@DIEGO - LE 17/03 À 18H20

La semaine débute tranquillement et je commence à me faire peu à peu aux différentes pièces de l’hôtel. Je me sens vraiment bien ici et j’adore déjà le nid d’amour. Ça me fait un peu oublier la mauvaise aventure des abysses du coup et c’est pas plus mal. J’ai été tellement traumatisé d’ailleurs par les moustiques que j’ose pas trop sortir dehors pour l’instant alors je fais un peu mon ermite à l’intérieur. Mais il y a largement de quoi s’occuper à l’intérieur et c’est ça qui est cool. D’ailleurs, me voilà dans un couloir. Pas celui qui mène aux chambres où y’a pleins de dédicaces mais le couloir aquarium. Je crois que je pourrai rester devant les poissons longtemps. Ça m’occupe un peu en fait de les regarder. Je suis même entrain de réfléchir à leur donner chacun un prénom. Et… tiens, voilà un candidat qui déboule des escaliers. Mon attention se porte vers lui et je reconnais là le candidat qui a reçu ma pomme d’amour le premier soir. Oups. Lui il doit bien se souvenir de moi. Je suis pas certaine que ce soit en bien même s’il avait l’air de ne pas m’en tenir rigueur sur le coup. Par mesure de précaution, je décide de me faire toute petite. « Salut. Je me suis demandé un instant si c’était des vrais. » Je parle des poissons bien évidemment. Bon, ça se voit qu’il s’agit de vrais poissons mais quand même, ce genre d’espèce ça coûte méga cher il me semble. La production doit avoir les moyens en même temps. « J’aimerai bien en avoir des comme ça chez moi plus tard… Enfin… quand j’aurai un chez moi. » Car pour l’instant, je squatte toujours chez ma meilleure amie qui a jarté son mec il y a quelques mois plus ou moins à cause de moi. Longue histoire.

Le nid était vraiment doté de salles plus surprenantes les unes que les autres. Parmi celle-ci, le couloir aquarium pouvait, à mes yeux, bien occuper la pole position de classement. Au fond, j'étais passé plusieurs fois par ce couloir au fil de la semaine sans forcément faire attention aux habitants des aquariums. Ainsi, quand lors de l'un de mes nombreux passages la blonde à la pomme d'amour du prime m'interpellait, en me parlant des poissons. Je mettais quelque secondes avant de réagir :

Ah, euh, oui… Désolé je pensais à autre chose. Je pense bien qu'il s'agit de vrais poissons. Vu le luxe qui nous entoure ces bestioles ont dû couter une somme dérisoire à la production… Au fond, je suis même persuadé que cela leur serait revenu plus cher si elle en avait mis des faux… Bref…

Je coupais court à mon monologue, frappé par un terme qu'elle venait d'employer. Si j'avais bien compris, elle sous-entendait qu'elle n'avait pas de chez soi… Surprenant, mais aussi intéressant… C'est d'ailleurs ce que je lui faisais remarquer :

Comment ça, quand tu auras un chez toi ? Tu n'en as pas déjà un ? Où vivais-tu avant de participer à cette aventure ?

Je sais très bien que cela ne se faisait pas de poser ce genre de questions, mais bon… J'étais curieux, c'était dans ma nature d'être comme cela. En plus de cela, qui sait, c'était peut-être une piste vers son secret… Dans ce jeu, on était jamais sûr de rien. En attendant je comptais bien jouer et débusquer quelques secrets avant la fin de mon aventure.

