w/@cecil
Elle n’est pas bien, Mylah, depuis ce matin. Complètement déboussolée. Elle est perturbée, elle n’arrive pas à s’en remettre de l’événement qui a bouleversé le bon déroulement de sa journée. On pourrait croire que la texane s’est perdue et que cela l’a affectée, qu’elle a paniqué à l’idée de ne pas retrouver le campement, de passer la nuit appuyée contre un arbre et potentiellement de se faire manger par un loup – bien qu’elle soit du genre terre-à-terre et qu’elle sait pertinemment qu’aucune bête de la sorte traîne dans le coin. Or, il n’en est rien. Si Mylah ne se sent pas bien, qu’elle est presque malade puisqu’elle en vient à avoir la nausée, ce n’est pas à cause d’une crise de paniqué provoquée par son sens de l’orientation quasiment inexistant. Non, c’est parce qu’elle n’a pas respecté son planning de la journée. À 8h15, elle était supposée être au lac et commencer à se rafraîchir. Elle fut en retard de quelques minutes, ce qui était déjà bien difficile à supporter pour elle. Ces quelques minutes peuvent être précieuses dans le bon déroulement d’une journée. Elle a tenté de se rassurer en se disant que ce n’était que quelques minutes après tout, qu’elle pouvait toujours les regagner. Sauf qu’elle a su rapidement, après avoir découvert le lac qui leur servirait de lieu supposé les aider à ne pas sentir le primate, qu’aujourd’hui n’allait pas être sa journée. L’eau était sale. Ou du moins, c’est ce qu’elle a supposé. Mais ce n’était pas un beau vert, elle s’est donc imaginé que l’eau n’avait pas été traitée correctement. À quelques endroits, elle jure même avoir aperçu des algues par dizaine. Autant dire que Mylah n’a pas osé y mettre les pieds, quitte à faire l’impasse sur un de ses deux douches du jour, chose pourtant impensable quelques heures avant de découvrir l’état des eaux du lac. Elle peut paraître maniérée, sensible, délicate, exigeante (ce qui est le cas), Mylah sait pertinemment que tôt ou tard, elle n’aura qu’à fermer les yeux et se lancer dans ce lac, car personne ne viendra le nettoyer de sitôt. Et elle y arrivera, parce qu’elle sait supporter quelque chose qu’elle n’apprécie pas si c’est nécessaire. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle rejoint le lac pour la seconde fois de la journée. Il est passé 13h30 de quelques minutes, il s’agit donc de sa demi-heure détente, jusqu’à 14h. Et quoi de mieux pour se détendre qu’oser enfin autoriser le contact entre sa peau et l’eau du lac, elle qui commence à psychoter et pense sérieusement qu’elle doit sentir mauvais ? L’hygiène est un point avec lequel Mylah ne rigole pas, elle ne supporte pas de se sentir sale, quitte à se doucher deux fois par jour et à constamment passer ses mains sous l’eau ou avoir toujours son gel désinfectant avec elle – gel que la production lui a retiré à son arrivée. Les yeux plongés sur le sol pour compter ses pas (elle ne doit pas en faire plus de trente-deux entre l’arbre au coin de la grosse pierre qui délimite la zone du lac, et le lac en lui-même), elle arrive finalement au bord de l’eau après vingt-neuf pas. Et le trentième est symbolique, puisqu’il est celui qui marque son premier contact avec cette eau qu’elle ose à peine regarder, ayant maintenant reporté son attention sur les alentours. Et c’est choquée qu’elle découvre, à quelques mètres d’elle, deux personnes se baignant complètement nues. Mylah est à l’aise avec son corps ou avec la nudité et ce n’est pas vraiment le fait d’avoir des personnes nues à quelques dizaines de mètres d’elle qui la perturbe. C’est l’aisance avec laquelle ils se lavent, comme s’ils avaient oublié que tout le monde pouvait débarquer à tout moment ou que les caméras étaient braquées sur eux. Son corps, elle l’aime en privé, avec les personnes qu’elle a choisies pour l’aimer avec elle. Elle entend des bruits de pas s’approcher, mais elle ne détourne pas l’attention des nudistes pour autant. « Ils savent qu’ils sont filmés ?! » Elle déclare, sa voix un peu plus grave qu’à l’accoutumée. C’est un reproche venant de sa part. Un peu de savoir-vivre, il n’est pas nécessaire d’exposer son corps de la sorte simplement parce que l’on se sent libéré. On ne se montre pas nu au premier venu. Mais encore une fois, elle a beau être en désaccord avec cette façon de procéder, elle ne peut pas contrôler leur façon de faire pour autant. Elle décide finalement de reporter son attention sur l’eau l’entourant. Ça lui fait réaliser quelque chose, ça va être difficile de se laver correctement sans maillot de bain. « Et la production qui réquisitionne nos affaires, comment on fait pour se laver sans maillot de bain ? »  Elle se plaint, sans se soucier de savoir si l’homme à ses côtés partage son avis.  « C’est presque forcé les gens à se baigner nu et ce n’était pas précisé dans la clause ! Je n’en reviens pas. » Et puisqu’elle est agacée… « Je n’en reviens pas, je n’en reviens pas, je n’en reviens pas. » Mylah a lu la clause qu’ils doivent signer en passant les castings, elle doit être la seule, mais ce n’était précisé nulle part qu’ils devraient se laver habillés ou nus. Ou en sous-vêtements, cela reste une option, mais Mylah n’y pense pas, car chaque vêtement a sa fonction bien précise et elle est incapable d’utiliser ses sous-vêtements comme maillot de bain, ce serait nier leur utilité première et c’est impensable pour elle.

J'ai passé une assez bonne première matinée dans ce camp, je dois dire, même si la nuit a été un peu rude, finalement je m'en suis sorti, et puis après à peine quelque minutes à respirer l'air frais de la nature, après un bon petit déjeuné et un petit footing quotidien, ça ne peut qu'aller mieux. En plus en courant j'ai eu la joie de me perdre et donc de découvrir un bout de forêt par le plus grand des hasards. Juste une petit clairière, rien d'extraordinaire mais ce doit être l'endroit paumé parfait pour trouver un peu de paix. Faut dire qu'on est quand même presque quarante à se balader de tous les côtés, mais c'est surtout le soir que ça se fait sentir, quand on se regroupe tous pour manger. Enfin je dis tous mais j'ai déjà réussi à identifier quelques marginaux dans le lot. J'espère pour eux que ça va s'arranger et leur passer, les timides c'est mignons, les asociaux un peu moins. Remarque, s'ils veulent faire leur vie dans leur coin en vrai je m'en fous, mais pour cette semaine je pense que ce serait mieux de se montrer solidaire, l'esprit d'équipe un peu, se faire des potes pour mieux tout péter et faire du grabuge dans le nid si on a su assez se démarquer cette semaine pour l'intégrer. Re-Remarque, rester dans son coin c'est peut-être une bonne technique, ça peut sans doute marcher pour un ou deux d'entres eux, mais bon c'est clairement pas la tactique que je pense adopter. De toute façon je suis pas du genre à faire des plans de batailles ou quoi que ce soit, j'y vais comme ça, venez comme vous êtes ils disent chez McDo, bah moi je suis comme ça, je viens comme je suis. Heu... Mais je compte pas me baigner à poil comme eux par contre. Mon gros oiseau il préfère rester dans le nid, bien au chaud loin des paires d'yeux indiscrets. Après c'est tant mieux pour ceux qui se sentent super à l'aise avec ça, en mode zéro complexes, mais personnellement je préfère pas suivre le mouvement. J'irai en caleçon comme j'avais prévu, ça me paraît pas mal et j'aurais qu'à me faire sécher au soleil, puisqu'il n'y a pas de serviette en vu. Tout juste si on a du savon. N'empêche que j'hésite un peu à me pointer dans l'eau moi, maintenant. Du coup je reste planté derrière une blonde qui râle. Ça me fait sourire. « Au pire tu peux te la jouer Mimi Cracra et tu te laves pas de la semaine. » C'est une idée comme une autre. En plus je trouve pas la couleur de l'eau très rassurante. On dirait une espèce de vert morve vraiment très ragoûtant, j'ai presque envie de plonger dedans la tête la première. Presque. « Personnellement j'hésite à le faire, mais après ça va sentir le fauve dans ma tente et l'odeur va me suivre à la trace, ce serait pas cool pour vous, quoi. » Et moi je suis un mec qui veut le bien des narines de tous, je veux pas les agresser avec mon parfum naturel de mâle dominant trop attirant. « Mais paraît que ça plait à certaines nanas. » Genre celles qui ont le nez bouché en permanence...

