@Mylah

Je suis plutôt de très bonne humeur aujourd'hui. Déjà j'ai pu participer au prime hier, ce qui peut être considéré comme un exploit quand on c'est que c'est le premier auquel j'assiste vraiment depuis le début de l'émission. Faut dire aussi que j'étais nominé, et il y avait tout de même de grande chance que l'aventure s'arrête, donc je voulais faire les choses bien, avec un beau costume que je n'ai même pas abîmé de la soirée puisque je suis resté assis bien tranquillement à côté d'un Hugo particulièrement enjoué. Et donc voici la deuxième raison pour laquelle je suis heureux. Je suis toujours en course, dans l'aventure, je fais encore partie des candidats de l'émission. Peut-être plus pour très longtemps cela dit, parce qu'on est jamais sûr de rien ici, avec la roulette qui semble prendre un malin plaisir à nominer un candidat sur deux qui la touche, mais je dois avouer que je suis assez confiant. Puisque voici la troisième truc qui me met en joie. J'ai une nouvelle partenaire toute mignonne, et même si j'ai cru comprendre qu'elle était très attachée à son Ronan, ex-rugbyman et ex-partenaire à présent, je pense que nous pouvons former un bon duo. Après, il est évident que je suis le plus chanceux de nous deux, j'ai beau avoir perdu ma partenaire aussi, je gagne plutôt au change. Gigi est gentille, jolie, amusante et semble appréciée, la preuve elle est bien placée dans la côte de popularité et était première des votes hier soir, alors autant dire qu'à moins de me faire nominer d'office à cause d'une connerie ou que les nominations soient à nouveau individuelles, et à ce moment-là je ne donnerais pas cher de ma peau, je pense que je peux me sentir à l'abri pour une petite semaine, voire deux, pourquoi pas, soyons fous. Mais mis à part tout ça, en fait, je suis souvent de bonne humeur. Il n'y a que mon ex-femme qui réussirait véritablement à m'irriter par une si belle journée, mais le fait est qu'elle n'est pas là et je ne vais clairement pas m'en plaindre. Surtout que bon, elle était pas assez folle pour me suivre jusqu'aux toilettes et vérifier ce que je fais. En plus je fais rien, je pense tranquillement à des trucs débiles pendant que je fais popo, je vois pas où est le mal. Oui, je suis bien installé sur le trône, celui qui fonctionne évidement parce que je ne suis pas encore assez idiot pour me tromper, et j'attends que ça sorte, sans forcer non plus, je pense pas qu'il y ait la queue. De toute façon personne ne doit pouvoir respirer à dix mètres à la ronde à moins d'avoir une masque à gaz ou une pince à linge sur le nez. Je peux donc prendre tout mon temps, même siffloter ou chantonner cette petite chanson française bien sympathique. «  Ne la laisse pas tomber, elle est si fragile, être une femme libérée tu sais c'est pas si facile ! » Oh, oh, je crois qu'il y a quelqu'un qui vient d'arriver. Je sais pas si je vais réussir à continuer. J'aime pas faire ce genre de choses quand je sens une présence, ça me bloque.

Mylah tâte sa poche arrière à la recherche de son gel hydro-alcoolique qui ne la quitte jamais. Mais stupeur, il n’est pas à sa place habituelle. Elle le cherche sur elle, mais au bout de quelques instants, elle se rend à l’évidence : elle ne l’a pas. Autant dire que Mylah n’arrive pas à juste hausser les épaules et à reprendre ses activités. Elle a besoin de son gel. Elle le cherchait pour une bonne raison, elle ne s’est pas désinfectée les mains depuis une heure. Une éternité. Il le lui faut, maintenant. Et passer ses mains sous l’eau avec du savon ne suffira pas. Elle se met à la recherche du tube, repassant le fil de sa journée dans son esprit pour se rendre dans chaque lieu où elle aurait pu le perdre. Il est forcément tombé de sa poche quelque part, elle va vite le retrouver. Sauf qu’au bout de presque une heure, après avoir écumé autant les extérieurs que les lieux intérieurs, elle n’a toujours pas réussi à remettre la main dessus. Et elle ne peut pas rester ainsi plus longtemps. La seule solution pour elle est de se rendre aux toilettes du premier étage, là où elle sait que traîne un gel antibactérien à côté du savon. Alors elle s’exécute, pressant le pas, ouvrant la porte à la volée et … manquant de tomber dans les pommes. « Oh mais quelle horreur ! » Elle s’exclame immédiatement après être entrée dans la pièce, avant de faire marche arrière et de claquer la porte. Elle met une main sur son cœur et fait des allers-retours, toujours cinq pas à chaque fois, et tente de reprendre sa respiration et d’oublier ce qu’elle vient de sentir. Mon dieu, mais qu’ils investissent pour faire venir une femme de ménage ici, ce n’est sérieusement plus possible. Ou alors qu’ils mettent une installation qui diffuse des odeurs de fleurs continuellement, cela aussi serait une bonne option. Elle observe le couloir un bref instant, parce qu’il est évident qu’elle ne mettra plus les pieds dans cette pièce avant quelques heures. Mais pour autant, elle n’est pas parvenue à trouver son gel antibactérien, il lui faut absolument emprunter celui qui trône dans les toilettes. Elle ne peut cependant pas entrer sans tomber dans les pommes. La situation qui se présente à elle lui déplait fortement et commence même à la faire paniquer. Qu’est-ce qu’elle est supposée faire ? Il lui faut ce gel. C’est tout. Elle prend une grande inspiration avant d’ouvrir la porte de quelques centimètres, juste histoire d’entendre si on lui parle, mais laissant sagement les odeurs où elles sont. « Je ne sais pas qui est là, mais j’espère que c’est bientôt fini, tu n’es pas le seul à devoir disposer des lieux. » À vrai dire, elle préfère ne pas savoir qui est responsable de tout cela. « Et j’espère que tu feras le nécessaire pour rendre cette pièce à nouveau accueillante. » Certes, des toilettes ne le sont jamais, mais cette personne a intérêt à nettoyer derrière elle. Et à mesure qu’elle reste collée à cette porte, elle se sent de plus en plus sale. « Vite ! J’ai besoin de ce gel ! » Elle s’exclame, prise à la gorge. Il lui faut ce gel antibactérien, tout de suite, maintenant.