@mackenzi

C’est l’heure d’aller se coucher. Je file me brosser les dents puis me rends dans ma chambre. Certains candidats sont déjà au lit. D’autres doivent encore être en train de vadrouiller je ne sais où. Je suis en pyjama, qui consiste en un short et tshirt. Oui parce que moi, je ne dors pas torse poil et en boxer comme beaucoup. Si j’étais tout seul dans le lit je ne dis pas… mais bon, je le partage avec une fille, alors c’est mieux ainsi, sinon je ne serais pas très à l’aise. D’ailleurs, en parlant de ma partenaire, elle se trouve déjà là, couchée dans notre lit. Elle est sympa, c’est elle qui a fait le déplacement concernant le lit. Elle était dans la chambre Jackson à la base. Je me couche de mon côté, sur le dos, et fixe le plafond. Plusieurs minutes doivent passer. Mais je n’ai pas envie de dormir. J’ai envie de parler en fait. « Tu l’as rencontré comment ton mari ? » Ma question vient briser le silence, et semble sorti venu de nulle part. Je me permets parce que je sais qu’elle ne dort pas elle aussi. « Enfin désolé…Peut être que tu veux dormir… » Oui je me rends compte que ce n’est pas de cette manière que j’aurais dû commencé. « Mais j’ai pas sommeil et je me suis dis qu’on pourrait discuter… Mais je peux me taire aussi si tu préfères. » Oui parce qu’il n’y a pas de soucis, je sais faire ça aussi.

L'heure a tourné et bien que cela soit assez rare pour moi, l'envie de me coucher avait prit le dessus sur ma sociabilité. Pas que je sois fatiguée, on ne peut même pas dire que j'ai envie de dormir. J'ai juste envie d'être tranquillement installée dans mon lit. Un nouveau lit d'ailleurs puisque j'ai décidé de rejoindre celui de Leandro. Si il y a bien une chose que je déteste, c'est de dormir seule. Cela me rappelle un peu trop que mon époux et moi, nous faisons chambre à part désormais. Alors plutôt que de profiter d'un grand lit pour moi toute seule, j'ai préféré -avec son accord- rejoindre mon jeune partenaire. Il n'est pas encore couché lorsque j'arrive dans la chambre, j'enfile mon pyjama sans passer par la case douche car j'y ai déjà été deux fois aujourd'hui. Ou plutôt hier comme il est passé minuit. J'y suis allée le matin et j'y suis retournée avant le dîner. Je sais, j'ai tendance à prendre un peu trop de douche... Hum. C'est d'ailleurs pour cela que j'en évite une nouvelle. Ayant revêtue mon short et mon t-shirt, je me glisse dans le lit et remonte les couvertures jusqu'à mes épaules. Leandro arrive à son tour et tout comme moi, il se glisse dans le lit. Plusieurs minutes passent avant qu'il ne fasse entendre le son de sa voix, il me questionne. Comme beaucoup d'autres candidats, ses questions s'orientent sur mon mariage. Ce qui ne me gêne pas, je comprends qu'une femme mariée dans une télé-réalité, ça suscite pas mal de questions. «T'en fais, je n'ai pas tant sommeil que cela.» que je lui explique pour ne pas qu'il se sente gêné de me questionner. Je peux discuter avec lui si c'est ce qu'il désire. J'ai envie de parler avec lui, d'en apprendre plus à son sujet et surtout, d'obtenir de lui un véritable partenariat.  «Jack était venu voir l'un de mes ballets. Il m'a toujours dit qu'il était tombé sous mon charme instantanément, dès l'instant où il m'avait vu foulé la scène. C'est pour cette raison qu'il a cherché, par tous les moyens possible de me contacter. » Je l'admet, cela pouvait lui donner une image de psychopathe mais ça n'est pas comme ça que je l'avais perçu. «Alors, c'était pas gagné d'avance parce que je n'avais pas vraiment le temps pour tout ça. Mais il s'est montré convaincant et sa persévérance m'a beaucoup plus. J'ai décidé d'accepter un repas au restaurant et il m'a conquise. » C'est un peu rêveuse que je revenais sur ces événements, sur ce qui avait été l'un des moments les plus étourdissants de ma vie. Le jour où j'avais décidé de laisser sa chance à un homme.

