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Parfois, même Alistair lui-même ne se comprend pas. Comme aujourd’hui, alors qu’il était sagement assis dans le salon à s’ennuyer comme à son habitude, à attendre sagement que le temps passe jusqu’à ce que ses prunelles se déposent sur la porte qui mène à la cave. Il a déjà tenté une exploration ici, exploration qui s’est avéré bien moins passionnante qu’il l’aurait cru. Certes, celle-ci lui a permis de croiser Paloma a une heure déraisonnable, comme d’habitude, mais concernant la légende qui entoure ce lieu, il n’a rien perçu qui va dans ce sens. Ce lieu n’est donc d’aucun intérêt pour lui, puisqu’il est aussi établi qu’il y aurait quelques vieilles bouteilles de vin qui traînent. Manque de chance, il ne boit pas d’alcool, il n’a donc même pas la possibilité de justifier sa présence en ces lieux par une soudaine envie de se prendre une bonne cuite. Il n’a aucune raison de retourner là-bas et pourtant, le voilà s’engouffrant dans la cave. Il n’apprend jamais, il faut croire. Il sait qu’il n’y a rien d’intéressant, et pourtant il persiste. La faute à l’ennui, probablement. La dernière fois qu’il a tenu à visiter un endroit qui lui avait déjà laissé un mauvais souvenir, c’était la semaine dernière, quand il s’est cru apte à retrouver la sortie du labyrinthe par simple appel à sa mémoire. Ce fut un échec cuisant. À choisir, donc, il peut bien se rendre quinze fois à la cave par semaine pour assister à un événement qui relève du surnaturel, il ne prend au moins pas le risque de dormir dehors. S’il n’arrive pas non plus à se comprendre lui-même, c’est parce qu’il n’a jamais cru aux événements de type surnaturels, et pourtant, il a envie d’assister à une quelconque apparition en ces lieux. Il sait pertinemment qu’il s’agirait d’un coup de la production, mais il veut voir de ce dont ils sont capables. On ne peut pas dire que la dernière fois ils faisaient leur travail correctement, il s’y est rendu au milieu de la nuit, à une heure propice à avoir peur du moindre bruit et il n’y a rien eu. Il y a seulement la lumière qui a fait des siennes, mais il se doute qu’il s’agit simplement de l’ampoule et non pas d’un coup de la production. Alors aujourd’hui, en milieu d’après-midi, il espère que la production est plantée devant leurs écrans à attendre qu’un courageux descende dans cette cave. Ils doivent probablement encore travailler à cette heure, il met donc toutes les chances de son côté. Mais il a beau attendre comme un con au milieu de la cave, c’est toujours aussi tranquille et sans intérêt que la dernière fois. Bon. On ne l’y reprendra plus, cette cave, s’est officiellement fini pour lui. Le seul point positif dans cette escapade, c’est qu’en se dirigeant vers la sortie, il tombe sur Percy qui arrive. Il serait tenté de continuer sa route puisqu’il ne le connait pas. Mais justement, il ne le connait pas très bien, c’est donc l’occasion d’en apprendre plus sur lui. Il ne peut pas se défiler à chaque fois, ce serait trop facile. « Tu y crois, à cette histoire de légende ? » Il demande simplement, même s’il est persuadé que ce n’est pas le truc de Percy, pour le peu qu’il en a vu de lui. M’enfin, il est toujours maladroit quand il s’agit de débuter des conversations.

