Clémentine, Auguste et maintenant Percy. Ghika a vraiment le sentiment qu'il est assis sur un rollercoaster, un grand huit aux loopings infernaux. Après une blonde sauvage, un brun secret voilà qu'il se retrouve en couple avec un garçon qui espérait probablement être avec n'importe qui sauf lui. Bon, peut-être pas n'importe qui. Au fond ils s'entendent plutôt bien, il y a juste un tout petit problème, un pépin non négligeable. Ghika est gay et ça Percy a du mal à le digérer. Aussi, pour le bien de leur équipe, Ghika se doute qu'il va devoir mettre un peu d'eau dans son vin, alléger le ton et ne pas mettre Percy sur la défensive à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Plus facile à dire qu'à faire, surtout quand, comme Ghika, parler vient souvent avant de penser. Ne pas être lui-même, il ne sait pas faire et il n'attend pas de Percy qu'il en fasse autant. En réalité, Ghika est persuadé qu'ils peuvent réussir à s'arranger et à travailler main dans la main. Enfin, l'expression est mal choisie parce que clairement la main de Ghika n'ira jamais se loger dans la main de Percy, il ne voudrait pas risque un incident diplomatique ou quelque chose comme ça. Allongé sur le premier lit qu'il a occupé dans l'aventure, Ghika réfléchit, à tout et à rien, surtout à tout contrairement à ce qu'on peut penser. Il note tous les détails qu'il a pu prendre sur son iPad, dans un dossier bien caché. C'est sa façon d'être sûr de ne rien oublier. Quand Percy entre dans la chambre, Ghika l'accueille avec un sourire. « Bon, l'avantage c'est qu'on va pas être obligé de dormir dans le même lit, du coup tu peux dormir sur tes deux oreilles, si tu sens quelqu'un te tripoter la nuit ce sera une de tes conquêtes ! » lance-t-il en rigolant à l'idée de la tête qu'aurait fait Percy s'il s'était amusé à le soulager pendant qu'il dormait... ça lui est arrivé une fois d'avoir un petit copain qui avait un penchant pour la somnophilie, lequel s'amusait à lui faire du bien alors que Ghika dormait et se réveillait au moment où l'excitation prenait le pas sur le rêve. La simple idée d'un Percy endormi appréciant ses caresses est si absurde qu'elle suffit à le faire rire sans retenue.

Ghika s'amuse des réactions de Percy, enter eux il n'y a pas vraiment de tension, pas qu'il sache en tout cas. C'est comme s'il avait une personne qui détestait fondamentalement ce qu'il est mais qui s'en accommodait tant que lui respecte sa part du marché. Ne pas pousser trop loin. Plaisanter est autorisé, c'est un fait établi, une autre règle implicite qui n'a pas besoin d'être gravée dans le marbre et qu'agir est prohibé. Et pour dire la vérité, Ghika se contente tout à fait de cet arrangement tacite, parce qu'il n'a aucunement besoin de sexualiser sa relation avec qui que ce soit pour l'instant et parce que même si c'était le cas, Percy ne serait pas sur sa liste. Quand Percy entre dans la danse, Ghika ne peut s'empêcher de sourire et de répondre du tac-o-tac. « Honnêtement si tu as cru que c'est le cul que j'allais t'ouvrir c'est que t'as pas vraiment compris comme ça marche entre deux garçons. » fait-il en mimant la pénétration avec ses mains. Le vieux coup de l'index qui s'insère dans le cercle formé par le pouce et l'index de l'autre main. Une image très parlante pour quiconque a un peu, vraiment très peu, d'imagination. Ghika est certain que Percy tout réfractaire qu'il soit aux rapports entre hommes n'a aucune difficulté à s'en représenter un. Pas que ça lui plaise pour autant. Alors évidemment quand il pousse la conversation à se dire déçu, Ghika ne peut s'empêcher de compatir immédiatement à la fausse complainte. « Oh non, je ne veux pas te décevoir, j't'ouvre ma couche quand tu veux tu le sais bien. » gémit-il d'une voix empreinte d'une tristesse et d'une sympathie presque réalistes. C'est qu'avec le temps il deviendrait presque bon à ce petit jeu d'acteur qu'il doit jouer plusieurs fois par jour. Si c'est en forgeant qu'on devient forgeron, Ghika est dorénavant sûr que c'est en jouant qu'on devient un bon comédien. Comique, les dramaturgies sont bien moins drôles à regarder et encore moins, il le suppose, à interpréter. Un sourire amusé passe sur ses lèvres quand Percy évoque le fait qu'il a espoir que Ghika rêve de lui. Comme s'il pouvait en être autrement ! « Mais c'est déjà le cas, tu hantes mes nuits avec une force érotique toute particulière. » taquine Ghika en s'allongeant de tout son long sur le lit qui fut le sien lors des premières nuits de l'aventure. Pas de doute, Percy est un vrai charmeur... de serpents.