Elle n’a pas tant sommeil que ça, yeaaah. On va pouvoir discuter alors, cool. Et peut être que bientôt on deviendra les meilleurs amis du monde. Oui bon d’accord, on va se calmer. Mais avant d’entrer dans le jeu, j’ai toujours rêvé d’avoir une relation forte avec ma partenaire. Comme on le voit chaque saisons entre beaucoup de binômes. Ils partagent un lien très spécial. Ils se protègent l’un l’autre…Et je voulais pareil. Alors forcément avec Kiri, j’ai été quelque peu déçu. A voir les autres se lier, et moi rien du tout… J’étais même un peu jaloux. Mais maintenant avec Mackenzi, je me dis que rien n’est perdu. Peut être qu’on en arrivera là aussi. Pas tout de suite évidemment, ça prend un peu de temps. Mais peut être dans quelques semaines, qui sait ? Enfin encore faudrait il qu’on soit encore là. Déjà qu’elle est nominée d’office cette semaine, c’est compliqué… Anyway, je la question sur la rencontre avec son mari. Ça m’intéresse. Je l’écoute attentivement me parler de Jack. « C’est beau. » J’adore carrément cette histoire. Il a eu le coup de foudre en la voyant danser, et il a tout fait ensuite pour l’approcher. « Cela serait digne d’une scène de film romantique. Il n’a pas eu peur de suivre son cœur. » Au risque de passer pour un fou. « Et vous vous êtes mariés combien de temps après ? Cela a été rapide ou il a mit du temps à faire sa demande ? » Je parle assez doucement, pour ne pas réveiller ou embêter les autres candidats présents dans la chambre, et qui eux préféreraient peut être dormir.   « Tu ne danses plus aujourd'hui ? » Remarquez, elle est peut être trop vieille pour ça, elle a dû prendre sa retraite. Mais bon je ne vais pas faire cette supposition à voix haute, ça ne se fait pas. On ne dit pas à une femme qu'elle est vieille. D'autant qu'elle ne l'est pas réellement, c'est juste que pour son métier ça doit l'être. Enfin je n'en sais rien, je ne m'y connais pas dans ce domaine.

Cela ne me gêne pas de discuter un peu avec Leandro, au contraire, j'apprécie beaucoup qu'il s'intéresse à moi. Cela me montre qu'il aimerait, je pense, autant que moi voir notre binôme fonctionner correctement. Parce qu'il faut dire que nos premières associations n'étaient pas franchement fructueuses, lui s'était retrouvé avec une Kiri absente et moi, avec un Istvan qui aurait préféré une jeune et chaude nana dans son lit. Ouais, je pensais sincèrement que nous nous en sortirions mieux cette fois et c'est pour cette raison que je n'hésitais pas à révéler comment avait débuté mon histoire d'amour avec mon Jack. Une histoire qui semblait lui plaire puisqu'il me fit remarquer que cela aurait pu être la scène d'un film. Oui, j'avais durant une période de ma vie, connue une histoire d'amour aussi romantique que celles que l'on retrouve au cinéma, j'avais eu un époux parfait en tout points et beaucoup de nos connaissances regardaient notre mariage avec envie. Seuls mes parents n'avaient jamais réellement approuvé mais j'avais depuis bien longtemps, appris à passer outre de leur avis. «Oui, c'est vrai. Jack était plein d'assurance, c'était un véritable passionné et je crois bien n'avoir jamais rencontré quelqu'un comme lui avant. » Quelqu'un qui m'avait poussé à me rendre compte que je ne pouvais pas continuer à vivre toute seule, que j'avais besoin de m'appuyer sur quelqu'un. Jack avait été l'homme idéal et je le voyais toujours un peu de cette façon, malgré les difficultés que nous rencontrions en ce moment. Jack est l'homme que j'aime, celui qui m'a fait découvrir l'amour, le vrai alors je ne pourrais jamais tirer un trait sur lui. Jamais. «Cela a été plutôt rapide. Comme il était persuadé que j'étais la bonne, il m'a demandé ma main après quatre mois d'amour seulement. Et j'ai accepté.» Mes proches ont d'ailleurs cru que je devenais folle, ils ne me reconnaissaient pas mais je n'avais jamais envisagé de laisser le grand amour me passer sous le nez. «Cela fait un peu plus de quatre désormais que nous nous sommes unis. C'était à Paris. » Je lui donne certains détails sur mon histoire, il ne m'a pas spécialement posé la question mais je trouve ça normal de les lui donner. «Mais nous sommes séparés pour le moment. C'est compliqué. » Est-ce que je l'aime encore ? Oui, c'est une évidence. Et lui, il m'aime aussi. Je le sais. Nous sommes simplement perdus parce que le quotidien nous a rattrapé, que la passion s'est estompée. Puis l'accident n'a pas aidé, je sais que j'ai changé. Je ne suis plus la femme de qui il était tombé amoureux alors il s'est un peu détourner de moi. Chose que j'ai du mal à accepter, d'ailleurs j'ai longtemps fermé les yeux. «Oh non, je ne danse plus. Je... Ma jambe ne me le permet plus. Je boite et cela n'a plus rien de gracieux.» je lui explique calmement. Cela ne me gêne pas, cela fait un moment que j'ai dû me rendre à l'évidence, plus d'un an déjà. «Et toi Leandro, qu'est-ce que tu fais dans la vie ? Tu as une petite amie ? Raconte-moi ce que tu veux.»

