Mado n'était pas une fille violente. Non, personne ne pouvait dire une chose pareille. Parce que c'était faux, complètement faux, et qu'elle prendrait toujours ça comme de la diffamation. Ouais, carrément. Parce qu'okay, il lui arrivait de violenter un ou deux meubles, genre une chaise mal rangée ou une table basse provocatrice - et susceptible d'avoir agressé l'un de ses tibias notamment - et il est vrai qu'elle avait pratiqué bon nombre de sports de combat, mais non, elle n'estimait pas que cela faisait d'elle quelqu'un de violent. Elle était même globalement contre la violence, vous savez. Même s'il est vrai que là tout de suite, elle n'en avait pas franchement l'air. Effectivement, à cet instant précis, il était fort probable qu'elle s'en prenne à un appareil de musculation. Mais sachez que ça n'avait rien d'habituel, et également qu'elle ne le faisait pas de bon cœur. Simplement, il y avait du laisser-aller du coté de ces engins, qui fonctionnaient moins bien qu'au début du jeu, alors il était tout bonnement indispensable que quelqu'un se charge de leur faire comprendre que pour le peu de temps qu'il leur restait à tenir, ils pouvaient bien faire encore quelques efforts. Et ce quelqu'un, et bien oui, c'était Mado. Parce qu'elle ne rechignait jamais à effectuer la moindre tâche, même la plus ingrate, tout simplement. Alors oui, elle était présentement entrain de secouer un appareil, histoire de voir s'il serait plus coopératif après ça. Sauf que ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que quelqu'un s'invite, alors qu'elle n'était pas franchement dans une position très confortable. Imaginez qu'on aille dire qu'elle cherchait à bousiller le matériel de la salle de sport. Ce serait franchement un comble. Surtout que là, il s'agissait de Mason, et qu'au vu de leur discussion de la semaine dernière dans la bibliothèque, elle n'était pas certaine qu'il ne chercherait pas à lui faire du tort. Bon. « Mason, soyons clairs, si tu as cru voir quelqu'un taper sur cet appareil, sois-en sûr, tu as mal vu. » Oui, elle préférait éviter d'en passer par quatre chemins, estimant qu'il était peut être préférable d'aller droit au but. « Je vérifierais juste son état de marche, alors ne vas pas t'imaginer que j'aime passer mes nerfs sur ce genre d'engins, parce que crois-moi, je préfère mille fois m'en prendre à des êtres vivants et capables de se défendre. C'est beaucoup plus juste, non ? » Okay, peut être se foutait-elle un tout petit peu de sa gueule, sur la fin. Parce que non, elle n'aimait pas frapper des gens, comme ça, simplement pour aller mieux. Leur gueuler dessus, oui, parfois. Mais ça n'était pas le même genre de violence, tout de même. C'était bien moins blâmable, en tout cas.

Bon il faudrait peut-être que je me remette à faire du sport ce serait vraiment pas mal. Je commence quand même à perdre un peu trop de poids, je suis pas encore maigre, mais disons qu’à force de ma laisser aller depuis que je suis dans l’émission j’ai plus beaucoup de muscle, et il faut dire que je mange moins qu’à l’ordinaire, et ça depuis quelques semaines. J’ose plus trop aller à la piscine du coup, avant j’avais quelques muscles quand même, aujourd’hui beaucoup moins. Il faudrait que je mange un peu plus et que je fasse plus de sport, ce serait vraiment pas mal. Enfin bon ça va pas s’arranger la semaine prochaine, je vais pas réussir à m’en sortir sans Myles. Mais c’est pas une raison pour que je me morfonde. Alors je vais faire un effort et je vais aller dans la salle de sport pour essayer de reprendre un peu de poids et de muscles aussi. J’ai pas tellement envie non plus, mais j’ai peur de finir pas perdre un os si je continue comme ça. Et ça m’embêterait quand même d’en perdre un, je vais beaucoup moins bien marcher après. Alors bon, sans grand conviction je pousse la porte de la salle de sport dans laquelle je trouve Mado. Mado qui s’en prend aux machines d’ailleurs, mais qu’est-ce qu’elle fait ? C’est quoi son problème à elle, elle lui a fait quoi cette machine ? « Mason, soyons clairs, si tu as cru voir quelqu'un taper sur cet appareil, sois-en sûr, tu as mal vu. » Ah oui ? J’ai peut-être pas pris mes lunettes mais en tout cas je sais très bien ce que j’ai vu, qu’elle me la fasse pas à moi quand même. « Ah oui et tu faisais quoi alors ? Tu ranimais la machine peut-être ? » Oui comme si j’allais la croire, elle ment beaucoup quand même Mado je trouve. Parce que bon y’avait pas de doutes quant à ce qu’elle était en train de faire, je suis pas bête quand même, elle me prend pour qui. « Je vérifierais juste son état de marche, alors ne vas pas t'imaginer que j'aime passer mes nerfs sur ce genre d'engins, parce que crois-moi, je préfère mille fois m'en prendre à des êtres vivants et capables de se défendre. C'est beaucoup plus juste, non ? » Quoi ? Mais alors ça j’en étais sûr, même si j’avais fini par penser qu’elle était pas comme ça. Pfffff. « Pas du tout. Alors comme ça tu frappes les gens toi ? Laisse-moi te dire que ça se fait vraiment pas, tu devrais avoir honte, c’est pas bien de se battre. » Oui vraiment pas bien, non mais ça va pas bien dans sa tête je crois.

