voyeuse pourtant, même si elle doit bien l’avouer, les seins ça la fascine. Elle remonte jusqu’au visage de la jeune femme, un grand sourire aux lèvres, comme si de rien n’était. « Ah et moi c’est McKayla au fait. » Elle lui tend la main, comme si leur rencontre était tout à fait normale.

Paloma aime l'eau, c'est pas une nouveauté, y'a tout qui l'apaise dans cet élément. Elle aime sentir son corps flotter comme s'il ne pesait pas plus lourd qu'une plume, elle aime les clapotis délicats, la fraîcheur sur sa peau et plus que tout, elle pourrait passer des heures à observer les reflets du soleil qui se reflètent comme des milliers d'éclats de cristal. Elle y peut rien, ses yeux sont stimulés par tout, tout le temps, parce qu'ils ont presque seize piges de retard à récupérer alors faut pas leur en vouloir... Cet après-midi, Paloma flâne. Elle a emporté un livre sur un transat et laisse le soleil réchauffer sa peau ambrée d'espagnole. Et puis, y'a l'eau qui l'appelle et elle abandonne sa lecture pour s'asseoir au bord de la piscine. Ses jambes flirtent gentiment avec la surface avant d'y pénétrer, la température est idéale et très vite, c'est son corps tout entier qui glisse dans l'eau, sous l'eau. Paloma ouvre grand ses yeux félins pour se délecter de la clarté de l'eau et du soleil qui joue à s'y mirer à l'infini. Elle remonte à la surface, nage un peu, retourne sous l'eau pour apprécier le silence plaisant qui y règne et remonte pile à temps pour... entrer en collision avec un boulet de canon lancé à pleine vitesse via un toboggan. Sa tête heurte son crâne et Paloma laisse échapper un petit gémissement de douleur avant de frotter sa tempe détrempée. Sa peau marque désespérément vite, elle est persuadée d'écoper d'une jolie bosse ou pire, d'un hématome bien bleu qui viendra gonfler le haut de ses pommettes saillantes. Mais il suffit d'un regard sur la silhouette désolée qui se confond en excuses pour que la douleur s'estompe, sans disparaître pour autant. « Non, non t'inquiètes ça ne fait rien c'est pas grave » soutient-elle alors qu'elle sent son sang pulser sous sa peau et lui vriller les tempes. Elle secoue la tête comme pour chasser ce mauvais souvenir et en profite pour repousser sa crinière brune derrière ses épaules clairsemées de gouttelettes. Quand elle reporte son attention sur l'inconnue, Paloma la voit rivée sur ses seins alors ses yeux suivent le même chemin. Auraient-ils profité du choc frontal pour s'échapper ? C'est possible après tout c'est le problème quand on achète des maillots de bain qu'on n'a pas le droit de dépareiller. L'un est toujours trop petit, sacrifié au profit de l'autre. Chez la brune, ses seins méritent une taille de plus que ses fesses mais elle estime qu'il vaut mieux enserrer sa poitrine plutôt que de risquer de perdre sa culotte. C'est plus esthétique et sans doute plus apprécié, aussi. Dans le doute, même si tout a l'air à sa place, Paloma ajuste le haut de son maillot avant de relever son minois sur la dénommée McKayla. Original. Et troublant. « T'utilises ton nom de famille parce que t'es fâchée avec ton prénom ou on t'a vraiment appelée comme ça ? » demande-t-elle aidée d'une curiosité sincère. C'est une question comme une autre après tout. Elle juge pas, elle aimerait seulement découvrir quelle histoire se cache derrière un prénom original. « Paloma » souffle-t-elle à demi-mot, après s'être souvenue de la question sans réponse de la blonde.

