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 ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30

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Gaspard

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MessageSujet: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptyMar 25 Sep 2012 - 12:11

Ce soir, je découche. Pourquoi ? Parce que ma partenaire me les brise. Sorte d’adolescente fausse-rebelle qui montre tout et ne cache rien, qui se dit sauvage et dont le regard hurle à qui le croise qu’elle est en manque d’amour. Je lui souhaite de trouver son prince charmant dans le nid et en attendant ce jour béni, je me fais la malle. J’adore gratter la surface pour découvrir l’or qui se cache à l’intérieur – mais avec elle, rien n’est possible : elle a d’ores et déjà décidé que ce serait pas avec moi. Pas trop du genre insistant, moi. J’ai dressé la tente, allumé un feu, je fume un joint sous les étoiles et, assis par terre, j’ai l’impression que je commence à prendre racine. J’avais besoin de silence et il est arrivé – ou plutôt, je suis allé le chercher. Le silence apaisant de la nuit noire, les bruits des animaux qui ne sortent que la nuit et qui maudissent ma présence, le contact rassurant avec la terre au-dessous de moi. J’espère m’endormir avec l’aube, rien ne berce mieux que la nuit qui s’écoule et qui chante pour ceux qui veulent bien l’entendre. J’espère me faire réveiller par un rayon de soleil brûlant au milieu de l’air glacé du petit matin. Qui aurait pu penser qu’un jeu de télé-réalité se révèlerait aussi peinard ? Je m’allonge à même le sol, appuyé sur les coudes, je laisse la fumée épaisse m’entourer comme un hâle de saint. J’ai envie de m’oublier. J’ai cette capacité que je partage avec les idiots de ce monde : stopper la conscience de soi. S’extraire de son enveloppe et, comme un animal, penser par instinct. Loin de ma subjectivité, j’entends alors tous les bruits, je perçois la densité quasi palpable de chaque instant. Je suis le présent. Et ses pas dans mon dos gâchent ce moment. Je me retourne. Janette a quitté le lit et s’avance près du feu. Je ne sais pas détester, je suis incapable de me raidir, seulement de me dire au fond de moi que j’aimerais qu’elle ne soit pas là. Qu’elle sorte un livre, un magazine féminin et qu’elle la boucle. Moi, je ne lis pas. Je regarde le feu qui rougeoie et dessine des ombres muettes sur ma peau, je calque ma respiration sur lui, c’est comme un rituel sacré, une communion privilégiée avec l’Existence, et, peut-être, celui qui est à l’Origine de toute chose, celui qui a tendu le feu aux hommes et leur a dit « démerdez-vous avec ça. » J’évite de la regarder. Elle ne m’intéresse pas, elle ne m’a jamais intéressée depuis la première fois que je l’ai vue. J’espère qu’elle l’a compris.
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptyMar 25 Sep 2012 - 22:06

Ce soir y avait l'alarme, j'ai essayé de perdre Barbie mais au final je crois qu'elle est morte. Pas cool, parce que j'ai pas assisté à ça. Je l'imagine je dégonflé de partout, du cul, des seins, des lèvres et encore du cul parce qu'il est quand même sacrément gros celui-ci. Au final on finit tous par se faire chier et donc ben on se barre petit à petit, y a u groupe qui va bouffer et d'autre qui font faire ce qu'ils ont bien envi de faire. Mais je faisais une balade avant ça, alors je vais continuer ma balade. Entre temps je passe un gilet en laine sur ma robe noire fine et pense à prendre une paire de chaussure tout de même. Je marche avec lenteur rythmant mes pas d'une mélodie de piano, d'une mélodie qui ne quitte que très rarement mon doux esprit. Je vois un point rouge pas très loin de moi mais si loin à la fois, alors machinalement je la prend pour mon phare, pour mon guide et je la rejoins. Mon regard la transperce, mon regard la caresse. C'est du feu, bien entendu. Je sens son odeur et je sens presque sa chaleur. J'arrive juste en face de la lumière et la chaleur me parvient un peu plus vivement. Je ne fais pas attention au clochard qui dort à coté, je me rapproche un peu plus près je suis carrément hypnotisé par la chose. Le feu me rend folle. Je m'approche plus près et tends la main un instant avant de reculer. Je le vois enfin, connard. Sans un bruit je m'approche de lui, sans demander je m'allonge à coté et avec un culot monstre je le stoppe dans sa non activité et dépose ma tête contre son torse. Et je murmure encore cette mélodie, et je dessine des cercle sur son torse finement, doucement. Je regarde mon geste avec intensité, je murmure la mélodie encore et toujours. Et je me met à sourire, le regard perdu. Puis un rire s'échappe de mes lèvres. Je fais glisser mon menton sur ses pec, le visage fendu d'un sourire angélique. « Gaspard. » Je murmure de manière presque inaudible. Je refais le chemin inverse et laisse mon oreille caresser son torse, j'écoute son cœur avec une certaine fascination. Il ne m'est même pas venu à l'idée qu'il pourrait me rejeter, parce que j'ai été gentille avec lui, parce que je le suis en ce moment et parce que j'ai bien envie de rester ainsi. Mais c'est un connard je ne l'oublie pas. Il peut réagir comme il veut ça ne m'atteindra même pas, j'ai cette capacité spéciale, ce don à ne pas me sentir investi dans quoi que ce soit, je reste neutre, inerte et sans vie. Il peut me rejter au mieux ça me fera rire.
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptyVen 28 Sep 2012 - 22:52