Ghika s'amuse de la situation, mais surtout il s'amuse des réactions de Percy qu'il taquine avec son homophobie latente. Ghika s'en moque un peu au fond, c'est pas comme s'il n'avait jamais rencontré des gens intolérants, Percy n'a jamais été vraiment irrespectueux envers lui alors tant que les choses restent tranquilles, limite professionnelles, Ghika s'en tient à sa part du marché. Il fera en sorte de ne pas mettre son partenaire mal à l'aise. Du moins pas de façon trop pénible. Quand Percy avoue qu'il manque de pratique, en référence à l'imitation manuelle que Ghika vient de faire de l'acte de sodomie, il se met à rire. « J'en manque aussi, mais je ne manque d'imagination. » répond-il peut-être un peu trop confiant en leur solitude. Ce n'est rien que personne ne pourrait comprendre, il n'a rien dit de particulier. Ses mots expriment une apparente retenue sexuelle, mais Ghika sait bien qu'au fond c'est autre chose à laquelle il fait allusion. Mais ça, Percy ne peut pas vraiment le comprendre. La confession que lui fait son partenaire le fait marrer. Pauvre traversin, obligé de subir les assauts désespérés d'un Percy en quête de soulagement biologique. « C'est marrant je pensais qu'avec ce petit concours, tu aurais des nuits agitées mais pas solitaires. Elsa semble prête à tomber en pâmoison devant toi, tu devrais en profiter pour marquer quelques points. » commente Ghika légèrement. C'est vrai qu'au fond c'était peut-être la meilleure façon de se tirer dans le pied que d'avoir son jeu malsain révélé aux yeux de tous. Percy aurait probablement eu plus de succès si les filles n'avaient pas eu vent de la compétition amicale. Parce que franchement... quelle fille digne de ce nom souhaiterait être l'équivalent d'une tête de cerf dans le combat d'ego entre deux garçons. Percy a une façon très spéciale de plaisanter mais imaginer qu'il pense une seconde avoir le poids du monde sur ses épaules est probablement la meilleure blague qu'il ait sorti jusqu'ici. « C'est un fardeau avec lequel il faut apprendre à vivre je suppose. Être irrésistible. » répond-il compréhensif, ou presque. Après tout il est irrésistible lui aussi, pas avec les garçons, évidemment. Avec les livres, la connaissance. Il comprend les choses avec une facilité qui dépasse l'entendement de certains. Ce n'est pas un fardeau, pas toujours. Une fois que Percy formule sa demande quant à l'émission hebdomadaire de la veille. « Le prime ? On a dû faire des mini-missions débiles sous les ordres de Cupidon. La première consistait à balancer un objet appartenant à la personne qu'on aimait le moins dans le nid dans la boue tout en revenant sur le plateau en marche arrière... puis on a dû embrasser cinq personnes. Ah et on nous a demandé de mettre une gifle à la personne qu'on aimait le moins mais c'était une ruse pour voir qui outrepasserait les lois de Cupidon. Puis Hadrien et Errol ont été éliminés. » Rien de passionnant. Ghika n'aime pas toujours la mise en scène, contrairement à ce que l'on peut croire. Les faits sont les faits, il ne voit pas de raison pour les enjoliver.

