22h03 feat simone + La journée vient de s'achever et malgré l'épuisement, Gekko n'arrive pas à trouver le sommeil. Encore. Mais il est perturbé, trouve le temps long, se plaint et il n'arrête pas de penser à son travail, ce qui le tracasse. Il s'inquiète pour ses employés, son secrétaire, des chiffres de ces dernières semaines (...). Il a besoin de souffler et de se vider l'esprit. La seule idée qui lui traverse l'esprit à une heure aussi tardive, c'est un film. Au japon il n'a jamais mis les pieds dans un cinéma et il a tenté l'expérience pour la toute première fois dans ce nid lors de la première semaine. Depuis il s'y rend dès qu'il ne trouve rien d'autre à faire. Ça occupe et selon le film, c'est divertissant. Dans la salle un film est déjà projeté sur le grand écran, il en déduit qu'il ne doit pas être seul, sauf que dans le noir, il ne voit personne. Du pop-corn avec lui, il s'engage dans une rangée apparemment vide et s'installe sur un siège. Les yeux rivés sur l'écran géant, il débute le visionnage sans reconnaître le film qui passe. De toute façon au niveau culture cinématographique, ce n'est pas le plus calé. Il n'y connaît absolument rien. Mais il sait une chose, il déteste le genre horreur, thriller, le genre à te faire passer une nuit blanche. Et c'est le type de film qu'il semble regarder. Pas le temps de s'éclipser avant que les festivités ne commencent que déjà une scène le surprend et l'effraie et ce dernier dans un geste brusque jette son pop-corn en arrière. Quelqu'un semble gueuler et se plaindre. Lorsqu'il se retourne, il pense reconnaître Simone recouverte de son pop-corn. « C'était ... effrayant ... » Avance-t-il en guise d'excuse. Et encore si on peut appeler ça des excuses. Mais Gekko n'est pas très friand du « je suis désolé », il a encore du mal à le dire et à reconnaître ses torts. Même si dans le cas présent, il est évident que c'est de sa faute et à cause de son sang-froid légendaire que Simone se retrouve avec du pop-corn au caramel (en plus) collé dans les cheveux.

Il n'a jamais visionné un seul film d'horreur de toute son existence et il y a une raison valable à ce refus catégorique d'assister à une séance pour un film de ce genre : la peur. Un rien fout la frousse à ce grand gaillard, alors pourquoi irait-il volontairement se faire une frayeur devant des scènes sanglantes, d'épouvantes qui lui feraient se faire dessus. Il n'est pas suicidaire. Sauf que pour le coup en entrant dans la salle il ne se doutait pas un seul instant que c'était ce genre de film qui était projeté. Bien sûr il faut qu'il se pointe au moment des seules scènes « calmes », qu'il ait le temps de s'installer avant de se rendre compte, malheureusement trop tard, quel type de film passe sur l'écran et qu'il sursaute d'effroi face à une apparition soudaine d'un type tranchant la gorge de l'un des personnages. Au passage il voit ses pop-corn volés vers la rangée de derrière et en se retournant, il croise le regard d'une Simone quelque peu mécontente. Elle a de quoi l'être, énervée. Il ne pense qu'à justifier son acte en mettant la faute sur la scène qui vient de l'effrayer. Cet ignorant ne connaît pas les excuses. Mais ce n'est pas volontaire de sa part. Inconsciemment il ne pense jamais à s'excuser. Oui ce type est louche, ce n'est pas nouveau. Devant la candidate qui se plaint un petit peu des dégâts occasionnés par le courage légendaire de notre homme, il s'oblige à accéder à sa demande en l'aidant légèrement à nettoyer. A défaut de lui apporter des excuses, c'est déjà ça qu'il lui offre un peu d'aide. Sauf que de sa position et avec la pénombre dans laquelle la salle est plongée, pas difficile d'y voir quelque chose. Il veut aider, y met de la bonne volonté, mais alors qu'il tâtonne pour débarrasser la jeune femme du pop-corn, celle-ci jure de nouveau. Bien sûr qu'elle peut râler, c'est sa poitrine qu'il pelote, mais sans s'en rendre compte. Il retire immédiatement ses mains, il est quelque peu gêné et honteux, puis se contente de dire. « Je vais chercher un balai... » Oui, va chercher un balai. Soit au moins utile à quelque chose autre qu'à tripoter la pauvre Simone. Il s'éclipse le temps d'un instant avant de revenir avec pelle et balayette prêt à nettoyer le merdier qu'il a foutu.

Face au choc causé par une scène du film, le voilà qui se retrouve à débarrasser la candidate du pop-corn projeté par sa faute sur cette dernière. Si seulement il avait su se contenter d’en enlever quelques-uns sur sa chevelure, ou autre, mais non. Les mains du candidat, qui semblent d’humeur baladeuses, se mettent à tripoter la poitrine de Simone. Bien sûr lorsqu’il s’en rend compte, il se sent con, gêné, honteux et préfère filer en utilisant l’excuse du balai. Il est froid, peu aimable, mais il a ses faiblesses. Le contact physique, s’en est une. Prendre quelqu’un dans ses bras, une embrassade, une caresse, c’est impensable pour ce type. Alors ne serait-ce qu’un simple tripotage, ce n’est absolument pas son genre. Au contraire, plus il y a de distance, mieux il se sentira. Donc il a honte de sa soudaine maladresse et préfère dissimuler la gêne occasionnée en s’éclipsant. Lorsqu’il revient, à la vue de Simone, il préfère baisser la tête et s’atteler au ramassage du pop-corn sur le sol. Oui Gekko est du genre à ramasser ses conneries et non pas à délaisser aux autres le soin de le faire. Au contraire, il préfère s’en occuper lui-même. Accroupi et ramassant les derniers pop-corn traînant sur le sol, il a quelques sursauts en entendant les bruits de fonds provenant du film encore en cours. Décidément les films d’horreur ce n’est pas pour lui. La candidate n’a pas tort, changer de film est la chose à faire. Donc lorsqu’il se relève, toujours en silence et retourne vers le placard pour ranger le balai, il s’arrête un instant pour stopper la diffusion et rallumer les lumières. Lorsqu’une nouvelle fois il revient vers la candidate, il a dans sa main le chiffon humide qu’elle a demandé. Cependant toutou Gekko va s’arrêter là. Le désordre occasionné a été réparé, plus besoin de courir dans tous les sens. « Le chiffon humide ... » Dit-il en lui tendant le linge. « Le sol étant à nouveau propre, je peux te laisser terminer ton film, bien que je ne vois pas où est le plaisir à regarder de telles horreurs ... » Une simple remarque de sa part. Il ne juge pas les goûts de la candidate, disons simplement qu'il énonce à haute ses pensées et son incompréhension face aux amateurs de films d'horreurs. Il espère aussi que l'incident est dorénavant oublié, bien qu'il n'ait pas prononcé à haute voix des excuses. Elle peut toujours considérer sa contribution au nettoyage comme un « désolé » de sa part.