Cette semaine n'annonçait plutôt bien pour Addil. Il sentait qu'il était resté assez longtemps pour pouvoir commencer à pleinement s'amuser. La phase découverte était désormais terminée. Il allait donc pouvoir mettre en application les actes qu'il avait en tête depuis le début. Un mois qu'il était déjà dans ce nid, du moins quasiment un mois. Pour lui il serait dommage de partir en si bon chemin. Sans compter qu'il a rencontré des personnes comme Claudia, Imma qui sont ses deux rencontres. Après il y a toujours le mystérieux Diego qu'il aime mettre mal à l'aise. Et puis les autres, ceux avec qui il s'entend bien, mais en même temps parfois cela casse. Ce sont les neutres. Et il y a également ceux qui n'aiment pas Addil, et ils commencent à être pas mal. Maha, Hugo, Mylah. La liste risquait de s’agrandir avec le temps, ou elle pouvait diminuer, c'était à voir. EN tout cas il n'était pas là pour se faire apprécier, ni même pour qu'on le déteste. Non il était dans un but précis, empocher de l'argent. Alors qu'il était là, tranquillement allongé sur la terrasse, les paupières closes, sentant les faibles rayon du soleil le taper sur la peau. Il se sentait bien et il n'avait pas envie de bouger. Sauf qu'il entendit quelqu'un se déposer sur la transat d'à côté. Ses paupières étaient désormais ouvertes et il se sentit obligé de voir qui était cette personne. Il découvrir une jolie blonde, une copie de Ranja peut-être ? Ou Ranja était une copie d'elle ? De toute façon il se souvenait de son prénom qu'il avait plutôt aimé : @Shay. « Tu as rompu mon moment de détente. Tu as de la chance que je suis de bonne humeur, dans le cas contraire j'aurai très bien pu être méchant avec toi. » dit-il en affichant ce léger sourire e coin. En fait il n'était pas sérieux, mais il voulait voir si cette femme avait du second degré ou si elle allait se braquer directement.

Comme la majorité des après-midi, j’ai décidé de lézarder dehors et de profiter des rayons du soleil. C’est donc munie d’un jolie deux pièces que je me suis affalée sur une chaise longue de la terrasse, lunettes de soleil sur le nez. Sauf qu’à un moment, j’ai décidé de me rafraichir et je suis allé me baigner. Je suis restée un petit moment dans la piscine avant d’en sortir pour retrouver ma place. Je remarque alors aussitôt la présence d’un nouvel occupant sur la chaise longue voisine. Je ne passe pas inaperçue non plus auprès de lui puisqu’il me salue d’une manière presque agréable. Je l’ai apparemment perturbé dans cet instant de bronzage intensif. Le pauvre. Ça me rappelle presque Gekko et sa balle de golf. « Ah oui ?! Et tu aurais fait quoi si tu avais été méchant ? » Je suis pas sûre d’avoir envie de savoir mais ça m’intrigue un tantinet. Histoire de voir si je dois me méfier de lui à l’avenir ou non. Je ne crois pas avoir entendu parler de lui comme d’un deuxième Ziggy mais sait-on jamais. J’ai peut-être mal été informée. En tous les cas, je reste prévoyante. Pas envie de finir à l’eau de force. Je m’assois illico sur ma serviette. « Tu sais, j’aime pas les bad boys, c’est tellement cliché. » Je préfère les gentils garçons, moi. Gentil ne signifie pas fade pour autant mais un mec attentionné et qui me comprenne. C’est surement un peu trop demandé remarque. « C’est toi le psy ? » Il me semble bien que oui. J’ai retenu juste son prénom et sa profession, c’est déjà un exploit. « Il paraît que tu fais des consultations gratuites. » J’irai pas jusqu’à en lui en demander une pour autant. Mais apparemment, il fait de la psychanalyse aux gens sans qu’on lui demande. C’est ce qu’on m’avait dit.