Ghika essaye de ne pas être offensé par les sous-entendus de Percy. Il n'arrive pas à croire que les choses marchaient mieux qu'il ne l'avait anticipé. C'est une situation imprévue, il ne va pas s'en plaindre, qui se plaint que ses espérances soient dépassées ? Que son but soit plus qu'atteint ? Mais il doit l'admettre, après quatre semaines passées à jouer, il doit bien l'admettre il est las de jouer. Cependant il continue à jouer, avec Percy, avec les autres pantins du nid. La seule chose qu'il a du mal à accepter, c'est qu'on le prenne pour une espèce de traînée de bas étages. Il n'a rien d'une salope. Il n'a rien d'un cliché. Et franchement, s'il n'était pas en position de cracher ses vérités au visage de Percy, il doit bien admettre qu'il bouillonne intérieurement. Alors et pour la première fois depuis l'entrée dans le jeu, Ghika remet en place le masque de froideur qu'il emploie quand les choses échappent à son contrôle. « Tu peux me croire, t'as jamais rencontré un gay comme moi avant. » crache-t-il presque, son regard devenu glacial percutant les yeux de son partenaire de jeu. C'est la dernière fois qu'il tolérait ce genre d'insulte. Percy peut jouer avec lui, ils peuvent se provoquer gentiment. Mais Ghika n'est pas un petit chien sans défense. Ghika n'est pas Mallaury et la prochaine fois qu'il se sentira ainsi insulté, Percy pourra en témoigner. Mais en attendant, il laisse retomber la colère et il reprend son visage innocent, enfantin. Celui qu'ils voient depuis un mois. « Est-ce que c'est pas de la triche ? » demande-t-il en faisant référence à Isaac qui enferme les nanas pour ne pas qu'elles s'approchent de Percy. Une compétition malsaine a donc besoin d'un mauvais joueur, ou de deux. Pour ce qu'il sait ce n'est pas Percy qui avouera s'adonner à des malversations. Elsa... il ne la connaît pas aussi bien que la plupart des autres filles. Elle est belle, c'est indéniable, mais jeune. A ses yeux, elle est moins intéressante aussi. Et puis, même selon les critères d'Isaac, Tilda et Paloma était plus hautes sur la liste. « Elsa hein... tu t'es pas attaqué directement aux alphas de la meute donc. » affirme-t-il sans plus épiloguer. Il voit ça comme un mouvement stratégique malin, c'est marquer des points plutôt facilement. Mais avec une faiblesse, les filles comme Tilda et Paloma n'ont pas nécessairement envie d'être la seconde acquisition d'un tableau de chasse. « Je pense que tu peux t'estimer heureux qu'il n'y ait qu'une chemise manquante dans ton placard. J'ai pas l'impression que tu te sois fait que des copains dans le nid. » ricane Ghika en se rappelant qu'il a pris un tee-shirt à McKayla, ce qui est assez bête parce qu'au final, ce n'est pas qu'elle est celle qu'il appréciait le moins, elle est celle avec qui il n'avait pas encore eu le temps de faire vraiment connaissance. Chose qu'il comptait bien réparer. Lorsque Percy demande qui a embrassé qui, Ghika sourit, d'un sourire narquois. Cette curiosité n'est probablement pas désintéressée. Il ne peut pas la rassasier parce qu'il était trop occupé à regarder ce qu'il faisait à ce moment de la soirée pour prendre des notes. « C'était vraiment l'hystérie on avait genre cinq minutes pour embrasser cinq personnes, j'étais plus focalisé sur le fait de trouver cinq bouches disponibles qu'à regarder qui avaient les préférences de qui. » explique-t-il sans donner de détails donc. Il ne veut pas et ne peut pas en donner vraiment. Il a bien sûr surpris quelques baisers, parce qu'ils lui tombaient sous les yeux, mais de là à en faire le récit comme on raconterait des exploits de guerre, il ne faut pas déconner. L'incident de la gifle lui a échappé en revanche, mais l'idée que Percy ait une cible l'intéresse alors il préfère se renseigner. On est curieux ou on ne l'est pas après tout. « Aaron ou Sacha ? Je sais que Jaheim a giflé une fille, ce que je trouve franchement indélicat, et que Paloma a choisi de récompenser Isaac. Je serais même pas étonné que ça l'ait excité cette affaire. » lance-t-il le regard éclairé par l'envie d'en apprendre un peu plus.

