ft @Clarke
Durant plusieurs années, je m'étais tenue à distance des cuisines. Tout simplement parce que le régime alimentaire strict qui m'était imposé à l'époque m'avait, peu à peu, fait perdre le plaisir de m'alimenter et en conséquence, de cuisiner. C'était généralement Jack qui s'occupait de cette tâche quotidienne avant que je ne prenne ma retraite et malheureusement pour lui, il était rare que je fasse honneur à son plat. Je m'alimentais très peu et m'assurait simplement d'avoir pris le minimum pour éviter de tomber dans les pommes. Sauter des repas était devenu une habitude. Puis, la fin de ma carrière avait été annoncé, c'était en novembre 2013. La fin d'une carrière, la fin d'une façon de vivre et presque ma fin à moi aussi. Cette période de ma vie avait sans aucun doute été la plus dure. J'avais dû renoncer à mon rêve, renoncer à la seule chose que je savais faire à la perfection et cela uniquement parce que mon corps avait décidé de me lâcher. Un drame. Jack m'avait ramassée à la petite cuillère et finalement, il m'avait permit de me rendre compte qu'une nouvelle vie m'attendait. Maintenant, avec le recul, je me dis même que cette seconde partie de ma vie est bien meilleur que la première. Plus enrichissante. Plus vivante. A partir de ce moment, j'avais d'ailleurs repris la cuisine et j'avais trouvé du plaisir à faire de bons petits plats à mon cher et tendre. Je ne mange toujours pas grand chose mais au moins, j'exécute cette tâche avec plaisir. C'est d'ailleurs pour cela que je me trouve au sein même des cuisines de Fake-Lover en ce moment même, je compte bien préparé un repas et en faire profiter mes camarades ou du moins, ceux que cela intéresseraient. La porte s'ouvre dans mon dos tandis que je m'occupe d'attacher mes cheveux avec des barrettes pour ne pas qu'ils tombent dans ce que je prépare. Sans me retourné, sans vérifier l'identité de cette personne, j'énonce à voix haute l'intitulé du menu du jour  «Gnocchi avec tomates fraiches, roquettes et copeaux de parmesan. » et puis j'ajoute, tout en remplissant une casserole d'eau  «Si cela t'intéresse, tu peux te joindre à moi»

Je n'avais jamais été un as en cuisine. Il faut dire que je préférais bien souvent manger ce qui me plaisait, quitte à prendre un peu de poids et à devoir le reperdre après en faisant du sport. Je ne rechignais jamais au moindre effort donc ça n'était pas si grave que ça lorsque l'on y repensait. Il fallait juste que je le fasse ou je risquais rapidement de prendre du volume, et clairement, personne ne le souhaitait, moi le premier. Un peu distrait, j'avais donc quitté le grand dressing après avoir enfilé des vêtements confortables, soit un pantalon de sport en laine et un simple tee shirt blanc, laissant mes pieds nus, avant de dévaler à toute vitesse les escaliers. J'étais en forme, peut-être parce qu'il s'agissait là de la réelle première nuit que j'avais eu depuis deux semaines maintenant. On ne pouvait pas dire que les abysses avaient été particulièrement reposantes, et j'avais eu bien du mal à m'adapter à cette nouvelle chambre que l'on m'avait imposé. Je crois qu'en matière de sommeil, j'étais simplement trop compliqué. Enfin, heureusement pour moi, tout venait à point à qui sait attendre, et j'avais enfin pu profiter de mon matelas sans que mes paupières ne se réouvrent plusieurs fois dans la nuit. Un dernier détail manquait pour illuminer cette si belle matinée, un bon repas. Et c'était là que ça allait poser problème puisque comme vous l'aviez compris, la cuisine et moi, ça n'était pas franchement ça. Heureusement, c'est une candidate pleine de bonnes manières qui m'accueillit en me proposant de manger avec elle ce qu'elle avait apparemment préparé. « Absolument. » lui dis-je en un sourire presque imperceptible tout en prenant place sur l'une des assises. « C'est toi qui l'a préparé ? Si c'est le cas, il va falloir te garder longtemps. » petite plaisanterie qui n'en était pas réellement une. Il fallait simplement bien s'entourer par ici, non ? « Je suis Clarke. »

