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 what christmas means to me.

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Percy

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MessageSujet: what christmas means to me.   what christmas means to me. EmptyVen 19 Déc 2014 - 20:59



I'll have a Blue Christmas without you. I'll be so blue just thinking about you. Decorations of red on a green Christmas tree. Won't be the same dear, if you're not here with me.

~

Si Noël était pour beaucoup la meilleure période de l'année, celle qui embaumait les cœurs d'un parfum tendre et insouciant, elle l'était plus difficilement pour ceux qui n'avaient aucun souvenir heureux à rattacher à cette période, et c'était précisément le cas de Percy, depuis redevenu Peter, qui n'avait toujours vu Noël qu'à travers le regard mélancolique d'un gamin sans famille ni foyer, et qui ne l'avait toujours passé que seul, que ce soit à l'époque où subsister était pour lui un combat de chaque jour ou lorsqu'en usurpant l'identité d'un autre, il s'était condamné à une vie d'autant plus solitaire. Mais cette année, ce serait différent. Parce que cette année, il aurait quelqu'un avec qui échanger des vœux, avec qui trinquer, et à qui confesser que la magie qu'on prêtait à Noël, il n'avait jamais voulu y croire mais il avait pourtant toujours paradoxalement espéré la vivre. Paloma l'avait invité à passer le réveillon du vingt-quatre décembre dans sa résidence familiale, en Andalousie, et l'anglais avait accepté de l'y rejoindre, parce qu'il avait besoin de se créer de nouveaux souvenirs, de s'en créer de plus beaux, auprès d'elle, parce qu'il fallait que Noël, comme beaucoup d'autres choses ensuite, ne soit plus continuellement associé à l'époque la plus douloureuse de sa vie. Le voyage n'avait pas été particulièrement long car l'anglais était dernièrement retourné à Gibraltar pour régler ce qui devait l'air et se confronter aux conséquences qu'il avait suffisamment fui ces dernières semaines. Tout ne s'était pas fait sans encombre, mais l'accueil qu'on lui avait réservé n'avait pas été aussi virulent qu'il s'y était attendu. La famille de celui pour qui il s'était fait passer ces dernières années ne s'était à vrai dire manifestée que par le biais d'un avocat, et celui-ci s'était contenté de lui expliquer qu'il vaudrait mieux qu'il refasse sa vie ailleurs, qu'on ne lui créerait pas d'ennuis pourvu qu'il débarrasse le plancher et ne fasse plus parler de lui dans les environs. Il ne se serait de toute façon pas vu rester là-bas, puisque mettre un terme à tout ça, en révélant la vérité, c'était consentir à recommencer sa vie ailleurs, une nouvelle fois. Mais il n'avait pas peur, du moins pas à cet instant, pas alors qu'il n'était plus qu'à quelques minutes en taxi de chez Paloma, parce que ce soir il n'angoisserait pas, parce que ce soir il ne se minerait pas le moral en pensant à quoi que ce soit de désagréable, et c'était justement pour cette raison qu'il tâchait de ne pas repenser à son dernier échange avec Elsa, au moment où il lui avait parlé de cette soirée, au moment où elle n'avait pas donné l'impression d'accepter l'idée qu'il la passe avec Paloma, car c'était le genre de choses qu'il ne pouvait pas laisser gâcher ce moment, et parce qu'il avait envie de penser à lui, ce soir, à lui et à tout ce qui pourrait rendre cette soirée plus belle encore.

Le taxi s'arrêta devant un large portail et l'anglais régla sa note avant de s'en approcher. Constatant qu'il était ouvert, il pénétra dans la cour et fit quelques mètres jusqu'à la porte d'entrée, pressant doucement la sonnette pour informer Paloma qu'il était là, avec un peu d'avance d'ailleurs, impatient il est vrai de la revoir, dans ce contexte si précieux, si symbolique, où sa seule présence ravirait son cœur. C'est pour cette raison que les secondes qui le séparèrent du moment où elle ouvrit la porte lui parurent des siècles, lui qui à ce moment là se remémora leurs derniers échanges, les regrets qu'il pouvait en garder, parfois, ce qu'il aurait peut être du faire quand il en avait l'occasion, ce qu'il aurait peut être du dire ou garder pour lui, ses erreurs de jugement et les fois où il s'était certainement fourvoyé. Il avait pensé chaque mot de son discours, le soir de la finale, mais il avait surtout pensé chaque mot de ce qu'il lui avait soufflé au moment où elle avait gagné. C'eut peut être l'air d'être des promesses en l'air, des bêtises pleines de bons sentiments qu'on souffle sans tellement les penser, mais il pensait encore ce soir que tout serait plus beau pour elle ensuite, à condition qu'elle voit les choses avec le même optimisme que lui, et qu'elle consente à lui laisser tenir un rôle dans tout ça parce que c'était ce qu'il voulait, contribuer à son bonheur, s'assurer qu'on ne la rabaisserait plus, qu'elle ne pleurerait plus pour personne et qu'elle dépasserait ses deuils et ses tourments. Il serait là pour elle et c'est certainement ce qu'il avait oublié de dire à ce moment-là, ce qu'il avait oublié de lui promettre, mais qu'il lui ferait comprendre ce soir, que ce soit par des mots ou bien par des gestes, par des sourires ou bien par des étreintes, pourvu qu'elle en soit sûre. La porte s'ouvrit enfin sur la silhouette élégante de l'espagnole et ses lèvres s'étendirent en un sourire comblé, parce qu'il l'était déjà, parce qu'être sur le pas de cette porte, face à cette jeune-femme à qui il tenait tant, avec la perspective de vivre son premier vrai réveillon, c'était déjà tellement plus que ce qu'il avait toujours eu. « Bonsoir » qu'il articula dans ce sourire persistant, glissant discrètement un petit paquet dans la poche intérieure de sa veste, parce que la soirée commençait à peine et qu'il aurait tout le temps de le lui offrir plus tard, ainsi c'est plutôt un large bouquet, garni de lisianthus et d'amaryllis, qu'il lui tendit dans un sourire un peu plus timide. « Je connaissais pas tes goûts, mais je les trouvais jolies. » Il s'était dit que quitte à lui choisir un bouquet, autant lui choisir le plus beau, en l'occurrence il l'avait fait complètement à l'aveugle puisque c'avait été la première fois qu'il offrait des fleurs à une femme. Mais il en avait eu envie, pour être digne de son invitation, pour faire les choses bien. « Rassure-toi, elles te font pas d'ombre pour autant » qu'il glissa sur un ton un brin plus malicieux, se penchant tout doucement vers elle pour déposer ses lèvres sur sa joue, sa main caressant furtivement son bras. « Tu es superbe. » Il ne le disait pas par automatisme mais parce qu'il la trouvait sincèrement en beauté, magnifiée comme souvent par une robe choisie avec goût, qui semblait avoir été faite pour elle. L'anglais ne perdit rien de son sourire lorsqu'il se recula, la dévisageant avec une tendresse qu'il lui réserverait certainement plus d'une fois au cours de la soirée, parce qu'il lui était reconnaissant de le tirer de sa solitude pour ce soir, de lui offrir de quoi repartir sur des bases saines et enrichissantes, car ce soir serait certainement le début de beaucoup d'autres choses, le premier jour d'une vie nouvelle, oui, sans l'ombre d'un doute.
