Il y a tellement de choses à faire ou à voir dans les environs, que je ne sais jamais par quoi commencer. Je finis bien souvent par errer dans les couloirs, cherchant l’inspiration divine, un signe, quelque chose pour m’amener dans un lieu bien précis. Ou j’attends juste de tomber sur quelqu’un, le hasard y jouant souvent un grand rôle. Il n’y a pas une activité qui me tente plus qu’une autre, j’ai juste envie de tout essayer, d’emmagasiner un maximum de souvenirs de cet endroit et d’en profiter un maximum. Comme ça, même si mon passage n’aura été que d’une simple petite semaine – sans oublier les abysses, évidemment -, j’en aurais bien profité. Ce doit bien faire une bonne heure que j’évertue de retrouver mon chemin dans la galerie des Glaces quand je parvins enfin à mes fins, soulagées de retrouver un semblant de civilisation. Je fais peine à voir, mettre autant de temps à me sortir de cette distraction enfantine, il faudra que je corrige tout ça. Et le seul moyen d’y parvenir, c’est la pratique. Pas tout de suite, cependant. Plus tard. Je frotte d’ailleurs mon front qui a connu quelques revers, alors que je m’éloigne dans le couloir. Je passe tout prêt de la de contrôle, et décide finalement d’y jeter un coup d’œil, ouvrant la porte pour découvrir que l’endroit sert de salle à manger à une petite asiatique dont j’ai vu les messages sur le Twitter officiel. Elle me salue, pleine d’enthousiasme. Et elle parle, bon sens qu’elle parle. Si ma mère n’avait pas été une pro des discours à rallonge, il est évident que j'aurai eu du mal à la suivre, mais là, ça va, je me débrouille plutôt bien. Elle me pointe un écran et je m’avance afin de voir l’être en question. « Ça ressemble à… Ziggy, je crois, un mec qui est dans ma chambre. » Et accessoirement, le partenaire d’Ariadne. Une plaie, ce garçon. « Je peux me joindre à toi? » que je lui demande, même si, de toute évidence, ma présence ne semble pas la déranger. « Tu es Sailor, c’est bien ça? Moi c’est Simone. » Encore étonnant que j’ai réussi à me souvenir de son prénom. Peut-être parce qu’elle sort un peu plus du lot que les autres, vu sa jeunesse, son apparence, l’ensemble de sa personne. Le mien, toutefois, ne doit pas lui être familier, et c’est pour cette raison que je le lui donne. Ainsi, les présentations seront faites.

La jeune candidate à mes côtés sembla surprise, lorsque je lui indiquais l’identité de l’endormi vu sur l’écran de surveillance. Elle ne le connaissait pas, et à vrai dire, moi non plus. Seulement, j’avais vaguement entendu des histoires à son sujet, notamment par Ariadne, alors disons que je ne regrettais pas que ce soit le cas. L’imitation de Ziggy faite par Sailor me fit rire un bon coup, on le reconnaissait presque. « Oh, tu sais, j’y suis allée un peu par déduction… juste de reconnaître la chambre, ça aide à réduire les possibilités. Et comme il s’agit de la mienne, disons que j’ai une meilleure idée de qui l’habite…  » Et de certaines habitudes de sommeil de certains, aussi. La production s’est quand même fait joliment plaisir en octroyant cette chambre au candidat le plus lourd du lot, car je crois qu’il se fait un vilain plaisir avec cette histoire de barreaux et de pas… Décidant de me joindre à la demoiselle, celle-ci s’empressa de dégager un peu d’espace sur le sofa afin que je puisse m’installer à côté d’elle, ce que je fis avec plaisir. Elle sembla même s’étonner lorsque je lui avouais connaître son prénom. Même moi, ça me surprenait, faut croire que ma mémoire faisait des efforts aujourd’hui. « Mon chef d’équipe, c’était Istvan mais à vrai dire, je n’ai pas vraiment eu affaire à lui… C’est un autre candidat qui a pris les devants, je ne sais pas son nom, mais il a la peau foncé, assez grand et il plus âgé que la moyenne. Peut-être que tu le connais. Et j’ai dormi avec Ariadne. Brune châtaine, taille moyenne, plutôt jolie. » Je pourrais en dire d’avantages sur la jeune femme, mais je préfère en rester à l’essentiel. La jeune asiatique à mes côtés se met alors à scruter avec attention les différentes scènes qui sont diffusés sous nos yeux, et j’observe en même temps qu’elle notre petite monde refermé sur lui-même. Il ne faut pas se leurrer, nous sommes carrément dans une bulle dorée, un monde à part. Je l’écoute émettre ses commentaires, ses réflexions sur cette situation, à la limite du voyeurisme. « Je ne crois pas que rester enfermer ici soit le meilleur moyen d’enquête. Discuter avec la personne, lui poser des questions, étudier son profil, ses relations au sein du nid… Il y a toute sorte de façons d’enquêter. » Certes, espionner la cible en question peut apporter quelques pistes supplémentaires, mais je ne compterais pas que sur cette option. « C’est ce qui t’as donné envie de participer? La chasse aux secrets, je veux dire. » lui demandais-je, curieuse.