Je voudrais qu'elle se barre – elle approche. Je m'attends à la voir fringuée n'importe comment, à moitié à poil – elle porte une robe noire, sobre, et une veste par-dessus. Je suis sûr qu'elle est pieds nus – des chaussures sans talons brillent contre les flammes. Je pourrais me dire que j'ai rien compris, rien compris à elle, mais j'oublie pas qu'elle s'appelle Janka et qu'elle ne me le dit pas, qu'elle préfère me filer le prénom le plus ridicule de la terre, fait exprès pour que j'évite de l'appeler. Janette ne me mets pas mal à l'aise – personne ne me mets mal à l'aise, tu pourrais m'enfermer avec le plus grand psychopathe de l'histoire que je pourrais entamer un combat de boxe au finish avec lui. J'ai pas de morale. Mon impératif catégorique? Perdu dans un recoin de la baraque. Poussiéreux, enfumé par mon joint, bon à rien. Je ne la supporte pas, le contact de sa tête brune contre mon torse me donne envie de me lever d'un bond et d'installer dix mètres entre elle et moi. Son doigt qui dessine des cercles sur les muscles de mon ventre raidit un peu plus encore mes pectoraux et pourtant, je me refuse à empoigner sa main pour la virer: je n'ai aucune envie de la toucher. J'ai la désagréable impression que ça provoquerait chez elle le contraire de ce que je voudrais que ça provoque. Elle gâche mon instant solitaire, un des rares instants auxquels j'aspire pendant ce jeu, elle brise tout ce que j'ai construit, s'incruste comme si elle avait tous les droits. Elle ne les a pas. Pour les avoir, il faudrait me plaire. Et, manque de bol, elle ne me plait pas. Sa voix murmure mon prénom et je la pousse d'une main contre son épaule. « Casse-toi. » Je la sens tomber sur le côté, et je m'éloigne, toujours à terre, pour me foutre de l'autre côté du feu. Je n'avais pas envie de parler, et c'est déjà deux mots de trop gaspillés pour elle qui n'en mérite aucun. Je sais pas ce qu'elle a foutu de sa soirée. Qui elle a fait chier, qui elle a dragué, devant qui elle a sorti les griffes et devant qui elle s'est transformé en petit agneau: je m'en branle. Je ne connais pas cette fille. Je ne connais aucune Janette. Et j'ai encore moins envie de connaître une fille qui porte un prénom aussi merdique.
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptySam 29 Sep 2012 - 15:29