Je trouve leur histoire de première rencontre très belle. Moi aussi, je veux en avoir une comme ça à raconter, plus tard à mes enfants. C’est quand même beaucoup mieux que de dire : oh ta mère ? Je l’ai rencontré dans un bar, on était torché et voila… Non ça ne le fait pas. «Oui, c'est vrai. Jack était plein d'assurance, c'était un véritable passionné et je crois bien n'avoir jamais rencontré quelqu'un comme lui avant. » A l’écouter, on pourrait presque croire qu’il est mort. Alors que je sais de source sure, qu’il est bel et bien encore en vie. Mais peut être n’est il plus plein d’assurance aujourd’hui. Avec le temps, les gens peuvent changer. Je l’écoute parler, buvant ses paroles, réellement intéressé par ce qu’elle me raconte. Il leur a fallu seulement 4 mois pour décider de se marier. Du rapide en effet. Il n’a vraiment pas froid aux yeux ce Jack. 4 ans qu’ils sont mariés à présent. Seulement aujourd’hui ils sont séparés, pour le moment en tout cas. Oui c’est ce que j’avais cru comprendre… « Je suis sur que ça s’arrangera…une belle histoire d’amour comme ça…Tu l’aimes toujours non ? » Bon en fait, je ne suis sur de rien, je ne connais pas leur histoire, les raisons de leur séparation, mais bon… Je suis un romantique, j’aime les belles histoires d’amour, et je refuse de croire que celle de Mackenzi est terminée, voilà. « J’aimerais bien un jour connaître la même chose… » Que je me confie, rêveur. Mais bon, ça n’a pas l’air d’être prêt à arriver. Je la questionne alors sur sa danse. Sa jambe ne lui permet plus. « Oh je suis désolé…Cela a dû être dur d’abandonner ta passion. » Forcée de quitter ce qu’elle aime, parce que ton corps te trahi. « Mais tu fais quoi aujourd’hui alors ? » J’ai beau essayé de me rappeler, non je ne l’associe à aucun métier. Que j’aurais pu entendre ou quoi, non. C’est alors qu’elle m’interroge à son tour sur ma vie. « Oh moi ? T’as du l’entendre, mais je suis palefrenier. Je bosse dans un ranch qui élève des chevaux, destinés pour le tourisme, le loisir, principalement. Je m’occupe d’eux, je leur brosse le poil, je les nourris, je les panse… Je nettoie les écuries, je veille au matériel… Parfois, c’est moi qui fais le débourrage de jeunes chevaux aussi. Je taille les haies, je monte des clôtures… En fait, je fais un peu tout quoi. » Multitâche le Leandro. « C’est très prenant, alors je n’ai pas beaucoup de temps pour sortir… » Ouais enfin ça c’est l’excuse que j’aime bien me trouver pour une des explications à mon célibat. « Alors non je n’ai pas de petite amie. Je suis célibataire. Libre comme l’air. » A mon plus grand regret.