Pas forcément à l’aise à l’idée de retrouver monsieur pomme d’amour, je décide de faire abstraction de cet accident et de parler de toute autre chose et en l’occurrence des poissons qui se trouvent devant nous. Il est évident que ce sont des vrais même si on peut se poser la question au premier abord. « Oh, je pense pas quand même. Les poissons tropicaux, ça coûte super cher. » Bon, il est vrai que pour la production, ça doit être une somme dérisoire compte tenu du luxe de l’hôtel et de certaines pièces incroyables faites sur mesure pour nous mais il n’empêche qu’à mon avis un faux aquarium ou du moins de faux poissons ça leur serait revenu moins cher. Surtout que dans la deuxième vitre il y a une méduse et ça c’est pas donné à tout le monde. « Et puis regarde cette méduse. C’est pas une méduse que tu trouves à la mer ! » Oui, je viens vraiment de dire ça. Ma couleur de cheveux n’est assurément pas fausse et il m’arrive de lui faire honneur de temps à autre. Mais bon, je préfère rire de mes conneries plutôt que d’en pleurer. Néanmoins, je me reprends assez vite dans mon explication. « Enfin je veux dire, c’est pas le genre de méduse que tu peux pécher facilement ça. Vu la taille du truc, elle doit être super âgée en plus. » Il me semble avoir lu qu’on pouvait déterminer l’âge à la taille ou aux nombre de tentacules, je sais plus trop. Ou alors je dis une connerie. C’est possible. Je suis pas experte non plus. J’ai déjà juste été dans des aquariums ou regardé des documentaires animaliers par soir d’insomnie. « T’es bien curieux toi. » Je l’examine un peu avec un air suspicieux après qu’il m’ait assailli de questions hésitant à répondre. « Je vis chez ma meilleure amie. Techniquement, c’est chez moi mais bon ça reste chez elle avant tout et pas sûr qu’elle souhaite avoir un aquarium avec des poissons. » Je me mords les lèvres car je connais déjà la réponse de cette dernière si je lui demandais : non. « En plus elle a déjà un chat. Je suis pas sûr que ça fasse bon ménage. » Pas sûr du tout même. Pour peu que le chat ait une petite faim, adieu les poissons hors-de-prix. Je crois donc qu’il veut mieux pas y penser. « Et toi Sherlock t’as des animaux ? » Un chien peut-être ? Ou alors un lapin nain qui n’est pas véritablement nain. Vaste arnaque !

Ses réflexions sur les poissons et plus particulièrement sur une méduse n'étaient pas dénués de bon sens bien au contraire. Elles me surprenaient même par leur pertinence au vu des aquariums présents face à nous. Pourquoi n'avais-je pas remarqué ces détails… Je ne le savais pas… En tout cas, ce qui était sûr c'est que j'étais d'accord avec elle :

Tu as raison, ces poissons semblent assez rare. Surtout la méduse, il me semble en avoir déjà vu une de la sorte, mais cela remonte à longtemps et surtout vu la taille de la créature, je n'avais même pas osé l'approcher.

Ce couplet sur l'aquarium bouclé, j'osé lui poser une question sur elle ou plutôt sur un petit détail dans ces dires qui m'intriguait. Ma remarque la piqua au vif. Je cru bien qu'elle n'allait pas me répondre. Heureusement, j'avais avec le temps appris à me sortir de ce genre de situation :

Je sais, je suis curieux c'est peut-être même mon plus gros défaut, mais tu n'es pas obligé de me répondre tu…

Je n'eu pas le temps de finir ma phrase, qu'elle me balançait tout ce que je voulais savoir. Tout cela n'était pas forcément grandement intéressant, mais me permettais d'appréhender un tant sois peu plus la personnalité de la jeune femme. À sa question sur les animaux je lui répondais :

J'ai pendant longtemps voyagé sans cesse sans vraiment me poser. Ce fut donc difficile d'avoir un animal de compagnie. Maintenant que je suis retourné chez mes parents, je m'occupe des deux lézard que mon frère a abandonné en partant dans le vivarium de sa chambre, à part ça et les petites araignées présentes un peu partout dans la maison je ne vois pas…

Pour les araignées, cela était plus une blague qu'autre chose. En même temps, en Colombie, dans la banlieue de Bogota où vivait mes parents. C'était loin d'être le grand luxe, les insectes était nombreux dans l'appartement, mais on s'y habituait et puis cela faisait de la bouffe gratuite pour les lézards donc….