Il me pousse, je glisse et je souris. « Casse-toi. » Je crois qu'on est le meilleur couple de l’émission, on s'aime tellement, on s'aide tellement que ça pue la niaiserie. Je me redresse et plie mes jambes contre mon torse, je pince mes lèvres je suis déçus en faite parce que... parce que je crois que je fais certains effort. Je lui donne la possibilité de connaître Janette alors qu'il aurait pu avoir droit à Janka. Il veut pas connaître Janka, personne ne veut la connaître. Je crois qu'en un sens, je veux aussi m'éloigner d'elle de temps à autre. C'est pour ça que je suis Janette, Juliette, Janis et compagnie. Je fredonne toujours la mélodie je me laisse bercer part les flammes dansantes. Je souris part intermittence parce que c'est ce que provoque sur moi le feu. Je semble constamment ailleurs en sa présence, j'imagine que c'est le cas. Et pourtant je suis toujours parfaitement encré à ce monde, toujours parfaitement consciente que mon connard de partenaire qui ne vas cesser de me rejeter est là à quelques mètres. Je ne l’avouerais pas, jamais.. mais je déteste que l'on me rejette plus que tout encore. Peut être parce que je suis destinée au rejet maintenant. « Janka, c'est plutôt joli comme prénom non ? » Je lui demande sans vraiment lui demander parce que ce silence, cette mélodie, ces flammes m'ont fait pensé que je devrais faire un petit effort si je ne veux pas le perdre. Parce que c'est un allié et aussi encombrant soit-il si je le perd je me retrouve dans une sale situation par rapport aux autres. « Tu ne veux pas que je sois Janka. » Je lui révèle, parce que même si il me crie le contraire c'est tout simplement parce qu'il n'a pas du tout conscience de qui est Janka. Janette est légère, insouciante, un peu barge et très mignonne. Janka est sombre. « Sinon t'as l'intention de camper tous les soirs, si vraiment ça te dérange je peux dormir en pyjama hein... » je lui dis presque agacé qu'il ne veuille pas dormir avec moi. Parce que ça montre une faille dans notre couple et que ça donne l’occasion au autre de le descendre, de le dessouder et de nous détruire. Ce que je ne cautionne pas, alors si je dois jouer la fille aimante super contente d'être avec son super Gaspard et bien je le ferais.
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptySam 29 Sep 2012 - 20:46

Je préfèrerais regarder le feu et perdre mon regard dans la fournaise, parce que le trop froid comme le trop chaud me permettent de m'oublier, mais son visage ne cesse d'apparaitre à intervalles réguliers entre les flammes, son sourire désespéré, sa chaleur solitaire, abandonnée. Sa voix traverse le feu et grince à mes oreilles. Fausse, comme d'habitude. Janette est faite pour ce jeu de semblants où chacun veut être quelqu'un d'autre. Fausse, et elle me prend pour un con avec ça. Loin de moi l'envie de la détromper. Sa question me fait l'effet d'un vent désagréable dans les cheveux. Non, Janka n'est pas « plutôt joli ». C'est pire que ça. Janka est un son de tambour résonnant dans la nuit noire, grimpant contre l'écorce rugueuse des arbres et caressant les lumières du ciel. Janka sont les jambes d'une femme inconnue dansant avec le feu, des anneaux d'or brillant à ses chevilles. Janka est un chant de loup jeté aux étoiles, une morsure qui laisse des goûtes argentées mêlées aux fleurs de sang, Janka est l'existence de l'instant résonnant en deux syllabes, Janka n'est pas joli, pas gentil, Janka est un souffle de vie. Janka n'existe pas.

« Tu ne veux pas l'être. » Qu'est-ce qu'elle croit? Que je vais m'habituer à avoir pour partenaire une petite conne limite simplette, quinze ans d'âge mental, de quoi aller avec ses soutifs rembourrés par une maquilleuse blonde, aux répliques bidons teintées de rébellion en polystyrène? Discuter avec elle m'épuise, c'est fournir trop d'efforts pour rien. Janette ne sait pas ce qu'elle veut. Dormir avec elle? C'est comme dormir avec fantôme. Je préfère encore la nuit pour couverture. Je fronce les sourcils, de l'autre côté des flammes. « C'est le regard des autres qui t'inquiète? Si je pars pas dimanche, on passera une nuit tous les deux pour faire bien, juré », je promets, ironique. Qu'est-ce que ça peut bien lui foutre, le qu'en dira-t-on? Je renonce à comprendre ma fake partenaire. Je m'allonge complètement, passe mes bras sous ma nuque et laisse le crépitement du feu me bercer. Quand je pense que certains débiles ont besoin de musique pour s'endormir. Janette est toujours assise de l'autre côté, allongé, je ne distingue plus son visage, je n'entends plus sa voix, c'est presque comme si elle n'était pas là. Je perçois seulement la silhouette de Janka danser dans les flammes, sa meilleure façon d'être, ma plus belle façon de l'apprécier.
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptySam 29 Sep 2012 - 23:56