Mado était prise sur le fait, okay. Mais pas de panique, elle avait l'habitude. Le plus souvent, lorsqu'on la surprenait dans une situation un peu délicate, ou qui pourrait disons la desservir, elle s'arrangeait pour nier les faits avant même d'avoir été accusée de quoi que ce soit. Parfois, c'était relativement efficace. Parfois, un peu moins, c'est vrai. Mais aujourd'hui, elle n'avait aucunement le temps de réfléchir à une autre parade, alors disons qu'elle n'avait pas essayé de se renouveler. Ainsi, elle ne tarda pas à faire savoir à Mason que non, elle n'était aucunement entrain de nuire au matériel de la salle de sport, et que donc il aurait fortement tort de l'accuser d'une pareille chose. Elle ne voulait clairement pas d'une telle réputation, surtout qu'elle savait que Mason pouvait être drôlement fourbe lorsqu'il s'y mettait et qu'il suffirait qu'il soit persuadé qu'elle ait été se plaindre de son attitude de la semaine passée à Myles - ce qu'elle n'avait évidemment pas fait - pour qu'il cherche à se venger, et ça, ce ne serait assurément pas une bonne chose pour elle. Donc hm, disons qu'elle était tout à fait innocente, qu'elle n'avait rien fait de mal et ainsi qu'il ne pouvait rien lui reprocher, d'accord ? Sauf que non, visiblement, Mason semblait sceptique, et même curieux. Il posait des questions, des questions gênantes. Ce petit en savait trop, elle serait peut être forcée de s'en débarrasser, histoire de couvrir ses arrières. Ouais, elle y songeait sérieusement. Ou pas. Hm. Donc là, il lui demandait si elle réanimait la machine. Et bien, sans le savoir, il lui avait offert un alibi sur un plateau. Bien. « Tout à fait. Je suis entrée dans la salle de sport et je l'ai trouvé inconsciente. La machine ne répondait plus, refusait de s'allumer. Pour autant, j'ai refusé de me dire qu'elle avait pu rendre l'âme. A mes yeux, c'était exclu. Alors j'ai tenté une réanimation en urgence. Tu es arrivé à ce moment-là. » Bah oui, bien sûr. Ce récit n'était absolument pas surréaliste, n'est-ce pas ? Bien sûr que non. Mado avait encore toute sa tête, rassurez-vous. Elle passait simplement à une parade plus prometteuse : l'embrouille. Dire des conneries, ça allait peut être dissiper les soupçons de Mason. Mais le jeune homme semblait pour le moment plus inquiet des propos de Mado, ceux disant qu'elle préférait frapper des être vivants. Des propos surréalistes, là aussi. Parce que non, elle n'était pas comme ça. La violence en dehors d'un cadre sportif, non, elle ne tolérait pas. « Roh Mason, ça n'avait rien de sérieux. Tu sais bien que je suis beaucoup trop douce pour m'en prendre à qui que ce soit. » Bon d'accord, la fin sonnait un tantinet faux, mais l'idée était de lui faire comprendre qu'elle n'était réellement violente qu'avec les machines. A quelques exceptions prêt, soit. « Je te jure que je ne maltraite que les araignées, ou les moucherons-sosies d'araignées » souffla-t-elle, histoire de le convaincre, en référence à l'épisode de la salle de bain. Oui parce que, si elle disait qu'elle faisait la même chose avec le matériel réticent, elle anéantirait sa défense de tout à l'heure. Pas folle, la guêpe.