Le jeune Leandro est le premier à réellement me questionner sur les sentiments que je peux ressentir à propos de Jack, ma réponse est presque instantanée parce que je suis certaine de la réponse que je vais formuler. «Oh que oui, bien sûr que je l'aime encore. » C'est évident n'est-ce pas? «Jack est mon époux, nous avons partagés tellement de choses ensemble que je l'aimerais sans doute pour toujours. Oui, je suis certaine que je l'aimerais pour toujours. Et c'est d'ailleurs parce que je l'aime tant que j'ai accepté que l'on s'éloigne durant un petit temps.» Je lui explique tranquillement, tout en me tournant sur le flanc pour lui faire face. Je trouve que c'est mieux de lui parler dans cette position plutôt que de regarder bêtement le plafond. Bon, il fait noir et on y voit pas grand chose mais je suis certaine qu'il peut sentir mon regard posé sur lui. «C'est lui qui avait besoin de cette séparation. Il avait besoin d'y voir plus clair.» C'est ce qu'il a dit. J'ai accepté sans broncher toutes les règles qu'il m'a imposé. J'ai accepté qu'il veuille voir d'autres femmes, accepter qu'il admire leurs courbes bien que je sois certaine qu'il n'en a pas réellement envie. Pour le moment, je sais qu'il n'a rien fait avec une autre femme parce que si c'était arrivé, il ne parviendrait plus à me regarder droit dans les yeux. Oui, je sais qu'il n'a rien fait mais il avait tout de même prit les devants et m'avais fait jurer que je ne lui en voudrais pas, que cela ne compterait pas si il allait se perdre dans les draps d'une autre femme. Est-ce que cela fait de moi quelqu'un de stupide ? Sans doute que c'est ce que la plupart des gens vont penser mais une fois que l'on se trouve devant ce dilemme, tout le monde réagit différemment et je ne suis pas sûre que beaucoup laisserait filer l'être aimé si facilement que cela. Je suis sûre que beaucoup pardonnerait, comme j'ai promis de le faire. «Principalement, je suis femme au foyer... C'est différent.» Je ne brille plus sur le devant de la scène comme autrefois, je ne fais que faire briller ma maison hum. «Mais j'ai ouvert une école de danse grâce à l'argent que j'avais accumuler sur ma carrière. Puis mon nom est connu dans le milieu de la danse alors je n'ai pas eu trop de mal à trouver des élèves. Comme je ne peux pas leur apporter un enseignement de qualité à cause de ma jambe, je suis principalement présente pour les corriger, les encourager. D'autres professeurs s'occupent de leur enseigner la danse.» Je ne me voyais pas faire autre chose que la danse de toute façon. «Tu es plutôt quelqu'un de manuel, cela doit être bien de savoir se débrouiller dans tant de domaines. » Que je lui dis alors. Je fais partie de ceux qui n'ont jamais songé à dénigrer les gens qui travaillent avec leurs mains, parce que j'aurai toujours aimé savoir en faire de même. Je ne suis pas franchement habile pour tout ce qui est bricolage et réparation et malheureusement pour moi, si Jack se retrouve avec un marteau dans les mains, il y a de fortes chances pour qu'il se le tape sur les doigts. Donc on va éviter de l'abîmer hein. «Mais tu as déjà eu des petites amies n'est-ce pas ? Je te trouve tellement charmant. Tu es très attachant comme garçon.»

Mack n’hésite pas une seule seconde pour répondre. Elle l’aime toujours. Cela me paraissait évident, surtout à la façon dont elle en parle. Par contre, elle m’apprend qu’elle n’est pas à l’origine de la séparation, ni que c’est un souhait d’un commun accord, mais que ça vient de lui. Il a besoin d’y voir plus clair. « Et bien il va se rendre compte que c’est un crétin de laisser une superbe femme comme toi, que t’es celle qui lui faut, qui lui a toujours fallu, et vous allez retomber dans les bras l’un de l’autre comme au premier jour. Si ce n’est plus. » Oui je suis un optimiste. Je préfère croire à cette version, plutôt que celle où finalement il se rend compte que ça ne colle plus, qu’il a rencontré une autre femme et s’est barré avec elle. Même si de ce côté-là j’ai toujours été malchanceux, je crois en l’amour. Et alors ce qui serait encore plus beau, c’est que non seulement ils se remettent ensemble, mais qu’en plus en suivant, un petit être naisse de leur union. Mais je vais garder ça pour moi, je m’enflamme un peu trop facilement. Quant à sa profession, elle est femme au foyer à présent. En effet c’est différent. Bien différent. Cela n’a rien avoir même. Surtout que femme au foyer sans enfant… Elle doit s’ennuyer quand même. Cependant elle m’apprend qu’elle a ouvert une école de danse . Ah oui ce n’est pas rien quand même. « Je suis sur que tu dois les inspirer. » Ses élèves. Après tout si c’est un grand nom de la danse. Bon moi je ne la connaissais pas avant mais…Je ne suis vraiment pas familier avec ce domaine, alors je serais bien incapable de vous citer le moindre nom d’une danseuse connue. « Mais t’as pas envie de faire plus ? De faire autre chose ? A moins que ça ne te prenne déjà beaucoup de ton temps. » Peut être que c’est largement suffisant, je ne sais pas. «Tu es plutôt quelqu'un de manuel, cela doit être bien de savoir se débrouiller dans tant de domaines. » J’hoche la tête. C’est vrai que c’est pratique. Je peux me débrouiller par moi-même. Je n’ai pas besoin d’appeler immédiatement quelqu’un au moindre problème. Je touche un peu à la mécanique, à la menuiserie, l’électricité… « Je sais chasser aussi. Et pêcher. Mais tout ce que j’ai appris, c’est principalement grâce à mon père. » C’est lui qui m’a tout enseigné. J’ai appris tellement à son contact. C’est alors qu’elle me complimente, me trouvant charmant et attachant. Heureusement elle ne doit pas pouvoir le voir à cause de la pénombre, mais je crois que je rougis là. « Si bien sur mais… » Bon elles ne sont pas très nombreuses, mais j’en ai quand même eu quelques unes. « Je crois que c’était plus pour ne pas me sentir seul… » Et peut être aussi un peu pour leur faire plaisir. Pour ne pas qu’elles se sentent rejetés, un sentiment que je ne connais que trop bien. « Mais je ne les aimais pas vraiment… » Pas au point d’en être amoureux en tout cas.