Paloma

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MessageSujet: Re: what christmas means to me.   what christmas means to me. EmptyMar 23 Déc 2014 - 0:05

Si Paloma a pu appréhender plus que de raison l'après Fake Lover et se ronger les sangs à ce sujet elle n'a pas encore eu le temps d'en subir les conséquences de plein fouet, l'effervescence, les médias, les gens qui reconnaissent dans la rue et toute cette notoriété subite et incontrôlée, aussi éphémère qu'une étoile filante qu'elle tente d'éviter. Le lendemain de son départ de l'Australie c'est la Russie qu'elle a rejointe pour y retrouver Ghika et profiter encore un peu d'un anonymat salvateur. Ici personne ne les connaît et tout le monde s'en fiche. Elle a pu jouer à la touriste à Moscou et s'émerveiller de l'architecture slave, goûter à l'ambiance si particulière qui règne dans la ville, cette mélancolie russe qu'est moins prégnante qu'à Saint Pétersbourg mais qui reste là comme un voile au-dessus de sa tête. Elle a erré dans des musées somptueux, grimacé en buvant des vodkas qu'on peut pas refuser sans froisser celui qui l'offre - et leur carrure imposante donne pas vraiment envie de vexer un russe - et soutenu Ghika autant qu'elle le pouvait en vue de son entretien. Paloma s'est promenée dans ce qui sera peut-être sa nouvelle université, elle a rencontré son meilleur ami et continué à savourer ce qu'elle découvre de lui jour après jour et qu'elle aime tant. Ghika, ça a été immédiat et sincère. Il s'est donné entièrement, sans compter, et a su grignoter ses réserves et ronger ses barrières en un temps record malgré leurs personnalités qu'on aurait du mal à imaginer plus éloignées. Elle l'aime comme un frère, comme un membre de sa famille qu'on abandonnera jamais et ce genre de relation, simple, douce, dénuée d'ambiguité ou de rancoeur tenace, ça l'apaise, c'est un repère stable dans son monde aux allures de chaos relationnel qu'a tendance à la fragiliser. Le retour chez elle - et encore elle ignore ce qu'elle peut appeler chez elle... - devrait l'angoisser, Paloma. Elle craint la France comme l'Espagne, l'impact de l'émission et les journalistes vautours désireux de recueillir ses impressions sur l'aventure, sa victoire en balançant quelques piques et autres questions indiscrètes, qu'elle imagine. Paloma a dit qu'elle partira après l'émission pour quelques temps. Qu'elle s'évanouira en Amérique du Sud, sans doute en Argentine, loin, très loin, assez loin pour que l'intérêt qu'elle a éveillé retombe comme un soufflé à cause de son absence. Mais ça, c'était avant. Avant que Peter lui propose de passer Noël en sa compagnie et qu'elle décide de l'inviter dans sa maison familiale au coeur de la belle et brûlante Andalousie. C'est tombé sous le sens en fait. Généralement Paloma fête Noël avec sa petite cousine, l'autre vilain petit canard de la famille. Parfois avec son oncle et sa tante qui la tolèrent mais pas bien plus mais souvent juste avec elle ou elle et l'un de ses mecs de passage parce que Teresa cumule les hommes avec une inconstance et une légèreté qui lui sont propres. Y'a jamais de drame avec elle, jamais de larmes, de cris, de séparations douloureuses, elle enchaîne les aventures et n'en garde que le positif, que le meilleur, parce que tout est facile et tout coule sur elle dès lors que la concerne. Alors le vrai Noël traditionnel avec sapin, décorations et dinde fourrée, ça fait longtemps qu'elle n'y a pas goûté et ça lui manque un peu, à Paloma. Et comme elle se dit que Peter l'a sans doute encore moins connu qu'elle, elle a envie de faire les choses biens. L'est plus question de fuir à l'autre bout de la terre, seulement de se réfugier dans la grande demeure familiale de la province de Grenade. Celle que personne connaît et celle où personne ne vient plus jamais parce que la famille est délitée depuis longtemps. Heureusement qu'il y a Angelica et Pablo pour en prendre soin contre un salaire dérisoire. Pour entretenir le faste du jardin, empêcher la poussière de s'accumuler et préserver la beauté des lieux. Aussi, quand elle y pénètre, Paloma a l'impression de l'avoir quittée la veille et elle sent la douce chaleur de la nostalgie envahir son être. Ceux de ses seuls souvenirs heureux, des étés passés ici en compagnie de Teresa quand sa mère et son époux partaient en vacances sans elle, comme on abandonnerait un clébard encombrant sous prétexte que c'est pour son bien. Elle laisse ses doigts glisser contre le bois, la céramique et toutes les matières qui composent la maison parce qu'à l'époque sa mémoire était tactile, sensorielle. Paloma reste un long moment à rêvasser, à fouler de son pas aérien les pièces familières et fastueuses avant de se reprendre. Il lui reste deux jours. Deux jours pour transformer cette maison aux souvenirs fantômes en une habitation vivante, chaleureuse. Deux minuscules jours pour insuffler l'esprit de Noël c'est peu mais elle, elle sait se donner entièrement sans rien attendre en retour, offrir, offrir et offrir encore juste pour le plaisir de faire plaisir alors elle sait qu'elle y arrivera. Parce qu'il mérite un vrai Noël, Peter. Un Noël qui soit joli, qui soit tendre, qui le fasse se faire sentir ici chez lui, dans sa famille, à sa place.

Les yeux félins de Paloma embrassent la pièce avant de se reporter sur la liste qu'elle tient à la main. L'immense sapin trône fièrement dans le salon, il est allumé. Très bien. Pablo est venu l'aider à allumer un feu de cheminée en se moquant de son initiative alors que le climat est encore clément dans ses terres mais ça n'fait rien, un feu de cheminée - à ses yeux - c'est Noël. C'est bon. La guirlande extérieure est en route, ok. La table est mise avec l'argenterie favorite de sa grand-mère celle qu'a coûté trois bras et qu'a dû servir deux fois à tout casser, les petits fours sont prêts, les friandises de Noël figurines en massepain et turron d'alicante sont au frais, le champagne est déjà sur table dans son seau glacé, la dinde encore au four et... Paloma n'a pas le temps de terminer d'éplucher sa liste façon control freak que la sonnerie de l'entrée retentit. Un coup d'oeil à sa montre lui indique que Peter est arrivé et elle a à peine le temps de dissimuler ses paquets posés sur le grand sofa du salon. Elle les glisse distraitement dans un tiroir avec sa liste et sent une minuscule boule d'angoisse poindre dans sa gorge au fur et à mesure que ses pas éthérés coulent jusqu'à la porte d'entrée. Et si elle en avait fait trop ? Et si ça l'mettait mal à l'aise ? C'est possible ça... Paloma se rend pas toujours que son envie de faire plaisir peut être encombrante à la longue. Elle veut toujours bien faire alors elle réfléchit pas plus que ça, elle ressent et c'est à ses yeux bien plus importants. Pour sûr, elle a fait à manger pour un régiment mais c'est juste parce qu'elle a tenu à mêler les traditions anglaises qu'il a du - ou aurait dû connaître - et les siennes. Mais la question qui lui brûle le plus la poitrine n'a rien à voir avec Noël. Et si ce qu'ils partageaient, ce qu'elle éprouvait, s'est envolé ? Paloma y croit pas vraiment mais c'est une espèce de crainte illogique et persistante comme le cauchemar dérisoire dans lequel on va tout nu à l'école, ou en pyjama. On sait que c'est faux, que c'est impossible mais sur le coup l'humiliation et la honte ressenties paraissent bien réelles. Sa trouille aussi. Elle la sent peser sur ses épaules comme une chape de plomb et rendre ses gestes empruntés tandis qu'elle ouvre la porte pour l'accueillir le coeur au bord des lèvres et le souffle étrangement coupé. Sauf que les prunelles de Paloma s'ancrent sur le visage de Peter, scintillent sous l'sourire qu'il lui offre et son angoisse recule, fond comme du beurre et finit par s'désagréger en un battement de cil. C'est encore là. C'est encore là et ça irradie dans ses veines et à voir l'expression de Peter c'est pas dissout chez lui non plus. Les traits de poupée de l'espagnole s'animent pour venir à sa rencontre, y'a un sourire tendre qui répond au sien et sa voix feutrée, caressante, qui s'élève d'un « Bonsoir » soufflé. Paloma n'ajoute rien, les lèvres joliment arquées. Elle savoure. Elle savoure le moment, les retrouvailles, la véracité de ce moment et combien il est bon, loin de ses angoisses ridicules qui voulaient que tout soit différent, loin du nid, de retour à la réalité. Mais non. Et elle est si soulagée qu'elle voudrait profiter de la moindre seconde, la ressentir plus fort, plus intensément et pour ça elle a besoin de prendre son temps, de le détailler. De ressentir. Peter lui tend un bouquet somptueux et Paloma l'avait même pas aperçu avant, trop concentrée sur lui et combien sa présence est bénéfique. Ses lèvres se courbent