Il s’apprête à quitter la pièce, mais c’est sans compter sur le hasard qui met Percy en travers de son chemin. Pas que ça le dérange, il est assez grand pour contourner celui-ci et continuer sa route. Mais justement, c’est la solution de facilité, celle qu’il aurait choisi dans une situation similaire s’il avait été dehors. Sauf qu’il n’est pas dehors et que s’il est ici, c’est bien pour essayer de se lier aux autres, raison pour laquelle il se décide à entamer la conversation, profitant de la légende qui entoure le lieu. Percy n’y croit pas, une réponse qui ne l’étonne guère, il n’a pas vraiment la tête à être à fond dans ces histoires fantastiques. Et lui aussi a eu l’occasion de constater, avant aujourd’hui, que cette cave ne recèle rien de particulier. « Moi aussi. Je ne sais pas pourquoi je persiste. » Il dit, en haussant les épaules. Il a aussi eu la joie de découvrir que cette cave est des plus banales, mais le voilà qui persiste à l’explorer. Par ennui, c’est la réponse la plus logique, même si c’est un motif un peu léger pour continuer à se rendre ici. Il acquiesce en silence à la prochaine réflexion de Percy. Il ne voit pas d’autre raison qui aurait pu pousser la production a misé sur une pièce pareille, si ce n’est le plaisir de traumatiser ceux qui ont facilement peur et qui n’ont besoin d’aucun effet particulier pour y être pris de panique. « Il en faut pour tout le monde. » Il ajoute finalement. Peut-être que les candidats facilement effrayés par une telle pièce permettent une certaine audience (même s’il doute sérieusement de cette possibilité) ou, au moins, d’alimenter le bêtisier. Il hésite un instant à la proposition de Percy, car s’il est revenu jusqu’à cette porte, c’est bien parce qu’il ne voit plus d’intérêt à rester ici plus longtemps. « Je comptais sortir, mais je peux t’accompagner, oui. » Ça ne le dérange pas plus que ça, il n’a pas vraiment mieux à faire de son après-midi alors il peut bien tourner les talons et s’engouffrer à nouveau dans cette cave. D’autant plus qu’il a le mince espoir de voir la production leur offrir un léger spectacle qui sera en mesure de les divertir quelques instants, maintenant qu’ils sont deux. Enfin, s’ils n’ont pas réagi avant, il doute sérieusement qu’ils le fassent maintenant, mais qu’importe, puisqu’il ne connait rien de Percy si ce n’est son nom et le fait qu’il ne croit pas en la légende qui entoure ces lieux, c’est l’occasion d’en savoir plus. Mais reste à savoir commencer lancer la conversation, on ne peut pas dire qu’Alistair soit un maître en la matière. « Tu en as pas marre d’avoir des partenaires masculins ? » Il aurait pu lui demander n’importe quoi, son âge, son métier, la façon dont il vit son aventure, mais non, il repense au petit concours de Percy et d’Isaac qui a fait tant jaser. Et il se doute bien que le premier aurait sûrement préféré se retrouver avec une demoiselle, d’autant plus quand on sait le rapprochement qu’il a opéré avec sa première et unique partenaire féminine. « Enfin, Ghika est sympa, mais ça doit pas toujours être un cadeau. » Il modère tout de même ses propos. Ghika lui a fait une plutôt bonne impression, mais lui ne pourrait sûrement pas le supporter comme partenaire. Pas parce qu’il l’agace, mais parce qu’il fait partie de la catégorie de ceux qui parlent beaucoup trop, et ça, Alistair n’est pas en mesure de le supporter bien longtemps, aussi gentil et agréable soit le partenaire en question.