Lorsque j'ai accepté la demande en mariage de Jack, je ne pensais pas une seule seconde que nous en arrivions à une situation comme celle que nous vivons actuellement. Une situation que j'affronte avec le sourire, parce que je n'ai pas prévu de baisser les bras. Tant que je l'aimerais, je me battrais pour lui. Autant dire qu'il ne se débarrassera pas de moi dans l'immédiat. Mon jeune partenaire exprime d'ailleurs son ressenti à ce sujet et je ne peux m'empêcher de penser qu'il a forcément raison. «Je l'espère de tout cœur. » Mon époux est un homme formidable. Quand j'ai eu mon accident, quand j'ai traversé les moments difficile (parce qu'il n'est jamais facile de devoir tourner la page d'une passion), il était là. Il a été d'un soutien sans faille et ce n'est qu'après, lorsque j'allais mieux, qu'il m'a expliqué qu'il avait besoin d'air. Il avait été tellement formidable durant ma convalescence que je n'ai pas pu me résoudre à le retenir davantage. J'ai estimé qu'il en avait assez fait et qu'il était libre de suivre le chemin qu'il voulait. Nous avions tout de même décidé que ça serait temporaire, que nous resterions mariés parce que l'amour qui nous uni et qui est le fondement de notre mariage, n'a pas disparu. Jack est un homme terriblement bon et aimant, je respecte ses décisions mais je ne peux pas envisager la fin de notre couple. Pensant avoir dit tout ce que j'avais à dire sur le sujet à Leandro, nous changeons assez naturellement de sujet. Nous parlons de nos métiers respectifs et des questions se formulent tout naturellement. Il m'en pose, je lui en pose. Presque à tour de rôle pour respecter un équilibre de parole. «Oh non, je suis pas bonne à grand chose en dehors de cela...Je sais danser mais c'est bien l'un de mes seuls véritables talents. Puis je n'ai pas suivis de formation, mon niveau scolaire est effrayant. » Je m'étais toujours consacrée au sport, à ma passion alors inutile de dire que j'avais accumulé pas mal de petites lacunes. Je ne suis pas courageuse au point de retourner à l'école, je pense réellement que c'est trop tard pour moi et puis je me persuade tous les jours que ce rôle n'est pas le pire. Heureusement, j'ai l'école qui me permet de sortir un peu de ma routine. «Puis hors de question de finir comme jury à danse avec les stars» C'est pour faire de l'humour, je trouve l'atmosphère un brin trop sérieuse alors je tente de la détendre. J'espère que cela le fera rire, au moins un peu, et qu'il ne va pas m'attribuer l'étiquette de la femme à l'humour douteux. «En tout cas, vous aviez l'air proches avec ton père. Je n'ai jamais eu la chance de me sentir proches de mes parents » Oh, je sais qu'ils sont fiers de moi et que, pendant ma période de succès, ils n'arrêtait pas de se vanter que j'étais leur fille mais ça n'est pas pour autant que nous avons déjà partagé quelque chose. C'est un peu triste mais je n'ai jamais eu de véritable affinité avec mes parents. Et là, il me parle de ses petites amies. Celles avec qui il est sorti mais de qui il n'était pas amoureux. «Oh je vois ! C'est compréhensible. Tu sais, à ton âge je ne connaissais rien à l'amour non plus.» A l'époque il n'y avait que ma carrière qui comptait. Rien que ma carrière. «Je peux te demander comment tu te sens dans l'aventure ? »