Elle n’a besoin que d’un toboggan pour s’amuser, rien de plus. Elle finira sans doute par s’en lasser mais pour le moment elle a l’impression d’avoir fait la découverte du siècle. Les possibilités sont infinies selon elle pour le descendre, et elle n’aura sans doute pas assez de toute une journée pour tester tout ce qu’elle a en tête. Elle court et crie comme une enfant sur la piste glissante. Lors de son deuxième tour, elle remarque qu’elle n’est plus toute seule dans la piscine et que la collision sera inévitable si jamais elle ne se décale pas. Trop tard, elle arrive trop vite et en sortant du toboggan elle ne peut faire autrement que de foncer dans la brune, tête la première. Se massant légèrement la tête elle s’excuse auprès d’elle, se sentant profondément gênée de lui être rentrée dedans d’une telle manière. Mais la gêne chez McKayla ne dure généralement que quelques secondes. Elle ne lui a pas fait mal, ce qui a tendance à la soulager, et ses lèvres s’étirent en un large sourire. Ses yeux, eux, dévient vers sa poitrine, sans que ce ne soit délibéré dans un premier temps mais restent vrillés vers ses seins un peu trop longtemps. C’est comme ça parfois, elle ne peut pas s’en empêcher, même si elle n’est pas une voyeuse. Se rendant compte de ce comportement légèrement inapproprié son regard remonte jusqu’à la brune tandis qu’elle se présente. « Ah non c’est mon vrai prénom. Tu connais pas McKayla Maroney ? Peut-être pas tu me diras, Paloma ça sonne pas très américain comme prénom. Tu viens d’où d’ailleurs ? » Bien qu’elle soit plus vieille que la gymnaste, elle avait l’impression d’avoir trouvé une certaine légitimité à son prénom, même s’il ne lui avait jamais posé problème. On ne lui avait jamais posé une telle question à vrai dire. Elle continue de sourire, et ses yeux redescendent vers la poitrine de Paloma. Pour qui est-ce qu’elle va la prendre désormais, elle n’est pas comme ça d’ordinaire. « Il est pas un peu petit ton maillot de bain ? Tu vois, moi j’aurais pris une taille au-dessus. » Et qu’est-ce que ça peut bien lui faire ? Rien sans doute rien, elle lui livre simplement le fond de sa pensée, même si elle n’est pas certaine de l’image qu’elle aura d’elle désormais.

Non, Paloma a beau se concentrer jusqu'à froncer les sourcils, ce nom lui dit rien. Parfaitement inconnu au bataillon. Machinalement, elle secoue la tête alors que les gouttes d'eau accrochées à ses pommettes et à ses lèvres sont délogées de son visage de poupée. Elle est un peu déçue que ça soit un vrai prénom, qu'il n'y ait pas une histoire intéressante derrière tout ça, quelque chose qui en dirait long sur la jolie blonde qui lui fait face. Mais très bien, c'est d'accord, Paloma trouvera un autre angle pour en apprendre davantage sur elle. Elle fait bonne impression McKayla. Elle a l'air du genre joviale et pas farouche, typiquement la blonde californienne extravertie, insouciante et bronzée toute l'année. Elle se plante royalement, pour sûr, elle dit juste ce qu'elle voit et ce qu'elle voit, ça lui plaît bien. La fraîcheur qui pétille, c'est un truc qui n'est pas commun dans ce genre d'émission peuplée de manipulateurs et de gens qui jouent un rôle. Elle, elle n'a pas l'air mais bon, encore une fois, Paloma vit dans un monde où ses intuitions sont rarement les bonnes alors... « Jamais entendu parler, c'est qui ? » qu'elle l'interroge avant de répondre à sa question de sa façon sobre et un peu évasive. « C'est espagnol. Comme moi. » glisse-t-elle dans un sourire cordial. Elle a un pourtant un accent quand elle parle en anglais, il est pas catastrophique grâce à une longue relation (catastrophique) avec un anglais, mais il est quand même bien présent, surtout sur les r qu'elle peine à ne pas rouler. En français, ça va, elle arrive à bien les marquer d'un rrrr mais en anglais, c'est plus compliqué ces r qui ressemblent à rien. MacKayla reprend ce qui semble être une conversation télépathique avec sa poitrine et Paloma la laisse faire, parce qu'après tout, qui est-elle pour juger les relations qui se lient entre les uns et les autres, n'est-ce pas ? Mais en fait, c'est qu'elle est perspicace, blondie. Sa réplique spontanée, naturelle, est bienvenue et dessine un sourire rieur sur les lèvres charnues de l'espagnole. « Dans le mille, c'est une taille en-dessous. Le cerbère de vendeuse voulait pas entendre parler de maillots dépareillés... » Et Paloma n'est pas le genre à se fatiguer pour si peu. Elle voulait ce maillot, il lui plaisait, et bien elle a haussé les épaules et s'en est saisi, c'est pas plus compliqué que ça. Tant pis si ça comprime un peu sa poitrine, on va dire que c'est un effet push-up n'est-ce pas. « C'est donc ça qui te perturbe depuis tout à l'heure... » note-t-elle, mi-amusée, mi-pensive.