plus franchement dans un sourire gêné, teinté de pudeur, mais ravi et elle louvoie un bras autour de sa nuque pour l'attirer à elle et déposer un baiser contre sa peau. « J'ai très envie de te dire qu'il fallait pas mais elles sont magnifiques et me plaisent beaucoup alors je vais me contenter d'un merci... » Paloma est du genre à préférer faire les cadeaux que les recevoir parce qu'être au coeur de l'attention lui plaît pas, c'est pas sa place, elle se demande toujours pourquoi on voudrait lui offrir un truc et elle a toujours l'impression de pas être à la hauteur des attentions qu'on lui porte. C'est ancré en elle, elle y peut rien, c'est les habitudes d'une môme trop souvent laissée d'côté pour estomper maintenant ce défaut parfois agaçant. Peter la gratifie d'un compliment et elle a l'impression d'être une adolescente, le genre niaise et capable de perdre ses moyens dès qu'un garçon lui adresse la parole. L'ado qu'elle a jamais été en fait parce qu'elle a jamais connu un autre environnement qu'une école à la maison et une solitude cuisante amenée par des parents qu'auront jamais compris comment composer avec son handicap. Paloma accueille son compliment avec son humilité habituelle. Y'a que son sourire qui se teinte d'un brin de malice alors qu'il baise sa joue. « Et toi tu es très élégant » relève-t-elle tout naturellement. Elle a l'impression qu'il a mis du coeur à l'ouvrage, un peu comme lorsqu'on s'prépare à un dîner important et ça la fait sourire, ses efforts. Paloma s'efface pour le laisser entrer et l'invite à pénétrer dans le grand salon qui s'déroule sous ses yeux. Languide, elle glisse derrière lui et caresse distraitement son épaule de la pulpe de ses doigts. « Tu veux peut-être que je prenne ta veste ? » La température oscille près du dix-neuf degrés en journée et descend rarement en-dessous de huit le soir à l'extérieur et ici, y'a la cheminée qui chauffe la pièce un peu plus que de raison... Paloma attrape la veste de Peter et s'occupe de déposer le bouquet dans un vase, sur la table, ôtant sans ménagement les pivoines qui y siégeaient fièrement. Elle vérifie la table, les crackers de Noël dans l'assiette, les bougies. Tout est en place mais pourtant il manque quelque chose. « Oh mais quelle gourde ! » qu'elle s'exclame en comprenant le malaise : la dinde. Il est temps de la retirer du four si elle ne veut pas servir à son invité un plat calciné ce qui serait un outrage à ses talents de cuisinière. « J'en ai pour une minute, assieds-toi si tu veux ou reste debout ou... fais juste comme chez toi en fait » Paloma presse délicatement sa main avant de disparaître jusqu'à la cuisine. La dinde est parfaite, le pire est évité. Elle prend soin de pendre sa veste et d'enclencher la chaîne hi-fi qui se met à diffuser Casse-Noisettes, le classique de Tchaikovski. C'est une tradition familiale, la seule qu'elle ait conservée à vrai dire. A chaque Noël, la bande-son est toute choisie et transporte toujours dans la magie de cette période. Paloma retrouve enfin Peter, assis sur le canapé. Elle lui sourit, résiste à la tentation de le rejoindre juste le temps de remplir deux flûtes d'un très bon champagne et d'attraper le plateau de petits fours. Le tout rejoint la table basse et elle se laisse choir à ses côtés avec la grâce aérienne dont elle n'est jamais dépourvue. Paloma tend un verre à Peter, fait tinter le cristal dans un joli carillon et lui adresse un sourire complice. « Je suis contente que tu sois venu. J'étais plus certaine que ça te tenterait une fois dehors » Elle l'avoue à demi-mot, la réserve pudique au bout de la langue. Paloma le caresse du regard, longuement, comme pour imprimer cet instant avant qu'il ne bascule. Parce qu'il peut basculer si sa réponse va pas dans le sens qu'elle espère. Elle a beaucoup pensé à lui, depuis la sortie. Aux conséquences auxquelles il devait faire face, au retour compliqué auquel il s'est exposé, assez pour sentir ses entrailles se nouer à l'idée que tout pouvait basculer de la pire des façons alors qu'il ne le méritait pas. « Comment ont-ils accusé le choc à Gibraltar ? Est-ce que... les choses se sont réglées pour le mieux ? » C'est ce qu'elle espère toujours, Paloma. Que tout s'arrange. Elle n'y croit jamais réellement parce que la vie a pas pour habitude de l’exaucer mais elle peut pas s'empêcher d'espérer. Et c'est ce qu'on peut lire dans ses yeux mordorés qui l'bouffent du regard. De l'espoir. Un espoir un peu mièvre mais qu'a le mérite d'être entier.
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MessageSujet: Re: what christmas means to me.   what christmas means to me. EmptyMer 24 Déc 2014 - 15:20

Difficile de dire où il se trouverait en ce moment même si Paloma ne lui avait pas proposé de la rejoindre dans sa résidence familiale, en Andalousie. Dans le premier resto bon marché qu'il aurait trouvé, sans doute, et où il aurait certainement entrepris de faire un peu de gringue à une serveuse pour manger à l’œil. Parce que ce que le peu qu'il avait réussi à économiser à sa sortie du jeu, le peu que personne n'avait pu lui reprendre, il l'avait déjà dépensé, en bouffe, en chambres d'hôtel miteuses, en car, lui qui alors vivait dans la crainte de retomber dans ce qu'il avait connu, des années plus tôt, de retrouver la rue, les ivrognes, les brutes, et tout ce qui avait trop longtemps constitué son quotidien. Mais Paloma l'avait bel et bien invité, pour ce soir si symbolique, et il était plein d'une reconnaissance que tous les mots du monde ne sauraient certainement exprimer. Parce qu'elle faisait pour lui ce que personne n'avait jamais fait, parce que des années durant il n'avait connu qu'indifférence, mépris ou pitié, mais que son altruisme, à elle, était empreint d'une sincérité qui le touchait au plus profond de son être. Si bien qu'il avait peur, c'est vrai, de ne pas savoir lui exprimer sa gratitude, de ne pas savoir lui dire combien ce qu'elle faisait pour lui pouvait s'ancrer dans son cœur et le guérir de ses peines, de ses hontes, et lui faire le plus grand bien. C'est donc angoissé qu'il se tenait derrière la porte, angoissé aussi parce que ce soir ils seraient seuls, chez elle, et qu'il ne savait pas comment il réagirait, alors qu'il avait pris le temps de réfléchir, que des évidences lui avaient sauté aux yeux. Ce soir il craignait de se laisser emporter par la magie de ces moments qu'il vivrait pour la toute première fois, par l'enchantement qui l'envahirait lorsqu'il y goûterait, et d'avoir un geste malvenu, qui créerait une ambiguïté qu'elle ne voulait peut être plus retrouver, avec lui, et de tout gâcher, de cette soirée à leur relation. Mais la porte s'ouvrit et Paloma le tira de ses réflexions, sans trop qu'il sache si c'était ce qu'elle portait qui lui donna instantanément l'impression de ne jamais l'avoir vu plus belle, si c'était le symbolisme de cette soirée qui intensifiait déjà la moindre de ses impressions, ou si c'était encore autre chose. Ce qu'il savait, par contre, c'est qu’il pourrait rester des heures sur ce porche à simplement la dévorer des yeux, parce qu'il s'était langui d'elle, de ses regards, de ses sourires, et de tout ce qu'il avait ce soir tant plaisir à savourer de nouveau. Il avait cependant quelque chose pour elle, quelque chose qu'il n'avait réservé à aucune femme mais qu'il avait envie de lui réserver, à elle, parce que ça avait beau être bien peu lui rendre comparé à tout ce qu'elle lui donnait, elle, à ses yeux ça voulait quand même dire beaucoup. C'est alors un bouquet qu'il lui tendit et il la sentit un petit peu gênée par cette attention, mais néanmoins ravie, ce qui lui valut d'afficher un fin sourire, qui s'étendit au moment où elle le remercia. « On a déjà du t'en offrir de plus belles, mais ça me faisait plaisir. » Si ses moyens lui avaient permis d'avantage, il aurait certainement opté pour quelque chose d'un peu plus prétentieux, mais il ne lui apprendrait rien en lui disant que sa situation ne lui permettait pas d'immenses folies. Et ça le frustrait un petit peu, à vrai dire, parce qu'il aurait voulu faire plus, parce que tout ce qu'il pouvait lui offrir semblait dérisoire compte tenu de ce qu'elle faisait pour lui, rien que ce soir, en l'invitant à passer le réveillon auprès d'elle alors qu'il y a encore trois mois il n'était pour elle qu'un inconnu. C'est en tout cas un compliment qui franchit par la suite la barrière de ses lèvres, un compliment qu'il lui destina naturellement, comme s'il lui en soufflait tous les jours à l'oreille, comme s'il en avait seulement l'occasion. Ce n'était pas un nouveau présent parce que ça n'était pas quelque chose qu'il avait dit pour lui faire plaisir, mais avec son cœur, et la modestie de l'espagnole ne l'étonna guère, pas