@Ranja + Pour une fois, je me levais suffisamment tôt pour ne pas perdre l'intégralité de ma matinée à dormir. J'avais essayé de ne pas faire trop de bruit en me levant pour ne pas réveiller Lamine en sortant de la tente, mais bon, lui ne s'était pas gêné pour ronfler cette nuit alors s'il était réveillé, je n'avais pas l'intention de m'excuser. On en était à la moitié de la semaine, et vu que personne n'était levé, je décidai d'en profiter pour aller laver mon linge. Enfin, il n'y avait pas grand-chose. Un tee shirt et mon pantalon que j'avais troué lundi… Autant dire que la lessive allait être vite faite. Mais d'ailleurs, est-ce qu'on avait de la lessive ? Je n'avais absolument pas le courage d'aller jusqu'à la cabane voir, donc tant pis. Je partais en direction du lac pour laver mes affaires, seule. J'allais me contenter de les passer à l'eau, ça allait déjà aider pour enlever l'odeur de feu de bois qui s'était bien incrusté dans le textile. J'arrivais au lac, où j'étais belle et bien seule. Ça faisait du bien par moment. J'enlevais mon tee-shirt, à l’abri des regards indiscrets, me retrouvant en soutien-gorge au bord du lac à passer mon tee-shirt à l'eau. J'étais assez pudique, et espérais que personne n'arrive. Malheureusement, ce fut rapidement le cas. Entendant un bruit, je tournais la tête. C'était Ranja. Ça va… Toujours mieux qu'un mec finalement… « Hey ! Toi aussi t'es matinale ? »

Marcher le matin est devenu un rituel. Pas qu'on puisse vraiment parler de rituel après seulement trois ou quatre jours de pratique, mais c'est ce qui se rapproche le plus d'une habitude dans les circonstances. Après un aller-retour à la cabane nourricière plutôt fructueux puisqu'elle en a ramené une corbeille de fruits frais qu'elle a laissé sur la table en libre service, Ranja décide qu'il est temps de rincer son pantalon en cuir. L'avantage du cuir c'est que ça ne prend pas l'odeur du feu de bois et qu'un simple passage à l'eau suffit à redonner de l'éclat à la matière. Mais après trois jours à vadrouiller dans les bois, et malgré les « douches » quotidiennes, Ranja commence à se sentir un peu sale dans sa propre peau. Elle tombe sur Claudia, sa chef d'équipe, qui est en train de faire sa lessive. Ranja doit l'avouer, elle aime bien Claudia, elle a une préférence pour István mais elle est purement due à leurs origines communes.« Ouais... je suis debout depuis bien deux heures maintenant... J'ai du mal à dormir avec toute cette lumière. » maugrée-t-elle peu volontaire. Ça l'agace d'être réveillée par les premiers rayons du soleil tous les jours alors qu'elle a parfois dormi que trois ou quatre heures à cause de l'agitation générale. La tenue de Claudia laisse l'occasion à Ranja d'observer son corps, ses courbes. Elle est petite, enfin, petite dans la norme quoi, mais par rapport à l'échasse qu'est la blonde, elle paraît petite. Fine mais avec des courbes, une jolie nana en somme. « Tu veux ma veste ? Histoire de pas être à moitié à poil si un groupe de machos débarque ? » propose-t-elle en lui tendant le morceau de cuir qu'elle avait sur le dos, se retrouvant en tee-shirt. Les regards masculins ne sont pas encore lubriques, mais ils vont le devenir, c'est sûr. Alors si Ranja peut éviter qu'une tentative de viol ne se produise, appelez ça de la grandeur d'âme, elle ne voit pas d'objection à se défaire d'une couche de vêtements.