S’il avait dû donner un prénom quant au candidat le plus susceptible de croire en cette légende, ce ne serait assurément pas celui de Percy. À vrai dire, il serait même en bas de la liste. Bien qu’il ne le connaisse que de vue et qu’il ne se soit jamais particulièrement intéressé à lui avant aujourd’hui, il lui apparait comme quelqu’un de suffisamment raisonné pour ne pas se laisser impressionner par la cave et ses secrets. Et son impression est la bonne, puisqu’en effet, il n’y croit pas à la présence du jumeau maléfique de Cupidon. Alistair non plus n’y croit pas, et pourtant il persiste à venir ici. Il ne sait pas vraiment la raison, c’est probablement l’ennui même si c’est un peu faible comme raison. Enfin, à en croire Percy, c’est pourtant la bonne hypothèse, lui-même étant dans le même cas. « Percy, la voix de la raison. » Il déclare simplement en haussant les épaules. Oui, faible ou non, l’ennui est la seule option valable à tant d’insistance. Enfin, Alistair en avait fini avec cette cave jusqu’à l’arrivée de Percy. Même si la première idée qui lui effleure l’esprit et de continuer sa route pour se trouver une autre occupation, la possibilité d’en apprendre plus sur un candidat dont il ignore tout n’est pas négligeable, et il répond positivement à la demande de Percy. En plus, ce dernier a pris deux briquets pour les aider dans leur exploration, il ne peut décemment pas refuser. « Merci. » Il s’empare du briquet que lui tend son colocataire. À vrai dire, il aurait très bien pu s’en passer, il ne quitte jamais son paquet de cigarettes et le briquet qui l’accompagne, même à l’intérieur du nid. Mais ça, Percy ne le sait pas, et plutôt que de refuser son geste, il concède à l’accepter. Il espère tout de même que l’ampoule ne lui fera pas le même coup que la dernière fois, en se montrant trop capricieuse. Pas qu’il n’ait peur du noir, mais ce n’est pas vraiment son truc d’avancer à tâtons, il aime voir où il met les pieds. Sauf que là, la pénombre est dominante, et ça l’agace quelque peu, heureusement qu’il peut compter sur la présence de Percy pour ne pas se décider à fuir les lieux. Percy, d’ailleurs, qui n’apprécie pas forcément d’être abonné aux partenaires masculins depuis le départ de Maddy. On veut l’emmerder ? Oui, c’est une hypothèse qui se tient. « Je crois que Cupidon en a après toi. » Parce que clairement, Percy est l’un des candidats les plus malchanceux du nid, entre les nominations d’office de la roulette et le fait d’être couplé avec un homme même quand il y a des filles disponibles, on ne peut pas dire que Cupidon l’épargne. Surtout que de l’avis d’Alistair, bien que Ghika soit sympathique, ça ne doit pas être un cadeau de le supporter en tant que partenaire, mais si rien ne les obligent à être toujours collés ensemble. Percy résume très bien le caractère du candidat, il est très (trop) enthousiaste. « Bon courage, en tout cas. » Son partenariat avec Clémentine se passe très bien car cette dernière le laisse respirer, au contraire de Taylor qui avait tendance à être parfois sur son dos, même si ça n’a pas duré longtemps, mais il est tout de même en mesure d’imaginer l’agacement que peut ressentir parfois Percy. En parlant de Clémentine, Percy souhaite savoir si elle le laisse dormir avec elle. Parce qu’elle est du genre à imposer son autorité ? Lui ne l’a pas vraiment perçu ainsi, mais soit. « On ne dort pas ensemble. » Il n’a jamais dormi avec son ancienne partenaire, ce n’est pas pour commencer avec la nouvelle. « Mais c’est moi qui ne veut pas. » Il ajoute, avant que Percy ne commence à se faire des films sur la raison qui aurait poussé la blonde à le virer du lit. Parce que Clémentine, à priori, ça ne la dérangeait pas, puisqu’elle a insisté durant quelques instants en cherchant les raisons qui poussent Alistair à faire lit à part quand il lui a annoncé son intention de dormir ailleurs. « Je te proposerais bien de prendre ma place, mais je suis pas sûr qu’elle accepte. » Si Alistair a le statut de partenaire, qui pourrait potentiellement forcer Clémentine à l’accepter dans le même lit, ça n’est pas le cas de Percy. À vrai dire, sa demande n’a rien de sérieuse, c’est simplement histoire de ne pas rester muet. Il ne se permettrait pas d’arranger le déménagement de Percy dans le dos de sa partenaire ou même en lui touchant deux mots, pour la simple et bonne raison que ce n’est pas de son ressort de décider qui ou non peut dormir avec la jeune femme. « Tu dors avec Ghika, toi ? » Il rebondit sur la question de Percy, même s’il a déjà une idée de la réponse. Il ne le voit pas dormir avec ce dernier, il a lui-même admis qu’avoir des partenaires masculins ça n’était pas son truc, mais l’impression que Ghika lui a laissé est celle de quelqu’un d’entreprenant, il ne serait pas étonné que ce dernier se soit glissé dans le lit de Percy.