plus que les mots qu'elle lui souffla en réponse, qui eurent le mérite de teinter ses joues d'un rouge atténué, parce qu'il avait beau avoir conscience que l'élégance qu'elle lui prêtait était toute relative, que sa veste cintrée était en soi la seule chose qui le rendait un tant soit peu présentable, ça n'était jamais pareil d'entendre ce genre de choses de la bouche de Paloma, dont le moindre mot se logeait instantanément dans un coin de son cœur. Il répondit par un haussement d'épaules et un sourire doucement incrédule, avant de se voir proposer d'être débarrassé de sa veste, et ce au moment précis où il pénétra à l'intérieur de la demeure et où il réalisa qu'elle avait décoré son intérieur en pensant à des détails qui pour beaucoup paraîtraient sommaires mais qui à ses yeux importaient réellement, parce qu'ils étaient source de magie et de réjouissance, forcément, pour lui qui n'avait jamais vu des sapins décorés que dans des centres commerciaux. « Oui, merci » qu'il articula alors d'une voix doucement émotionnée, se laissant dépourvoir de son vêtement avec docilité, en posant sur elle un regard tendre, celui du gosse qu'il redevenait pour quelques instants quand il se voyait incontestablement offrir la plus belle soirée de sa vie. La voix de l'espagnole s'éleva de nouveau et elle disparut avant même qu'il ait le temps d'articuler quoi que ce soit, alors il avança simplement au milieu du séjour et finit par se poser sur le canapé, bercé par la mélodie qui se jouait à présent à travers la pièce, avant de la voir réapparaître et de répondre à son sourire avec tendresse, tandis qu'elle lui tendit une coupe de champagne et trinqua avec lui, à cette soirée sans doute. Puis elle attira plus encore son attention au moment de lui souffler quelques mots, l'amenant à tourner complètement son visage vers le sien, comme si le regard qu'il lui adressa à ce moment-là cherchait à la rassurer, avant que ses mots ne le fassent. « Je t'aurais pas proposé de passer Noël ensemble si ça me tenait pas réellement à cœur, tu sais » qu'il souffla alors d'une voix suave, cajolante, pour qu'elle ait bien conscience de ce que tout ça pouvait vouloir dire pour lui. Il n'était pas quelqu'un qui aimait s'imposer, qui partait du principe que les autres étaient à sa disposition, mais ces fêtes il avait sincèrement souhaité les passer en sa compagnie, parce qu'il savait que de là pourraient découler beaucoup de choses pour lui, pour l'avenir qu'il aimerait s'offrir, et que passer ces moments-là avec elle, c'était les rendre d'autant plus précieux. « A vrai dire, j'avais même sincèrement hâte de passer cette soirée avec toi. » Il ajouta ces quelques mots sur un ton plus réservé, dans un regard un peu plus fuyant, éhonté, parce qu'il gardait une certaine retenue vis à vis de ce genre de choses, de ce qui impliquait de se livrer légèrement. Il mentirait s'il disait qu'il n'avait pas passé chaque soir depuis qu'ils s'étaient quittés à espérer la retrouver, mais il ne pouvait pas le lui avouer aussi clairement, parce que de son coté elle avait certainement eu bien d'autres choses en tête que leurs retrouvailles. « J'espère que t'as pas changé tes plans pour moi ... Je suppose qu'en temps normal tu passes Noël avec tes amis. » C'était maintenant qu'il était là, assis dans son salon, qu'il réalisait qu'elle s'était peut être sentie obligée de l'inviter chez elle, alors qu'à aucun moment il n'avait eu la prétention de penser qu'il comptait plus que des personnes qu'elle connaissait depuis des années et avec qui il était sans doute plus naturel qu'elle passe ce genre de moments. Il n'était pas stupide, il se doutait que dehors ça n'était pas comme dans le jeu, qu'il ne ferait jamais le poids face à ceux qu'elle connaissait depuis plus longtemps, alors que de son coté l'affection qu'il lui portait était sans égal, parce qu'il était longtemps resté seul et qu'une fois entrée dans son cœur, elle y avait tout de suite pris une place privilégiée, celle d'un être à qui il finissait par destiner beaucoup de ses battements. Paloma reprit la parole et évoqua Gibraltar sans que ça l'étonne, parce qu'elle s'était déjà montrée concernée par tout ça sur la fin du jeu, lorsqu'elle lui avait demandé s'il avait peur d'affronter les conséquences de la révélation de son secret. « Tout s'est passé très vite. J'ai été contacté par l'avocat de … son père, et il m'a expliqué qu'il comptait pas me poser de problème, que tout ce que j'avais à faire, c'était me tirer et plus faire parler de moi. » Son ton ne se réjouissait pas alors qu'il aurait de quoi être soulagé, après tout il avait appréhendé un affrontement, que les parents portent plainte et qu'il paie très cher les cinq années qu'il avait passé sous le nom d'un autre. C'est qu'il n'osait pas tellement le prendre avec le sourire, parce qu'il continuait de se sentir coupable et qu'il savait pertinemment qu'il aurait mérité une sentence, parce qu'il avait bel et bien merdé, il n'irait jamais avancer le contraire. « Dans la rue, ceux qui me reconnaissaient étaient pas hyper chaleureux, j'ai eu disons mon lot de regards hostiles et réprobateurs, mais c'aurait pu être bien pire. » Il se souvenait avoir craint de concrètes représailles, avoir craint qu'on lui fasse passer l'envie de se repointer dans le coin, parce que s'il y avait bien une chose qu'il avait retenu de ces cinq dernières années, c'est que ceux qui avaient du fric avaient indubitablement le bras long. Finalement, ses traits s'adoucirent et c'est un fin sourire qu'il adressa à Paloma au moment d'adopter un ton là aussi un peu plus posé. « Je vais bien » qu'il souffla en laissant sa main se poser sur la sienne et ses doigts la caresser furtivement, parce qu'il imaginait que ce qui lui avait fait peur, c'était la pression qu'on avait pu lui mettre, une pression qui aurait effectivement pu l'atteindre, plus qu'il ne se l'avouait certainement aujourd'hui, mais à laquelle il avait globalement échappée. « Et pour toi, tout s'est bien passé ? La presse était pas trop sur ton dos ? » demanda-t-il à son tour, laissant inconsciemment ses doigts se lier aux siens, dans une douce pression. Il imaginait bien qu'en tant que gagnante d'un programme télévisé populaire, elle avait été ou serait prochainement sollicitée par les journalistes, et c'était quelque chose qu'il n'imaginait pas lui plaire, pas du tout même, parce que Paloma avait eu la victoire modeste, ça s'était vu et il ne s'était de toute façon pas attendu à autre chose de sa part, qu'ainsi donc il se doutait que la dernière chose qu'elle voulait, c'était devenir une attraction pour toute la presse européenne. « T'as pu souffler un petit peu ? » Il savait que son aventure n'avait pas été qu'une succession de joie, qu'elle en était passée par des moments difficiles, qu'elle avait du prendre une décision pénible, évoquer publiquement des choses intimes et douloureuses, et tout ce qu'il souhaitait entendre, à cet instant, c'est qu'elle avait eu le temps de penser à elle, de penser à aller mieux, parce qu'il aimerait entendre qu'à ce jour elle souffrait moins, qu'à ce jour tout était déjà un petit peu simple pour elle, et parce que rien ne l'agacerait plus que d'apprendre qu'on avait appuyé là où ça faisait mal, qu'on lui avait infligée des tourments supplémentaires. « Au fait, t'as très bien choisi » articula-t-il finalement en levant légèrement sa coupe, forcé d'admettre qu'il avait rarement bu un aussi bon champagne, qu'en l'occurrence elle avait poussé le détail jusqu'à lui réserver de quoi ravir ses papilles. A ce propos, il tendit sa main libre vers l'assiette de petits fours, laissant la brune se servir avant d'en prendre un à son tour et de le porter à sa bouche. « C'est délicieux » qu'il formula presque instantanément, laissant un court instant ses yeux se perdre dans les siens, avant que ceux-ci ne se détournent d'eux-même pour balayer brièvement la pièce et détailler plus précisément le sapin, le regard un brin nostalgique, mais brillant d'une lueur émerveillée. « Tu crois que tu pourrais te mettre devant le sapin ? J'aimerais beaucoup prendre une photo. » Une photo qui immortaliserait la magie de cette soirée, une photo qui lui rappellerait combien Paloma s'était donnée du mal, combien elle avait tenu à faire de son premier réveillon un souvenir merveilleux, car c'est ce qu'il en resterait, il ne pouvait déjà qu'en être certain. « Juste une, s'il te plaît » qu'il insista d'une voix doucement sucrée, passant furtivement l'une des mèches de cheveux de la brune derrière son oreille, dans un sourire complice, censé lui intimer qu'il ne s'offusquerait pas d'un refus, qu'il en avait sincèrement envie mais qu'il comprendrait qu'elle estime en avoir déjà bien assez fait pour lui.