@Ranja + J'étais plutôt ravie d'avoir enfin l'occasion de laver mon linge. En plus il faisait plutôt beau, donc mon tee-shirt allait sécher plutôt vite je pense. J'adorais l'odeur du feu de bois, mais quand ça collait à la peau, ça devenait un peu énervant. Et même si je me lavais tous les jours, au mieux, mes cheveux sentaient la même odeur, et ça, s'était le pire. Je n'étais pas du genre à toujours m'habiller super chic, ni à me maquiller de trop. Mais je devais avouer que là, mes cheveux, c'était encore pire qu'un bijou précieux à mes yeux. Enfin bref. J'enlevais mon tee-shirt pour le tremper dans l'eau. J'espérais vraiment que l'odeur allait partir... Le temps que je mette mon tee-shirt dans l'eau, j'étais rejointe par Ranja, avec qui j'avais discuté un peu la veille. Elle était adorable, elle avait l'air au moins. Et puis bon, c'était accessoirement la première personne à être venue vers moi aussi donc ça comptait. « Je comprends ! Je crois que depuis qu'on est là, le plus tard que j'ai dormi, ça doit être neuf heures... J'adore l'esprit camping, mais bon, à petite dose... » Je frottais les plis de mon tee-shirt, en espérant que l'eau allait suffire à faire partir cette odeur, et pour lui donner un coup de frais aussi. Mais du coup, je me retrouvais en soutien-gorge au bord du lac. Ceci dit, il était simple et sans dentelle, juste noir, ça faisait presque maillot de bain finalement... Ranja me proposa quand même sa veste. « Ca va t'inquiète pas merci ! J'ai ma veste au campement de toute façon ! » J'essorai un premier coup mon tee shirt, avant de le replonger dans l'eau. « Enfin, j'ai quand même bien hâte de retrouver mes affaires ! Et j'espère qu'il y aura au moins une machine à laver dans la villa ! »  Puis je repensais à mon rôle de chef d'équipe, je me devais de me renseigner auprès des candidats pour savoir commet est-ce que ça allait dans le campement. « Alors, ça se passe bien pour le moment ? »

Claudia a l'air d'être la fille positive par excellence, celle qui même dans une situation aussi pénible que le camping, où on lave ses fringues dans de l'eau verdâtre, garde le sourire, la pêche et qui reste pimpante. Ranja admire ce genre d'attrait pour la joie, elle est bien plus pragmatique, bien plus terre à terre peut-être. « J'ai jamais campé... et je dois dire qu'à la fin de la semaine j'aurais eu ma dose pour le restant de mes jours ! » note-t-elle en riant. Elle rit mais ce n'est pas une plaisanterie, si jamais on lui proposait de camper dans le futur elle dirait merci mais non merci. Elle a eu plus que son compte d'inconfort au contact de la nature en deux jours et demi pour savoir que ce n'est pas fait pour elle. Sélective, elle préfère ne pas relever le refus de Claudia et renfile sa veste rapidement, en continuant d'observer la jeune femme essorer son tee-shirt. À croire qu'elle a déjà fait ça, Ranja est épatée, pour elle les tâches ménagères ce n'est pas son domaine, mais si elle doit laver un tee-shirt elle a le matériel pour que deux boutons suffisent à son bonheur. « Une machine ? Pour une petite trentaine de personnes ? On va devoir se battre ! Je crois que je vais me rouler dans mes fringues quand je les retrouverai. » Oh oui... la soie légère, le cachemire velouteux, la laine chaude et réconfortante. Et des chaussures légères. Elle en pleurerait presque d'envie. Claudia est vraiment attentionnée, le soir de leur arrivée alors que le chaos et l'anarchie régnaient du côté de la Team István, pas vraiment une surprise pour Ranja mais passons, elle a organisé la répartition des tentes comme une pro. Maintenant qu'elle s'inquiète de savoir comment se passe l'aventure de Ranja, celle-ci est convaincue. Claudia est une chef efficace sans virer tyrannique. « Ça se passe plutôt bien ouais. En dehors des insectes, de l'inconfort de la tente, les gens sont plutôt cools jusque là. Et toi Capitaine ? Ton expérience est pas trop intense ? » s'enquit une Ranja vraiment concernée. C'était assez difficile d'imaginer que Claudia et István n'ont pas de réel avantage, genre une tente tout confort et qu'ils vivent avec eux alors qu'ils sont déjà qualifiés. Bien sûr la production ne pouviat pas les laisser sur le banc de touche une semaine, ça aurait été dur de rattraper après que les autres aient sympathisé. Mais leur ajouter le poids d'être chef d'équipe... c'était quelque chose que Ranja ne leur enviait pas des masses.