La jeune femme qui se prénommait @Shay était curieuse de savoir ce que Addil aurait fait s'il avait été méchant. En vérité Addil n'était pas si méchant que cela, il n'aurait rien fait, il n'est pas là pour blesser. Il est là pour rétablir la vérité et il n'y a que la vérité qui blesse. Donc en vérité le jeune homme ne fait que dire tout haut ce que les autres pensent la plupart du temps tout bas. « Rien je ne suis qu'un beau parleur. » dit-il avec un léger sourire cette fois-ci un vrai léger sourire. Il fallait prendre une photo, car c'était rare de le voir avec un vrai sourire sur les lèvres. C'est vrai qu'il était tout petit, mais présent quand même. « Moi un bad boy ? C'est plutôt drôle que tu me dises ça. Non je suis plutôt un mec qui n'est pas fait pour aimer et être aimé. L'amour ce n'est pas fait pour moi. Je suis un homme antipathique, un homme solitaire et analyste rien d'autre. » Dit comme cela, ça pouvait être triste, mais c'est ce qui rendait heureux le beau brun. « Oui je suis le psy. Un psy antipathique c'est plutôt ironique tu ne trouves pas ? En vérité un psy se doit d'être à l'écoute, mais dans pas l'empathie. Et je fais des consultations gratuites, car j'espère bien qu'à la fin je puisse récupérer tout l'argent avec ma cagnotte validée au moins. » dit-il en laissant échapper un léger rire. « Je suis un psy. Pas un magicien, si tu veux que je te dise ce que tu veux entendre ce n'est pas la peine que tu me demande une consultation qui est en plus gratuite, donc bon. A toi de voir si tu veux une longue analyse soporifique pour toi ? » Il vendait vraiment bon son métier ! En même ça n'intéressait pas tout le monde donc il préférait prévenir.

Un peu perplexe et étonnée des propos de mon nouveau voisin de chaise longue, je suis forcée de lui demander ce qu’il aurait pu faire s’il avait été méchant. Apparemment rien car il ne l’est pas. Que du vent. Il le dit lui-même. Tant mieux. « C’est déjà bien de l’admettre. » Généralement les beaux parleurs l’admettent pas. Ils sont de mauvaises foies et c’est insupportable d’ailleurs. Lui, au moins, il a eu la franchise de dire qu’il n’aurait rien fait et que c’était que des paroles en l’air. Tant mieux d’ailleurs. Je préfère largement ça. Comme je le lui fais savoir, j’aime pas les bad boys. Et je les fuis d’ailleurs. Mais ça n’est pas lui. Il se décrit dans un long monologue comme un garçon antipathique qui n’aime pas et qui n’est pas aimée. J’en perds mon sourire et j’ai limite envie de me jeter par le balcon après ça. Il est triste en gros comme garçon. « Si tu le dis. » Je lui avais pas demandé son autobiographie mais c’est toujours bien d’en savoir plus sur lui. Au moins, je sais à quoi m’attendre. Et j’en déduis que c’est lui le fameux psy dont j’ai tant entendu parler depuis le début. Je crois que Maha peut pas le saquer et voulait sous-traiter un des asiatiques – pas celui qui est coincé du cul, l’autre, celui qui est toujours nominé - pour lui casser la gueule car il a jugé la demoiselle aussi utile qu’une plante verte. Une histoire comme ça. « Et à la fin de tes consultations, tu prescrit des calmants ou tu tends la corde à tes patients ? » Franchement, si j’ai un psy comme lui qui se décrit comme antipathique, pas aimable et qui sourit jamais, je crois que je penserai direct au suicide. Ça aide pas vraiment. Je préfère autant quelqu’un d’optimiste et qui voit la vie en rose. Enfin c’est ma vision des choses. « J’espère que tes consultations gratuites t’amèneront en demi-finale. » Enfin j’espère pour lui car c’est ce qu’il souhaite. Moi je m’en fiche après tout. S’il va en final, tant mieux pour lui, si ce n’est pas le cas, tant pis. En attendant, c’est une drôle de manière de voir les choses. Mais pourquoi pas, dans ce cas, il a tout intérêt à brosser les candidats dans le sens du poil pour parvenir à ses fins. Et j’ai pas l’impression que ce soit vraiment le cas. « Mince ! Je pensais que tu faisais la voyance aussi et que tu tirais les cartes. Du coup, ça m’intéresse pas. » Je dis ça avec ironie bien entendu. De toute façon, ce n’est ni l’endroit ni le moment pour une consultation et pour qu’il m’analyse. Il ne me connaît que très peu en plus donc je pense pas pouvoir me sentir concernée par ce qu’il pourrait dire. « Puis mon cerveau c’est compliqué. Même moi je me comprends pas parfois alors je doute que quelqu’un d’autre puisse réellement comprendre comment je fonctionne, sans vouloir t’offenser. » J’en rajoute une couche histoire de. En attendant, je m’étire bien sur ma chaise pour que toutes les parcelles de mon corps prennent le soleil puis que je sèche totalement aussi.