Bon allez il serait peut-être temps que je me remette à faire du sport, j’ai pas envie qu’on voit mes os non plus, parce que c’est ce qui va arriver si je fais rien, mes côtes vont commencer à sortir et tout. Beurk ça va être trop moche, j’ai pas envie que ça arrive moi. Pitié tout sauf ça, alors pour éviter que ça arrive il faut vraiment que je fasse du sport, et que je mange un peu plus aussi. J’en ai pas vraiment envie en fait, mais j’ai peur de me faire gronder aussi si je deviens trop maigre après, il va dire que c’est de ma faute et que j’aurais pu faire un peu attention. Mais je crois qu’en entrant dans la salle de sport je m’étais pas non plus attendu à trouver Mado en train de martyriser les machines. Parce que si elle était pas encore cassée cette machine, il était quand même probable qu’elle marche beaucoup moins bien maintenant. C’est bizarre quand même de faire ça, elle doit avoir des gros problèmes dans sa tête elle, oui ça c’est sûr. Parce que moi je frappe pas les machines de la salle de sport, je m’en sers plutôt que de taper dessus, si elle a besoin de frapper c’est un punchingball dont elle a besoin, surtout qu’en plus elle risque de se faire mal à force. Elle fait exprès de faire des choses où elle pourrait se blesser quand je suis là exprès pour qu’on m’accuse, enfin c’est ce que je vais finir par penser moi. Et en plus elle me dit qu’elle était pas en train de faire ça ? Ouais, ouais, elle me prend pour qui ? J’ai bien vu ce qu’elle faisait moi. « Tout à fait. Je suis entrée dans la salle de sport et je l'ai trouvé inconsciente. La machine ne répondait plus, refusait de s'allumer. Pour autant, j'ai refusé de me dire qu'elle avait pu rendre l'âme. A mes yeux, c'était exclu. Alors j'ai tenté une réanimation en urgence. Tu es arrivé à ce moment-là. » N’importe quoi, j’espère qu’elle croit pas que je vais croire à ça quand même, parce qu’elle raconte vraiment que des bêtises. « Oui bien sûr, et tu penses que je vais te croire ? Je pourrais le raconter à quelqu’un tu sais si jamais t’étais méchante avec moi. » Ouais comme ça si elle me dit un truc qui me plaît j’irai raconter à tout le monde qu’elle casse le matériel de sport. Mais en plus elle me dit qu’elle adore frapper les gens ? Mais elle est complètement folle en fait. « Roh Mason, ça n'avait rien de sérieux. Tu sais bien que je suis beaucoup trop douce pour m'en prendre à qui que ce soit. » Bon je suis un peu soulagé quand même, mais pas totalement, parce qu’elle était un peu violente quand même avec cette machine qui lui avait rien fait. « Ouais alors on doit pas avoir la même définition du mot ‘doux’ » Non certainement pas, bon elle est pas méchante finalement, mais j’irais pas jusqu’à dire qu’elle est douce quand même, faut pas exagérer. « Je te jure que je ne maltraite que les araignées, ou les moucherons-sosies d'araignées » Oui ça je m’en souviens, je me demande ce qu’elle est devenue d’ailleurs cette araignée. « Et les machines de sport aussi. Pourquoi t’as fait ça d’ailleurs ? » Oui je comprends pas trop l’intérêt en fait.