@Ranja + Ce petit instant de lavage promettait d'être plutôt sympa. Je veux dire c'était avec Ranja, donc ça va. Ca aurait pu être avec quelqu'un de désagréable, hors là, Ranja était vraiment trop mignonne. « Ahah non moi ça va, je pourrais en refaire je pense, mais pas dans l'année à venir au moins ! Et puis faut voir le bon côté des choses, on aurait pu... Je sais pas... Etre au milieu d'un marécage dégueulasse par exemple ! » dis-je ne grimaçant. Rien que de nous imaginer, tous, au milieu d'un marécage en Louisianne me répugnait. On pouvait se plaindre de notre semaine de camping en forêt, mais on aurait pu tomber plus bas, sans vouloir donner de mauvaises idées à la production... Et tout cas, nous avions toutes les deux aussi hâte de retrouver une maison, une villa, même un appartement avec un peu plus de confort que ce qu'on avait avec nos tentes. « Je crois sérieusement, aussi ridicule que ça puisse paraitre, que la première chose que je ferais serait de me mettre en pyjama et me jeter dans n'importe quel lit, même dans un canapé tu vois... Le confort quoi ! » dis-je en rigolant, alors qu'elle regardait mes gestes pour laver ce tee-shirt. Une fois essoré, je me levais et le posai sur un buisson pour qu'il sèche au soleil. Il ne devrait pas mettre trop de temps. Puis je retournais m'asseoir près de Ranja, enlevai mes chaussures et mis mes pieds dans l'eau. « Les insectes... Tout une histoire. Mais ça va, je n'en ai pas eu beaucoup à côtoyer pour le moment... » Enfin, je ne devais peut être pas dire ça, à tous les coups, ce soir, j'allais devenir la victime numéro une des moustiques. J'étais contente que Ranja se sente bien. Après tout, j'estimais que ce soit aussi mon rôle en tant que capitaine d'équipe de m'assurer du bien être de mes coéquipiers. « Ca va, comme tu dis, mis à part l'aspect sauvage auquel je ne m'attendais vraiment pas... Mais bon on s'y fait ! » lui dis-je avec un sourire. « Et si, c'est assez intense d'être à la tête d'un si grand groupe. C'est pas vraiment dans mes habitudes de diriger. Je suis infirmière, en général, je réponds aux ordres plus que je ne les donne... »

Claudia elle a le moral, Ranja ne peut pas s'empêcher de se dire que c'est une qualité qui lui permettra de tenir longtemps dans l'aventure. Parce qu'elle a regardé l'émission, plus ou moins toutes les saisons, et qu'elle a bien vu que certains finissent par déprimer après quelques semaines. Alors être une boule d'énergie positive, qui attirera nécessairement les bonnes ondes. D'ailleurs elle égaye Ranja qui était un peu fatiguée en arrivant. « Un marécage ? Garde tes mauvaises idées pour toi pitié ! Ils vont nous balancer des trombes d'eau sur le coin du nez s'ils t'entendent ! » prévient-elle menaçant en cherchant des yeux les caméras de l'air de dire « ne l'écoutez pas elle délire ». C'est que Cupidon a réussi à éteindre le feu juste en soufflant, faudrait pas qu'il décide de leur pisser dessus et de faire de la forêt un terrain boueux gigantesque. Claudia lui présente sa première résolution lors de l'entrée dans le nid. Elle, elle est sûre de rentrer, par moment Ranja l'oublie. Elle aurait cru qu'elle en voudrait un peu à la fille qui avait pris « sa » place et pourtant rien ne lui vient. Ranja aurait préféré la détester, en réalité elle aurait