tris

Je suis surement la personne la plus nulle de chez nulle en cuisine. Je n’aime pas ça, je déteste faire à manger même. Je sais pas pourquoi, j’ai aucun talent et aussitôt que je touche un chaudron, ça se transforme en véritable catastrophe souvent. C’est la raison qui fait que je suis toujours au restaurant, dans la vraie vie. C’est tellement plus simple et surtout, c’est bien meilleur que si je l’avais préparé moi-même. Le problème, c’est que dans une émission de télé-réalité, y’a pas vraiment un service de traiteur à disposition. Et puis, si j’ai été chanceux et que souvent, j’ai eu quelqu’un pour me faire à manger sur l’heure des repas, ce n’est pas vraiment le cas là, maintenant. J’ai l’air d’un gamin dans la cuisine, qui se cherche quelque chose à manger, mais qui n’a pas envie de se le préparer. Bon, et puis, y’a bien une chose que je suis capable de faire en cuisine. Ma recette préféré de ma mère. Son gâteau au chocolat. D’accord, c’est pas vraiment un repas, et je ne peux absolument pas me nourrir seulement de gâteau, mais il est vraiment excellent. Et puis, le temps qu’il soit entrain de cuire, quelqu’un va surement venir à la cuisine et je pourrai faire du troc avec cette personne. Je me met donc à la tâche, essayant de n’oublier aucun ingrédient, sinon je sais que ma mère ne serait pas fière de moi. Elle doit même me regarder en ce moment, priant pour que je mette assez de cacao. Et enfin, mes vœux ont été entendus, puisque Tris fait son entré à ce moment même dans la cuisine. « Tris, tu débarques au parfait moment, très chère ! » Mes lèvres s’étirent en un sourire brillant, alors que je suis particulièrement content de la voir elle. J'ai fait un effort, comme je lui ai promis au prime, je l'ai appelé par son surnom, bien que ça me plaisait, d'être le seul à l'appeler Beatrice. Je regarde autour de moi pour remarquer le bordel dans lequel j’ai mis la cuisine avec ma préparation de gâteau. J’espère que le résultat sera parfait. « Avoue que t’es venu te faire le meilleur repas de ta vie et que tu es sur le point de le partager avec moi ? En plus, tu auras un dessert que pour toi ! » Enfin, pas seulement pour elle, moi aussi je veux en manger. Je la supplie du regard, espérant qu’elle accepte mon marché. Sauf que je me souviens de la promesse que je lui avais fait, c'est-à-dire, lui faire de la soupe cette semaine. Ah merde, pourquoi j'ai dit ça moi au juste ? « Enfin... Si tu veux on peut aussi faire de la soupe ensemble... » Oui, ensemble. Parce que si je la fait seul, je sens le désastre cullinaire que cela donnera comme résultat.