Dans la bouche de Percy ces mots-là c'est presque mieux qu'une excuse, parce qu'il a l'air vraiment embêté par le fait d'avoir probablement dépassé des limites que Ghika n'avait jusqu'alors pas réellement tracées. Au moins maintenant il sait que le traiter de chienne en manque de queues c'est au-delà de ce que Ghika est prêt à tolérer comme plaisanterie sur une sexualité qui jusqu'à présent n'a pas fait de bruit. C'est pas comme s'il avait sauté sur un mec, ou deux, ou cinq pour se mettre au milieu en leur demandant d'abuser de son corps. Alors effectivement, il a porté des tenues un peu extravagantes, mais c'est tellement fait avec dérision et provocation maintenant que ça n'a plus aucune valeur. « Oui, c'était con. Mais ça arrive même aux meilleurs d'entre nous... crois-moi je sais de quoi je parle. » dit-il avec un sourire. L'éponge est passée, on efface et on repart sur des bases saines. Ghika n'est pas le genre de gars qui va s'en aller en faisant la gueule et ne plus adresser la parole à la personne responsable pendant trois jours. D'abord parce que ne pas parler à quelqu'un qu'il apprécie, et il apprécie Percy croyez le ou non, pendant trois jours c'est intenable pour lui et puis parce qu'il pense que c'est bien plus intelligent de mettre les points sur les i dès le moment où quelque chose dérange l'autre afin qu'on évite de retomber dans les mêmes schémas. Il rigole quand il entend Percy parler de gagner à la loyale. C'est clairement pas l'idée qu'il se fait d'Isaac, et pour cause. « Dans loyale il y a loi... et d'après son secret je pense qu'on a compris qu'il s'embêtait pas trop des codes qui régissent la vie en société. » L'ex-tôlard libéré pour sa belle gueule supposée. Ghika aime bien Isaac, il aime bien le pousser à bout et pousser encore une fois qu'il voit les limites sur les points d'être atteintes. La conversation tourne maintenant autour de la conquête de Percy, la seule en cinq semaine. C'est pas pour dire mais aux yeux de Ghika c'est quand même pas un ratio méga-impressionnant. « Tu les aimes donc à ta merci... intéressant. Je te voyais plus comme le gars qui fonce bille en tête vers la cible la plus dure à atteindre. Mais c'est probablement une meilleure stratégie. » dit-il sincèrement étonné. Pour lui Percy c'était le gars qui allait faire ce qu'a fait Aaron, draguer tout ce qui bouge et s'envoyer en l'air avec quatre ou cinq personnes en deux semaines. Heureusement pour Percy et Isaac qu'Aaron ne participe pas d'ailleurs parce qu'il les aurait écrasé. Quand son partenaire admet que son objectif n'a jamais été de ne se faire que des potes Ghika sourit. « J'espère sinon t'aurais assez magnifiquement échoué. » plaisante-t-il bien que le caractère de Percy lui soit sympathique il sait que ce n'est pas le cas avec tout le monde. Au fond il espère vraiment que son attitude désinvolte ne va pas les desservir. Parce que Ghika il a vraiment pas envie de se retrouver nominé toutes les semaines parce que Percy a décidé de s'en prendre à ceux qu'il déteste. Être nominé parce que les gens ne l'aiment pas, c'est pas grave, être nominé en tant que dommage collatéral le ferait chier. « Paloma n'a pas vraiment participé à l'activité, elle est pas fan des contacts physiques qui ne sont pas de son initiative je crois. » explique en référence à l'activité embrasser cinq personnes. Il a depuis longtemps compris que forcer Paloma a être tactile est contreproductif, elle exprime sa tendresse quand elle le sent. Alors que Percy confirme que c'est Sacha qui l'a giflé, Ghika essaye de se rappeler s'il y a une histoire entre eux. Aucune ne lui vient en tête, mais ça l'aurait surpris que ce soit Jaheim qui ait levé la main sur Percy alors par défaut il en était arrivé à la conclusion que c'était bien Sacha. « Ah... ouais, ça m'étonne pas. » soupire-t-il un peu blasé par l'idiotie de cette mission, se donner des gifles n'avait aucun intérêt, si on leur avait fait un atelier règlement de compte là Ghika aurait apprécié. Mais ce n'était pas encore d'actualité, peut-être plus tard ? « Jaheim c'est un chouette gars. Je crois juste qu'il a du mal à faire accepter à sa conscience sa bisexualité latente. » commente Ghika entre le sérieux et la plaisanterie. Il aime bien Jaheim, il aime bien tout le monde ou presque. Mais dans le cas du jeune homme, Ghika pense vraiment que la question de sa sexualité le taraude et qu'il ferait tout aussi bien d'admettre qu'il est attiré par les hommes et qu'il n'y a rien de mal à ça. Sauf aux yeux de Percy mais ça c'est une autre histoire. On en revient vite à Paloma et à la gifle qu'elle a foutu à Isaac. « Pas vraiment, c'était pas une gifle qui te renverse sur une table, juste une petite claque. » Mais le symbole était là. Bien qu'au fond Ghika n'est pas sûr que cette baffe n'avait pas pour bbut d'effleurer la joue de celui qui semblait être à la fois le plus gros aimant à Paloma et son plus gros répulsif. Le sujet dérive sur Mallaury, Ghika ne comprend pas cet acharnement. Si c'est parce qu'il paraît peut-être un peu moins costaud que les autres, un peu plus facile à secouer, c'est idiot et vraiment dégueulasse. « Pourquoi tu le laisses pas tranquille ? Tout le monde ne peut pas avoir ton assurance et ton charisme. Il a jamais joué les victimes avec moi, il est juste un peu renfermé c'est tout... » répond Ghika un peu frustré de voir que Mallaury lui avait dit vrai la semaine passée à propos de Percy et de son amour invétéré pour sa personnalité.