préféré détester tout le monde, ça aurait rendu la tâche d'être en compétition plus simple. Mais non, elle se lie à eux, rapidement, bien plus rapidement qu'elle n'a l'habitude de le faire. « Moi je vais commencer par me prélasser sous la douche pendant une bonne demi-heure. Laver toute la nature qui aura voulu rentrer avec moi dans le nid. Et me laver les cheveux... » décide-t-elle en fermant ses tourmalines perçantes un sourire satisfait sur les lèvres. Elle imagine déjà la chaleur de l'eau pressurisée lui couler sur le corps, ça lui arrache presque un soupir de contentement. Un contentement bientôt arraché par la discussion qui revient sur les insectes. Et si Claudia est une petite veinarde qui n'est pas trop dérangée par les bestioles répugnantes qui peuplent la forêt, il n'en est pas tout à fait de même pour Ranja. « Je suis plus répugnée par les insectes rampant, ceux qui trouvent leur chemin dans la tente et qui viennent sur moi pendant la nuit. Brr. » l'idée même qu'on avale des araignées en ville pendant son sommeil, ça a été prouvé par des études scientifiques, lui donne la chair de poule. Si dans les zones urbaines ce genre de chose arrive, Ranja préfère ne pas imaginer ce qu'ils peuvent ingurgiter la nuit en pleine forêt.« Infirmière ? Je sais vers qui me tourner si j'ai un petit bobo maintenant ! Puis tu as toujours la santé des patients entre tes mains, alors ça te forme un peu à endosser les responsabilités. » suppose-t-elle sans grande assurance. Elle ne sait pas exactement quelles sont les responsabilités et les devoirs des infirmières, si Claudia est à son compte ou dans un hôpital, quoique le fait qu'elle reçoive des ordres implique probablement qu'elle n'est pas libérale. « Moi je suis dans les affaires, pas vraiment le milieu qui te prépare le mieux à la vie sauvage. » explique-t-elle en haussant un peu les épaules, si elle avait su elle se serait fait un stage de survie en milieu hostile, à Brooklyn par exemple.

@Ranja + Je souriais en écoutant ce qu'elle disait. Pour ce qui concernait les marécages au moins. C'était sûr que non merci, la jungle me suffisait, pas besoin de marécages en plus, encore moins de ce qui allait avec, j'allais me contenter de la jungle. Même si à choisir, je choisissais la villa, sans la moindre hésitation. Je souriais à la mention de la douche. C'est vrai que même si j'arrivai à me laver tous les jours ici, du moins à peu près, enfin je n'avais pas l'impression de trop puer non plus quoi, il fallait avouer qu'une bonne douche bien chaude, et surtout avec des produits dignes de ce nom ne serait pas non plus de refus... « Oui c'est vrai... Une douche ça serait vraiment pas mal aussi... D'ici une semaine, ça sera peut être devenu un fantasme en fait... » Je n'aimais pas les insectes non plus, du moins, je n'en étais pas fan, mais j'acceptais de vivre avec... on n'avait pas vraiment le choix de toute façon, mais la pauvre Ranja avait quand même l'air assez déstabilisée par les présences des petites bêtes. « C'est vrai que Cupidon aurait pu prévoir des bombes insecticides, ou au moins des tapettes à mouche. N'est-ce pas ? » dis-je en regardant vers le ciel, comme si l'autre se trouvait au-dessus. Je riais, me rendant compte de la situation, ridicule. La vision que Ranja avait du métier d'infirmière