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MessageSujet: Re: what christmas means to me.   what christmas means to me. EmptyLun 19 Jan 2015 - 12:51

Paloma réserve à Peter son plus joli sourire navré quand il se déprécie et affirme par la même occasion une énormité ; on lui offrirait des fleurs et en plus elles seraient plus jolies. Ah bon. Non, elle n'est pas très coutumière de ce genre d'attentions en réalité, surtout quand elles sont désintéressées. Enfant, y’avait toujours des pivoines dans sa chambre. Sa mère les adorait et lui offrait régulièrement malgré le fait que Paloma ne pouvait pas les voir. Elle a néanmoins appris à les apprécier jusqu'à ce qu'elles deviennent ses fleurs préférées. Pour sûr aujourd'hui elle aime leur beauté fragile et délicate, leur rondeur insolente et l'élégance qu'elles offrent à n'importe quelle pièce. Mais avant, ce qu'elle appréciait le plus c'était leur douceur au toucher, quand la pulpe de ses doigts flirtait avec les pétales plus tendres que de la soie. Mais les fleurs, à l'âge adulte... Non, elle n'y est pas habituée et c'est même pas associé à des souvenirs heureux. Aslam lui en offrait parfois mais ça cachait toujours quelque chose et quand ça n'était pas le cas, ça servait à réparer un tort, c'était jamais gratuit, juste pour faire plaisir. Paloma se souvient encore précisément de la fois où elle l'a quitté, pour de vrai, pour de bon, le coeur en miettes et l'ego dans un état tout aussi minable. Elle était rentrée chez elle et une odeur entêtante l'avait prise aux tripes, lui filant irrémédiablement la nausée ; y’avait des roses partout. Des roses rouges, par bouquets, par grappes, éparses, dans tout l'appartement. C'est là qu'elle avait compris que tout était fini, brisé. Elle avait pas trouvé le geste romanesque et passionnel, beau et touchant, non. Elle s'était seulement dit que c'était l'œuvre d'un maniaque, un mec qui n'était pas seulement à côté de ses pompes mais qui souffrait manifestement de graves troubles mentaux - au cas où elle en doutait jusque là. Elle ne répond rien, se contentant d'un sourire et d'un regard qui en dit long sur combien il se trompe. Mais c’est  pas la question, peu importe au fond. Paloma se détache de Peter une seconde pour humer le bouquet dont le parfum accentue le sourire qui fleurit sur son minois. Elle se fiche du prix du bouquet et de toutes ces conneries. Ce qui compte c’est de passer un joli réveillon de Noël, de suturer les plaies au lieu de les voir se rouvrir et blesser parce qu’à cette période de l’année, les solitaires sont plus malheureux que jamais. Et Paloma se sent solitaire. Elle l’est pas, pas vraiment, mais c’est un sentiment qui s’est toujours accroché à elle comme une ombre insidieuse, le genre qui frappe et puis s’en va parce que des amis, un entourage proche et bienveillant ne fait pas tout. L’absence d’une famille aimante reste une blessure ouverte, béante, qui cicatrise pas, jamais. Elle a une famille, ça pourrait être pire, mais y’a définitivement quelque chose de douloureux dans le fait d’avoir ce dont tous les orphelins rêvent et de se sentir quand même orpheline. C’est une forme de frustration de posséder une famille et de rien connaître du bonheur simple que ses amis dépeignent. C’est une arnaque en fait. Paloma a besoin d’être entourée, elle a besoin des autres pour vivre pleinement au lieu de se contenter d’exister dans un monde trop grand pour elle et elle, il lui manque deux piliers sur trois ; une famille aimante et un grand amour. Y’a des gens qui sont forts, qui sont solides et joviaux, qui se contentent pleinement d’eux-mêmes et puis y’a les autres, les vulnérables, les branlants, les chatons aveugles qui tâtonnent et attendent qu’on leur prenne la main et qu’on leur apprenne à vivre, même à respirer parfois. Paloma est malheureusement de ceux-là et sans amour, ni famille, elle est paumée complet. Alors  ce soir elle a pas d’autre ambition que celle d’alléger un peu son quotidien qui veut que Noël soit douloureux mais c’est Paloma, alors  c’est pas à elle qu’elle pense en premier ; c’est à Peter. L’orphelin qu’a personne, qu’a gommé sa propre vie pour se draper d’une autre et cette autre, il a consenti à l’arracher pour faire amende honorable. Tout ce qu’il a bâti ces dernières années, sous l’identité d’un autre, il le doit quand même qu’à lui. A lui et à sa détermination, à lui et à son travail, à lui. Et pourtant il a plus rien maintenant, plus la vie qu’il s’est fabriquée à l’emporte-pièce, plus de Percy. Mais plus de Peter non plus, ce Peter qu’il a enterré y’a des années parce qu’il le fallait, parce qu’il fallait bien survivre. Paloma discerne encore ses traits, au loin, en filigrane, derrière la  toile lacérée qu’est devenue Percy, il reste les premiers coups de peinture, les primitifs, et eux, elle aimerait les raviver, lui offrir ce qu’il a jamais eu et être l’amie qu’elle lui a promis d’être pour lui aussi longtemps qu’il voudra d’elle. Ils pénètrent ensemble à l’intérieur et Paloma reste silencieuse tandis qu’elle ne manque pas une miette du visage de Peter qui semble s’illuminer au fur et à mesure qu’il prend conscience des décorations, de l’ambiance, de tous ces petits riens qui font Noël. Elle sourit, Paloma, alors qu’elle retire sa veste, elle sourit encore quand elle s’éloigne s’occuper de la dinde et elle sourit de plus belle quand elle le rejoint sur le canapé et le couve de ses prunelles scintillantes. Il la rassure et lui offre un de ses sourires tendres, doux comme le pelage d’un chaton dont la seule ambition est de se lover contre vous en ronronnant. Paloma n’a pas confiance en elle ou en ses relations. C’est con mais elle a toujours peur de s’imposer, de trop en demander, parce qu’elle a conscience – pleinement conscience – de la dépendance qui est la sienne. Une dépendance aux autres, à l’affection qu’elle leur porte et dont elle se nourrit en retour, à leurs mots, leurs regards, tout. Elle sait que sans rien demander, jamais, elle peut être envahissante et c’est pour ça qu’elle lance ça à Peter, parce qu’elle ne veut pas qu’il se soit senti coincé avec elle, obligé de venir après avoir lancé une invitation hasardeuse dans un cadre particulier. « Je sais que ça te tenait à cœur sur le moment. Vraiment, je le sais » qu’elle souffle dans un murmure aérien tout en autorisant une main câline à glisser contre sa joue, jusqu’à la fossette qui se creuse sur son visage de lutin quand il sourit.