Non, Mason ne savait rien. Il n'avait rien vu, et n'avait absolument aucune preuve pouvant incriminer Mado. Vraiment, il aurait tort d'essayer de l'accuser de quoi que ce soit par la suite, car ce serait un coup à récolter tout autant de problèmes qu'elle. Ainsi donc, il ferait bien de ne pas se mêler de cette sombre histoire de maltraitance d'appareil de musculation, parce qu'il aurait tort de s'attirer les foudres d'une nana comme Mado. Oui oui, ça n'était jamais bon pour personne, ce genre de choses. Il serait tout de même malheureux qu'un jour, il glisse malencontreusement dans les escaliers, comme ça, sans raison, et bien sûr sans que personne ne soit passé par là. Ce serait le destin qui, n'appréciant pas les petits rapporteurs, aurait décidé de lui donner une bonne leçon. Ce serait fâcheux, mais mérité. Ainsi donc, qu'il fasse vraiment comme s'il n'avait rien vu, comme si Mado n'avait pas été entrain de violenter cet appareil au moment où il était entré. Ce serait mieux pour tout le monde d'ignorer ce fait, oui. En tous les cas, son histoire de réanimation inspira la jeune femme dans l'élaboration d'un alibi des plus crédibles. Voilà, donc s'il osait l'accuser, elle dirait à qui veut bien l'entendre qu'elle avait effectivement tenté de réanimer une machine probablement sur le point de trépasser. Ce qu'elle était gentille, cette Mado, tout de même. Toujours là pour aider les autres, même les objets. Sauf que Mason, lui, n'était plus très disposé à la croire. Ah bah, il faudrait savoir, vu que c'est lui qui lui avait parlé de cette histoire de réanimation. Pour se foutre d'elle, certes, mais tout de même. De toute manière, à ce jeu-là, elle était a priori la plus forte. « Bien sûr que tu vas me croire. Tu dois me croire. Ma parole est d'or, tu sais bien. » Ainsi, l'on était forcé de considérer chacune de ses paroles comme étant l'exacte vérité, oui, assurément. Par contre, il semblait en venir aux menaces, et ça n'était franchement pas une idée brillante. « Alors déjà, je ne suis jamais méchante avec personne, quoi qu'on en dise. Et ensuite, c'est mal de rapporter. Ça n'est franchement pas une preuve d'intelligence, sache-le. » Peut être qu'il s'en ficherait, mais rapporter, aux yeux de Mado, ça n'était décidément pas une bonne chose. Autant s'en foutre et ne pas se mêler des affaires des autres, c'était encore le mieux à faire. Quant au fait de frapper des gens, non, ça n'était pas son genre. Elle était peut être impulsive, mais pas au point de taper sur les autres comme ça. D'ailleurs, elle n'avait violenté personne, au sein de ce nid. Donc oui, elle était très douce, chose dont Mason sembla toutefois douter. Prévisible. « La mienne est mieux » rétorqua-t-elle alors. Sa définition était mieux, oui, parce que le dictionnaire de la vie de Mado était en soit plus fiable que le dictionnaire de la vie de Mason. Elle était douce, voilà tout. Par contre, il est vrai qu'elle pouvait aimer s'en prendre à quelques insectes, notamment des araignées, parce que ça l'horripilait. Des machines de sport, disait-il ? Oh, s'il croyait qu'elle allait se faire avoir aussi facilement et avouer quoi que ce soit, il se plantait. « Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat. Je connais mes droits. » Ça n'avait même plus aucun secret pour elle. La faute à toutes ces séries policières qui étaient rediffusées la nuit et qu'elle avait maintes fois visionné. Ça avait laissé des traces, inévitablement.

Je comprends pas pourquoi elle essaie de me faire croire qu’elle a pas maltraité cette machine, parce que je l’ai vu. Alors elle pourra bien me dire ce qu’elle voudra, je sais très bien qu’elle ment sur toute la ligne. Moi honnêtement je m’en fiche elle fait ce qu’elle veut, mais ça m’empêche pas de penser qu’elle a quand même un problème dans sa tête, parce que quand même s’en prendre à un objet c’est bizarre. Oui c’est très bizarre même, et puis qu’elle se serve pas de mon excuse, parce que je sais bien que c’est pas vrai. Alors voilà si jamais elle est méchante avec moi, ou qu’elle me fait une crasse, bah je saurais quoi faire pour me venger. J’irai raconter à tout le monde comment elle s’en prend à de pauvres machines innocentes qui ont rien demandé à personne. Je sais pas si elle aimerait bien être à la place de ces machines moi hein, je crois pas non. Alors qu’elle avoue une bonne fois pour toute, et on en parlerait plus, parce que je comprends pas pourquoi elle nie, je l’ai bien vu ça sert à rien de mentir. « Bien sûr que tu vas me croire. Tu dois me croire. Ma parole est d'or, tu sais bien. » N’importe quoi, elle s’écoute parler ou pas des fois hein ? « Pourquoi tu continues