Elle n’a jamais réellement songé au fait que son prénom sonne plus comme un nom de famille. C’est sans doute plus étrange pour une personne qui ne vient pas des Etats-Unis, comme elle, étant donné que son prénom ainsi que son accent indiquent qu’elle ne vient pas d’un pays anglo-saxon. Pourtant, la blonde a beau réfléchir, elle ne parvient pas à placer un pays sur sa tête, parce que c’est de cette manière qu’elle procède, c’est comme ça que ça marche dans sa tête. Elle réfléchit, mais tout ce qui revient dans sa tête c’est l’image de McKayla Maroney parce qu’elle vient de lui en parler. Elle se laisse facilement distraire en imaginant la jeune femme sauter. « C’est une gymnaste américaine. Elle a gagné une médaille d’argent aux Jeux Olympiques. Moi aussi j’aurais bien aimé gagné une médaille aux JO je crois, mais j’ai pas de talent pour un sport en particulier. » Elle n’est pas mauvaise dans plusieurs sports mais rien d’assez exceptionnel pour lui permettre de recueillir une quelconque distinction internationale. Cela dit, ce n’est pas le sujet, elle s’égare, comme elle le fait si souvent. Elle tâche de reporter son attention sur Paloma, qui vient donc d’Espagne. « C’est joli en tout cas comme prénom. C’est joli l’Espagne ? » Elle pose cette question à toutes les personnes qui viennent d’un pays dans lequel elle n’a jamais mis les pieds. Elle sait déjà placer l’Espagne sur une carte, et elle estime que c’est un bon début. Et voilà que, sans qu’elle ne le fasse réellement exprès, ses yeux reprennent la direction de sa poitrine. Elle la fixe sans essayer de se montrer discrète. C’est vrai qu’en règle générale elle a une passion inexpliquée pour les seins, mais elle ne les fixe jamais de cette manière. Il faut dire qu’elle a l’impression qu’ils ne demandent qu’à ce qu’elle les regarde dans ce maillot de bain qui semble trop petit, parce qu’effectivement il l’est. « Mais il aurait pas vraiment été dépareillé si t’avais simplement pris une taille au-dessus pour le haut non ? Ça aurait été le même maillot. » Elle penche la tête, pour elle dépareillé signifie simplement qu’elle aurait eu un haut et un bas de maillot totalement différents l’un de l’autre. « Je te proposerais bien de te prêter le mien, mais il risque d’être trop petit aussi je pense. Mais tu sais, moi j’ai peur que les gens regardent un peu trop tes seins du coup. » Elle penche la tête pour les regarder une dernière fois, et reporte son attention sur la brune, un grand sourire plaqué sur ses lèvres. Elle avait sûrement été la première à le faire depuis le début de l’aventure, et sans doute que personne d’autre ne le remarquerait. « Oui ça me perturbe un peu, mais je suis pas une voyeuse hein. Mes yeux se tiendront tranquille maintenant, promis. » Elle ne veut pas qu’elle pense une telle chose d’elle, elle tient tout de même à se justifier, si cela est nécessaire, parce qu’elle ne semble pas réellement lui en vouloir.

