Jessica & Elin
09/10 à 14h58
Banana pancakes

J’ai envie de manger des crêpes. Ça me donne mal au ventre tellement cette envie me tiraille l’estomac. Il ne cesse de gronder depuis plusieurs longues minutes déjà. Je tente de le faire taire comme je peux, mais rien n’y fait. Il a envie de se remplir de crêpe et puis c’est tout. J’avale un verre d’eau pour essayer de faire passer l’envie de cette gourmandise, mais là encore il n’y a rien à faire. En plus une délicieuse odeur vient me gratter les narines. Des crêpes. Je vous jure que je viens de sentir l’odeur des crêpes. Je ne sais pas si c’est le fruit de mon imagination ou bien si tout cela est réel mais en tout cas il me faut des crêpes tout de suite. Mon pas est rapide. Très rapide. L’odeur se rapproche petit à petit. Bon sang, c’est de la torture là. J’ouvre la porte d’un grand coup d’épaule et là ... un véritable paradis fait de crêpes et de sucreries en tout genre se trouvent juste sous mon nez. Je reste immobile quelques secondes. Mes yeux brillent. J’ai l’impression d’être une gamine de trois ans devant la poupée de ses rêves. Je m’imagine déjà me jetant au beau milieu d’une piscine de crêpes et me goinfrant de pâte à tartiner, de confiture, de sucre, de miel et de toutes les choses qui vont avec les crêpes. Lorsque je reprends mes esprits, j’aperçois Jessica, la nana qui pense que je ne vais pas faire long feu dans l’aventure, avec une poële à la main. Elle s’apprête à faire sauter une crêpe pour la retourner. « Nooooooooon !! » Je cours dans sa direction comme si une catastrophe allait se produire et puis je me stoppe net à côté d’elle. Mon plus beau sourire enfantin vient se coller sur mon visage. « Je peux le faire s’il te plait ? » J’adore faire ça. C’est peut-être bien la seule chose que j’aime faire en cuisine d’ailleurs. J’espère qu’elle va dire oui parce que sinon je serais déçu et une Elin déçue ce n’est pas beau à voir.

J'ai fait une petite sieste à cheval entre la fin de matinée et le tout début d'après-midi. Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit, je me suis levée tôt, et bien que la fatigue ait pris son temps, elle a finit par m'assommer. Je n'ai rien pu faire, je n'ai pas pu résister. Je me suis laissée tomber comme une masse sur un canapé jusqu'à ce que mon estomac ne me réveille pour me signaler que j'étais affamée. J'ai mis un petit moment avant de réaliser, puis je me suis à nouveau dirigée vers la cuisine. Je passe à peine la porte que je sais d'instinct ce que je veux manger. Quelque chose de bon, de sucré. Des gâteaux, du chocolat, des bonbons. Pourquoi pas des crêpes ? Je n'en ai plus fait depuis longtemps mais je me souviens parfaitement de la recette, surtout que c'est une des rares choses que je sais préparer. Je me procure tout ce qu'il me faut afin d'élaborer la pâte. Je mets du lait et de la farine un peu partout, je laisse tomber quelques morceaux de coquilles d'œufs dans le saladier, mais je me dis que ce n'est pas grave, ça ne sera qu'un peu plus croustillant. Je rajoute les derniers ingrédients, je mélange, je goûte en mettant le doigts dans la pâte et je me souviens que je dois la laisser reposer un peu quand elle est prête. En attendant je sors la poêle, je l'huile un peu pour que les crêpes ne collent pas, je dispose une assiette à proximité pour y mettre mes petits chefs-d'œuvre, je range un peu ce qu'il ne me sera plus d'aucune utilité. Enfin, quand je pense que c'est prêt, même si je suis sûre que je l'ai sortie un peu plus tôt, je commence à faire dorer mes premières crêpes. J'ai le temps d'en faire dorer trois ou quatre avant d'arrivée d'Elin. Je n'avais pas noté sa présence jusqu'à ce qu'elle hurle. Apparemment, elle ne veut pas que je fasse sauter cette cinquième crêpe. D'accord. Je la regarde d'un air hébété avant qu'elle ne me demande si elle peut le faire. « Oh, heu, oui, bien sûr. » Je réponds en laissant un petit sourire se dessiner sur mes lèvres. Je lui confie la poêle tout en m'écartant un peu, au cas où. « Tu peux en faire d'autres, aussi, si tu veux. » Je lui propose. Si elle en a tant envie et que ça peut lui faire plaisir, je ne veux pas l'en priver. « Et pendant ce temps, moi je commence à manger les premières. » Vu que c'est moi qui les ai faites, je mérite bien ça. Enfin non, il vaut mieux que j'attende un peu, ce sera sans doute plus sympa de prendre mon goûter en compagnie de la rousse.