de mentir ? Je t’ai vu, alors avoue une bonne fois pour toutes. » Oui et l’affaire serait réglée, c’est fou quand même de faire autant d’histoires pour si peu. « Alors déjà, je ne suis jamais méchante avec personne, quoi qu'on en dise. Et ensuite, c'est mal de rapporter. Ça n'est franchement pas une preuve d'intelligence, sache-le. » C’est vite dit ça. Je rapporte si je veux, c’est à elle de voir, elle sait ce que je vais faire si elle est méchante de toute façon alors c’est à elle de voir. « Tout le monde pense déjà que je suis bête alors. » je dis dans ma barbe, pour ce que ça change hein. Je sais bien que les gens pensent que je suis bête, alors bon au final. Mais j’étais quand même soulagé de savoir qu’elle passait en tout cas pas ses nerfs sur des êtres humains, j’avais eu peur pendant quelques secondes. Remarque, ça m’aurait étonné qu’à moitié venant d’elle, mais quand même il y avait des limites. Et puis en plus elle se disait douce, ouais bah elle et moi on devait pas avoir la même définition hein, je sais pas dans quel monde elle est douce moi. « La mienne est mieux » Euh non je crois pas pour toute réponse, je hoche négativement la tête. N’importe quoi, c’est quoi pour elle être douce, s’attaque à de pauvres machines peut-être ? J’aurais d’ailleurs bien aimé savoir pourquoi elle avait fait tant de mal à cette machine. « Je ne parlerai qu'en présence de mon avocat. Je connais mes droits. » Elle en fait des histoires pour rien quand même. « Ohlala, je vois pas pourquoi tu veux pas le dire. C’est pas grave non plus. » Ouais non pas vraiment. Du coup en attendant sa réponse je m’assois, c’est pas tout mais moi ça me fatigue d’être debout à force. Et puis quelque chose me vient finalement en tête. « Dis ... T’étais proche de Peyton toi non ? » je lui demande comme si ça sortait de nulle part. Mais en fait depuis le début de la semaine ya des choses que j’arrive pas à oublier, et qui me sont restées en travers de la gorge, alors je peux pas m’empêcher de lui poser cette question.

Il était un brin enquiquinant le Mason, dans son genre, hein. Ouais, très franchement, il l'embêtait un tantinet, là. Ne pourrait-il pas lui ficher un peu la paix ? Quel besoin avait-il d'être perpétuellement dans ses pattes ? Et surtout, quel besoin avait-il de l'accuser sans raison, et sans preuve ? Oui, il était entré au moment où Mado tapait dans la machine, et alors ? Cela ne faisait pas d'elle une criminelle, sans doute. Et puis, quand bien même elle aurait de temps en temps envie de s'en prendre au matériel de la salle de sport, elle ne voyait pas en quoi cela était censé le regarder. Ce n'était pas comme si c'était lui qui les avait construites, ces machines. Non, ce jeune homme était simplement un petit chieur dans l'âme qui avait décidé de lui chercher des poux - qu'elle n'avait pas. Surtout qu'il lui pondait une histoire de réanimation pour ensuite trouver le moyen de douter de la version de sa camarade. Un peu contrariant sur les bords, non ? Si, probablement. Ainsi donc, elle se sentit obligée de lui rappeler, juste comme ça, qu'il fallait toujours se fier à ce qu'elle disait. C'était bien vrai, après tout. Sauf que là encore, il trouvait le moyen d'en douter. Soyons clairs, ça n'allait pas pouvoir aller hein. « Et qu'est-ce que tu as vu ? Tu m'a vu taper dans la machine, c'est ça ? Ça ne prouve rien, si ce n'est que tu as la berlue. » Voilà, exactement. C'est lui qui avait un problème de vue, et elle n'était absolument responsable de rien. Oui, Mado adorait rejeter la faute sur les autres, dès qu'elle le pouvait. L'un de ses plus grands talents, assurément. Surtout que Mason disait maintenant que si Mado était méchante avec lui - oh, comme si c'était son genre, franchement - il n'hésiterait pas à tout rapporter. Alors ça, c'était franchement petit. Pour qui se prenait-il ? Le chantage, ça ne marchait pas sur elle. Non, non. Quant à la réponse de Mason, qui se voulut peu audible, elle l'intrigua. « Je suis sûre que tu généralises un peu trop. Qui t'as dit que tu étais bête, au juste ? » Elle, elle ne le lui avait jamais dit, mais peut être que quelqu'un comme Mickey l'avait fait. Mais si tel était le cas, ça ne constituait aucunement "tout le monde". Donc oui, sans doute avait-il tendance à généraliser, maladroitement. Quant à leur définition respective du mot "doux", elles n'étaient pas les mêmes, certes, et celle de Mado était la plus véridique. C'était comme ça. Et il pouvait bien nier d'un signe de tête, ça ne changerait rien. Elle avait raison, il avait tort, c'était ainsi. En tout cas, s'il croyait qu'elle était peu maligne au point d'anéantir toute sa défense, et lui faire