Tout était pratiquement prêt à l'arrivée du candidat dans la cuisine et si il souhaitait se joindre à moi, il n''aurait pas très longtemps à attendre. Juste le temps de cuire les gnocchis en réalité. Posant la casserole emplie d'eau sur le feu, je patientais donc simplement qu'elle se mette à bouillir pour que je puisse lancer le dernier ingrédient dedans. C'était avec plaisir que je partagerai ce repas et je fus ravie de constater qu'il accepta presque tout de suite. Il me questionnais cependant sur la préparation du plat et ponctua sa phrase d'une note d'humour qui m'arracha un sourire. «Si ma cuisine peut me permettre de rester plus longtemps, pourquoi pas. » ma voix se fit donc entendre une nouvelle fois pour répondre au candidat qui se présentait sous le prénom de Clarke. Un prénom court, ce serait plutôt facile à retenir. «Clarke, cela te va bien.» Lui répondis-je comme si mon avis pouvait avoir la moindre importance sur le choix qu'avaient fait ses parents lors de sa naissance. Comme on m'a enseigné la politesse, j'en conclus que c'est désormais à mon tour de lui livrer mon prénom. Un petit bout de mon identité. «Quant à moi, je m'appelle Mackenzi. Mais tu peux m'appeler Mack si tu trouve ça plus facile à retenir. » Il s'agit d'un surnom presque évident. Etant donné que mon prénom est assez long, je ne vois aucun inconvénient à ce qu'on le raccourcisse légèrement. «Disons que je t'échange ce repas contre quelques infos supplémentaires à ton sujet, deal ? » Souriante, je tendais alors ma main dans sa direction pour qu'il scelle ce "pacte". «Tu peux commencer par des basiques et me parler de l'endroit d'où tu proviens. Ou alors du travail que tu fais. Ce que tu veux» Je suis peu exigeante et je me contenterai tout à fait de ce qu'il voudra bien me livrer à son propre sujet. Si il le souhaite, je me prêterai ensuite à l'exercice mais c'est à lui de commencer.

Je ne m'attendais clairement pas à ce que quelqu'un m'accueille avec un repas presque tout prêt dès que je posais un pied dans les cuisines. D'autant plus que cette femme là ne m'avait pas l'air aussi caractérielle et vantarde que la plupart des autres candidats, soit un bon point pour elle. Et pour moi, puisqu'après tout, c'était elle qui venait de faire la cuisine. Cela dit même si l'odeur me donnait envie de goûter, rien ne me disait que son plat serait particulièrement bon non plus. En soi, j'avais encore des réserves, mais seulement parce que je restais quelqu'un de foncièrement méfiant. Elle complimenta mon prénom alors que je restais de marbre. Etrangement, pas mal de personnes m'avaient dit que celui ci me correspondait plutôt bien, et pourtant, je n'avais absolument aucun impact sur son choix puisque c'était mes parents qui avaient fait en sorte que je m'appelle ainsi, et non pas moi qui l'avait soufflé à l'oreille de ma mère lorsque je n'étais encore qu'un embryon, hm. Elle s'appelait donc Mack, du moins son surnom, et me connaissant, il allait être bien plus simple de le retenir que le prénom dans son intégralité. « Mack, donc. » répétais-je comme pour être certain de bien avoir entendu, ce qui était le cas. Ah et voilà que les négociations étaient lancées, et qu'elle voulait en savoir plus à mon sujet. Je hochais la tête pour lui faire comprendre que ça ne me dérangeait pas, c'était même la moindre des choses. « Tu risques de trouver ce deal pas franchement équitable, je te préviens. » Ça n'était pas comme si je pouvais me vanter de grand chose jusqu'ici. « J'habite pas loin de San Francisco... et je travaille dans un zoo. Rien de bien affriolant aprioris. » Mais je l'avais prévenu après tout. « Tu as des enfants ? » En général, les femmes se mettaient à bien cuisiner à ce moment là de leur vie, du moins c'est ce que j'avais lu dans un magazine. Un article probablement mensonger, comme la plupart d'entre eux.