« Mais je sais pas, avec la sortie et… tout ça, tu aurais pu changer d’avis » qu’elle glisse tout doucement en baissant un instant les yeux sur ses genoux osseux. Sans connaître son secret, elle savait que le revoir à l’extérieur serait difficile, compliqué. Il lui a toujours expliqué et a refusé de lui faire une promesse, jusqu’à la fin. Jusqu’à son départ. Mais une promesse dite sur le coup de l’émotion, elle est sincère, plus sincère que jamais, mais ça ne la rend pas réalisable. Aussi Paloma n’était pas certaine que leur Noël ensemble tiendrait. Pas parce qu’il ne l’aurait pas voulu mais parce qu’il n’aurait pas pu. Elle doute, et il doute en retour alors elle pose un regard aussi léger qu’une plume sur l’immensité de ses iris bleutées et renchérit presque timidement. « Mes amis sont géniaux mais ils sont comme tout le monde… Ils fêtent Noël en famille » Sa voix aux allures de berceuse ne veut pas avoir l’air de se plaindre alors elle reprend immédiatement pour atténuer un peu le portrait pas très reluisant des fêtes de fin d’année. « Généralement je le fête avec ma cousine et ses parents. Ma tante est un poison du même acabit que ma mère et Teresa est souvent sur le fil, du coup, mais mon oncle tempère les choses. Parfois » Paloma hausse les épaules parce que ces histoires de famille n’ont rien à faire ici. Y’en a chez tout le monde, chez elle elles prennent simplement plus d’espace, la faute aux vieilles rancoeurs et aux liens répréhensibles de sa famille maternelle avec les années Franco. « Mais elle n’est pas là cette fois, elle est partie en Afrique du Sud avec son nouveau copain. Elle revient le 28 ou le 29, je sais plus. Mais je me disais que tu pourrais rester manger avec nous si ça te dit » Paloma a le don de demander dans un souffle presque coupable comme si elle en demandait toujours un peu trop. Heureusement ses lèvres se teintent d’un sourire moins timoré quand elle prépare la suite. « Teresa est folle de toi, elle connaît presque mieux ton parcours dans l’aventure que moi » conclut Paloma en secouant ses boucles brunes face à la tornade furieuse que sait être sa cousine. Ou qu’elle est en permanence à la réflexion. Mais Teresa s’évanouit bien vite de son esprit quand les répercussions du secret de Peter font leur apparition. La gravité se grave au fer rouge sur son minois et Paloma, le cœur au bourd des lèvress, attend. Elle attend avec inquiétude, elle se ronge les sangs et ne se détend qu’à la fin, quand il affirme aller bien. Comme si tout le reste était entré par une oreille et ressorti par l’autre sans que les mots ne fassent sens et ne la consolent. Il va bien et comme pour le prouver, ses doigts viennent effleurer sa main. Paloma soupire, pas d’un soupir contrit ou agacé mais d’un long soupir soulagé, le genre qu’on peut pas prévoir ou atténuer et qui dégonfle la poitrine à force d’en vider les poumons. « Je suis contente » qu’elle avoue en ancrant ses yeux félins dans ceux de Peter. « Tu méritais qu’on te laisse en paix. Et puis Gibraltar n’est pas terrible, maintenant le reste du monde t’ouvre ses bras, t’as plus qu’à choisir » qu’elle glisse dans un sourire tendre où s’épanouit un optimisme naïf, bon enfant, celui de la môme qui fait tourner un globe terrestre et pointe de son index sa future destination en sachant très bien qu’elle n’ira jamais. En pratique c’est dur, de tout recommencer ailleurs. Ca l’est mais Peter n’a rien. Rien qui le retient, rien à regretter, il est intelligent, débrouillard, charismatique, il y arrivera. Paloma espère secrètement que ça ne sera pas trop loin d’ici, pas trop de l’Europe du moins mais n’en dit rien. Ce serait sans doute déplacé, surtout avec une Elsa à retrouver à l’autre bout du monde. Elle oublie ses réflexions dans une gorgée d’un champagne frais juste ce qu’il faut et retrouve la soirée avec les questions de Peter et sa main délicatement refermée sur la sienne. Elle dépose un instant ses prunelles sur leurs mains liées et les relève sur ses traits, un doux sourire aux lèvres. «  Si. Mon portable n’arrête pas de sonner, je ne sais pas comment ils ont eu mon numéro mais j’imagine que c’est la rançon de la gloire. » qu’elle ironise gentiment tout en haussant les épaules. « La folie, ça va être maintenant, quand je vais reprendre une vie normale. Personne ne sait que je suis ici alors je suis tranquille et juste après la fin du jeu, je me suis envolée en Russie pour y retrouver Ghika. Il passait un entretien d’embauche important et j’avais envie d’être là, à ses côtés. Il va bien, il te passe le bonjour d’ailleurs… » Paloma le gratifie d’un sourire malin et poursuit. « J’ai soufflé, oui. J’ai rencontré son meilleur ami, j’ai visité la ville et pris le train jusqu’à Saint Petersbourg pour revoir le musée de l’Ermitage. C’était bien. Maintenant, je vais me faire oublier un peu jusqu’à ce que tout ça se tasse. Je fais pas un personnage public fascinant, je doute qu’on parle de moi encore longtemps » Et c’est avec un soulagement certain qu’elle dit ça, Paloma. Elle n’est pas faite pour les couvertures de magasine, les papiers glacés et les scandales. Elle aspire juste à être heureuse, de la façon la plus simple et durable possible. Doucement, Paloma termine le récit de son retour à la réalité avec quelque chose qu’elle n’a dit à personne mais que Peter mérite de savoir. Parce qu’il connaît toute l’histoire, il a le droit à sa conclusion. Elle hésite, garde le silence un long moment et noie son incertitude dans une nouvelle gorgée de champagne. Le liquide ambré lui offre le courage d’entrouvrir les lèvres et d’y laisser glisser ces mots : « J’ai eu des nouvelles d’Aaron, pour la dernière fois j’imagine. Je lui avais écrit une lettre aussi, à sa sortie et il m’a répondu. Il m’a surtout envoyé des carnets qui appartenaient à Antoine. Sa mère l’a autorisé à le faire malgré ce qu’elle doit éprouver pour moi et ce que j’y ai lu… ça m’a aidé. A répondre à certaines questions qui m’angoissaient et à comprendre certaines choses » A le laisser partir, aussi. A accepter qu’il ne soit plus là et que ça signifie pas qu’elle doit disparaître à son tour. Mais ça a surtout répondu aux interrogations qui lui faisaient mal, à son incompréhension face à leur relation sur laquelle il ne posait jamais de mots et à tout ça. Paloma sourit à Peter, elle sait pas pourquoi elle lui a dit ça mais elle n’a pas envie de lui cacher quoi que ce soit, alors elle l’a dit, tout simplement. Il la complimente sur le champagne et ça la fait sourire de plus belle. « Le caviste y est pour beaucoup mais je suis ravie que ça te plaise » Paloma a la sincérité désarmante qui fait qu’elle ment jamais et porte bêtement son cœur en bandoulière, même si ça la fait sembler modeste parfois. Elle l’est aussi mais là c’est pas le cas, elle n’y est seulement pas pour grand-chose si ce n’est qu’elle a eu l’envie de bien faire, c’est tout. La question de Peter lui arrache un sourire conquis et le regard velouté de Paloma suit le sien en direction du sapin. Elle déteste les photos, c’est viscéral. Elle est mal à l’aise devant un objectif et trouve toujours les gens plus jolis en vrai que sur papier glacé parce qu’ils sont bien plus vivants. Figés, on reconnaît mal leur essence. Mais désireuse de le combler, Paloma se relève… avant de lui tendre la main. «  D’accord. Mais pas toute seule » lance Paloma avec une malice toute douce avant de l’entraîner à sa suite. Ils se positionnent devant le sapin et elle enroule ses bras autour de la taille de Peter, l’enlaçant comme une môme avant de poser sa tête contre son torse. « Quand tu veux, je suis prête ! » Elle esquisse l’ombre d’un sourire tendre, le sien, le plus coutumier, celui qui fleurit mais ne s’épanouit jamais totalement avant de s’estomper sans heurts. Elle fixe l’objectif qu’il tient et froisse son nez en trompette sous le flash en espérant ne pas avoir fermé les yeux. « Je crois qu’elle est ratée » qu’elle grogne un peu contre elle, essayant d’allonger son cou de cygne pour voir l’écran de Peter qu’il lui dissimule habilement.[/color]
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MessageSujet: Re: what christmas means to me.   what christmas means to me. EmptyVen 23 Jan 2015 - 3:11