Je ne voulais pas de partenaire, surtout que lorsqu'on connaît les règles du jeu cela veut dire qu'il connaîtra ton secret. Et ça ne s'appelle pas secret pour rien, surtout le mien. Alors je ne voulais pas de partenaire, parce qu'il est plus proche de moi que je ne le souhaite malgré tout.. Il est trop proche, il est trop encombrant. Et puis je peux pas être Janette si facilement, parce que je le dupe pas au final. Et ça m'agace. C'est pour ça que je ne veux pas de partenaire, mais c'est comme ça que ça fonctionne ici et je veux pas être handicapé parce que je n'ai plus de partenaire, alors je compte le garder longtemps parce quitte à en avoir un autant que ce soit lui. « Tu ne veux pas l'être. » Bien entendu que je ne veux pas l'être, je veux pas être Janka. Mais ça il n'est pas censé le formuler à voix haute, je lui l'interdit. Non je veux pas être cette fille, parce que cette fille souffre. « Et toi tu la veux ? Comment ? Tu la connais pas. » Je lui répond sur un ton détaché. Pourquoi il dort pas avec moi ? Je suis si dérangeante que ça ? Je m'en fiche de toute manière, j'en ai strictement rien à faire de ce qu'il peut penser de moi. Alors il peut bien dormir dehors. « C'est le regard des autres qui t'inquiète? Si je pars pas dimanche, on passera une nuit tous les deux pour faire bien, juré » Le regard des autres ? Le regard des autres je m'en balance, je veux juste gagner ce jeu et ça veut dire se le coltiner le plus loin possible. Je referais pas la même chose avec une autre personne ce n'est pas négociable je préfère partir avant lui que devoir me coltiner une autre personne... « Tu ne sais pas faire semblant. » Je lui rétorque d'une voix grave, d'une voix rocailleuse alors que son dos épouse l'herbe. Je vais pas me plier, je vais pas ramper il veut pas que nous essayons d'être de vrai allié et bien tant mieux ça m'évitera de faire trop d'effort, mais qu'il fasse pas de connerie j'ai bien l'intention de garder son cul dans ce putain de village et pas en dehors.

Alors je me résigne à faire semblant d'être une autre et je compte pas être moi non plus. Je ne suis plus rien, je ne lui renverrais plus rien d'autre que silence et visage fermée. Je ferme les yeux, il n'est plus là, il n'existe plus. Alors je me lève et m'approche du feu encore un peu, je le regarde comme si c'était la plus belle chose qu'il soit sur terre. Je suis seule, il n'est plus là, je peux être Janka. C'est de la colère qui s'empare de mes prunelles, vive, pure, enivrante, cachant une tristesse infini. Ma main droite caresse mon bras gauche et aide le reste de mon corps à se mouvoir sur cette même mélodie qui ne me quitte jamais, cette même mélodie qui me permet de ne jamais perdre mon identité, et d'être part petite touche un peu Janka et moins Janette. 
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptyDim 30 Sep 2012 - 1:48

Je lui ai promis que je dormirai avec elle, pourquoi elle me gave? Je ne risque pas de dormir avec Janette, ni maintenant ni demain, parce que le lit serait vide et froid, peuplé de fantômes d'un passé que je ne connais pas, d'un vécu souillé par une malédiction qui ne m'est pas accessible. Si la chaleur d'une femme n'est pas là pour bercer mes nuits, celle du feu la remplace aisément. Je n'ai jamais été très dépendant. Chaque chose passe et s'efface devant moi sans que je l'attrape du bout des doigts, sans que je retienne jamais quoi que ce soit. Les gens changent et vous ne me verrez pas le leur reprocher: demeurer, cela n'existe nulle part. Janette se terre comme un animal terrorisé dans une immobilité latente, et crache sur tout ce qui passe à sa portée. Si je veux Janka? Je veux Janka, la lune, les étoiles et le ciel tout entier servis sur un plateau d'argent. Je veux le soleil dans un sac brodé d'or. Je veux tout sauf Janette. Je supporte pas cette poupée de chiffon qui erre inutilement et se nourrit de provocation qui ne convainc personne – pas moi. « J'emmerde Janette. J'emmerde les fantômes », je lance doucement au travers le feu qui filtre notre échange. Est-ce que, le temps de traverser les flammes, mes paroles lui parviennent carbonisées? Je me fous de Janette, cette fille ne m'intéresse pas. A quoi bon la regarder, et y voir au travers? J'ai besoin d'une femme, un être de chair, d'os et de sang, aussi folle et aussi violente qu'elle soit, aussi fragile et aussi désespérée que la vie l'ait créée, je me fiche des poings qui s'abattent sur moi et des paroles qui giflent mes oreilles. J'ai besoin de vivre. J'évite les semblants d'existence, je tâte et approche le pouls de l'instant. « Toi non plus. Fais pas semblant de tenir à ce que tu méprises. Il n'y a que toi qui t'intéresse. »