Ils sont tous nus. Nus comme des vers. Mylah a déjà vu bon nombre de corps dénudés et elle est plutôt à l’aise avec la nudité dans la sphère privée. Elle a conscience de son pouvoir de séduction et aime se mettre en valeur, mais pas au point de se dévêtir face au premier venu. C’est bien pour cela qu’elle reste interdite, presque bouche bée, face au spectacle qui s’offre à elle quelques mètres plus loin. Elle n’a pas conscience qu’elle a l’air d’une voyeuse et cela lui importe peu, tant le choc est encore présent. Ils sont nus. À coup sûr, elle ne parviendra pas à dormir de la nuit. Elle commence à bouger dans tous les sens, faisant des allers-retours  d’un côté à l’autre (pas plus de cinq pas à chaque fois), afin de digérer le choc. Mais outre le fait qu’elle vient de surprendre deux personnes visiblement très mal éduquées, ce qui la perturbe le plus c’est le fait qu’elle ne sait pas comment elle va pouvoir se laver correctement sans son maillot de bain. Elle fait d’ailleurs la réflexion à voix haute, pour elle-même, pour les autres, peu importe, tout en continuant ses vas et vient. L’homme à ses côtés lui indique qu’elle peut se la jouer Mimi Cracra et ne pas se laver de la semaine. Mylah s’arrête devant lui une fraction de seconde, relève la tête en sa direction, l’observe une poignée de seconde avant de lancer un « QUOI ? » venu du cœur, avant de reprendre son manège. « Oh non, non, non, non, non.  » Elle pourrait le répéter des heures, c’est bien son mot favori. « Impensable, impensable, impensable. » ça l’agace qu’on puisse lui proposer une telle situation. Elle a l’air d’une Mimi Cracra ? L’homme continue. Il hésite à le faire, mais il n’a pas envie que l’odeur de fauve le suive à la trace. Mylah commence à faire des vagues avec ses doigts tandis qu’elle continue ses allers-retours. « Je ne cautionne absolument pas le manque d’hygiène, mais cela passe mieux chez un homme que chez une femme. » Elle explique, sans lui prêter attention, comme pour lui donner l’autorisation de ne pas se laver si cela lui chante. Il termine en déclarant que cela plait à certaines nanas. Elle s’arrête. Se fige face à l’homme. Sourcils froncés, yeux écartés, bouche entrouverte par le choc de l’annonce. « NOON ? » Elle déclare, d’une voix un peu lente. « Vraiment ? » Elle penche la tête, plantant son regard dans celui de l’homme, comme pour sonder ses émotions. Il se moque d’elle. Ce n’est pas possible autrement. On ne peut pas aimer les mauvaises odeurs, à moins d’être Voldemort ou Michael Jackson et ne pas avoir de nez. Or, si l’on en possède un, c’est tout simplement impossible. « Si tu comptes ne pas te laver de la semaine, préviens-moi directement, je me tiendrais éloignée de toi. » Elle continue, reprenant sa marche, avant de s’arrêter à nouveau pour observer un arbre à leur droite. Il est incliné d’une petite vingtaine de degrés par rapport aux autres. Pourquoi il est incliné de la sorte ? Pourquoi ils ne l’ont pas planté beau droit comme les autres ? Pourquoi ? « T’es qui, toi, d’ailleurs ? » Elle aurait pu poser la question avec plus de délicatesse. Et d’ailleurs, c’est ce qu’elle aurait fait en temps normal. Mais l’arbre a eu raison de sa délicatesse.