était bien différente de celle que j'avais, moi, exerçant le métier. « Oui, c'est vrai que vu comme ça... Mais bon, toujours est-il que diriger une équipe, ce n'est pas mon truc, j'essaye juste de faire au mieux ! » Et je n'avais même pas besoin de lui demander ce qu'elle faisait dans la vie qu'elle me disait qu'elle était dans les affaires. Comme elle le disait elle-même, je comprenais donc qu'elle n'ait pas vraiment d'affection pour le camping comme cette semaine. « Cool ! J'ai voulu être dans les affaires au début de mes études, mais non... Tu as ta propre compagnie du coup ? »

L'idée même de passer une dizaine de minutes sous la pression chaude du jet d'eau la fait saliver d'envie, comme un bon steak après une période de régime. Quoiqu'elle soit plutôt branchée poulet que viande rouge mais ça c'est une autre question. « Un bon shampoing, un après-shampoing et un soin... arf, parlons d'autre chose sinon je vais me mettre à pleurer d'impatience. » elle piaille presque d'envie et d'impatience à l'idée. C'est une vraie fille Ranja, parfois trop, mais elle n'a honte de rien, toute sa personnalité et tout ce qu'elle présente au monde est le fruit d'un long travail sur elle-même. Elle n'est pas parfaite, mais elle a éliminé de sa vie ce qu'elle pensait être ses failles. « Tu l'as dit ! Tiens en parlant de tapettes, ça m'fait penser, tu sais s'il y a des homos cette saison ? En général il y en a toujours au moins une paire, mais je n'en ai pas vu de vraiment flagrant pour l'instant. » D'accord, elle le concède c'est pas la transition la plus smoothe qui soit. Mais elle n'a aucun problème avec l'homosexualité, c'est même une composante de sa vie de tous les jours, entre ses amis gays, les clients gays, sa meilleure amie bisexuelle. Ranja s'étonne juste de ne pas avoir repéré tout de suite au moins un ou deux représentants de cette orientation sexuelle. Rien de plus. Et de ce fait elle se demande si c'est son radar qui est tordu par le cadre auquel elle n'est pas accoutumée ou si les homosexuels quelqu'ils soient ont décidé de passer en mode survivor et de se camoufler avec talent dans les branchages. Quant au rôle de capitaine, il n'y a rien que Ranja aurait détesté plus que d'être celle en charge la première semaine, à moins que cela n'implique qu'elle ait été sélectionnée en avance comme Claudia. « Tu t'en sors plutôt bien, t'as été super efficace jusqu'à maintenant. » surtout avec l'organisation de leur équipe. Parler de sa famille ne la dérange pas, elle ne veut pas entrer dans les détails parce qu'ils ne voudraient pas qu'on leur accorde trop d'attention et surtout parce ça mettrait les projecteurs sur son fils et elle veut qu'il ait une vie paisible. « C'est une entreprise familiale en fait, on se transmet de génération en génération et on n'emploie que les membres de la famille. Donc d'ici une quinzaine d'années je serai la patronne, et mon fils entrera dans le métier. » Il n'y a pas d'échappatoire, mais personne n'a jamais voulu faire autre chose, leur travail est passionnant et l'ambiance familiale, les conseils, tout ça est rempli d'une sécurité et d'une confiance absolue. La branche principale, celle dont est issue Ranja, tient les rênes dans l'absolu, mais c'est une démocratie la plupart du temps, dans laquelle chaque membre à sa voix.