Je n'ai pas le temps d'être son miroir, son musée aux masques. Elle ne comprend pas que la vie est trop courte, le temps s'écoule trop vite pour qu'on perde du temps à se déchirer alors qu'on pourrait simplement vivre. Elle ne se l'autorise pas et construit un mur entre elle et moi, un mur que je compte pas défoncer à coups de poings si je ne suis pas certain de trouver une vraie femme derrière les décombres. Janette veut, depuis le début, se débrouiller seule. Que sa volonté soit faite. Je lui laisse le loisir de me reprocher ce qu'elle voudra, de m'accabler de tous les maux. Si je décide qu'elle n'existe pas, elle n'existera pas. Je suis le seul créateur de la réalité de mon univers. J'attrape entre deux doigts le joint posé à côté de moi et aspire une longue bouffée de fumée délicate et bien dosée que je sens se faufiler contre mon palais, le long de ma gorge, emplir mes poumons d'herbe et de rêves qui se métamorphosent dans le ciel et que le feu attise. La silhouette de Janka se dessine sur ma droite, raide, silencieuse. Je regarde mon joint et je pense à elle. « Viens tirer. »
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptyDim 30 Sep 2012 - 16:27

Je crois que le notion de partenaire m'échappe. Je ne dois pas en avoir une définition très juste. Des partenaire travaillent en équipe non ? A deux ? Ensemble ? Je crois. Il me demande tout quand il ne me donne rien et il pense que cela devrait me satisfaire cet accord tacite comme quoi je devrais tout lui donner, être entière avec lui ? Non on a fait aucun accord alors il va devoir réviser ses priorités. Il veut Janka, je ne comprends pas comme il peut la vouloir sans la connaître et ce serait encore plus étrange s'il la connaissait. Personne ne veut Janka et elle ne veut de personne. Est-ce qu'il comprends que si je suis elle, si je suis moi en sa présence il n'aura plus aucune existence à mes yeux ? Est-ce qu'il comprends que tout de ce que je vais vouloir c'est le violenter, le détester, le blesser ? Non il ne doit pas comprendre parce que sinon il ne demanderait pas Janka et il ne mépriserait pas Janette aussi stupide et aussi légère soit-elle. « J'emmerde Janette. J'emmerde les fantômes » Janka est certes plus vivante que Janette, mais sa manière de vivre... n'est qu'une succession de destructions. Selon lui je ne sais pas faire semblant, c'est facile pour lui de dire ça, c'est facile quand il sait. Je sais faire semblant, pour les autres je suis la reine du semblant. Je ferme les yeux, j'occulte toute présence, je tue Janette en une respiration. Et c'est Janka qui prends vie, part le feu, pour le feu.

Il n'existe plus, c'est ce qui rend la chose plus facile. Je suis là seule avec ma colère, avec ma tristesse, avec ma souffrance. Je suis juste là à regarder le feu. J'arrête de respirer, je me contente d'exister sans fioriture sans rien de plus que ma propre aura qui surplombe le reste, qui surplombe toute futilité, tout sourire, tout geste calculé. Je ne suis qu'existence. Le silence est mon compagnon, ce silence que je chérie et que berce part cette mélodie. Ce silence qui vient se briser en mile morceaux sur le sol, part la simple apparition de Gaspard. Qu'est-ce qu'il fait là je dirais presque machinalement, tellement son existence à été happée, bouffée part la mienne. Viens tirer. Ça sonne comme un ordre alors que j'aimerais que ce soit une supplication. Des pas lents, des pas félins, une respiration courte, un regard distant. Parce que cet homme sait lire. Mon regard est méfiant. Je m'assoit à coté de lui, mais je reste loin de lui. Je ne dis mots, je me contente d'accepter son présent, je me contente de tirer comme il le dit si bien, une fois, deux fois et je lui rends son bien. Je le regarde, un regard pénétrant. « Je ne veux pas de toi, ni dans mon lit, ni ailleurs. » je lui dis du bout des lèvres, d'un ton qui inspire la souffrance, d'un con qui pue la colère. Janka ne sait pas sourire. Chacune de ses expressions n'est que douleur, n'est que violence, n'est qu'amertume, n'est que dégoût pour elle-même. « Au revoir, Gaspard. » Je lui dis en me levant. Il voulait Janka, il aura Janka. Sauf que je ne veux pas de lui. Sans un regard de plus pour sa personne je m'en vais en direction de notre bâtiment, en direction de notre lit que j'aurais pour moi seule cette nuit et les nuits qui suivront n'est-ce pas ?
(sujet terminé pour Janka.)
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MessageSujet: Re: ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30   ma bohème. (JK) 24/09 - 23h30 EmptyDim 30 Sep 2012 - 17:28

