In Our Dreams

ft. simone

C’est bien mignon de bouffer des fruits et des légumes mais je ne suis pas une gonzesse moi. Je suis un mâle, un vrai et j’ai besoin de me nourrir convenablement pour entretenir mon corps d’Apollon. Je blague. Enfin pas sur le fait que j’en ai déjà ras la casquette d’ingurgiter uniquement des végétaux depuis trois jours déjà. Rare sont les moments où j’peux croquer dans de la chair et non des fibres. Pourtant là je tombe nez à nez avec une brochette que je ne sais quelle viande et même une nana bien gaulée ne me ferait pas autant saliver. Je ne veux pas savoir à qui elle appartient, je crève la dalle et je me jette presque sur l’assiette pour attraper le bâton de bois et en attraper un morceau avec mes dents. Ce n’est pas super chaud, c’est presque cru mais bon sang que c’est bon. Mes pupilles se ferment pour profiter de cet instant de pur bonheur. Un orgasme gustatif pour au final pas grand-chose. Les haricots plats sur le côté, je ne les vois même pas. Quelqu’un se racle la gorge. C’est fin et délicat, certainement une nana. Je fais volte-face et me retrouve en tête à tête avec une blondinette. Mon sourire le plus charmeur vient se coller à mon visage. Vu la gueule qu’elle tire j’imagine que l’assiette lui appartient. « Non je ne suis pas désolé et oui il faudra me passer sur le corps pour espérer pouvoir la récupérer. » Ma voix est taquine. Sans la quitter des yeux j’attrape un autre morceau de viande avec mes dents avant de le mastiquer sans faire le porc. Je suis quand même en charmante compagnie, ce serait bête de passer pour un goinfre.

Je m’en tape le fessier à terre de savoir à qui appartient cette viande délicieuse que j’ai entre les mains. Son propriétaire n’avait pas à le laisser traîner sur un coin de la table en bois bancale tout en sachant qu’un espagnol affamé était dans les parages. Je me délecte de ce morceau de viande rouge sans aucun scrupule. Je ne suis pas du genre à regretter quoi que ce soit et encore moins de me nourrir. Quelqu’un se racle la gorge derrière moi et je me retrouve en tête à tête avec une petite blonde toute mignonne. Vu la tête qu’elle fait j’en déduis que je suis en train de manger son assiette. Ce n’est pas grave. Elle n’a pas besoin de manger de toute façon si elle veut rester aussi fine qu’un fil de fer jusqu’à la fin de l’aventure. Je suis en train de la sauver de l’obésité, elle peut quand même me remercier au lieu de me regarder avec son air suffisant. Malgré tout je ne flanche pas et lui adresse mon plus beau sourire narquois en y allant de mon petit commentaire. Sa réaction ne tarde pas et c’est plutôt violent. Connard. Selon elle, je suis un connard. Ça me fait sourire, c’est mignon. Sauf qu’au moment où j’ouvre la bouche pour en placer une cette hystérique me balance un rondin de bois en plein dans les orteils et ne tarde pas à se jeter sur moi pour me faire tomber en arrière et atterrir sur mon corps de faux dieu grec. Pas de soucis à se faire, j’ai tout de même réussi à sauver la brochette. Allongé sur le sol, la nana est en train de se déchainer sur moi pour réussir à attraper ce qui lui revient de droit. Un bras en l’air et légèrement en arrière pour ne pas qu’elle puisse atteindre la viande, je plaque fermement ma main libre en dessous de sa poitrine pour éviter qu’elle ne puisse s’approcher un petit peu plus de moi. « Hé doucement Goliath, tu risques de t’casser un ongle. » Je la taquine encore, même si y’a un petit quelque chose qui me fait dire qu’elle n’a pas l’air d’être ce genre de nana. Elle ne cesse de remuer dans tous les sens et sans vraiment me poser de question, je laisse tomber son repas sur le sol. « Oops. » Ca la calme trois secondes et demi alors je profite de ce laps de temps pour attraper d’une main ses poignets et de l’autre attraper sa taille. Changement de domination, l’Espagne l’emporte. L’obligeant à se retrouver au sol et moi à califourchon sur elle, je la nargue encore et toujours de mon sourire charmeur. Je me penche légèrement en avant et m’arrête à hauteur de son oreille. « Si tu as envie de moi, pas besoin de me sauter dessus pour m’le faire comprendre petite. » Ma voix est suave et un brin sensuelle juste pour la taquiner encore un peu.