Après les poissons, on en vient sur le sujet de la méduse. C’est quoi la prochaine étape : coin-coin le perroquet ? Bon, ça me dérange pas non plus. Au contraire. Je suis tout aussi fautive que le garçon voire plus. C’est moi en plus il me semble qui ait amenée cette conversation sur les habitants de l’aquarium. « T’en avais vu une où ? » Histoire de savoir où je ne dois pas mettre les pieds. Après, j’imagine que ça peut être aux Etats-Unis comme à l’autre bout du monde genre l’Australie avec la barrière de corail. Dans ce cas, je crois que c’est encore plus grave car il y a des méduses mortelles. Je me souviens encore du film où Will Smith s’est suicidé avec l’une d’elles dans son bain. Sombre décès. Je crois que j’en ai versée une larme. Faut dire que je suis bon public. Puis la conversation revient sur les poissons tropicaux. J’explique au garçon le pourquoi du comment il me serait impossible d’en avoir des comme ça chez moi actuellement. C’est pas forcément intéressant mais c’est lui qui l’a voulu en se montrant curieux. Je lui retourne à un moment la pareil vu que je fais que de parler depuis le début et qu’il serait temps que j’en découvre un peu plus sur lui. Pas vraiment parce que ça m’intéresse de connaître sa vie mais plus pour savoir à qui j’ai affaire. Du coup, j’apprends qu’il a beaucoup voyagé dans sa vie et que du coup, c’était inenvisageable pour lui d’avoir un animal de compagnie. Je comprends. Sauf que maintenant, il en a vu qu’il est retourné vivre chez ses parents et que son frère lui a plus ou moins légué des lézards. Berk. Je grimace et encore plus quand il me parle d’araignées. Entre ça et le coup de la pomme d’amour, je dois avouer le trouver un peu spécial comme garçon. « C’est… original ? » C’est le seul mot qui me vient à l’esprit. C’est tout ce que je trouve pour pas le froisser en fait. Je trouve ça vraiment glauque les gens qui ont des vivariums avec des serpents, lézards ou encore mygales. D’ailleurs, j’ai le cliché en tête du type brun aux cheveux longs, gras et avec des lunettes. Ce portrait me rappelle légèrement le geek de la saison tiens. Je sais déjà plus son nom. C’est un rebeu je crois. « Pourquoi tu es retourné vivre chez tes parents ? » Je reviens sur ce point qui m’intrigue un peu tout de même. Je trouve ça étrange de revenir à la case départ après avoir pris son envol. « C’est moi la fliquette maintenant, t’as vu. » Et oui, chacun son tour de poser des questions personnels. Etant donné que le candidat ne s’est pas trop retenu pour me demander des détails sur ma vie, je vais pas me gêner pour en faire autant.

Au fond, plus la discussion suivait son cours, plus je me demandais si ce n'était pas elle, la plus curieuse. Elle me demandait où j'en avais déjà vu je la regardais, lui sourias et soufflais la destination comme si de rien n'était :

En Polynésie, lors de l'un de mes premiers voyages. J'avais 7 ans et même si cela commence à dater. Cette expérience m'a tellement marquée que je m'en souviens comme si c'était hier.

Cela dit la conversation continua sur le sujet de ma famille, sa curiosité se faisant de plus en plus insistante. Après tout, en venant ici, je savais à quoi m'attendre. Ces questions faisaient partie intégrante du contrat de jeu. Ainsi, cela ne me posait pas de problème d'y répondre :

Le manque d'argent, la nostalgie, mais aussi la perte de ma fiancée.

Parler d'elle, de celle qui avait partagé ma vie, c'était bizarre. Je n'en avais pas reparlé à quiconque depuis le casting où j'avais abordé la question. Je ressentais encore sa présence, cela faisait comme un pincement au fond de mon cœur. Mais, il fallait que j'arrête de penser à cela… Je devais tourner la page et recommencer une vie meilleure… C'est ce qu'elle aurait voulu pour moi, mon bonheur.