Janette ne répond plus. Peut-être soufflée comme la flamme d'une bougie, peut-être partagée entre l'envie de se mettre à pleurer et celle de se barrer. Je ne doute pas qu'elle ait jamais pleuré. Janette est une pisseuse. J'ai su, au moment même où nos regards se sont croisés pour la première fois, distinguer le gouffre s'étendant sous les trous du masque percé. Tabassé maintes fois de colère, de peur. Ça fait trop souvent mal d'être soi-même, de s'observer à nu dans le miroir déformant, c'est hurlant de ne pas se supporter. De voir autour de nous, partout, des regards dégoûtés, fuyants. L'incarnation du Mal, je n'y crois pas. Le Bien n'existe que dans la morale moderne, l'éthique civilisationnelle héritière des mythes. Je ne suis pas un moraliste. Je n'ai jamais fait de droit, je ne sais pas juger. Seulement voir et vivre avec. J'aime tout ce qui est, j'en ai besoin pour être. Janette se tait, peut-être que l'enveloppe Janette est en train de fondre tandis que Janka se baigne dans les flammes. J'en sais rien, je regarde pas. Et puis je la sens frotter l'herbe sèche, se rapprocher sans enfreindre la distance. Je lui tends le joint du bout des doigts, sans l'obliger à me toucher la main pour le saisir. Le joint s'envole et je suppose qu'elle le fume. Je me demande quelle tête elle fait, et me retourne. Les traits rose poupon de Janette ont disparu avec son regard vide. Deux pupilles de chat me cernent dans la nuit, acérées, taillées spécialement pour griffer. Un rictus, plus semblable à la douleur qu'à la haine, hante ses traits. Pour la première fois depuis le tout premier jour, je sais qu'elle me dit ce qu'elle pense. Je sais que, peu à peu, elle devient ce qu'elle est. Au fond de ses pupilles il y a la fuite. Le demi tour qu'elle s'apprête à faire, parce qu'elle est toujours un peu Janette et pas pleinement Janka. De quoi elle se préserve? De quoi elle a peur? Je mesure deux têtes de plus qu'elle et j'ai dans un bras la force qu'elle a dans l'ensemble de son squelette. Je l'attends. Je l'attendrai jusqu'à me barrer et l'oublier. Je récupère mon joint sans la quitter des yeux, l'écoute me balancer sa vérité crue, qu'elle pense sèche et cruelle, que je trouve tendre et vitale. Janka prend la fuite devant moi, panthère miniature qui compte le temps qu'elle a à perdre et à gagner. Elle voudrait que je n'existe plus, mais ne saurait s'en convaincre, je crois que ça la rend mal au possible, mon existence révèle la sienne. Le putain de social. Ça me fait sourire, en bon Connard, j'ai peu de compassion. Je lui ai dit que je ne voulais pas d'elle. C'est à présent elle qui dit ne pas vouloir de moi. Maintenant que j'y pense, j'aurais peut-être du lui faire croire que je la veux, pour lui offrir l'occasion de décliner l'invitation, ce qu'elle rêve de faire. Peut-être que je devrais me forcer. Elle me dit au revoir parce que ça fait déjà trop longtemps que Janka existe. Souffle de vent brûlant qui roussit les tiges des herbes déjà sèches du champ dans la nuit rouge. « Au revoir Jankette », je murmure.

(et terminé pour Gaspard)

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