Paloma écoute, docile, McKayla évoquer McKayla, l'autre, la connue. Une gymnaste. Elle a bien tenté la gym, enfant, comme n'importe quelle petite fille qui se respecte mais ça a été un échec retentissant. Premier cours, le prof a tenté de s'asseoir sur son dos pour l'assouplir et l'aider à réaliser un grand écart... ça a suffi pour la fâcher éternellement avec la discipline. Et ça a également suffi à ses parents pour piger qu'une gosse à moitié aveugle n'était pas faite pour le sport, tout simplement. Aussi, Paloma a attendu ses seize piges pour s'y remettre et c'est le tennis qui a gagné ses faveurs mais en réalité, elle l'a choisi en partie parce que c'est le genre de sport où on utilise principalement la vue, où ce sens fait la différence. Et elle, elle voulait en user et en abuser de voir enfin clair. « Je regarde pas les jeux olympiques » déclare sobrement Paloma, avant de hausser les épaules. Le sport c'est pas trop son truc. Elle suit un peu le tennis, il lui arrive de regarder le patinage artistique quand elle tombe dessus et elle se tient au courant, de loin, de l'actualité du Real Madrid mais c'est bien tout. Parlez-lui de peinture par contre et là c'est autre chose. Une expo obscure à l'autre bout du monde ? Elle est au courant de tout jusqu'à la date du vernissage. « Tu fais du sport ? » s'intéressa Paloma tout en faisant glisser l'eau chlorée sur ses épaules. Le soleil tape sévère et même si peau naturellement dorée ne craint pas grand chose, elle préfère s'éviter les douleurs et la chaleur suffocante d'un coup de soleil disgracieux. La jolie blonde s'intéresse à l'Espagne et si le compliment sur son prénom déclenche qu'une petite moue désapprobatrice chez Paloma, celle-ci se mue très vite en sourire à l'évocation de son pays natal. « C'est très joli. Surtout l'Andalousie... ça te plairait » note sereinement Paloma, un brin de nostalgie dans la voix. Elle n'y vit pas, dans le sud, mais c'est pour elle la région qui renferme l'âme de l'Espagne, sa beauté, ses mystères, sa poésie, aussi. Si son pays était un homme, l'Andalousie serait son coeur. « Et toi, tu viens d'où ? » Paloma reconnaît l'accent amaéricain mais soupçonne que McKayla n'est pas une bombe californienne comme elle l'imagine, ce serait trop facile que le monde se plie pour une fois à sa vision du monde et à son intuition toujours à l'ouest. L'américaine reprend la contemplation de sa poitrine et sa réflexion parvient à arracher un bref éclat de rire mélodieux à Paloma. C'est rare, qu'elle rie. Elle est du genre à avoir un visage expressif, des sourires qui pleurent, rient ou font chavirer le coeur. Mais c'est rare que ce genre de son pourtant naturel chez le commun des mortels s'échappe d'entre ses lèvres. Non pas qu'elle n'ait pas d'humour, c'est juste comme ça, ça s'explique pas. McKayla, elle, réussit cet exploit parce que sa candeur est touchante. « Pour eux, c'est dépareiller que de prendre deux tailles différentes. C'est compliqué pour la logistique apparemment. Enfin... » conclut-elle mollement. Elle s'en fiche, Paloma, des états d'âme (ou plutôt de l'absence d'états d'âme) des vendeurs dans les magasins. Ce qui compte c'est que son maillot lui plaît, même s'il n'est pas parfaitement ajusté. « T'en fais pas, j'pense pas que mes seins fascine les foules » réplique-t-elle d'une voix chaude, l'air complice. Y'a des candidates mieux loties qu'elle à la grande loterie des poitrines et surtout des candidates qu'on bien plus chaud et qui sont sans doute plus enclines à montrer tout ce qu'il faut quand il faut. C'est pas son cas, Paloma n'est pas venue ici pour ça et en dehors des douches qu'elle prend dans le plus simple appareil, ses seins ne s'exposent pas à la vue du monde. Sauf à celle de McKayla, qu'a l'air de voit en eux, sur eux, un truc qu'elle ignore. Elle relève enfin la tête, s'excuse et Paloma lui répond dans un sourire amusé. « Noté. Je les ai à l'oeil de toute façon. » Ses yeux, cqfd, vanne moisie bonjour. Son sourire fleurit davantage sur ses lèvres pour appuyer la plaisanterie et Paloma disparaît un instant sous l'eau afin de rafraîchir son visage.