Il ne savait pas, Peter. Il ne savait pas si Paloma était habituée aux jolis bouquets de fleurs mais il le supposait. Il le supposait alors qu'il savait très bien, parce qu'elle le lui avait raconté, qu'elle n'avait pas connu que des hommes bien. Disons alors qu'il l'espérait certainement plus qu'il n'en était convaincu, parce que c'est ce qu'il aimait croire, qu'on l'avait gâtée, qu'on lui avait montré toute l'affection qu'on pouvait lui porter à travers des gestes et des attentions symboliques, parce qu'elle le méritait, que lui aurait dévalisé l'intégralité du fleuriste si seulement il en avait eu les moyens. Paloma était du genre à donner, sans attendre de recevoir en retour, et rien que ce soir elle faisait pour lui plus que ce que n'importe qui avait jamais fait, plus que ce que n'importe qui ferait jamais, alors même si ça n'était pas grand chose, il avait tenu à marquer le coup, à sa manière et à l'échelle de ses maigres moyens, pour faire de cette soirée celle où il avait fait de Paloma la première femme à qui il avait offert des fleurs, à qui il avait sincèrement voulu faire plaisir, sans intention cachée, juste pour lui donner un petit peu, lui aussi. Découvrant l'intérieur en sa compagnie, il lui rapidement frappé par l'énergie qu'elle avait du dépenser pour le décorer si soigneusement, et c'est un sentiment étrange mais agréable qui l'envahit à mesure que ses yeux découvraient ce si bel ensemble, le plongeant dans une ambiance qui lui était étrangère et qui lui donnait il est vrai l'impression d'avoir droit à une seconde chance, parce qu'il se revoyait gamin, bien loin de fêter noël autour d'un majestueux sapin et de guirlandes scintillantes, mais qu'aujourd'hui il pouvait goûter à ce qui lui avait si longtemps manqué. Pour beaucoup, les fêtes de fin d'année avaient toujours été associées à ces jolis détails, à cette atmosphère enjouée et chaleureuse, mais pour lui elles avaient plus souvent été synonymes d'hivers passés dans le froid ou dans des lieux sordides où il avait très tôt perdu son innocence. Pourtant son âme d'enfant semblait s'éveiller de nouveau à travers ses yeux brillants d'émerveillement, tandis que Paloma le quitta un court instant et qu'il s'assit, rêveur et subjugué, le cœur battant à tout rompre. Sur un fond sonore incroyablement apaisant, il vit bientôt revenir l'espagnole, trinquant avec elle avant de l'entendre lui confier qu'elle n'avait pas été certaine qu'il tiendrait toujours autant à passer cette soirée avec elle une fois dehors. Pourtant, il avait énoncé l'idée avec une sincère envie de la voir se réaliser, parce que son premier réveillon, il n'aurait pas pu le passer dans d'autres circonstances, auprès de quelqu'un d'autre. Il est vrai que quelques mois plus tôt, il serait sorti du jeu et aurait poursuivi sa route en solitaire, sans donner de nouvelles ni chercher à revoir qui que ce soit, mais le temps passé auprès de personnes comme Paloma avait changé la donne, et aujourd'hui elle comptait réellement pour lui, elle s'était faite une place concrète dans son cœur et il ne pourrait pas l'en déloger même s'il le voulait, et ça ne risquait pas. « Pas alors que c'est m'accrocher à l'idée qu'on passerait cette soirée tous les deux qui m'a donné le courage de retourner là-bas » qu'il avoua d'une voix douce, un peu pudique mais moins qu'elle l'aurait été avant ce soir, parce que ça devenait plus simple de se confier à Paloma, de lui livrer ce qu'il avait sur le cœur. Il voulait qu'elle sache que l'envie d'être auprès d'elle pour ce soir si particulier n'aurait pas pu lui passer, car il s'était attendu au pire quant à son retour à Gibraltar et que ça lui avait semblé être la seule perspective réjouissante de son futur proche, que c'avait égayé ses journées, ses nuits, et lui avait insufflé  optimisme et espoir. « Je te l'ai pas proposé par défaut ou par dépit, j'espère que tu le sais » ajouta-t-il sincèrement, la couvant d'un regard tendre, censé vouloir dire beaucoup, parce qu'elle n'était pas n'importe qui à ses yeux, qu'à choisir de passer cette soirée avec quelqu'un, il avait voulu que ce soit avec celle qui se mettait le plus facilement à sa place, qui devinait bien des choses sans qu'il ait besoin de les lui dire, qui savait combien c'était important pour lui de redémarrer une existence sur de jolies bases. Mais voilà qu'il se prenait à douter à son tour, à imaginer qu'habituellement elle ne fêtait pas noël toute seule, qu'elle devait bien avoir des amis auprès de qui réveillonner, des amis qu'il n'aurait pas voulu qu'elle décommande pour lui, parce qu'il n'était qu'un petit nouveau dans le paysage de sa vie, que jamais il ne lui aurait demandé de le faire passer avant ceux qu'elle connaissait mieux, et depuis plus longtemps. Mais semble-t-il que ses amis fêtaient noël en famille, et que de son coté l'espagnole avait l'habitude de le fêter avec sa cousine, qui cette année n'était pas présente. C'est d'ailleurs sans s'y attendre qu'il se vit proposer de manger avec elles, au retour de celle-ci, ce qui dessina sur ses lèvres un doux sourire, pas tant gêné que touché, en fait, parce que ça le laissait penser qu'elle voudrait bien de lui auprès d'elle à plus long terme que ce qu'il avait imaginé, et ça il n'avait pas eu la prétention de le penser. « Oui … Si c'est ce que tu veux, et si ça la dérange pas, alors oui je serai des vôtres » qu'il acquiesça dans un sourire, sans chercher à se faire plus désirer que ça parce qu'il n'était pas tellement en position de refuser une invitation à dîner ces temps-ci, et elle le savait. Néanmoins il ne s'imposerait pas, il voulait être sûr que tous les participants seraient d'accord pour qu'il y prenne part, mais semble-t-il que ladite cousine ne risquait pas de poser de problème à ce niveau-là, à en croire les propos de l'espagnole, qui l'étonnèrent autant qu'ils l'amusèrent. « Je suis pas sûr qu'il y ait grand chose de très reluisant à en retenir, pourtant » qu'il nota sur un ton teinté d'un peu d'auto-dérision, car plutôt conscient de ce qu'il avait montré de lui à l'intérieur du jeu, en fricotant avec une partie du casting féminin de la saison et en se montrant plus désagréable qu'autre chose. « Mais si vraiment elle a tout vu et que malgré ça elle m'apprécie, c'est que la tolérance c'est de famille, chez vous. » Il la gratifia d'un regard reconnaissant, du genre de ceux qu'il avait déjà posé sur elle, quelques fois, quand il s'était senti chanceux de bénéficier d'une indulgence qu'il n'avait pas toujours mérité. Il ignorait si pour toute autre chose cette Teresa était aussi conciliante que Paloma, mais il avait l'impression que c'était une fille bien et c'était rassurant. Il la sentit néanmoins angoissée au moment où elle chercha à savoir comment s'était précisément passé son retour à Gibraltar. Elle savait quelle était sa situation, qu'il avait dupé pas mal de monde, qu'il pourrait pour cette raison avoir de très graves problèmes avec la justice. Mais arrivé là-bas, il avait eu à faire à des personnes plutôt compréhensives, tout du moins pas décidées à lui causer du tort, à condition qu'il s'efface. C'est ce qu'il avait prévu de faire, à vrai dire, Gibraltar n'avait jamais été chez lui, et il n'aurait pas pu continuer d'y vivre à présent que tout était révélé. Quoi qu'il en soit, il allait bien, et il tint à ce que Paloma en soit sûre, parce qu'il savait combien elle était empathique à la détresse des autres, et il ne voulait pas qu'elle imagine le pire plus longtemps. Sa main caressa doucement la sienne et il la sentit tranquillisée, libérée d'un poids oppressant, tandis que ses paroles, confiantes et encourageantes, lui firent le plus grand bien. « Je me laisse le temps pour ça, mais je serai pas trop difficile. Aujourd'hui j'aspire à rien d'autre qu'à m'en sortir. » A ne pas retomber dans la rue, surtout. Il ne savait pas encore s'il retournerait en Angleterre ou s'il tenterait de tout recommencer ailleurs, mais il savait qu'il n'irait pas plus