smoke on the water
ft. Jessica & Andreja

Le lundi c'était par définition un peu la journée où on avait le plus de courage et de motivation. C'était le début de la semaine, le prime venait de passer, bref c'était tout le contraire des dimanches après-midis où la plupart des candidats se contentaient de voguer d'une pièce à l'autre en soupirant et en attenant qu'il soit enfin l'heure du prime. Pourtant en ce lundi Andreja n'avait pas fait grand chose de constructif, on pouvait même dire qu'il s'était tourné les pouces toute la journée pour la simple et bonne raison qu'il n'avait rien trouvé de suffisamment motivant pour l'occuper une fois l'après-midi là. Le matin il n'avait pas trop à réfléchir, son programme était plus ou moins toujours le même ; Il se levait tôt, allait courir, revenait prendre une douche, avalait rapidement un thé noir et un fruit, et retournait au gymnase après avoir enfilé son jiu-jitsu gi. Cette partie de sa journée n'était pas négociable, il ne pouvait pas se permettre de se rouiller ou de perdre ses réflexes, c'était son principal outil de travail. Mais passé onze heures du matin son "emploi du temps" était vide ... et c'était d'un ennui mortel quand il ne trouvait rien ni personne de nature à lui faire passer le temps plus vite. C'était le seul désavantage à cette aventure en fin de compte, trop de temps libre, et donc trop de temps pour cogiter. Et pour fumer aussi, Andreja fumait beaucoup depuis qu'il était ici, il fumait même trop il en avait conscience. Ce qui ne l'avait pas empêché une fois encore de remonter jusqu'à sa chambre pour récupérer son zippo et son paquet de cigarettes sur sa table de nuit, et de prendre la direction du balcon ; Il n'avait même pas attendu de l'atteindre pour en allumer une ceci-dit, tant et si bien que lorsqu'il était arrivé sur le balcon et y avait trouvé Jessica il avait déjà une clope coincée entre ses lèvres. « Alors comme ça, je tellement te manquer depuis le dernier fois que tu me vouloir pour toi tout seul ? » avait-il lancé l'air de rien, d'un ton gentiment moqueur, tout en venant se poser contre la balustrade à côté d'elle. Elle comprendrait sans doute qu'il faisait référence à la loveroom pour laquelle elle avait dépensé une partie de sa cagnotte virtuelle, avant que Paloma n'arrive avec ses gros sabots et ne se l'attribue, mais elle comprendrait aussi probablement le sarcasme dans sa voix. Parce que oui, il n'était pas sérieux, même s'il ne niait pas que l'accès à cette pièce ne lui aurait pas déplu. Pour satisfaire sa curiosité d'une part, et pour avoir à portée de main un lieu à l'abri des caméras, chose appréciable si l'on souhaitait s'isoler un peu. « Mais ça être dommage, maintenant que la machine de mensonge dévoiler notre petit secret, je avoir pu te demander autre démonstration sans arrière conscience. » Le souci quand on essayait de reproduire les expressions qu'on avait entendu chez les autres, c'était que l'on avait un peu tendance à tout mélanger, et c'est ainsi qu'on se retrouvait avec un "arrière conscience" qui ne voulait rien dire, en soi. Secouant un instant sa cigarette au-dessus du vide pour la débarrasser de son surplus de cendre, il l'avait reportée à sa bouche avant de poser les yeux sur Jessica d'un air calme, bien que le sourire espiègle sur ses lèvres trahissait le fait qu'il la faisait simplement marcher, gentiment.

