ft @simone

Un livre entre les mains, j'avais profité de l'absence totale de candidats dans la salle de bal pour m'y installer. C'est plutôt rare de voir cette pièce vide alors je compte bien en profiter pour terminer la lecture que j'avais emmené avec moi. Un livre que j'ai commencé il y a un moment déjà mais que je n'ai jamais eu le courage de terminer, parce que je ne parviens pas à suffisamment m'y accrocher. Pourtant, je persévère. Je compte bien le finir un jour ou l'autre. Accoudée sur l'accoudoir, les jambes relevé sur le canapé, je pense avoir trouvé la position idéale pour ma lecture. Peut-être un peu trop idéal d'ailleurs puisque je m'endors complètement. Mes yeux se ferment peu à peu, délicatement je pose ma tête sur mon bras, je ne lutte pas. C'est pourtant rare de me voir sombrer de cette façon dans le courant de l'après-midi, presque exceptionnel même ! Le noir, l'absence d'image est donc maître de mon esprit durant quelques minutes. Le noir, rien que le noir et le silence. Puis les images apparaissent doucement sous la forme d'un rêve, d'un souvenir. Je me vois dans un lit d'hôpital, je vois mon mari assis sur une chaise à mes côté, il me serre la main, il pleure. Et le réveil en sursaut ne se fait pas attendre, je me réveille d'un bon, mon livre tombe sur le sol et ma respiration se fait haletante. Mon cœur bat fort, trop fort. J'ai l'impression qu'il va exploser. Le sentiment qui m'habite en ce moment ? La peur. Rien que la peur.

Cela fait bien longtemps que les mauvais rêves ne sont pas venues hantés mon esprit. Je dirais même que je n'en ai pas fait un seul depuis que je suis entrée dans l'aventure. Ou du moins, je n'en avais pas fait. Il aura suffit que je m'endorme sur le canapé en pleine après-midi pour que ces pensées sombres débarquent. Des pensées, des souvenirs qui ont souvent perturbé mon sommeil. C'est en sursaut que je me réveil, mon cœur battant à tout rompre, ma respiration se faisant saccadée et rapide. Tous les signes qui montrent que mon sommeil n'était pas idéal, que cette sieste ne m'aura pas fait que du bien. Et je pensais d'ailleurs être seule, jusque Simone se manifeste et me demande si elle peut approcher. «Oui, tu peux.» Cette réponse concernait surtout la deuxième question qu'elle m'a posé. Quant à la première, ce serait mentir si je lui disais que ça va bien. Elle doit certainement le voir que ça ne va pas. Non, ça ne va pas du tout. «Bof.» Je modère cependant mes propos, pour ne pas l'inquiéter de la situation. «C'était un cauchemar, cela m'arrive de temps en temps.» Je ne souhaite cependant pas la laisser dans le flou, je préfère lui donner des explications. Le peu que je puisse, le peu que j'ai envie de livrer à autrui. «J'ai besoin d'un verre d'eau.» Je ne la prends pas pour mon esclave, je peux très bien aller me chercher ce verre toute seule mais pour le moment, je me sens trop faible. Comme si le cauchemar avait aspiré une partie de mon énergie. «Et j'ai besoin que tu me changes les idées surtout. S'il te plait.» Cela me parait être le plus important pour que j'aille mieux dans l'immédiat. Elle est libre de faire ce qu'elle veut du moment qu'elle parvient à me changer les idées.