Oui, Percy est la voix de la raison, même s’il s’est contenté de prononcer à voix haute le ressentiment d’Alistair envers ces lieux. Mais c’est rassurant dans un sens, de savoir qu’il n’est pas le seul à trouver cet endroit sans intérêt, sauf quand le temps se fait long et qu’il n’y a rien d’autre de plus intéressant à faire. Peut-être qu’Alistair aurait dû s’abstenir de ce compliment, puisque Percy ne tarde pas à en rajouter une couche. « Raisonnable et modeste. » Il déclare, avec un léger rictus. Il n’aime pas se lancer des fleurs, pourtant. Enfin, Alistair s’en fiche bien, tant mieux s’il a confiance en lui. Il ne sait pas s’il se permet ce genre de réflexions avec tout le monde, mais ça reste drôle à ce stade. Quoi que, drôle, ce n’est pas forcément Alistair qui va se fendre la poire pour un commentaire du genre, mais il a saisi le truc, d’autant plus que Percy a légèrement exagéré sa façon de parler. Dans tous les cas, que ce soit avec sa façon d’être ou non, Percy s’est mis à dos Cupidon, faut croire. Entre les nominations données par la roulette (et donc indirectement par le maître des lieux) ainsi que les partenaires masculins qu’il doit supporter, son colocataire ne fait assurément pas partie de la catégorie des chanceux du nid. Enfin, à l’en croire, Cupidon devrait se méfier, Percy étant en mesure de racheter l’émission et de mettre l’angelot au chômage. « Tu es riche ? » Oui riche et pas juste issu d’un milieu aisé, car il s’imagine qu’une telle émission doit coûter une fortune si on se met en tête de la racheter et qu’il est préférable de sortir un gros chèque. « Comment ça se fait, à ton âge ? » Dans l’hypothèse où Percy est effectivement fortuné, ça l’intéresse. Pas qu’il trouve un soudain intérêt à son camarade grâce à l’annonce de sa fortune, son intérêt se porte plus sur la façon dont il est parvenu à amasser de l’argent, d’autant plus que Percy est plus jeune que lui, il lui semble. Alors est-ce que ce dernier a eu la chance de naître dans la bonne famille ou est-ce qu’il s’agit simplement d’une détermination à toute épreuve ? En tout cas, pour l’instant, Cupidon peut dormir sur ses deux oreilles, du moins jusqu’à la fin de l’émission. Mais il faudrait qu’il s’abstienne de donner à nouveau un partenaire masculin à Percy, si Ghika vient à être éliminé dans les prochaines semaines. En tout cas, il lui souhaite bon courage. Percy juge nécessaire de lui offrir une tape dans le dos, il sursaute légèrement, il a tendance à oublier que tout le monde n’est pas au courant de son petit problème lié au fait que les autres le touchent sans sa permission, mais il est en mesure de supporter un si petit geste. Le sujet Ghika clos, c’est désormais le sujet Clémentine qui est ouvert. Clémentine l’aurait probablement laissé dormir avec elle, mais Alistair n’est pas particulièrement motivé par cette idée. Il est vrai que ça a de quoi surprendre, surtout qu’il est le premier à avoir admis lors d’un prime que Clémentine est séduisante, mais ça ne suffit pas. « En résumé : sommeil agité et pas envie de la frapper durant la nuit. » Ce serait dommage d’abimer un si joli visage. Percy avance tout de suite la possibilité qu’il soit gay. Il peut comprendre, on ne peut pas dire que les hétérosexuels soient en nombre dominant parmi les représentants masculins, mais non, Percy se trompe, dommage pour lui. « Non, je suis toujours un sérieux concurrent pour toi et Isaac. » Ouais, enfin, ils ont une sacrée longueur d’avance sur lui, mais Percy aura compris qu’il n’est pas du bord qu’il suppose. Pour en revenir à Clémentine, il est certain que Percy se ferait une joie de prendre sa place, même s’il ne connait pas la nature de la relation que les deux entretiennent, si ça se trouve sa partenaire ne pourrait pas envisager un seul instant de partager son lit avec lui. Enfin, de toute façon, sa proposition n’a rien de sérieuse. Il faudrait que Clémentine accepte, mais même aux yeux de son camarade, ça lui parait peu probable. Ça