@Ranja + J'avais hâte de rentrer dans la villa, mais comme le disait Ranja, si on continuait, ça allait faire grimper notre impatience d'avantage, hors nous n'étions que mercredi, et nous devions attendre jusque dimanche. Il valait donc mieux changer de sujet, effectivement. Mais ma hâte ne freinait pas pour autant. Et la transition de Ranja se faisait d'ailleurs sans aucune subtilité. Et ça me faisait rire, mais je ne savais pas si je devais lui avouer ma bisexualité ou non. Enfin bisexualité, c'était un bien grand mot, je n'étais pas sure de pouvoir me qualifier comme telle après une unique expérience. Et au pire, elle avait l'air gentille, je ne pense pas qu'elle dirait quoi que ce soit. « Je suis totalement d'accord. Etant plus ou moins bi, je pouvais pouvoir repérer les gays à vu d'oeil, mais pour l'instant c'est le néant. Après, il y a aussi le fait qu'on n'ait pas eu les présentations comme les autres années. Et personnellement, je n'ai pas encore parlé à tout le monde donc bon... » J'espérais juste qu'elle ne s'arrêtait pas au côté bisexuelle. De toute façon, non, en fait, je ne l'étais pas, pas vraiment. J'avais un intérêt pour les femmes, avec beaucoup d'alcool, et à l'occasion, rien de plus. Bref, passons. « Merci beaucoup ! J'essaye de faire de mon mieux, et si ça porte ses fruits, tant mieux ! Le problème, c'est que tout le monde est gentil avec moi parce qu'ils savent que je dois faire des rapports à Cupidon. Mais si ça se trouve, une fois dans la maison, ça va se retourner contre moi... On verra bien !» On n'était effectivement pas du même monde tous les deux, mais je pouvais dire que Ranja était très humble, elle n'avait pas l'air de vouloir étaler le fait que sa famille soit à l'origine d'une société, au contraire. Mais ce qui retenait le plus mon attention, c'était le fait qu'elle ait un fils. « Oh tu as un garçon ? C'est génial ! Il a quel âge ? »

Elles tombent d'accord sur bien des points et ça fait plaisir à Ranja de trouver quelqu'un qui semble partager sa vision de la situation sans pour autant être inintéressant. Parce qu'elle est comme ça Ranja, être d'accord avec les gens lui plaît mais jusqu'à un certain point, arrive un moment où elle a envie que l'autre lui fournisse un challenge, que leurs points de vues divergent et que chacun tente de convaincre l'autre du bien fondé de ses positions. « J'ai jamais eu d'expérience homosexuelle, mais je suis constamment entourée de gays et lesbiennes... ça a aiguisé mon gaydar. Mais j'avoue que pour l'instant il est plat, plat, plat. Mes suspects préférés pour l'instant... Addil, Diego et Clarke, mais aucun ne crie « gay » alors j'attendrais dimanche pour confirmer mes suppositions. » elle dit ces trois prénoms sans y avoir énormément réfléchi. Addil parce qu'il lui semble un peu trop propre, Diego parce que c'est un artiste qui a de toute évidence eu la possibilité d'expérimenter sa sexualité pour accomplir son art et Clarke parce que l'idée qu'il embrasse un homme lui est étrangement plaisante. Les doutes que Claudia émet sur sa position de capitaine sont compréhensibles. Ranja se sent un peu remise en question, mais elle n'en prend pas ombrage, elle comprend les précautions que peut prendre sa chef d'équipe. Tout le monde doit lui tourner autour pour augmenter ses chances d'être pris dans le nid. « Je pense pas que les gens se retourneront contre toi. Mais oui, il y a probablement un peu d'hypocrisie ou du moins de tentatives de soudoiement du genre « je suis gentil avec elle pour qu'elle dise à la prod que je suis le parfait candidat ». Au pire tu sauras la première qui a été faux avec toi, c'est un avantage dans le jeu. Tu seras en avance sur nous dans la recherche de personne en qui faire confiance. » explique-t-elle, réfléchissant en même temps qu'elle parle et se disant qu'en effet c'est un sacré avantage de savoir sur qui on peut compter et qui est au contraire un hypocrite de première catégorie. « Oui ! Mon Lauridtz, il a deux ans et demi ! Le plus dur dans l'aventure c'est de le laisser à son papa pour une période indéterminée. » piaille-t-elle presque en pensant à son petit ange blond dont les yeux bleu nuit sont le reflet de ceux de son père.