Pendant qu'il se livrait en me dévoilant les informations que j'avais demandé à son sujet, je continuais de guetter ma casserole du coin de l'œil. Il valait mieux éviter qu'elle ne déborde parce qu'ensuite, il ne me resterait plus qu'à nettoyer. «Toute information est bonne à prendre » lui expliquais-je tandis que je rajoutais du sel dans l'eau bouillante et que je déversais finalement le contenu du sachet de gnocchis frais. C'était une recette que j'étais certaine de maîtriser puisqu'il s'agissait en effet du plat préféré de Jack. Un plat que j'avais donc réalisé un bon paquet de fois. Je continuais, malgré le fait que je cuisinais à écouter le jeune homme me donner des infos. Des infos que je noterai soigneusement dans un coin de ma tête car lorsque je discute avec quelqu'un, j'écoute toujours attentivement chaque mot prononcé. «Un Zoo, c'est original. Tu y fais quoi ?» Je souhaitais obtenir plus d'informations, n'y connaissant pas franchement grand chose en ce qui concerne les métiers du monde animalier. Lui, me posait à son tour une question et m'interrogeais sur des potentiels enfants. «Aucun enfant non» je suppose que beaucoup s'attendent à ce qu'une femme de mon âge soit déjà maman. Ca n'est pas mon cas pour la simple et bonne raison que durant bien longtemps, ma carrière avait occupé la plus grande place dans ma vie. Une place tellement importante qu'il avait été impossible pour moi d'envisager une grossesse. D'ailleurs, celle-ci m'aurait obligée à arrêter mon activité, ce que je ne voulais vraiment pas. «Mais j'ai un mari. C'est presque comme un enfant parfois » Ajoutais-je avec un sourire malicieux collé sur le visage.

Je ne savais pas bien si l'échange était équitable puisqu'au final, je n'avais pas encore goûté à la cuisine de la candidate. Peut-être tentait-elle de m'amadouer alors qu'elle ne s'y connaissait absolument pas en la matière ? Ou du moins, autant que moi, ce qui revenait un tant soit peu au même. Non, elle avait l'air sincère. Pourtant, Cupidon nous avait appris à nous méfier des apparences, et que la plupart des candidats devaient probablement bien cacher leur jeu. En vérité, je ne savais pas si je pouvais ou non lui faire confiance, mais il s'agissait là d'informations qui ne lui seraient pas très utiles pour le moment. Enfin, hormis si elle comptait me traquer dehors, mais là encore, j'en doutais. Elle n'en avait pas le profil, non. Elle me demandait donc ce que je pouvais bien faire dans un zoo, normal, je crois que cette question était récurrente à chaque fois que je précisais que je travaillais dans l'un d'entre eux. « Agent de maintenance... Je m'occupe de construire les cages des animaux, créer tout un environnement pour qu'ils se sentent à l'aise, si tu préfères. » Ça n'était pas un métier bien connu. On pouvait dire que j'étais en quelque sorte un décorateur, à ma manière, bien que je n'avais pas un goût très poussé pour l'esthétisme humain. Elle me répondait donc qu'elle n'avait aucun enfant, et je hochais la tête pour lui signaler que l'info était rentrée. Sa dernière phrase eut tout de même le don de me faire sourire. « Et je suis certain qu'il sera heureux de l'apprendre. » Ou presque. « Je peux te demander pourquoi ? » C'était peut-être un peu trop intrusif de ma part, mais ça m'intriguait. Beaucoup de femmes souhaitaient avoir des enfants à un âge tel que le sien.

La préparation de mon plat avançait petit à petit. En soit, c'est une préparation très simple mais je pense que la simplicité a du bon. Il ne faut pas chercher à en faire trop. Et ce conseil n'est pas uniquement valable en cuisine puisqu'il peut être appliqué à la vie en générale. Consciencieusement, j'attrape une cuillère en bois et commence à tourner dans l'eau chaude. C'est pour éviter que les gnocchis se collent ensemble, tout simplement. Cette opération ne m'empêche cependant pas de continuer à discuter avec Clarke. C'est bien connu, les femmes savent faire plusieurs choses à la fois. «Je vois. Comment est-ce que tu es arrivé sur cette voie ? Tu étais passionné par les animaux, enfin, ça me paraîtrait presque logique en fait. » J'imagine que c'est sa passion qui l'avait mené là. Et tandis que je lui fais remarqué que mon mari pourrait être considéré comme un enfant par moment, simplement par pur cliché, il en vient à me questionner sur mon choix de ne pas enfanter. Du moins, c'est de cette façon que je comprends sa question. Je ne suis pas gênée de lui exposer la vérité, de lui dire qu'il s'agit simplement d'un choix que j'ai dû faire. «J'avais une carrière assez prenante.» Commençais-je alors pour planter le décors. «Très prenante en réalité.» Et cela n'est vraiment pas peu dire lorsque l'on connait le quotidien que j'avais à cette époque là. Je me doute que cette réponse n'est pas vraiment suffisante et que d'autres questions risquent de suivre si je ne précise pas davantage de choses alors je prends les devants, avant qu'il ne me questionne à nouveau, je réponds aux questions qu'il pourrait être amené à me poser. «Depuis que j'étais gosse, je rêvais de devenir danseuse étoile. J'ai toujours travaillé très dur pour obtenir ce que je désirais et mon rêve s'est concrétisé. Simplement. » Un nouveau sourire peint mon visage. «Si j'avais eu un enfant, cela aurait sonné la fin de ma carrière, la fin de ma passion. J'étais pas prête à tout sacrifier pour avoir une famille.  » Waouh et soudainement, je me rends compte que j'ai peut-être un peu trop parler. hum. Oups. «Voilà, tu connais une grosse partie de mon histoire.» Continuais-je alors tandis que je constatais que la cuisson était arrivé à son terme. «Tu pourrais aller vider la casserole dans la passoire qui se trouve dans l'évier s'il te plait ? »