Au début je me contente d'un simple sourire, mais il s'élargit à vu d'oeil, à mesure que la blonde continuer de ronchonner. Elle est pire que mon ex, c'est assez surréaliste, je pensais pas que c'était possible. Il me retient d'éclater de rire même mais elle pourrait mal le prendre et puis c'est pas cool de se moquer même si tout le monde le fait et que ça fait du bien de se taper des barres. Elle a l'air super sérieuse en plus, elle comprendrait même pas pourquoi je me marre si ça se trouve. J'essaye tout de même de trouver des solutions à son problèmes de douche, d'hygiène tout ça, et en fait le mieux c'est de pas se laver, voilà. Mais je m'attendais pas à ce qu'elle surenchérisse de nouveau avec sa grosse exclamation d'un coup comme si je venais de lui annoncer, je sais pas, qu'on avait oublié le ketshup pour ses frites quand elle est allée cherchée sa commande au Quick -ouais, moi ça me saoule, faut soit y retourner soit manger les frites sans sauces c'est bof. Autant dire que là je peux plus me retenir, mais je fais quand même dans le soft, j'éclate pas de rire comme un gros con, ça reste gentillet. Puis elle se met à répéter les mêmes mots dix fois de suite, au moins. Ça aussi c'est drôle, mais un peu bizarre aussi, je me demande si elle aurait pas quelques problèmes dans sa tête, rien de grave à priori mais elle a l'air assez angoissé par un tas de truc et super précise, genre sans avoir compté exactement à chaque fois, je suis presque sûr que tout à l'aire elle faisait pas les cent mais les cinq pas à chaque fois. Flippant, hein. Oh, quoi que, moi aussi j'aime bien faire le même nombre de pas pour retomber pile dans mes empreintes, c'est marrant, enfin pas dans la sens marrant mais voilà. Bref. Je décide de faire genre je vais pas me laver de la semaine, c'est obligé que la fasse réagir -mais c'est une véritable interrogation personnelle aussi. Enfin non, j'ai besoin de me laver un minimum quand même, après sinon je suis tout poisseux, j'aime pas. Elle, elle cautionne pas la manque d'hygiène comme je m'en doutais, mais ça passe mieux chez les mecs. « Ouais, de toute façon comme on est déjà des gros crados à la base. » Un peu plus, un peu moins, ça change pas grand chose après tout. Et puis moi, histoire de toujours en rajouter, je prétends que ça plait aux femmes, à certaines sans doute, mais peut-être dans des proportions raisonnables. L'objectif c'est pas de les asphyxier non plus. La blonde a l'air complètement choquée, même qu'elle me demande si c'est vrai. « Non, je sais pas, ça plaisait pas trop à mon ex, je disais juste ça pour voir ta réaction en fait. »Je dis en haussant les épaules. Je suis pas adepte de l'honnêteté radicale mais là je vois pas de mal à lui dire, elle va pas m'en vouloir pour si peu, je suis presque sûr qu'elle y a pas cru une seconde. En tout cas, elle dit que si je compte vraiment ne pas me doucher je devrais la prévenir pour qu'elle reste loin de moi. « T'inquiète, j'ai pris le temps d'y réfléchir et finalement je vais prendre au moins un petit bain tous les deux jours, je pense. » Histoire de pas épuiser l'eau du lac, si pure et précieuse, ce serait tellement égoïste d'en priver les autres. Oui, je suis con. Ouh, et ma pensée à faillit se transformer en phrase qui sort de ma bouche, j'étais à deux doigts de lui répondre que j'étais con, genre con c'est mon prénom. « Je suis Cecil. » Et un peu débile aussi, faut savoir être honnête envers soi-même, c'est important. « Et toi ? » Je sais, c'est nul de juste lui retourner la question, en plus j'avais plein de blagues en tête qui demandaient qu'à sortir et plomber l'ambiance histoire que j'ai l'air bien lourd, mais ce serait peut-être un peu de trop, donc pour l'instant je vais m'abstenir.