lui donne une idée des relations qu’ils peuvent entretenir. Si lui ne partage pas son lit avec sa partenaire, est-ce que Percy le fait avec Ghika ? Ça l’étonnerait, et il ne se trompe pas. Il esquisse même un sourire à l’entente de sa réflexion, tant son soulagement est apparent. Alistair ne rebondit pas là-dessus et se contente de poursuivre leur petite exploration dans la pénombre, réalisant encore une fois à quel point la production s’est bien foutue d’eux à propos de ce lieu. Il est sorti de ses pensées par la voix de Percy qui s’élève à nouveau pour lui poser une question. Il y aurait bien Peter, mais même s’il ne remet pas en cause l’attachement du vieux – comme il aime le surnommer – il s’agit d’un attachement qui au départ, est purement intéressé. Et contrairement à lui, Peter a une vraie vie, une femme, des enfants. Il ne pourra pas toujours être là, il est déjà de moins en moins présent et ça n’ira pas en s’arrangeant. Alors non, officiellement, il n’a pas cette chance. « Non, personne. » Il répond, avec une certaine fatalité. « Enfin, j’ai peut-être un vieil ami. » Il se rétracte presque instantanément, car il s’imagine déjà Peter s’étouffant devant son écran, lui qui jure sans-cesse qu’Alistair est son fils adoptif, même si ce dernier reste sceptique quand à leur véritable lien. « Et toi ? Quelqu’un qui t’attend ou même quelqu’un qui te manque. » Il rebondit sur sa question, une nouvelle fois, en tentant tout de même d’y mettre un peu du sien. Ce n’est pas parce que quelqu’un l’attend que c’est impérativement la personne qu’il souhaite revoir en premier.

Spoiler:

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Il réagit quand Percy lui annonce qu’il pourrait racheter l’émission. Bon, il s’imagine que Cupidon, ou plutôt les dirigeants de la société qui a créé ce programme, ne vendrait leur bébé pour rien au monde tant cela semble être une mine d’or. Il faut dire qu’ils n’en sont pas à la treizième saison pour rien, l’émission fonctionne très bien et ce n’est pas sûr que Percy puisse vraiment la racheter. Mais possible ou non, ce qui le fait tiquer c’est que ce dernier avance l’idée qu’il possède une fortune. Et à vrai dire, ça l’étonne. Peut-être parce qu’il ne connait pas beaucoup Percy et que c’est un détail dont lui seul n’a pas encore connaissance, mais il semble tout de même jeune pour être à la tête d’une certaine richesse. Alors il lui demande confirmation et surtout, le questionne sur le pourquoi du comment. La raison qui parait la plus évidente serait que la fortune soit en fait celle des parents, même si les petits génies qui arrivent à sortir une invention révolutionnaire ou qui parviennent à gérer un certain business sont également monnaie courante. Mais c’est la première option qui est la bonne. « Oh. Je vois. » Et là, pendant une fraction de secondes, il déteste Percy pour avoir eu la chance de naître dans la bonne famille, mais c’est une réaction purement égoïste d’un homme qui n’a pas un sou alors qu’il en a désespérément besoin. Tant mieux pour Percy, en tout cas, même si le fait de ne plus voir son père n’a rien de réjouissant. Sa fortune n’est cependant pas uniquement due au paternel, mais également à son bon sens en tant que bookmaker. « Faut que tu m’apprennes, alors. » Si ça se trouve, il est passé à côté de sa vocation et Percy peut réparer cette erreur en l’aidant. Parce qu’Alistair, dès qu’on lui parle d’argent, ça l’intéresse, surtout que ce n’est pas un moyen qui nécessite de faire un trait sur ses principes. Ils en viennent ensuite sur leurs partenaires respectifs et il est vrai qu’Alistair a eu plus de chance en tombant sur Clémentine, même s’il n’en profite pas. Pour une raison tout à fait logique selon lui et qu’il résume à son colocataire, mais ce dernier semble avancer une autre hypothèse. « Pourquoi ? Elle est du genre sauvage ? » Il fronce légèrement les sourcils, parce que si c’est le cas, ça l’étonnerait beaucoup. Il faut dire qu’il côtoie à peine Clémentine