loin qu'il n'en aurait besoin. Car il ne le précisait pas mais il comptait bien l'inclure à sa nouvelle vie, d'une manière ou d'une autre, ça lui tenait à cœur. « J'ai aucun diplôme et je suis comme qui dirait quasiment illettré, mais je trouverai un job, tout du moins je chercherai jusqu'à ce que j'en trouve un et je me donnerai les moyens d'arriver à faire quelque chose de ma vie, en le devant à personne d'autre qu'à moi-même, cette fois. » Il était réaliste, il avait revu ses ambitions à la baisse et savait pertinemment qu'il n'aurait jamais la vie d'un Percy, que la sienne serait bien plus modeste, mais ça lui allait, vraiment, parce qu'en faisait la paix avec lui-même il s'était aperçu qu'il ne tenait qu'à lui d'arrêter de se fourvoyer en comblant son manque affectif par un apport matériel qui ne l'aiderait jamais. Puis ce fut à lui de prendre de ses nouvelles, pas moins inquiet qu'elle l'était l'instant d'avant, parce qu'il savait que de par son statut de gagnante, elle risquait d'être très sollicitée par la presse, or il la connaissait suffisamment pour savoir que ça n'était pas ce à quoi elle aspirait. Mais il pensait surtout à toutes les choses qu'elle avait traversé, à ce qu'elle avait révélé dans le jeu et qu'on risquait d'utiliser contre elle, alors oui il avait à son tour besoin qu'elle le rassure, qu'elle lui dise que la situation restait gérable, et à l'entendre évoquer son voyage en Russie, ses retrouvailles avec Ghika, il semblerait que son après-jeu ait pour l'instant été plutôt agréable, et c'était déjà quelque chose qu'il avait plaisir à entendre. « Je suis rassuré que tu l'aies eu auprès de toi durant les jours qui ont suivi ton sacre, je sais qu'avec lui t'étais entre de bonnes mains et c'est tout ce qu'il te fallait. Ghika est vraiment quelqu'un de bien. » Et il le pensait, parce qu'il estimait l'avoir cerné, ce type qu'il avait regardé de haut au départ mais qu'il avait appris à connaître, au fil des semaines dans l'aventure, jusqu'à développer pour lui une sympathie réelle, une amitié véritable. « Je savais que la victoire te changerait pas » qu'il ajouta dans un sourire complice, parce qu'il la retrouvait aussi modeste qu'auparavant, loin de se voir comme la star que dépeindraient certainement les journaux pendant encore quelques mois et c'est ce qu'il aimait chez elle, le fait qu'elle ne se prenne pas au sérieux, le fait qu'elle ne se pense pas mémorable, alors qu'elle l'était. L'espagnole reprit alors et lui fit quelques confidences, en évoquant ce qui auparavant l'avait gêné, mais ce sur quoi il avait vite renoncé à la juger, parce qu'elle comptait pour lui et qu'il l'acceptait avec tout ce qui constituait son passé, avec ce qu'avaient été ses choix, comme un ami le ferait. « Je suis heureux que ça t'ait fait du bien. Et t'as eu raison de me le dire, je veux que tu sois sûre de pouvoir te confier à moi si t'en as besoin … car je sais que ça risque d'être le cas pour encore quelques temps, et c'est normal. Alors je serai là si tu veux en parler. » Il pourrait se contenter de l'écouter, si ça lui faisait du bien, car tout ce qui importait à ses yeux c'était qu'elle tourne la page de la manière la plus saine possible, qu'elle soit bien sûre d'être prête à passer à autre chose, parce qu'il n'avait jamais ressenti pour personne ce qu'elle avait ressenti pour Antoine mais qu'il imaginait combien il avait compté pour elle, combien il compterait toujours. Après un compliment glissé sur le champagne, l'anglais se risqua à lui réclamer un souvenir de cette jolie soirée à travers une photo, idéalement prise devant le sapin, qui immortaliserait aussi bien sa compagnie que les efforts qu'elle avait fait pour lui rendre ce moment mémorable. La brune accepta, mais tint à ce qu'il figure sur le cliché, ce qui ne l'étonna qu'à moitié. « Si t'y tiens » qu'il souffla, pas contrariant, avant qu'elle ne l'attire jusque devant l'arbre et enroule ses bras autour de sa taille, quand lui glissa une main dans son dos. L'appareil en mains, il arbora un maigre sourire, puis prit la photo. Et au commentaire de la brune, il lâcha un rire avant de jeter un œil discret à l'écran de l'appareil, en se gardant bien de lui en faire profiter aussi. « Oula, oui, j'ai du surestimer ta photogénie ... » commenta-t-il alors sans aucun sérieux, en prenant la peine de grimacer de façon exagérée. C'était pour l'embêter gentiment, il va de soi qu'elle était superbe et que la photo ne pouvait lui rendre que justice. Vraiment, le contraire aurait été étonnant. « Je plaisante, t'es très belle, regarde un peu la honte que tu me fous. » Et il consentit cette fois à lui montrer l'écran et la photo sur laquelle il apparaissait un peu crispé, lui, mais qu'importe, l'important c'était d'avoir un souvenir, d'elle et de cette soirée. « Je la ferai développer et je t'en apporterai un tirage si tu veux » qu'il proposa, pensant qu'elle aimerait peut être en garder un exemplaire, pas forcément pour l'encadrer, mais ne serait-ce que pour l'avoir dans un coin. Dans un nouveau sourire, il resta à l'observer silencieusement, sans qu'aucun autre son que la mélodie qui se jouait en arrière plan ne vienne troubler le silence de la pièce, et c'est à ce moment-là qu'il fut prit d'une envie nouvelle, qui viendrait elle aussi à sa façon immortaliser la soirée. Il ne savait pas s'il ferait bien de la formuler, alors il ne dit rien et se contenta de saisir doucement sa main, rangeant l'appareil dans la poche arrière de son pantalon avant de l'attirer contre lui, de l'étreindre avec douceur pour initier un échange inédit, une danse improvisée, dont les pas se voulaient fragiles et légers, comme s'il maniait une poupée qu'il craignait de voir se briser entre ses mains, faisant glisser l'une d'elles jusqu'au bas de son dos, quand l'autre renfermait toujours la sienne. « Tu vas finir par penser que je veux vraiment nous rendre ridicules ... » Sa voix s'éleva avec malice, tandis qu'il lui adressa un regard complice, bienveillant, censé laisser transparaître qu'il n'avait que des bonnes intentions. « … ou que je cherche par tous les moyens à retarder le moment de passer à table. » Comme s'il redoutait un empoisonnement ou une cuisine infecte, alors qu'il se languissait à vrai dire d'y goûter. Oui mais voilà, qui sait quand l'occasion de partager une danse avec elle, un moment suspendu dans le temps, se représenterait. Qui sait quand ils seront de nouveau tous les deux, réunis au centre d'une pièce somptueuse, près d'un si beau sapin, à mouver sur un air apaisant. « Mais la vérité, c'est que j'aurais voulu ne jamais te lâcher, l'autre soir, sur le plateau. Sauf que j'y étais obligé … mais ce soir c'est plus le cas » qu'il souffla en la fixant, sans craindre que ses propos soient mal interprétés car cette fois il y avait certainement placé quelques sous-entendus. Il était venu ici avec le cœur plein d'une affection indéfinissable, qui s'exprimait au travers des caresses que sa main apposait inconsciemment contre son dos, du ton suave qu'il employait, de la façon dont son regard accrochait le sien, et c'est à cet instant qu'il en prenait conscience. Alors si elle lui demandait de retirer ses mains, il le ferait sans broncher, mais en l'état son corps continuait de se presser contre le sien car tous ses efforts se concentraient sur le chemin qu'il tâchait d'éviter de faire prendre à ses lèvres, qui n'auraient pas à bouger de beaucoup pour fondre sur les siennes, il le savait, et probablement qu'elle aussi.

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