des aveux, il se trompait. Donc oui, elle crut bon de préciser qu'elle connaissait ses droits, généralement, ça la clouait le bec. Bon, peut être en faisait-elle effectivement trop, mais ça n'était pas comme ça n'était pas habituel venant d'elle. Soit. « Je suis innocente, c'est tout ce que tu dois retenir. » Oui, exactement. C'était la donnée essentielle de cette entrevue, c'est certain. Elle n'avait rien fait, officiellement, alors autant enterrer cette histoire. Surtout que Mason reprit la parole, pour lui parler de Peyton. Oh. Sa question la laissa perplexe, et la troubla légèrement. Peyton lui manquait et en entendre parler aussi brusquement, oui, ça la perturbait un peu. « "Étais", non, parce qu'à moins qu'il se soit fait écraser par un bus aujourd'hui, je le suis toujours. » Oui, elle jouait sur les mots, sur les temps. Mais pour elle, c'était important d'insister sur le fait qu'elle était toujours proche de Peyton, qu'ils le seraient longtemps, qu'importe qu'il ait été éliminé et qu'elle soit encore ici. « C'est quelqu'un que j'apprécie énormément, qui a un cœur énorme, une très belle âme et qui m'a touché. C'est une très belle rencontre et l'on s'est promis de se revoir, à l'extérieur. Pourquoi cette question ? » Parce qu'elle voulait bien lui répondre, mais il serait bien qu'il lui explique en quoi cela lui importait. Elle savait qu'il tenait à Peyton également, mais ça ne semblait pas pour autant justifier cette soudaine curiosité.

Je sais bien ce que j’ai vu quand même moi, qu’elle essaie pas de me faire croire le contraire. Je comprends pas pourquoi elle tient tant à me dire qu’elle a rien fait, c’est qu’une machine après tout moi je m’en fiche, c’est pas trop grave, elle a pas commis un crime atroce non plus hein. Alors qu’elle le dise et on en parlera plus jamais, et l’affaire sera réglée. C’était aussi simple que ça. Même si je devais avouer que je comprenais pas trop pourquoi elle avait fait ça, c’était bizarre quand même, j’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi en fait. Qu’est-ce qu’elle est bizarre quand même Mado. « Et qu'est-ce que tu as vu ? Tu m'a vu taper dans la machine, c'est ça ? Ça ne prouve rien, si ce n'est que tu as la berlue. » Euh je crois pas non, je sais très bien ce que j’ai vu et ce qu’elle a fait. J’ai des lentilles moi alors elle me la fera pas, je sais pas pour qui elle me prend, elle a qu’à aller voir le monsieur qui s’occupe des yeux aussi et lui dire qu’il m’a donné des mauvaises lentilles hein. « Je vois très bien je te signale. Ce que ça prouve c’est surtout que t’aimes frapper des machines innocentes oui. » Les pauvres elles avaient rien demandées et tout d’un coup Mado les avait frappé sans prévenir. De toute manière je m’en fichais bien qu’elle pense que c’était pas intelligent si jamais j’allais rapporter ce qu’elle vient de faire. Personne pense que je suis intelligent déjà alors bon ça changerait vraiment rien. « Je suis sûre que tu généralises un peu trop. Qui t'as dit que tu étais bête, au juste ? » Je viens de lui dire, elle m’écoute ou pas quand je parle ? « Je viens de te le dire : tout le monde. » Oui tout le monde dit ça, mais enfin moi je sais que je suis pas bête, c’est eux qui le sont c’est tout. Puis j’en ai marre que les gens pensent que je suis bête à force c’est pénible. En plus elle en ferait pas un peu trop Mado par hasard avec son histoire d’avocat tout ça pour une histoire de machine de sport ? Je crois que oui moi. Elle en fait vraiment toute une histoire, il faut qu’elle arrête un peu. Qu’elle avoue et puis ce sera terminé. « Je suis innocente, c'est tout ce que tu dois retenir. » Pfff je me contente de lever les yeux au ciel avant de m’assoir. Bon c’est pas tout mais on va pas en parler pendant des heures hein, moi je m’en fiche de cette machine. Et puis j’ai une question à lui poser, oui surtout depuis que j’ai vu un truc cette semaine que j’ai pas du tout, mais pas du tout aimé. « "Étais", non, parce qu'à moins qu'il se soit fait écraser par un bus aujourd'hui, je le suis toujours. » Ohlala elle joue sur les mots, j’espère bien que Peyton est pas mort oui. « C'est quelqu'un que j'apprécie énormément, qui a un cœur énorme, une très belle âme et qui m'a touché. C'est une très belle rencontre et l'on s'est promis de se revoir, à l'extérieur. Pourquoi cette question ? » J’en étais sûr, c’est bien ce que j’avais lu sur son blog. Enfin après tout ils font ce qu’ils veulent, s’il préfère Mado qu’est-ce que je peux dire moi. « Non comme ça. J’ai bien remarqué qu’il te préférait à moi, je voulais juste savoir. » Oui bah je dirais pas que ça me fait de la peine, mais j’en pense pas moins..

