Je me liquéfie sur place, je crève de chaud, c'est tout juste si j'ai la foi de me traîner jusqu'à la piscine, mon pas est lourd. Je jette ma serviette sur le transat et je me déshabille sur le chemin, laissant mon short et mon haut à un mètre l'un de l'autre. Et je me lance, recherchant la fraîcheur de l'eau sur mon épiderme. Mon corps ne tarde pas à rentrer dans l'eau, formant un angle parfait pour ne pas que le liquide ne percute mon corps avec violent. Mon plongeon est réalisé avec perfection, étrangement. Je reste le plus de temps sous l'eau, mes cheveux en lévitation, j'ouvre mes paupières sous l'eau, mes rétines se faisant attaquer par le chlore. Je me décide à remonter enfin à la surface, inspirant longuement pour remplir mes poumons de l'oxygène qui leur faisait cruellement défaut. Je décide que la baignade s'arrêtera là, j'ai la flemme de faire des longueurs, ce n'est pas stimulant pour moi, il n'y a aucun enjeu. Je rejoins doucement le bord, où je me hisse hors de la flotte. Je me redresse rapidement et je vais chercher ma serviette lorsque ... Mes prunelles s'accrochent à la silhouette affalée d'Eryk sur un transat. Il dort ? C'est ce que je me demande tandis que mes pas se font bien plus légers lorsque je m'approche du candidat. Je n'ai aucune réaction de sa part, de plus, ses paupières sont closes. Donc il dort à point fermé. Je me penche au dessus de lui, ma main s'en va attraper ma chevelure gorgée d'eau, et je l'essors au dessus de ce pauvre Eryk qui n'avait rien demandé. J'ai juste une envie irrépressible d'emmerder mon monde aujourd'hui.

Il fait beau, je suis déjà debout, alors je décide d’en profiter pour me rendre à la piscine. J’aurais tort de m’en priver. Et les autres aussi. Alors je ne comprends pas pourquoi il n’y a personne quand j’arrive. Qu’et ce qu’ils font ? Peut être encore tous en train d’émerger. Ou alors ils sont à la plage, c’est une possibilité aussi. Enfin bref, de toute façon, à un moment donné ou un autre, il y aura forcément quelqu’un qui me rejoindra. Pour l’heure, je fais quelques longueurs en solitaire, quelques descentes de toboggans, puis décide d’aller m’allonger sur un transat. Sans m’en rendre compte, je pique du nez. Jusqu’à ce que je sois réveillée parce qu’il semblerait de la pluie. Gné, je croyais qu’il faisait beau ? Les nuages seraient arrivés si rapidement, sans prévenir ? J’ouvre les yeux pour me rendre compte qu’en fais il n’en est rien. Le soleil tape toujours autant. En revanche c’est une candidate à l’origine de l’eau. Clémentine. Oh la vilaine. Faut pas jouer avec moi. Elle va le comprendre très vite. Ni une ni deux, je me lève, l’attrape avant qu’elle n’ai l’occasion de s’échapper, et la fait chavirer dans l’eau, avec moi. On remonte à la surface. « Un partout, la balle au centre. » Que je dis en français. « Bon alors, pas trop déprimée par le départ d’Hadrien ? » Il faut bien commencer la conversation quelque part, et comme je ne connais rien d’elle. La seule chose que j’ai remarqué c’est qu’elle était proche du bonhomme qui nous a quitté dimanche soir.