La brune semblait bien plus calme que la plupart des autres candidats ayant intégré le nid, et quelque part, je trouvais cela sacrément reposant. Ainsi, je lui avais confié mon métier, et elle n'avait pas tardé à s'intéresser à celui ci tandis que je quittais mon assise pour me rendre à ses côtés, bien plus simple pour discuter de cette façon. Elle me demandait donc par quelle voie j'avais pu en arriver là, et si j'étais passionné par les animaux, ce qui me fit sourire. « Pas à la base, à vrai dire. » Je n'avais jamais eu d'animal chez moi, mes parents n'aimant pas franchement ça lorsque j'étais enfant. « J'ai toujours aimer construire, avoir des choses dans les mains. Je savais que voulais faire un travail manuel, alors un peu par hasard, je suis tombé sur cette offre d'emploi et on m'a embauché. » C'était aussi simple que ça, l'histoire en elle même restait assez basique, pas franchement intéressante. « C'est seulement après que j'ai appris du monde animalier. Enfin, je ne me verrais pas faire autre chose pour le moment. » On découvrait toujours des choses sur le tard, des choses que l'on appréciait pourtant énormément. La vie était en quelque sorte un renouveau constant, et c'était ce qui me plaisait. Mack ajoutait donc qu'elle avait eu une carrière très prenante, et que c'était ce qui l'avait empêché d'avoir des enfants jusqu'ici. Curieux, je me penchais sur le plan de travail alors qu'elle me donnait plus de détails. Une danseuse étoile. C'était surprenant mais pas totalement inimaginable, non, ça lui allait même plutôt bien. Elle avait une posture particulière, presque fière, gracieuse. Elle finit par se couper elle même la parole alors que ma tête vacillait de droite à gauche. « Ça devait être passionnant. » Du moins, de la façon dont elle en parlait, on pouvait clairement sentir toute la passion qu'elle éprouvait pour cette activité. Je m'exécutais donc, attrapant la casserole et la versant par dessus la passoire en faisant attention de ne pas me brûler. Je n'étais pas un expert en cuisine, mais ça, ça n'était pas bien difficile. « Et tu te sens prête, maintenant ? » A construire une famille, j'entendais, vu qu'elle semblait parler de sa carrière au passé. Je supposais que ce genre de métier demandait d'être sacrément jeune, comme les mannequins.