Spoiler:

Bon alors, attendez voir, est-ce qu'ils allaient débattre pendant trois heures du fait que Mado puisse être coupable de maltraitance sur la personne d'une machine à musculation ? Non parce que, soyons clairs, Mado n'avait pas franchement envie de passer toute la fin de l'après-midi à jouer à ce petit jeu avec Mason. Mais elle n'avait pas franchement envie de capituler et d'avouer non plus, c'est clair. Parce que oui, au fond, elle était simplement de mauvaise foi, puisque tout le monde pourrait attester du fait qu'elle ait effectivement tapé dans cette machine. Sauf qu'ici, dans cette salle de sport, il n'y avait que Mason et elle, aucun autre témoin, alors oui, il était possible qu'elle cherche à lui faire croire qu'il se trompait, du tout au tout, que c'était lui qui était en tort, à l'accuser injustement et sans la moindre preuve. Ainsi, tout était bon pour nier en bloc, quoi qu'il avance, quoi qu'il cherche à dire pour l'accuser. Quelqu'un avait frappé dans la machine ? Ce n'était pas elle, juste un sosie. Il était certain que c'était bien Mado ? Alors ce petit avait des hallucinations visuelles, voilà tout. Non, vraiment, elle n'avait pas franchement envie de lui donner ce qu'il voulait. Ce n'était franchement pas au programme, en fait. Donc il pouvait attendre longtemps pour qu'elle passe aux aveux, ce qu'elle ne comptait donc pas faire, ni maintenant, ni jamais. Oui, il était possible que Mado soit franchement chiante, là tout de suite. Plus chiante que d'habitude, disons. « Sauf que je n'ai pas frappé cette machine. Ça, tu l'as simplement inventé. Donc si tu maintiens avoir vu quelqu'un lui donner des coups, ça n'était pas moi, c'est tout. Et c'est mal d'accuser les gens à coup de conclusions hâtives et faussées, Mason. » Okay, peut être qu'elle tombait tout doucement dans le mensonge, mais croyez-vous qu'il était simple de berner ce jeune homme ? Il était têtu, lui aussi. Ainsi, elle ne pouvait que le faire douter de sa santé visuelle. C'était comme un dernier recours, oui. Quant au reste, Mason venait de laisser entendre que "tout le monde" le trouvait déjà bête, ce qui n'avait pas manqué d'interpeller Mado. Déjà, ça sortait d'où ? Et ensuite, pourquoi généralisait-il à ce point ? Comment "tout le monde" avait pu le lui dire ? C'était absurde. « Roh, n'importe quoi. Ce n'est pas parce que quelqu'un a pu te faire une réflexion un jour que "tout le monde" pense forcément la même chose. Je te le redis : tu généralises un peu trop. » Non, elle ne pouvait pas le laisser se persuader qu'il y avait une sorte de conspiration contre sa personne. C'était délirant de se persuader que tout le monde avait sur lui un avis unanime et négatif. Mason avait des proches, des amis, ne serait-ce qu'ici, alors son "tout le monde" n'était pas franchement valable. Tout ça pour dire que, oui Mado en faisait des tonnes pour peu de choses, mais que non, elle n'avouerait rien. Elle était fermement décidée à clamer son innocence, coupable ou non. Voilà. Quant à la suite, Mason lui posa une question qu'elle n'avait franchement pas vu venir. Et pour cause, elle portait sur Peyton. Pourquoi voulait-il savoir si elle était proche de lui ? Pourquoi s'y intéressait-il tout un coup ? Mado prit le temps de lui répondre puis l'interrogea à son tour, curieuse de savoir ce qui l'avait poussé à lui poser une telle question. Et là, elle se pinça la lèvre. « Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Qu'est-ce que tu en sais, Mason ? » Il n'était pas dans la tête ou dans le cœur de Peyton, et il ne pouvait pas se fier à ce qu'il avait pu voir, quoi qu'il ait vu. « Je doute que ce soit comparable, tu sais. Et je doute qu'il soit question d'une quelconque préférence. Je pense que Peyton nous apprécie tous les deux, je ne sais pas exactement à quel point, mais c'est probablement le principal. » Oui, qu'il les apprécie, c'était ce qui importait le plus. Qu'importe qu'il puisse être plus proche de l'un, ou de l'autre. « Tu sais, il y a suffisamment de place pour nous deux dans son cœur » conclut-elle, en haussant doucement les épaules. Elle avait bien compris que Peyton manquait à son ancien partenaire, mais il n'avait pas besoin de se mettre ce genre d'idées en tête.