J'étais un peu, pour ne pas dire beaucoup, frustrée, en fait. Oui parce qu'on m'avait volé mon accès à la love room tout de même. Certes, Paloma l'avait payé elle aussi, mais du coup j'avais perdu l'argent que j'avais investi. Surtout que je trouvais son choix idiot. Pourquoi ne pas piquer les indices acheté par je ne sais plus trop qui ? Ça pouvait toujours lui servir pour trouver un second secret et pour éviter que le sien ne soit potentiellement en danger. Mais bref, j'allais continuer à la juger dans mon coin, accoudée au balcon quand Andreja prend place à mes côtés. Je souris au son de sa voix. « Ouais, parce que je trouve que ta partenaire est vraiment trop possessive avec toi. Il faut qu'elle lâche prise, sinon elle va tomber de haut, la pauvre, quand elle se rendra compte que tu es mon entière propriété. » Je lâche sur le ton de l'évidence. Mais je ne fais que plaisanter à la suite du jeune homme, bien que j'ai presque l'air sérieuse. Non, en vrai je me fiche qu'ils soient proches, elle et lui, ça m'est complètement égal puisque nous le sommes aussi, d'une certaine façon. D'ailleurs, quand j'ai cité son nom, c'était simplement parce que je savais qu'il y avait peu de chance qu'il se passe encore quelque chose entre nous, alors que quelqu'un d'autre aurait pu tenter le coup. Enfin, si ça se trouve, nous aurions fini, nous aussi, par utiliser la pièce comme tout le monde semblait l'envisager. Moi, j'étais juste curieuse de savoir à quoi ça ressemblait, avant de penser à ce que je pourrais y faire à l'abri des caméras. J'aurais peut-être juste profité d'un moment de paix, en compagnie d'Andreja, ou pas. Celui-ci repris d'ailleurs la parole pour me faire part de son avis sur mon questionnaire au détecteur de mensonges. Il était déçu que les autres soient maintenant au courant de notre "petit secret" alors que j'étais plutôt fière, ou surtout étonnée, d'avoir été jugée honnête à cent pour cent. Je ne peux m'empêcher de sourire d'un air amusé, ou attendri, quand je l'entends se mélanger les pinceaux entre les expressions. « Oh, tu sais, tu peux me demander ce que tu veux, moi je n'y verrai jamais aucune arrière pensée. » Oh mais non, jamais, jamais. Ce n'est vraiment pas mon genre.

Spoiler:

S'il était entièrement honnête avec lui-même il devait avouer qu'il était d'autant plus curieux quant à ce à quoi pouvait bien ressembler l'intérieur de la loveroom depuis qu'il avait failli en bénéficier grâce à Jessica, et que cela leur avait été retiré au dernier moment. C'était tout Andreja ça, il suffisait qu'on lui refuse quelque chose pour en avoir d'autant plus envie ... L'esprit de contradiction par excellence. Mais bon, il n'empêche que c'était surtout Jessica qui devait l'avoir mauvaise, après tout c'était sa cagnotte qui en avait pâti, et c'était à elle que Paloma avait volé son gain. Il ne connaissait pas assez Jessica pour savoir si elle était du genre rancunière, mais si elle l'était Paloma avait plutôt intérêt à ne pas trop la ramener en présence de la jeune femme. Croisant en tout cas justement la danseuse il n'avait pas si résister à l'envie de la taquiner gentiment au sujet de la nuit qu'ils ne passeraient pas dans cette pièce où il n'avaient pas accès « Ouais, parce que je trouve que ta partenaire est vraiment trop possessive avec toi. Il faut qu'elle lâche prise, sinon elle va tomber dans haut, la pauvre, quand elle se rendra compte que tu es mon entière propriété. » Amusé par le ton ainsi que par le contenu de la réponse qu'avait décidé de lui adresser la jeune femme, il avait secoué légèrement la tête en se tournant dos à la balustrade pour s'y appuyer, préférant regarder la jeune femme plutôt que la vue qu'il commençait à connaître pour venir se griller un clope ou deux à cette même place tous les jours. « Oh, c'est elle qui être possessive là, tu penses ? » Sourire narquois, tandis qu'il tirait sur sa cigarette avant de recracher une volute de fumée. Il se demandait ceci dit s'il y avait une part de vrai dans ce qu'elle venait de dire, si elle trouvait réellement Pia possessive avec lui ... Lui n'en avait pas l'impression. Il suffisait de comparer avec Ghika et son Auguste, ou Tilda avec son Lou. « Mais c'est parce qu'elle comprendre qu'elle a le meilleur partenaire. » avait-il finalement ajouté l'air de rien, parce qu'il n'était plus à une ânerie près. A tel point qu'il avait continué sur sa lancée en mettant sur le tapis les questions qui lui avaient été soumises au détecteur de mensonge. Bon ceci dit là encore, c'était plus une boutade qu'autre chose, parce que le concernant il estimait n'avoir rien à cacher. Et puisque Jessica semblait être du même avis, il n'y avait pas de souci. « Oh, tu sais, tu peux me demander ce que tu veux, moi je n'y verrai jamais aucune arrière pensée. » Arrière pensée. Il ne savait pas si elle avait réutilisé l'expression pour lui faire comprendre qu'il l'avait mal utilisée, mais il avait essayé de la noter mentalement pour ne pas refaire la même bourde plus tard. Préférant ne pas trop penser au fait que cela le faisait une fois de plus passer pour un imbécile, il avait préféré se concentrer sur le sens de la réponse de Jessica « Tout ce que je veux ? Ça pouvoir être dangereux, de dire ça ... On pas se connaître vraiment, après tout. » Si ça se trouve il était un dangereux psychopathe, ou bien un pervers avec des idées déviantes ... Quoi que certes, si tel avait été le cas elle s'en serait rendue compte avant. Mais se décollant tout de même de la balustrade pour aller se planter devant la jeune femme, il avait baissé la tête pour pouvoir la regarder de nouveau dans les yeux et avait ajouté « Mais je noter ça dans une endroit de ma tête. » à voix basse, comme sur le ton de la confidence. Il jouait avec elle, c'était de la taquinerie, mais ceci dit il ne fermait définitivement la porte à rien non plus ... Rien ne disait que ce qui s'était passé une fois n'était par conséquent jamais amené à se reproduire. Andreja n'était pas le genre à dire jamais.