Mon estomac fait entendre sa mélodie disgracieuse, et je sais qu’il est l’heure que je songe à le nourrir. Il est encore tôt, je suis persuadée que la majorité des autres candidats n’auront pas encore investi la cantine, tant mieux pour moi. Je déteste quand il y a foule aux fourneaux. D’ailleurs, c’est bien ma chance, puisque seul William se trouve à la cuisine, lorsque je décide d’enfin m’y rendre, quelques instants plus tard. « Tris, tu débarques au parfait moment, très chère ! » Je reste un court moment perturbé par l’utilisation de mon surnom venant de sa bouche : il faut dire que j’avais presque pris l’habitude qu’il se lorgne à encore m’appeler par mon nom complet, aussi obstiné qu’il était. « Ah oui? » laissais-je finalement entendre, en allant à la rencontre du chanteur, jetant un regard légèrement découragé vu l’état des lieux. Il s’était mis à la cuisine, de toute évidence, et la pièce était devenue un véritable chantier. Mon nez détecte une odeur chocolatée dans l’air : serait-ce un gâteau? « Avoue que t’es venu te faire le meilleur repas de ta vie et que tu es sur le point de le partager avec moi ? En plus, tu auras un dessert que pour toi ! » Je ne peux m’empêcher d’esquisser un léger sourire du coin de mes lèvres. Ahhh, mais voilà tout s’explique. « Tu tentes de m’amadouer avec ce gâteau pour que je te fasse à manger… c’est ça, ta tactique, avoues. » le taquinais-je en passant devant lui, avant d’aller m’accouder au comptoir non loin de là. « Mais tu n’as pas pensé que je n’aimais peut-être pas les gâteaux au chocolat... non? » Alors là, son plan tombait carrément à l’eau, n’est-ce pas. Bien sûr, ce n’était point le cas, mais s’il fallait que je me démène pour concocter un repas pour moi, et pour lui, il allait devoir y mettre un peu plus du sien, se montrer un peu plus convainquant. « Enfin... Si tu veux on peut aussi faire de la soupe ensemble... » ajouta-t-il finalement, et je me souviens de cette fameuse promesse qu’il m’avait faite au prime. Hm, je n’étais pas tellement convaincu que cette idée était un tant soit peu bonne. J’étais peut-être mieux de m’en occuper moi-même, non? Vous savez, pour éviter le risque d’intoxication alimentaire, sait-on jamais. « Non, tu sais quoi… ça ira. Tu as fait le dessert, il faudrait bien que je me sacrifie un peu pour préparer cette soupe. » Ça me semble, de toute évidence, être un bon compromis. « Par contre, j’avoue qu’un peu d’aide ne serait pas de refus… et en échange, je t’aiderai à ranger tout ça. » fis-je en enveloppant d’un geste la catastrophe culinaire qu’était devenue la cuisine.

Non mais c’est qu’elle arrive vraiment au bon moment. C’est comme si elle avait entendu mes pensés, la petite. J’avoue que je suis un peu charmeur en lui faisant ma demande, allant même jusqu’à lui faire des yeux doux. C’est que j’ai vraiment faim, seulement ça. Ça et le fait que je trouve vraiment Tris d’une grande beauté. Mais ça, je vais le garder pour moi. Pour le moment. On peut déjà sentir l’odeur du gâteau au chocolat que j’ai mis au four il y a quelques minutes. Non mais elle ne peut pas me refuser ça. Impossible. « Tu tentes de m’amadouer avec ce gâteau pour que je te fasse à manger… c’est ça, ta tactique, avoues. » Démasqué. Merde. Non mais en même temps, je ne m’étais pas vraiment forcé pour faire dans la subtilité. « Et ça fonctionne ? » Je ris légèrement en la questionnant, venant gratter mon cuire chevelu comme je le fais toujours, c’est un peu un tic une manie. « Mais tu n’as pas pensé que je n’aimais peut-être pas les gâteaux au chocolat... non? » Je fais une petite moue en l’entendant, espérant vraiment qu’elle n’est pas sérieuse. Non, elle doit certainement me faire marcher. Je m’avance vers elle un peu plus, alors qu’elle a ses coudes posés sur le plan de travail. Je viens me mettre dans la même position qu’elle, seulement quelques centimètres nous séparant. « Je ne te crois pas… Tout le monde aime le gâteau au chocolat. » Je parle tout bas en ancrant mes yeux dans les siens, un sourire discret venant d’apparaître sur mes lèvres. Je propose de faire de la soupe, même si ce n’est très certainement pas une bonne idée. Et elle l’a bien compris en voyant le bordel que j’ai crée dans la cuisine puisqu’elle me fait une offre. C’est une très bonne idée, je ne peux qu’approuver. « Deal. Alors, je suis tout à toi, qu’est-ce que tu veux que je fasse ? » Je la regarde, amusé, ayant fait exprès de laisser un peu d’ambiguïté dans ma phrase. Je ne cherche pas à la gêner, c’est seulement mon côté charmeur qui prend le dessus. Je la regarde un moment, restant près d’elle avant de me redresser, frottant mes mains ensemble, prêt à préparer cette soupe avec elle.