Spoiler:

Bon on va quand même pas y passer des heures. Pourquoi elle voulait pas admettre, c’était quand même pas si difficile que ça. Parce que moi toute cette histoire ça commence à m’ennuyer, j’ai pas envie qu’elle passe encore des heures à me raconter comment elle a pas maltraité cette machine alors que je l’ai vu. Et puis elle semble oublier les caméras hein je crois. Enfin si ça lui plaît de se persuader qu’elle a rien fait, et je sais pas pourquoi, c’est pas non plus mon problème. « Sauf que je n'ai pas frappé cette machine. Ça, tu l'as simplement inventé. Donc si tu maintiens avoir vu quelqu'un lui donner des coups, ça n'était pas moi, c'est tout. Et c'est mal d'accuser les gens à coup de conclusions hâtives et faussées, Mason. » N’importe quoi. Qu’elle arrête un peu, moi ça commence à me fatiguer. « Donc si on revoit les images tu diras toujours la même chose ? Parce que moi je comprends pas pourquoi tu mens mais ça me fatigue. » Oui j’en ai marre de tout ça, alors qu’on arrête d’en parler et puis voilà. Si elle a envie de croire ça, et bien tant mieux pour elle, mais moi je veux plus en parler, on va pas passer des heures là-dessus. Ni sur le fait que tout le monde pense que je suis bête, je le sais c’est comme ça c’est un fait. Pourtant moi je sais que c’est pas vrai, mais on m’a déjà dit que j’étais bête, alors à force je sais que tout le monde le pense, ça se voit. « Roh, n'importe quoi. Ce n'est pas parce que quelqu'un a pu te faire une réflexion un jour que "tout le monde" pense forcément la même chose. Je te le redis : tu généralises un peu trop. » Pffff, je la crois pas du tout. Je sais bien qu’elle ment hein. « Ah oui et tu penses pas que je suis bête toi alors ? » Et puis si elle mentait j’allais bien vite le voir. Et puis de toute manière moi j’ai plus envie de parler de ça, j’ai bien une idée en tête. Oui maintenant j’ai envie qu’on parle de Peyton. Visiblement elle est proche de lui, plus que ce que je le pensais, et plus qu’il l’était de moi alors bon, c’est normal que je lui parle de lui aussi. Il l’aimait plus que moi, alors j’ai le droit de lui en parler si j’en ai envie. « Pourquoi est-ce que tu dis ça ? Qu'est-ce que tu en sais, Mason ? » Qu’est-ce que j’en sais ? Voyons voir c’était assez simple en fait. « Bah puisqu’il veut que tu gagnes, j’imagines qu’il te préférait hein c’est aussi simple que ça. » Et puis moi il écrit pas sur mon blog, alors hein, c’est assez facile de voir qu’il préférait Mado. Carmen par contre elle elle le fait, elle me manque elle aussi, j’aimerais bien qu’elle revienne. « Je doute que ce soit comparable, tu sais. Et je doute qu'il soit question d'une quelconque préférence. Je pense que Peyton nous apprécie tous les deux, je ne sais pas exactement à quel point, mais c'est probablement le principal. » Non, non et non. « Non c’est pas le principal, mais bon tu peux pas comprendre. » Ouais elle tout le monde l’aime bien, vu qu’elle est pas nominée, mais moi non puisque je termine derrière Mickey et même Peyton de qui je pensais être le plus proche, il préfère Mado alors bon. « Tu sais, il y a suffisamment de place pour nous deux dans son cœur » Alors ça. « Je m’en fiche, ça m’est égal maintenant. » Oui je m’en fiche, il a l’air d’être assez proche de Mado, il a pas besoin de moi hein on s’en fiche de moi.