Si les animaux n'étaient pas sa passion première, il m'indiquait que le bricolage, le travail manuel l'était par contre. Une faculté qui l'avait aidé à trouvé un travail et un travail qu'il semblait apprécié. C'est sans doute cela le plus important dans la vie, trouver un métier qui nous plaise. J'ai toujours pensé qu'il ne fallait pas se rendre au travail avec les pieds de plombs et c'est d'ailleurs pour cette raison que je m'étais naturellement dirigée vers la danse. La danse, ce que j'aimais le plus au monde mais surtout ce que je faisais de mieux. La danse qui avait rythmé ma vie depuis ma plus tendre enfance et que j'avais finalement dû abandonner pour des raisons médicales.«C'est important de trouver un travail qui te convient. Parce que c'est l'endroit où l'on passe le plus de temps.» Pour la plupart, une journée travail se compose de huit heures pleines, cela veut donc dire que l'on y passe environ quarante heures semaines. «Parfois les gens passent même plus de temps à travailler qu'à voir leur famille.» C'en est presque triste mais c'est malheureusement presque une banalité pour certains employés. «C'est quoi l'endroit que tu préfères dans ce zoo?» demandais-je curieuse tandis que je l'observais aller vider la casserole de gnocchis dans l'évier. Pendant ce temps, j'en profitais pour sortir deux assiettes de l'armoire et des couverts également. Attrapant le tout, je me dirigeais jusqu'à l'évier pour que l'on puisse tout mettre dans les assiettes. D'abord les gnocchis et ensuite, je rajouterais les autres ingrédients qui attendent sur le plan de travail. «Passionnant c'était le mot.» Il avait trouvé le mot juste pour qualifier cette carrière que j'avais eu la chance de connaître. Une carrière qui m'avait fait danser parmi les étoiles. Une carrière que je regrettais toujours un peu. Même si je me rendais bien compte que la fin de cette carrière m'avait rendue bien meilleure que ce que je pouvais être durant mes années de gloire. «Oh, et bien c'est à dire que je ne me pose pas vraiment la question.» Répondis-je, comme prise au dépourvue alors que cette question me paraissait si banale dans le fond. «Si la situation avait été différente, peut-être. Si la situation avait été stable, j'y aurais peut-être songé.» Lui précisais-je alors, sans trop savoir si Jack n'allait pas mal le prendre que je parle de cette façon à des gens que nous ne connaissons pas et qui ne nous connaissent pas en tant que couple. «Et hum, et toi Clarke, tu as une petite amie ?»

J'aimais mon travail oui, je crois même que c'était ce que j'aimais faire le plus au monde, du moins jusqu'ici. Evidemment, j'avais choisi de marquer une petite pause dans ma vie en participant à cette émission, mais même en la quittant, je ne me verrais rien faire d'autre. J'avais conscience que beaucoup de choses risquaient de changer, que je ne passerais plus forcément invisible là bas, que les gens me reconnaitraient peut-être, mais c'était un risque que je voulais prendre. J'avais besoin de ça, comme j'avais besoin de mon travail, il n'y avait pas plus simple comme explication. « Je suis d'accord. » Jamais je ne me serais vu faire autre chose, et je plaignais toutes ces personnes qui exerçaient des activités qui ne leur correspondait pas. Je me doutais qu'il en fallait toujours pour faire les tâches ingrates et que certains travails ne pouvait pas être appréciés. Ces personnes avaient simplement du courage, bien plus que je pourrais en avoir si nos situations avaient été inversé. J'étais un libre penseur, j'avais besoin de m'exprimer à travers ce que j'aimais. Mack me demandait ensuite quel endroit je préférais dans le zoo, et je passais une main sur ma nuque pour réfléchir un peu plus à la question. « Le stand de hot-dogs, je crois bien. » répondis-je en un léger rire. « John fait les meilleurs hot-dogs que j'ai pu goûter de toute ma vie, c'est incroyable. » J'imaginais que ça n'était pas totalement la réponse qu'elle attendait, mais je crois qu'au fond, il n'y avait aucun endroit que je n'appréciais pas, tout était si différent là bas que je n'avais pas besoin de choisir un endroit comme refuge. C'était ma maison. Je me dirigeais donc vers l'évier pour exécuter les ordres de la cuisinière en faisant bien attention de ne rien renverser à côté, ce qui me connaissant, pourrait arriver. Heureusement pour moi, j'allais faire une bonne première impression puisque rien ne semblait être tombé à côté. Me replaçant à côté de la brune, elle me répondait qu'elle n'avait jamais réellement eu le temps de se poser la question, concernant le fait d'avoir des enfants. Que sa situation n'était pas stable. Laissant un léger blanc s'installer, je finissais pas reprendre la parole. « Je... Je ne veux pas poser de question qui pourrait te mettre mal à l'aise. » Alors autant s'arrêter là sur ce sujet, je me doutais que ses affaires de couples ne me concernaient pas, et qu'elle n'avait pas forcément envie de se confier au premier inconnu. La prochaine question me fit lever un sourcil. « Pas réellement non. » repris-je en haussant les épaules. « Je ne suis pas vraiment 'boyfriend material'. » un léger sourire étira finalement mes lèvres. « Mais j'ai encore le temps. »