Ne pas se laver de la semaine. Elle ne sait pas quel genre d’accident a réduit les neurones de cet homme en compote, mais cela devait être plutôt sérieux. Attendre dimanche dans la nuit, qu’elle soit sélectionnée ou non, pour enfin se laver ? C’est impossible. Non pas parce qu’elle n’a aucune envie d’incommoder ceux qui la fréquentent avec son odeur, tout simplement parce qu’elle ne peut pas s’imaginer se passer de ses produits de douche, de ses multiples savons et crèmes, plus que quelques heures. Elle se lave deux fois par jour, alors il est évident que la proposition de cet homme manque de la faire tomber dans les pommes. Elle préfère encore passer la semaine dans cette eau verdâtre et pleine d’algues qui ne lui inspirent pourtant aucune confiance. Elle devine le léger rire de l’homme face à elle, et elle le fusille du regard durant un bref instant. « Qu’est-ce qui te fait rire ? » Elle demande, d’un ton neutre. Qu’est-ce qui est si drôle ? Le fait qu’elle fasse attention à son hygiène ? C’est certain que ce n’est pas donné à tout le monde, mais avec le temps elle sait pertinemment que tout le monde ne peut pas être aussi parfait qu’elle. « Peut-être pas des gros crados, juste des crados. » Elle dit, sans une once de second degré. Ils sont réputés pour être crasseux, les hommes, ce n’est pas nouveau. Elle arrive à s’y faire difficilement, parce qu’elle sait qu’elle ne peut pas changer leur véritable nature. À croire que sentir la transpiration, ça parait plus viril. N’importe quoi. Et s’il n’y avait que l’odeur, cela pourrait être supportable, mais il y a également les bruits provenant du corps tout entier. Elle ferme les yeux un court instant avant d’esquisser une légère grimace. Il faut qu’elle pense à autre chose, elle en vient à avoir des frissons. Il ajoute par la suite que cette odeur plait à certaines nanas. Mylah manque de faire une crise cardiaque, pour rien, puisqu’il n’était pas sérieux. « Bien. J’espère que tu es satisfait de celle-ci. » Elle répond, un peu vexée. Elle en oublie même que l’ex en question doit être une femme admirable pour être dérangée par l’odeur de fauve que l’homme peut dégager. Elle n’aime pas qu’on se paie sa tête. Elle aime encore moins quand elle ne le remarque qu’après coup. Elle est supposée être intelligente, pas naïve comme une débutante. Alors quitte à être passée pour une idiote, elle espère bien que sa réaction en valait la peine. Mylah ajoute par la suite que s’il ne compte pas se laver de la semaine, il vaut mieux qu’il la prévienne afin qu’elle se tienne éloignée de lui. La réponse de l’homme lui provoque un « Oh. » d’étonnement, mélangé à de l’effroi, avant d’instinctivement reculer d’un pas. Un petit bain tous les deux jours. Un petit bain tous les deux jours… Elle est effarée. Elle peine à comprendre qu’on puisse se laisser aller à ce point. Certes, l’eau n’inspire pas confiance, elle-même préfère fermer les yeux plutôt que de se confronter à cette eau verte et aux algues qui flottent sur celle-ci. Mais tout de même, tous les deux jours… cela dénote avec elle et ses deux douches par jour. Chacun fait comme il veut, elle en a conscience, même si c’est difficile de l’admettre. Il se présente ensuite comme étant Cecil. C’est un prénom féminin, elle ne l’a jamais entendu associer à un homme, d’autant plus à un homme comme lui qui a l’air particulièrement viril, à première vue. C’est surprenant. Ça ne devait pas être facile, quand il était gosse. Mais peu importe. « Mylah. » Elle répond, simplement, trop distraite par le fait de l’imaginer se rendre au lac qu’une fois tous les deux jours. Elle ne va pas s’en remettre. « Tu es divorcé, Cecil ? » Elle répète son prénom, pour le mémoriser avec plus de facilité. C’est peut-être une question trop personnelle, d’autant plus que ce ne sont pas ses affaires, mais le terme d’ex l’a intriguée. Ex, pour un homme de près de quarante ans – à première vue – elle doute sincèrement qu’il ne s’agisse que d’une ex-copine. Mais peut-être qu’elle se trompe, peu importe, il s’agit surtout de dévier la conversation pour ne pas être focalisée sur le manque d’hygiène de l’homme face à elle. Pour peu, elle commencerait presque à distinguer les mouches qui volent autour de lui et l’odeur qui parvient jusqu’à ses narines.