+Elsa

Hm, est-ce que j'ai bien vu ce qu'il y a au sol en plein milieu du salon ? Je m'approche doucement et pose mes mains sur elle. « Hé, tout doux ma belle... allez viens là... » Je souffle d'une voix douce, alors que je suis accroupi, les mains tendus vers le sol en train de caresser quelque chose. Pourtant, Elin a quitté l'aventure donc Milou n'est plus là. En plus de ça, aux dernières nouvelles, Milou était un mâle. Donc non, ce n'est pas au regretté chihuahua que je m'adresse, mais bien à autre chose ! Une jolie créature que j'ai trouvé sur le sol du salon, qui s'est égaré dans les parages hm. Je ne suis pas fou, je ne parle pas tout seul hein... Enfin, tout dépend de comment on voit la chose. On peut facilement m'entendre parler, et j'entends des pas derrière moi venir dans ma direction. Je tourne légèrement la tête pour voir Elsa arriver et je lui adresse un grand sourire, comme si j'avais trouvé la plus mignonne des créatures du monde. Je me lève, les mains pleines et les ouvrent doucement en sa direction. « Dis bonjour ! » Je m'acclame avec un large sourire en montrant la grosse araignée dans mes mains. C'est une araignée répandue en Australie, et pas du tout dangereuse pour l'Homme, une araignée du chasseur. Le nom peut faire peur, mais elle est inoffensive. Je l'aurais pas pris dans mes mains sinon hein. Et si je sais ça, c'est parce que l'Australie est un peu la destination de mes rêves, donc je connais pas mal de choses là dessus.

Le grand salon, c'est l'endroit dans lequel je me rends à chaque fois que je ne sais pas quoi faire de mon temps. Ce qui est clairement le cas en ce moment. Je choisis ce lieux parce que c'est un lieu de passage, je suis presque certaine de pouvoir tomber sur un autre candidat et ainsi, éviter de passer la soirée toute seule. La solitude, ma pire ennemie. Et pour le coup, je ne m'étais pas trompée puisque Aaron m’accueille avec un sourire qui s'étire jusqu'à ses oreilles. Il semble tenir quelque chose entre les mains, une chose qui ne me reste pas inconnue bien longtemps puisqu'il me présente une araignée. Ca me fait sursauter, je recule directement d'un pas et porte ma main sur ma poitrine. Poitrine dans laquelle je sens mon coeur battre à tout rompre, je vais décéder. « Vite, tue-la ! » A première vue, il n'a pas vraiment l'air motivé de le faire mais burk, je déteste ces bestioles. C'est moche. « Pourquoi t'as prit ça dans tes mains ? T'es cinglé, t'es un terroriste mec ! Recule.»Moi, stressée ? Noooon. Allez, si il fait un pas, je vais tomber dans les pommes. D'ailleurs, je préfère prendre les devants, je m'éloigne au possible et cours jusqu'au canapé. Je monte sur ce dernier, j'y reste debout et attrape un coussin en guise de bouclier. « Si tu t'approches avec ta bestiole, je cris. »Juste comme ça, il est prévenu maintenant.

Eh oui, Elsa était une fille, donc elle avait quatre-vingt; que dis-je, quatre-vingt dix neuf pour cent de chance de réagir comme elle l'a fait, c'est à dire avoir le réflexe de se reculer, voir même de fuir. J'ai échappé au cri de terreur, mes oreilles l'en remercient. Bon j'avoue, j'avais hâte de voir sa réaction en vrai, et le fait qu'elle réagisse bien m'aurait grandement déçu. Je suis un peu sadique sur les bords, hm. « Vite, tue-la ! » Ah non, pas sadique à ce point là. Puis elle est tellement grosse, que j'en serais presque dégouté de la tuer. C'est comme si j'allais écraser un lapin ou un hamster avec mes chaussures, c'est ignoble. Je fais mine de boucher les oreilles de la pauvre bête, comme si elle pouvait comprendre ce que Elsa disait. « Ne dis pas de pareils immondices devant Georgette voyons ! » Je l'avais même nommé, maintenant on était obligé de la garder. « Pourquoi t'as prit ça dans tes mains ? T'es cinglé, t'es un terroriste mec ! Recule.» Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire franc. « Si tu t'approches avec ta bestiole, je cris. » Une lueur apparait dans mes yeux, large sourire sur mon visage. Elle me regarde, et peut comprendre aisément ce que je vais faire héhé. Alors ni une ni deux, je courre à sa poursuite alors qu'elle grimpe sur les canapés. « Allez n'aie pas peur elle est gentiiiille ! » On dirait deux gamins, un frère qui embête sa soeur. J'ai jamais connu ça, vu que je n'ai qu'un grand frère, mais c'est pas déplaisant ! Au bout d'un moment, dans le feu de l'action, mes mains s'ouvrent à peine par inadvertance et la malheureuse réussit à s'échapper, sous les yeux surement horrifié de Elsa. Elle rentre sous le canapé et disparait. « Oh oh... » je siffle, l'air penaud. On va avoir un problème.