et que, lors de leur plus grande conversation, elle ne lui a pas laissée cette impression là, mais plutôt celle d’une fille pas désagréable et plutôt sympathique, bien qu’un peu insistante. Enfin, peut-être que Percy la connait mieux et sera en mesure de l’aiguiller un peu plus sur le caractère de sa partenaire à défaut d’avoir de grandes conversations sur l’oreiller avec celle-ci. Ça l’étonne un peu que Percy le suppose homosexuel, il ne manque d’ailleurs pas de balayer cette hypothèse. « Un mec comme moi ? C’est sympa, merci. » Il lâche d’un ton monotone. Soit Percy a une très haute opinion de lui-même (ce qui irait dans le sens de ses précédentes paroles), soit Alistair ressemble vraiment à un sac et tout sauf un bon parti. Quoi que, il ne peut pas vraiment lui en vouloir, c’est le cas, mais ce n’est pas forcément agréable à entendre. En fait, c’est surtout qu’il l’a trop entendue cette phrase et qu’elle commence sérieusement à le désespérer, même s’il n’en tient pas rigueur à Percy puisque c’est Alistair lui-même qui a fait référence au fait qu’il puisse être un sérieux concurrent. Enfin, ni l’un ni l’autre ne sont dupes, il part avec un sacré retard sur ses camarades et un désavantage non-négligeable : sa difficulté à supporter les contacts physiques. Alors Percy peut dormir sur ses deux oreilles, il est toujours en tête de course et Isaac ne semble pas prêt de le rattraper. Le sujet dérive sur la personne susceptible de l’attendre à l’extérieur et le constat n’est pas réjouissant. Il répond d’abord personne avant de se rétracter, ce qui semble surprendre Percy.  « Un peu des deux. » Et ça l’emmerde de dire ça, surtout vis-à-vis de Peter, mais c’est la stricte vérité. Hors cadre professionnel, Peter ne se serait jamais intéressé à lui, les bases de l’amitié qu’ils ont pu construire ne sont pas totalement fiables et sincères à ses yeux. Enfin, il réglera la chose en temps voulu si le vieux lui en veut. Il aurait pu offrir meilleure réponse à Percy, mais il va s’abstenir de s’enfoncer un peu plus. Il se permet de lui retourner la question, car même si Percy ne lui apparait pas comme quelqu’un de particulièrement entouré, il le pense déjà plus que lui. Est-ce que quelqu’un l’attend, ou même est-ce qu’il s’impatiente de revoir quelqu’un en particulier ? À priori, non. « Ça n’a pas toujours été ainsi, alors ? » Il le dit lui-même, ça fait un moment, cela veut bien dire qu’à une époque, il était proche des gens ? Si oui, ça leur fait un point commun sur lequel Alistair ne misait pas à première vue. Sa prochaine réflexion lui arrache un léger rictus. Ce n’est pas vraiment une question à lui poser à lui, compte tenu de son talent pour faire échouer la moindre de ses relations amoureuses, ce n’est pas pour rien qu’il s’en tient désormais aux coups d’un soir, qui sont d’ailleurs les seuls moments où il autorise autrui à voir son corps ou à le toucher. « Je leur ai laissé un trop mauvais souvenir pour qu’elles en aient envie. » Et même par appât du gain ou simple envie de notoriété, il doute sérieusement de redevenir un parti intéressant. « Non, je n’ai pas cette, hm, chance. » C'est malchance qui a failli franchir ses lèvres. Lui, quand on lui parle de vie de couple, il voit plus cela comme un malheur qu’un bonheur et il a ses raisons. « Mais je pense qu’il serait plus logique de te retourner la question. L’argent, ça doit en attirer des vautours. » Entre eux deux, il s’imagine que Percy est plus à même de recevoir la visite d’anciennes copines qui se souviennent de son existence, bien même si vu son compte en banque, il n’a pas besoin de cette émission pour que l’on se souvienne de lui. « Pourquoi tu participes à cette émission ? » Pour une fois, il ne reprend pas la question du jeune homme. Mais ça l’intrigue, sachant qu’il n’a aucun besoin d’argent et que ce n’est certainement pas une des motivations qui l’ont poussé à s’inscrire à une émission comme celle-ci.

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