ft @Imma

Je ne saurais pas dire pourquoi, et certains vont certainement trouvé cela complètement stupide mais je préfère utiliser les ordinateurs de la salle de contrôle pour surfer sur twitter plutôt que d'utiliser les tablettes qui nous ont été attribués. Je trouve l'outil plus malléable, plus sympathique et en plus, l'écran est bien plus grand. J'ai l'impression de beaucoup moins fatiguer mes yeux. Bien qu'étant dans cette pièce, je reste à distance des télévisions qui me permettraient d'avoir un aperçu des occupations de mes petits camarades, je n'ai pas envie de les espionner. Je crois d'ailleurs que je ne me le permettrais jamais. Prenant place sur l'une des chaise, j'allume la machine et patiente simplement quelques minutes pour qu'elle puisse m'offrir le menu. Je pianote agilement sur le clavier, chose que j'étais incapable de faire au début de l'aventure et je me déplace d'un profil à un autre. Certaines photos me font sourire, c'est amusant. Mon profil me semble alors un peu vide contrairement à ceux de beaucoup d'autres mais je n'ai jamais beaucoup d'idées. Je ne sais jamais quoi poster, ce qui pourrait être intéressant alors souvent, je m'abstiens. Simplement. La porte s'ouvre alors, Imma apparaît alors. Un léger sourire se dessine sur mon minois tandis que je délaisse le pc pour quelques minutes. «Salut Imma, tu vas bien ?» Ce sont pour moi des questions essentielles lorsque l'on croise quelqu'un avec qui l'on vit. «Au moins, nous ne risquons pas l'emprisonnement ici. » Je fais bien entendu référence à notre dernière rencontre où nous étions restées enfermées dans la chambre d'Elvis, un moment qui ne m'avait pas paru des plus agréables. Ça n'était pas la présence d'Imma qui m'avait gênée, juste le fait de savoir que je n'étais plus maître de rien, que je n'avais pas l'opportunité de quitter cette pièce. L'enfermement. C'est sans doute l'une des choses les plus dure à apprivoiser pour moi, je déteste être privée de liberté. «Tu crois que l'on sait faire autre chose que d'aller sur instagram avec ces ordinateurs ?» Je lui pose la question parce que mes connaissances en informatique ne sont pas suffisamment élaborées pour que je parvienne à trouver d'autres outils.

À chaque fois qu’Imma se rend dans la salle de contrôle, elle oublie quelque chose. En fait, elle a oublié une seule chose une fois alors qu’elle s’était promis de ne jamais retourné dans cette pièce. Depuis, à chaque fois qu’elle retourne dans la pièce elle fini par repartir sans reprendre son châle. Elle va finir par le laisser là et s’en aller du jeu sans. Parce qu’il faudra bien qu’un de ces jours elle s’en aille du jeu. D’ailleurs, elle a beau être en haut du panier niveau popularité, elle pense qu’elle s’en ira dimanche, avec sa nomination d’office. C’est à contrecœur qu’elle débarque dans la salle, tombant immédiatement sur une Mackenzi toujours aussi belle et polie. Elle est vraiment gentille « Oui merci… Et toi ? » Qu’elle lui demande en retour, tout aussi poliment. Elle s’avance doucement de sa camarade, alors qu’elle fait écho à une histoire passée. « Oui… » Qu’elle souffle, avant de baisser les yeux. Au moins elles ne risquaient pas l’emprisonnement. Au moins elle ne risquait pas d’être ridicule, Imma. Elle l’avait été affreusement la dernière fois, presque prête à fondre en larme devant la brune parce que simplement bloquée pour un temps donné. C’est vrai qu’un rien pouvait la contrarier. Ridiculement. Et puis finalement elle lui demande si sur les ordinateurs d’ici, elle pourrait faire autre chose qu’Instagram. Doucement Imma s’approche d’elle jusqu’à s’asseoir à côté d’elle, en bougeant doucement sa tête de droit à gauche. « Je ne crois pas. Tu voudrais faire quoi ? » Parce que si elle demande ça, c’est qu’elle a peut-être une raison. C’est qu’elle voudrait faire quelque chose d’autre que poster sur instagram. « Moi j’aime bien poster des photos… » Qu’elle dit en souriant légèrement. « Je peux poster une photo de toi? » Qu'elle lui demande, sentant son coeur d'envoler de tant d'audace...

La douce Imma entre dans la pièce, aussi discrète qu'à son habitude. Elle donne l'impression de marcher avec la légèreté d'une plume, elle ne fait jamais trop de bruit, ne crie jamais trop fort et il ne me semble pas non plus l'avoir entendu rire. Non, Imma, elle est la définition même du calme. Elle ne parle pas beaucoup mais les traits de son visage le font à sa place. On a l'impression qu'ils disent qu'il ne faut surtout pas la regarder trop longtemps, parce qu'elle ne veut pas gêner. Non, elle ne veut pas embêter les gens Imma. Mais ça n'est pas pour autant que je compte la laisser toute seule dans son coin, j'ignore si elle préférerait rester seule ou si elle s'accommode très bien de ma présence mais je prends la parole, lui demande si elle va bien parce que cela me parait faire parti des règles élémentaires lorsque l'on vit en communauté. Une question à laquelle elle me répond de façon très brève mais je m'en contenterai très bien. Elle n'est pas du genre à développer, je l'ai bien compris. «Et bien écoute, je vais bien.» J'aurais pu préciser qu'en dehors de ma nomination, ça va mais j'ai promis de ne plus me tracasser avec ça. En tout cas, jusqu'au prime. Alors je garde ce détail sous silence et préfère lui donner la réponse que je viens de formuler. N'étant pas très douée avec les nouvelles technologies, je profite de l'arrivée de la jeune brune pour lui demander si il est possible de faire autre chose que d'aller sur instagram. Bon, je voulais dire twitter en fait, mais tout le monde a compris n'est-ce pas ? D'ailleurs Imma ne relève pas mon erreur, c'est que ça ne lui parait pas flagrant. Elle ne sait pas si ces engins peuvent nous permettre de faire autre chose, je demanderais donc à Lamine. Lui, c'est un crack des jeux vidéos alors il doit avoir une réponse à cette question. «Je ne pensais à rien en particulier, je me disais qu'il était peut-être possible de s'occuper autrement.» Ce n'est pas que je m'ennuie fermement mais j'aime quand même changer d'activité de temps en temps. «J'aime bien aussi mais je ne sais jamais quoi poster. Répondis-je, laissant mes lèvres s'étirer spontanément pour lui offrir un nouveau sourire. «Et bien, oui tu peux ? Je suppose que tu n'en possède pas encore ? »  Est-ce que c'est le moment où je dois poser pour elle ?«Cependant, je ne te garantie pas d'être très photogénique.»