Je ne trouve pas que Pia soit particulièrement possessive avec Andreja. Mais ils ont tout de même l'air de bien s'entendre, leur partenariat doit bien fonctionner. Alors que Noah et moi, on n'est pas forcément très proches et je ne suis pas certaine que ça évolue dans le bon sens. Je souris quand Andreja me demande si je pense vraiment que c'est sa partenaire qui est possessive, quand je viens justement de faire comme si je l'étais à son égard. Il n'est en aucun cas mon entière propriété, mais c'était une manière comme une autre de justifier mon choix lors du dernier prime. Parce qu'après tout, j'aurais pu choisir n'importe qui, garçon comme fille, je n'avais que l'embarras du choix et c'est tombé sur lui. Mais c'était une pure coïncidence, en fait. Il m'explique alors que si la rouquine se montre possessive, c'est simplement parce qu'elle sait qu'elle a le meilleur partenaire. Je laisse échapper un léger rire, entre l'amusement et la moquerie. « Elle en a de la chance. » Je continue de sourire quand il parle du fait que tout est maintenant plus ou moins au courant de notre "petit secret" et qu'il ne pourra plus me demander quoi que ce soit sans arrières pensées, bien qu'il bute sur l'expression que je corrigerais sans trop faire attention en lui répondant. Il veut cependant s'assurer qu'il pourra me demander tout ce qu'il veut, ça pourrait être dangereux et on ne se connait pas tant que ça. Je hoche la tête à l'affirmative, un sourire plein de malice étirant mes lèvres. « Je prends le risque, j'aime vivre dangereusement. » Je déclare d'un air tout à fait sûr de moi alors qu'il dit qu'il note tout ça dans un coin de sa tête. Je ne dis rien pendant un petit moment, les yeux dans le vague, se baladant entre le paysage et le jeune homme qui termine sa cigarette. « T'aurais fait quoi, dans la loveroom, si on y avait eu accès, finalement ? » Je demande comme ça, par simple curiosité. Ça peut peut-être m'aider à le connaître que de lui poser ce genre de questions, bien que je me fasse déjà une idée de la réponse qu'il pourrait me donner. En même temps, il doit pas y avoir trente-six choses à faire là-bas, mais puisqu'on est caché des caméras, on peut un peu y faire ce qu'on veut.